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we're in love with the world but the world just want to bring us down
Les hauts, les bas, nous y sommes habitués avec les années. Seulement j’ai l’impression que depuis cet été, les moments de paix raccourcissent aussi vite que les journées, pour accueillir l’hiver. Bien que balancée sur le coup de la colère, sa dernière remarque en date me reste en travers de la gorge, ignorant si Wendy me pense vraiment capable de prendre quelque chose ou si elle a juste voulu appuyer là où ça fait mal. Contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas que la vérité qui blesse et la jeune femme a su le prouver plus d’une fois. Les mots sont sortis tout seul ce soir et je ne suis même pas certain de les regretter, raison pour laquelle je n’ai pas essayé de la contacter d’une manière ou d’une autre ces vingt derniers jours. Une pause que j’aurais mieux fait de prolonger vu son accueil chaleureux la veille au soir. Outre peut-être mon invitation à se qu’elle aille se faire foutre, je n’estime pas lui devoir de quelconque excuse, j’ai pris sur moi pour faire un pas dans sa direction, le tout sans résultat. On pourrait en rester là , et pourtant, je suis comme un con en mode automatique, à traverser les allées du cimetière pour rejoindre la silhouette que je reconnaitrais entre mille. La date du jour est trop importante pour être ignorée et si j’en veux au pauvre défunt qui gâche une bonne partie de mes soirées, si je lui en veux à elle pour son aversion pour l’alcool, je ne veux pas qu’elle passe cet anniversaire seule. A moins qu’il s’agisse seulement d’une excuse comme une autre pour pouvoir se retrouver, sans cris et larmes.
En silence, j’avance jusqu’à sa hauteur, prêt à nouer mes bras autour de ses épaules dès qu’elle identifiera l’identité de sa compagnie. Un pari risqué, qui pourrait finir en un rejet cuisant, mais je mise sur son besoin de soutien pour qu’on passe une bonne fois pour toute à autre chose. Plus ou moins car une conversation nous attend, mais pas ce jour. Wendy fait volte-face lorsque le bruit de mes pas lui parviennent et lèvres pincées, je la fixe une bonne minute en silence avant que mes yeux ne soient attirés par autre chose. Le verre, qu’elle a la main. Je fais un pas de plus et attrape sa main pour porter le liquide sous mes narines et m’assurer que je ne rêve pas. C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Ce vice, Witter n’est pas censé l’avoir. Pas après le nombre de soirées qu’elle a foutu en l’air parce que j’ai eu le malheur d'y toucher. « Quelle belle façon de lui rendre hommage. » Je murmure d’un ton sarcastique et lâche sa main pour placer les miennes dans les poches de mon manteau. C'est ce qu'il préférait après tout, non?
@Wendy Witter
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