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TW : brutalité policière, nudité.
D-day. Le jour où tout se jouait. La première étape d’une plan bien plus large. Préparée à toutes éventualités, le cœur bondissait de nervosité dans sa poitrine, tandis que les pieds foulaient enfin le pavé de la route qui menait vers les quartiers généraux de la police de Boston. Elle en trépignait d’impatience, préparée à ce moment grandiose depuis que l’événement avait été annoncé. en catimini, sur les réseaux sociaux, au sein d’un cercle restreint. L’illustre culot de Boucle d’or lors de sa confrontation salée avec son enseignant et les photos qu’elle avait partagées de son vieux tacot repeint de rose et de paillettes, décoré de sympathiques messages et d’un dessin mémorable de l’anatomie féminine (gracieuseté des talents artistiques de son acolyte, duquel elle s’était engagée à protéger l’anonymat, coûte que coûte), lui avait valu l’attention des organisatrices, qui l’avaient aussitôt recrutée au front pour mener la danse, telle une cheffe d’orchestre. Malgré que l’événement n’eut rien de joyeux ou de festif, la solidarité qui unissait ses participant·e·s enjolivait, pacifiquement, ce qu’il y avait de plus laid. Cet événement était sans aucun doute le point de rencontre parfait aux nombreux mouvements féministes qui avaient des revendications à mettre de l’avant.Ça avait fait la une des journaux. Une policière de la Boston Police Department avait été congédiée, puis poursuivie par ses employeurs, suite à la publication d’une photo d’elle, osée, dans une position décrite comme étant suggestive par l’auteur de l’article, où elle arborait fièrement son badge.
Quoi de plus symbolique pour tenter de protester contre le paternalisme et la misogynie institutionnelles que de manifester devant les quartiers généraux aux petites heures du matin, lorsque les hommes à cravate et à uniforme s’échapperaient enfin du trafic matinal, un café à la main, pour affronter la ligne de piquetage qui bloquait le passage et l’entrée de leur lieu de travail? Et de plus, quoi de plus dérangeant (et bruyant) que de le faire, non pas armées de pancartes, mais en scandant un slogan vêtues, ou plutôt… partiellement ou entièrement dévêtues.
Mais après seulement quelques heures de piquetage pacifique devant les headquarters, de prises de paroles poignantes et d’une marche dont l’écho s’est percuté haut, fort et loin, l’arrivée de fauteurs de troubles isolés, et en aucun cas reliés à la cause et à la démarche défendues, vint tout gâcher. Bien vite, la panique s’empara de la vaste étendue de gens venus encourager et supporter les revendications, de même que des âmes curieuses venues simplement jeter un coup d’oeil à ce qui se passait. C'eût été difficile d'établir une ligne du temps entre les derniers instants paisibles et le début du chaos. Des cris fusèrent, des grenades fumigènes colorées furent lancées et du gaz lacrymogène fut jeté sur les foules, mais provenait-il du public ou des policiers? Impossible de déterminer la provenance des attaques. Une fenêtre vitrée fut éclatée. En quelques minutes, les dommages étaient considérables. Bien vite, les policiers s’amassaient, armés, protégés de leurs énormes boucliers, encerclant les quelques personnes, dont Alyss, qui n’avaient pas encore pris la fuite; soit parce qu’elles avaient été aveuglées, soit parce qu’elles étaient figées, soient parce qu’elles voulaient affronter la menace. L’étau se refermait. Alyss, prisonnière, étouffait de la fumée qui emplissait désormais ses poumons, la sensation de brûlure lui torturant la cage thoracique, mais aussi la peau de sa poitrine dénudée. Elle voulait fuir, mais ne bougerait pas d’un millimètre, tant qu’on ne l’y forcerait pas. Le capitaine ne quittait jamais le navire avant d’avoir la certitude que ses passagers étaient sains et saufs, malgré la menace imminente du danger.
@William Bennett
- Spoiler:
J'ai finalement lancé J'espère que ça te plait? Si quoique ce soit te déplait ou est incohérent, viens me retrouver par mp )
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