« Reaghan & Jasper »
On lui avait dit la bibliothèque, alors Jasper s'y était rendu. A reculons, le souffle court. Ce lieu, il n'y était pas retourné depuis qu'un taré avait jugé utile de faire sauter Harvard et ses étudiants. Cette pièce avait été sa prison, le siège de la réalisation de ses pires cauchemars. Plus que ça, il n'y avait pas été depuis ce jour maudit, où Reaghan ne répondait pas à ses messages. Maintenant, on sait pourquoi. Alors Jasper hésite un peu à l'entrée, l'espace de quelques secondes. Les choses ne sont pas encore toutes rentrées dans l'ordre. Il est un peu comme cette grande salle : en reconstruction, avec des trous difficiles à combler. Sauf que plus fort que l'appréhension, il y a l'obligation de remplir ses engagements. Totalement endoctriné. Et pour une fois ce n'est pas plus mal, puisqu'il vient prendre place à une table libre et ouvre son ordinateur, essayant d'ignorer que c'est non loin que l'onde de choc l'avait fait chancelé, égratigné. On était venu lui parler d'un projet nécessitant l'utilisation de ses talents pour la production de flyers, ce genre de choses. Le garçon n'en savait pas plus. Ni le thème, ni qui organisait cet événement. C'était peut-être mieux. Ceux qui le connaissait un peu savaient que l'étudiant était toujours prêt à aider quiconque, pourvu qu'on s'adresse à lui de la bonne manière. Autant dire qu'un peu de pommade, plus que des ordres, était nécessaire. Alternant les coups d'œil à son téléphone et son écran où reposaient les logiciels de création graphique, Jasper attendait.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa