ALEXA DEMIE ► Luna Perez

Dès mon plus jeune âge, j'ai connu les joies de l'orphelinat. On m'avait nommé Luna. Pourquoi ? J'en ai aucune idée, j'avais sûrement la tête d'une gamine à s'appeler Luna. J'me rappelle pas très bien de ma vie à l'orphelinat, comme si ma mémoire avait été effacée. Mais avec le temps, j'ai compris que personne ne ce souvenait de son enfance, seulement quelques fractions de moment qui marque. Moi, ce qui m'a le plus marqué, c'est que personne ne voulait m'adopter et que les copines que je me faisais là-bas s'en allaient les unes après les autres, ce qui fait que je me retrouvais souvent seul, sans amis. Je leur en voulait au début, j'étais trop petite pour comprendre que ce n'était pas de leur faute. J'y suis resté jusqu'à l'âge de dix ans avant d'être placé en famille d'accueil. Toutes plus décevantes les unes que les autres. Parfois je me demandai comment pouvait-on laisser une gamine vivre dans une famille où le mari battait sa femme sous les yeux des gosses. Mais personne ne s'en doutait, tout ce passé toujours entre les quatre murs de la maison. C'était assez glauque en y réfléchissant et flippant aussi. J'y suis resté un an avant de faire ma première fugue. Je ne voulais pas rester dans cette atmosphère lourde et tendu en permanence alors, j'ai fui avant d'être placé dans une nouvelle famille, juste après mes onze ans. Les Smith. Ils avaient deux enfants à eux et avaient décidés de devenir famille d'accueil, probablement pour toucher l'argent de l'état. Se servir des enfants sans famille pour gratter le fric de l'état est dégueulasse. N'ayant pas le choix, j'ai dû faire avec. En trois ans chez les Smith, j'ai assisté à la descente aux enfer du père. Noyer dans l'alcoolisme dès l'aube, il ne vivait plus que pour sa bouteille de whisky. La famille a commencé à se déchirer, les engueulades du couple ont poussé la mère à demander le divorce et j'ai fini par retourner en foyer. Super non ? J'me suis dit à ce moment-là, que je finirais en foyer jusqu'à ma majorité et que je ne connaîtrais jamais le bonheur d'une vraie famille. A seize ans j'ai été de nouveau placée en famille d'accueil. C'était sans doute la famille la plus saine de celles que j'avais déjà connu auparavant. Ils avaient qu'un seul fils et c'est avec lui que j'ai vécu ma propre descente aux enfer. Toutes mes premières fois se sont passés avec lui. Première cigarette, premier joint, premier rail de cocaïne, premier vol et première fois. Malgré tous les problèmes que j'ai pu rencontrer, j'avais qu'une seule chose à faire ; travailler correctement à l'école pour m'en sortir plus tard. Sans m'en rendre compte, j'étais devenue dépendante à la cocaïne. Il m'en fallait toujours plus. A chaque fois que j'allais en soirée ou lorsque j'étais en vacances, ma consommation empiré. C'est en intégrant ma dernière famille d'accueil que j'ai réussi à réduire ma consommation et à avoir de nouveau la tête sur les épaules. Comme un self contrôle de soi-même si on veut. Il m'aura fallu deux ans pour réussir à m'en débarrasser pendant de longue période, replongeant aussitôt dedans lorsque l'on m'en proposait. J'étais incapable de refuser, ce truc était bien plus fort que moi. Ce qui me faisait me sentir mieux dans ma tête, c'était le fait que j'avais commencé à danser, dès que je le pouvais, je dansais. J'avais tout appris moi-même en regardant quelques vidéos sur YouTube. La première fois que j'ai commencé à danser, je savais que c'était ça que je voulais faire plus tard. A ma majorité j'avais dégoté un petit job dans un bar le soir, voyant tous les jours les mêmes connards de client à qui je servais avec lassitude des bières jusqu'à n'en plus tenir debout. Parfois je me demandai si ces gens avaient une femme ou des enfants qui les attendaient à la maison. Comment étaient leur vie et pourquoi est-ce qu'ils venaient se bourrer la gueule presque tous les soirs. C'est un soir de boulot que j'avais rencontré un homme avec qui j'étais restée deux ans. Je n'étais pas amoureuse, mais il me faisait me sentir bien à ses côtés. Ma jalousie avait pris le dessus, il avait décidé de mettre fin à notre relation devenue toxique du jour au lendemain et c'est ce soir-là que j'avais décidé de prendre ma vie en main et de postuler pour rentrer à Harvard. Ce qui avait changé ma vie à jamais lorsque j'avais été admise. Le plus important en ce moment était mes études, mais je restais une fêtarde dans l'âme et les soirées, je connaissais par cœur. Ma vie n'a pas toujours été facile, mais je me suis toujours dit qu'il y avait bien pire que moi sur cette planète. Quand on arrive au monde, on a aucune idée de l'environnement qui nous entoure et dans lequel nous évoluons. Pour ma part, je réussi ma vie comme bon me semble et je ne peux m'empêcher de me demander comment elle aurait été si ma mère biologique ne m'avait pas abandonnée.