Deaclan naquit un vingt-quatre mai à Cambridge, il était le premier et non dernier enfant de la famille Wilkerson ; deux ans après lui vint un petit frère et quelques années ensuite, une petite sœur. On pourrait aisément penser que sa vie était facile et qu’il avait dû avoir une enfance heureuse. Mais lorsque les autres pensaient cela, il voyait immédiatement l’argent et la condition aisée dans laquelle il avait grandit. La réponse était positive alors, certainement. Les enfants Wilkerson n’avaient jamais manquer de rien, ils obtenaient toujours ce qu’ils voulaient et passaient leurs vacances où ils le souhaitaient.. Mais ils leur manquaient une chose bien plus importante, voire même indispensable dans une famille ; l’amour, la tendresse et tout simplement l’attention des parents. Une attention bien peu présente du côté de leur père, grand homme d’affaires et un peu plus du côté de leur mère, avocate. Cette dernière passait le plus de temps possible avec ses enfants et elle agissait comme une mère digne de ce nom, mais elle n’avait jamais voulu passer sa vie à faire ça : s’occuper des enfants et de la maison, être la parfaite mère au foyer n’était pas ce qui la préoccupait le plus et sa carrière lui semblait plus importante. Alors Deaclan fut longtemps confié à une nourrice qui venait tous les jours pour s‘occuper des enfants. Au fil des ans, elle était devenue un membre à part entière de cette famille aux yeux de Deaclan et elle garda toujours le contact avec eux. Car oui, les enfants grandissaient vite et ils arrivaient à un âge où ils pouvaient s’occuper d’eux-mêmes. La vie sociale de Deaclan était composée de jeunes gens comme lui, issus de riches familles influentes, avec qui il n’avait aucune réelle affinité. Leurs conversations et centres d’intérêt l’avaient toujours profondément ennuyé, il avait grandi avec des gens comme eux et il désirait connaître d’autres univers.. Il était un jeune homme humble et réfléchi, son père le voyait déjà prendre sa place dans sa boite autrement dit le succéder, ce que lui n’avait pas du tout envisagé. Non, Deaclan était le fils de riche qui fréquentait les classes inférieures, qui allait dans des lieux ouverts à tous et bien des choses qui ne plaisaient guère à l’homme qui prétendait être son père. Un père qui n’avait été que trop peu présent durant son enfance et qui, désormais, s’intéressait à son fils aîné et sa future carrière. Après tout, malgré qu’il n’ait pas fait comme les autres, Deaclan avait toujours fréquenté des écoles privées et s’en sortait avec de bonnes notes. Il n’était pas le premier de sa promo ou ne figurait pas parmi les meilleurs, mais il s’était toujours bien défendu. Il ne fut pas étonnant qu’à la sortie du lycée, il fasse son entrée à la prestigieuse université de Harvard qui, de plus, se situait à Cambridge. Il était hors de question pour ses parents qu’il n’aille dans une autre école que celle-ci, après tout Harvard était la plus réputée ! Cependant, lorsqu’il dût choisir un cursus pour ses études, le jeune homme ne fit pas le choix escompté par ses parents et il prit la musique en choix majeure. La musique ? Il avait même fini par entrer dans la Lowell House au grand dam de son paternel. Déception, colère, self-control décrivaient parfaitement la réaction de son père face aux choix méprisables de son aîné. Mais Deaclan avait toujours fait comme il l’avait voulu et ça ne changerait jamais. Ainsi, il avait fait le choix d’orienter sa carrière ailleurs et de laisser sa place de futur PDG à son petit frère, bien plus compétent en la matière et surtout volontaire. Quant à lui, il ne lâcha pas de vue son objectif et passa cinq années à Harvard avant de recevoir son diplôme et d’obtenir un emploi ici même, une poignée de mois plus tard. La vie lui souriait et il ne s’en plaignait pas plus qu’il ne s’en vantait. La même année, il concrétisait une relation amoureuse avec une ancienne camarade, ayant choisis d’emménager ensemble pour se stabiliser. Il démarrait sa petite vie d’adulte à vingt-trois ans et il se voyait déjà entouré d’enfants. Mais ce qui dût arriver se produisit ; il rompit avec sa petite amie après six ans de relation. La séparation avait été d’un commun accord, ce qui ne rendit pas la chose moins difficile pour notre jeune professeur. Il avait été déconcertant pour lui d'agir en célibataire après une si longue période. Cela faisait maintenant trois ans que sa vie amoureuse était bien plate, seulement composée de jeunes femmes qu’il n’avait vu qu’un soir, ou quelques jours.. Et maintenant qu’il approchait la trentaine, il voulait plus que tout retrouver cette stabilité qu’il avait connu autrefois ; il cherchait la personne avec qui il partagerait sa vie, celle qui serait la mère de ses enfants et avec qui il se verrait vieillir.. A vingt-neuf ans, Deaclan enseignait toujours la musique à Harvard et il aimait vraiment son travail. Ce que cette année lui réservait n’était connu de personne, qui vivra verra.