pitance, pitié, piteuse. (w/arthur)

Maxine ne comptait plus les fois où elle devait piétiner sa fierté et enfiler le masque modelé sur mesure à son visage, sur lequel se dessinaient les allures d'un sourire timide qui sous ses fissures, n'était qu'amère humiliation. C'est le pied qui s'était abattu sur la porte, chacune de ses mains soulevant un pack de bières pour lesquels elle avait ruiné ses quelques maigres économies. Quelle gifle ça avait été au visage, que d'avoir dû virer les poches de son jean pour y cueillir les dernières pièces et les déposer sur le comptoir peu salubre du dépanneur miteux du coin. Un soupir, lorsque la silhouette du grand gamin apparaît dans l'embrasure de la porte, elle n'attend pas d'y être invitée pour faire comme chez elle, se décapsulant aussitôt une bière, en tendant une autre à Arthur. J'repète, mais pas de questions, stp. Trahie par les résidus de larmes séchées sur ses joues et les cernes gonflées, n'importe qui aurait pu comprendre qu'elle avait passé la veillée à pleurer sur son (pathétique) sort.

@Arthur Rothschild

Maxine c'est sûrement la seule femme avec laquelle je me sens à l'aise. On s'est connu quand on était petit. Les autres élèves se moquaient de moi, mais également de elle et indirectement, on s'est rapproché. Sans jamais rien se demander du pourquoi on se moque de nous. C'est ça qui est bien. Avec Maxine je me sens bien et je l'apprécie énormément. Donc forcément quand elle me demande de venir à l'appartement, j'accepte. Je ne veux pas la savoir mal. Mais je sais aussi qu'elle n'a pas coonfiance en elle. Sauf qu'elle devrait. Après je dis ça, mais je n'ai pas confiance en moi aussi. J'entends sonner, donc je me lève pour aller lui ouvrir. Elle entre directement avec son pack de bières alors que j'en ai chez moi aussi. Mais bon je ne dirais rien. Je prends celle qu'elle me tend pour la décapsuler. Pas de questions, mais tu peux me parler aussi Max'... Je sais qu'on a jamais vraiment parlé toi et moi, notre présence suffit, mais je suis là. Que je finis par lui dire quand même. J'y tiens à ce qu'elle le sache. Surtout que je vois ses yeux gonflés. Donc je devine facilement qu'elle a pleuré.

@Maxine Cheshire

Éraflée par les émotions qui chamboulaient son coeur d'artichaut, Maxine n'avait jamais mis des mots sur les maux corrosifs. Personne ne se doutait des secrets qu'elle étouffait, persuadée d'avoir, mais surtout de pouvoir y faire face seule, sans l'aide de personne. Elle détestait sentir les regards lui écraser la peau, lui incendier la chair. Le poids des jugements lui était insupportable. Peut-être les imaginait-elle seulement, mais elle ne pouvait cesser d'obséder, tentant désespérément de les chasser en s'isolant de tout et de tout le monde. Elle sent la morsure du regard inquiet d'Arthur lui enflammer les joues, mais elle refuse de s'y abandonner. Bois. Elle sait qu'il est là. Elle sait qu'il se fait du soucis pour elle. Mais Maxine, elle se montre plus forte qu'elle ne l'est en réalité. Ouvrir la bouche, serait ouvrir la voie aux torrents de larmes qui s'étranglent dans sa poitrine. Elle s'y refuse. Max engloutit le liquide d'un trait, laissant sa brûlure lui irriter la gorge, les yeux évitant de croiser ceux du grand brun.

@Arthur Rothschild

Je sais très bien que l'attitude de Maxine cache un lourd passé, comme moi d'ailleurs. On s'est rencontré alors que je commençais d'aller de famille d'accueil en famille d'accueil. J'étais au plus mal. Je ne parlais quasiment pas. Les autres élèves se moquaient sans cesse de moi, sauf Maxine. Et tous les deux, on a accroché. On a commencé à être proche, et on l'est toujours. Sauf que je n'aime pas la voir dans cet état là. Je reste assis à ses côtés, ma bière en main. Je la regarde. J'aimerais qu'elle se livre à moi. Mais on est comme ça. On sait tous les deux qu'on a souffert par le passé, mais on ne se pose pas questions. Je suis à l'aise avec elle. Elle fait partie des rares personnes à me voir en t-shirt. Elle ne m'a jamais question sur mes marques sur l'avant bras. Buvons alors. Que je lui réponds en souriant. Je ne la lâche pas du regard. Je finis par poser ma bière et j'ouvre mes bras en grand. J'ai le droit à un calin quand même. Là aussi Maxine fait partie des exceptions. Mais avec elle c'est différent.

Ses joues se remplissent d'air, elle détourne les yeux pour qu'ils s'arrêtent sur la tapisserie du mur du salon. Pour éviter qu'il puisse apercevoir les larmes qui naissent à la commissure de ses yeux, alors que sa vision s'embrume. Pour lui laisser l'temps de chasser la honte. Pour fuir la confrontation. Y'a pas plus doux qu'Arthur, mais c'est justement ce qui l'agace, dans l'instant. Max, elle préférerait qu'il lui crie d'ssus, plutôt que d'être heurtée à ses yeux de chien battu, son regard attendri et sans jugement. Plutôt qu'devoir craquer sous l'étreinte d'un câlin qui la compresse comme on essaie d'extraire le jus d'une orange. Hm. Elle est réticente. Hésite. Un pas en avant, deux en arrière. Une gorgée d'plus, la bouteille est vide. Elle la dépose sur la table devant eux, et vient se coincer entre les bras du garçon. Fait chier, putain. Ça l'emmerde, d'être aussi faible. Lamentable. Minable. Vulnérable. Le corps est secoué de soubresauts, mais elle ravale encore, et jusqu'au bout, les sanglots. J'te jure, après m'être enfilé ça, je dégage.. Pour aller où, Max? Sans doute nulle part. No man's land.

@Arthur Rothschild

J'aime pas la voir comme ça. Je déteste même. J'ai envie qu'elle aille mieux. J'ai vraiment envie. Je tiens à elle. Parce qu'elle a été là quand j'en avais besoin. Parce qu'elle a été là sans me poser des questions. J'ai cru qu'on s'éloignerai quand j'ai finis chez les Rothschild, mais non, on est toujours là tous les deux. On est même à Harvard tous les deux. J'aurais pas supporter de la perdre en réalité. Et là c'est à mon tour d'être là pour elle. Je finis par poser ma bière, lui réclamant un câlin. Je vois bien qu'elle hésite, parce que je sais bien qu'elle n'a pas envie de se montrer faible. Et pourtant. Des fois ça fais du bien. Je l'accueille contre moi. Je la serre contre moi, dans mes bras. Je sens qu'elle se retient de pleurer. Je sens son corps être secoué. Mais je ne dis rien. Oui oui bien sûr tu dégages, tu restes ici oui. Que je lui réponds en souriant alors que je passe mes mains sur ses joues pour lui adresser un petit sourire. Promis je vole pas toute la couette. Que je dis en faisant la moue. Je ne veux pas la savoir je ne sais où, alors qu'elle peut dormir ici.

Elle boit pas, Max. Elle consomme pas, non plus. Sans doute parce que l'faire seule, c'était tout sauf festif. C'était surtout pathétique, annonçant les prémisses d'un alcoolisme mélancolique, alors que c'est la solitude qui lui collait à la peau, tel un manteau de chair qui s'incendiait, la consumant au passage. Maxine, ou la sorcière au bûcher des temps modernes. Les sanglots la secouaient, son corps frêle était remué par le poids des maux qui la hantaient jusque dans les caresses sulfureuses de minuit. Les bras d'Arthur l'enveloppaient d'une chaleur qui se voulait réconfortante, mais la honte, elle, l'engourdissait aussitôt de sa morsure glaciale. arrête, j'reste pas. j'suis sérieux, rothschild.. Mais plus le temps passait, plus elle s'abandonnait à la vulnérabilité, et moins elle résistait à sa propre résistance.. et t'es un sale menteur, tu voles toujours la couette..

@Arthur Rothschild

Je déteste voir Maxine dans cet état là. Et je veux pouvoir être là pour elle. Je sais que je ne demande jamais rien, mais je veux aussi. qu'elle sache que je suis là pour elle. Pas que dans les bons moments. Dans les mauvais aussi. Comme elle a pu l'être avec moi quand elle a décidé de me faire entrer dans sa vie. Alors je la serre fort dans mes bras, lui montrant que je suis là pour elle et que je le serais toujours. Je n'ai clairement pas envie de l'abandonner ou de la remplacer un jour. Je suis très sérieux aussi Max'... Je te laisse pas partir, et puis c'est trop tard, je t'ai entouré de mes bras, tu peux pas fuir. Que je dis en souriant amusé alors que je la regarde. Je fais tout mon possible pour tenter de la faire au moins un peu sourire. Mais je ne compte pas la laisser partir ce soir. C'est hors de question. Elle n'est pas bien, je veux qu'elle reste à mes côtés et avec moi. Et bien pour la peine, je mettrais une deuxième couette, au moins si je vole la première, t'auras toujours la deuxième. Que je dis en souriant. Je fais la moue en la regardant. Et puis si je parle trop ou que je vole la deuxième couette, je te donne le droit de me frapper. Que je dis en secouant la tête de haut en bas.

attends que je te sorte un ou deux tours kung fu, et tu te retrouves K.O dans le temps d'le dire. tes muscles, c'est que pour les apparences. qu'elle dit en pinçant le biceps de son ami, à la quête d'un sourire, d'une lueur rassurante dans son regard. elle veut pas l'inquiéter, mais elle sait pas comment le rassurer. mais au final, elle s'avoue vaincue. elle veut pas se battre jusqu'à ce que la nuit l'engloutisse, encore une fois. parce qu'elle a peur. peur que les ténèbres la noient dans l'oubli, et que plus personne ne se souvienne d'elle. qu'elle disparaisse dans l'indifférence. alors ça, j'veux bien. stp, fais exprès de me voler la couette ou de parler, j'ai envie d'me défouler un peu. elle plaisante, bien entendu. ses maigres bras se resserrent autour du corps d'Arthur, réclamant à nouveau un câlin. merci, arthur.. et désolée, d'te faire vivre l'enfer. mais elle se retient bien de le dire, ça. les traits déformés par l’apparition d’un voile triste.

@Arthur Rothschild

Genre tu seras capable de me faire ça ? A moi ? Que je demande en lui faisant la moue. Je ne veux pas moi. Je veux juste prendre soin d'elle. Je vois qu'elle va pas bien, alors je veux lui montrer que je suis là pour elle. Toujours. Je le serais toujours. Donc je la serre contre moi, dans mes bras. Je la sens se détendre dans mes bras. Bon tant mieux. Elle a décidé d'arrêter de se battre, de résister. Je rigole quand elle me dit qu'elle a besoin de se défouler et que je ferais bien de bouger, de voler la couette ou de parler cette nuit. Peut être bien que oui, ou non. J'ai pas envie qu'elle me frappe quand même. Oh non me frappe pas. Que je dis en rigolant alors que je sens ses bras se resserer autour de moi. Et bien, voilà qu'elle le veut ce câlin. Alors je la serre contre moi, dans mes bras. Je suis réellement content. De rien Max.. Je serais toujours là pour toi, qu'importe la situation. Que je finis par lui dire. Je dépose ensuite un baiser sur sa joue délicatement. Tu veux qu'on aille se poser dans mon lit ? Que je finis par demander.