Channing E-H. Graham ► Armie Hammer

« Toi aussi tu apprendras la force et le travail, car si nous faiblissons nous devenons un château de carte à la merci du souffle de quiconque. » Philip H. Graham.

J'étais alors âgé de 10 ans; Dans la villa cossue de la famille j'observais les conversations des amis de mon père, un gala avait lieu chez en l'honneur de la nouvelle alliance financière. Il avait le don de vous faire comprendre les choses, il était volubile mais pas dénué d'affection. J'avais encore l'image du château de carte en tête et les paroles de mon père à l'instant avant qu'il ne fasse choir l'édifice qu'on avait construit dans ma chambre. Les cartes avaient dégringolé l'une par-dessus l'autre et elles pouvaient bien représenter aussi bien nous que d'autres familles. Pour lui, il fallait garder cette image en tête pour conserver un tant soit peu d'humilité mais également pour se montrer fort et dur envers les prétendants à leur rang. Je pris un verre de jus de fruit dans ma paume et je bus en regardant les trustees réunis. C'était ennuyant à un point que je n'espérais pas alors je me suis mis à penser à mon entraînement de tennis, le sport était différent du reste. D'un bond je me levai pour aller assembler mes affaires après avoir averti ma mère d'une sorti à l'air libre. Bien entendu le moment n'était pas le bon, et j'entendis dans sa bouche que j'aurai tout le temps devant moi mais qu'avant je devais honorer ce gala de ma présence.

« On gagne avec de la vitalité. Frappe la balle à présent, mieux que ça. » Tennis coach.

Je venais me défouler un peu sur les terrains de tennis après les cours au lycée. J'étais assez bon depuis le temps, sauf qu'après un journée épuisante les bras étaient lourds. Mon coach préparait son service de l'autre côté du filet, tandis que je tentais de me vider la tête en envisageant comment je renverrai la balle. Je soulevai la raquette lorsque la balle fulgura vers moi, elle termina sa course sur le mur derrière. Au deuxième service , elle percuta la raquette, mais je n'étais pas suffisamment concentré. Alors le coach m'invectiva de toute les sortes, il en était au cinquième service. J'ai regardé fixement le lance-balle à propulsion rangé dans un coin, ébahi par mon coach et son effronterie. Après avoir déplacé la machine sur le cour, devant le filet, je me dégourdissais le bras en attendant la balle. Mon entraîneur observait avec curiosité. Le premier tir fut réussi, le second échoua, la cadence de la machine s'accéléra mais je saisissais toutes les balles à la volée. Le coach s'écarta sous cette pluie insensée de balles vertes. Il brava les tirs du lance-balle et interrompit le défouloir. Il me dévisagea et me conseilla de ne plus m'inquiéter de mon affectation universitaire. Avec embarras, je fis tournoyer la raquette d'un air qui trahissait mon incrédulité.

« Le Yard, c'est le campus dont on parle par delà les océans. » Harvardien.

Les murs cramoisis chatoyant de l'université retenaient l'attention dès l'arrivée. J'avais abaissé la vitre de la voiture et je circulais jusqu'au parking en observant le tumulte universitaire sur ma route. Je quittais enfin Chicago pour devenir autonome, j'avais trouvé inutile qu'on me vante le prestige de l'université, mais j'avais adoré qu'on me décrive les digressions extrascolaires. Au début on se relâchait un peu, tout dépendait de la maison selon les sources que j'avais entendues. Certains ne retiraient pas le nez de leur bouquins, alors que d'autres festoyaient gaiment dans le même temps, mais il existait toutes les nuances imaginables. J'atteignais le parc de véhicule en longeant une allée contigüe au Yard, il y avait une aire d'herbe d'un côté et la même chose de l'autre, et les étudiants fourmillaient sur le tapis verdâtre. En me garant, j'aperçus mes colocataires, j'avais faim, j'avais soif, je voulais découvrir la chambré. J'ouvris le coffre de la voiture, je débarquai mes affaires en m'apercevant qu'on me prêtait main forte. Une fois la portière du coffre rabattu je m'éloignai de la voiture, les yeux pétillant de voir mes collègues. On parlait de s'offrir une voiture par an, hors bris et casse.

« C'est une véritable attaque de terreur qu'a vécu l'université d'Harvard, les élèves et la ville universitaire sont profondément meurtris par ces évènements. » Journaliste.

Les images revenaient sans fin dans ma tête, j'étais passé près du drame. J'avais vu ma voiture se retourner dans une fournaise ardente et exploser. Les corps calcinés des élèves sur la parking ponctuaient mes cauchemars. En cinq année je n'avais pas imaginé connaître une telle chose. Je continuai à suivre les informations depuis le dortoirs, je voulais savoir, c'était stupide parce qu'on n'annonçait rien d'autre que ce que l'on savait déjà. J'allais me renforcer avec le temps, cette épreuve me donnerait de la force, pour ceux que j'avais connu et qui perdirent la vie dans cette hécatombe. Je n'acceptais pas d'être traumatisé, j'étais en colère, je ne voulais pas des séquelles post-traumatiques. Je pensai à cette phrase de mon père, qui disait qu'on ne devait flétrir pour rien au monde sous peine de s'effondrer. Je me levai pour me déplacer vers la fenêtre, des pansements s'enchevêtraient sur mes mains et me rappelait l'horreur de laquelle j'avais réchappée. Les journalistes avaient investi le campus pour recueillir des témoignages, où que je regarde j'apercevais une caméra ou un micro, mais aussi des étudiants et des personnels répondants à des questions. On annonça une rencontre avec les médias dans le dortoir, j'avais des choses à dire, moi aussi. J'enfilai quelque chose de plus soigné et, et quittais la chambre avec quelques autres élèves de la fraternité, pour aller rencontrer les médias.