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bitches build empires (anjalyss)

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bitches build empires ★ ─ w/ @Anjali Shah

tw: mention de brutalité policière

la veille. la vision en tempête, embuée de ces larmes salées et acidulées qui roulaient en traitresses sur ses joues frigorifiées par la brise de minuit. agacée, elle les avait chassées du revers de la main, les réprimant d'une fierté agacée, d'un ego démesuré, malmené par l'amer châtiment. silhouette extraite de son ombre, spectre égaré quelque part à la jonction des réverbères éclatés, là où la lumière se mourrait, alors que le ciel se vidait de son encre noire, entachant boston, terriblement laide ce soir. il y avait les mains qui s'accrochaient ou s'écorchaient aux briques des bâtiments, traçant sur elles le chemin de son sang. la vision se faisait trouble, et sur son nez, alyss avait enfilé les lunettes vaporeuses d'une colère acariâtre et impétueuse, effet de transe léthargique d'une animosité abjecte. de son souffle, les parfums d'une hargne nourrie par une honte nouvelle lui collaient à la peau.

sept novembre. les semaines avaient adouci son caractère tempétueux. les caresses effleurées sur la peau de Boucle d'or avaient eues raison de ses desseins rebelles. mais les récents événements avaient eu raison de sa docilité. les douleurs lacéraient encore sa peau porcelaine, les coups de matraque s'étaient imprégnées à son corps et les yeux reluisaient encore des larmes arrachées par le gaz lacrymogène. dans sa tête, s'éclataient des tambours qui lui martelaient le crâne, mais la colère était d'une telle violence que même les ecchymoses imprimées sur sa peau ne suffisaient à lui faire entendre raison. leurs actions ne resteraient pas impunies, telle elle s'en était fait la promesse avant de rejoindre l'autre moitié d'âme qui la complétait depuis toutes ces années déjà. le pied s'écrasait dans un bruit sourd contre le sol, entre ses mains, le café glacé se réchauffait de ses plans de vengeance. jamais encore ne s'était-elle sentie aussi menacée dans son statut de femme, que de se faire écraser le visage contre le sol dans une altercation policière, et de se faire passer les menottes en plein centre-ville, sous le feu des projecteurs, seins nus. il y avait dans ses courbatures, toutes l'amertume de ces batailles perdues aux mains de ses oppresseurs. et il n'y avait personne de mieux placée pour la comprendre que la guerrière aux cheveux d'ébène qui venait de prendre place face à elle, dans ce café où elles se réfugiaient bien souvent. Ils vont payer.


credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
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Et le rugissement des lionnes enragées, les battantes, les glorieuses, sonne encore d'un vibrant vermillon contre son oreille, musique originelle de la colère universelle, celle qui se laisse doucement consumer à la manière d'une cigarette. Le bout s'enflamme et brûle, tache de suie l'organe pour mieux libérer l'esprit, termine sa course sur les pavées humide d'une rue anonyme. La révolte se vit vite, il faut avancer toujours, pour espérer continuer un peu plus et gagner les batailles qui assurent à toutes guerres leurs victoires. Dans sa bouche, contre le palais, imprégnant ses lèvres prunes d'une saveur amère, laissant sur ses crocs le goût âcre de la déception, tout lui rappelle à quel point il est difficile lorsque l'on est une femme, une immigrée, une de ceux qu'on aimerait à oublier, de se faire entendre et d'obtenir ne serait-ce parfois que le respect. -

Souvent elle pense, elle sait et s'accommode à l'idée macabre de rendre les coups et s'embourber dans la violence, de se rappeler des ecchymoses, les tatouer à même le cœur et les nettoyer au vitriol pour en savourer les restes de douleur. C'est ce qu'aime la grande Amérique, les jeux du cirques et les combats à mort, le déchaînement des passions et la justice arbitraire. Réprimer n'est qu'un autre de ces passe-temps de politiciens ameutés par l'odeur du sang et de la rage qui gronde dans les chambres étudiantes. Un rictus figé par le froid collé au visage, elle passe la porte du café, les doigts brûlés par le vent. Elle a du oublier ses gants encore, laisse en évidence les marques lilas des mains qui ont serré trop fort ses poignets pour l'arrêter, les coupures aux bris de verre sur ses phalanges brunes.

Au fond, Alyss n'est pas mieux. Sa peau marque plus vite, victime de l'éclat lunaire de son teint. Elle vient s'assoire en face, lui adresse un sourire mélancolique en passant la pulpe de son pouce contre la joue translucide de celle qu'elle appelle affectueusement ਕੀਮਤੀ, kimati, précieuse, depuis qu'elles se connaissent. « oui Alyss, ils vont payer. » pour ce qu'ils refusent de faire plus que ce pour ce qu'ils ont fait. Entre les envies de vengeance et le besoin de réclamer le basique droit d'exister, la frontière se fait faible et frémissante. « Ton corps va mieux ? » Parce que leurs âmes elles, s'amochent encore de l'impatience, s'étalent en aquarelles sur des toiles trempées au sang et à la bile des minorités réduite au silence.

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