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"Salut ma belle." Entendre la voix de Sofia me faisait toujours plaisir. Même si je devais avouer que ces derniers jours, elle avait été plutôt discrète. "Je voulais t'inviter à boire un verre." Je n'avais pas encore dit à Sofia que j'étais à Harvard. A vrai dire, j'avais eu tellement peu de temps pour moi même, que j'avais un peu zappé de la prévenir que j'étais sur le campus. "Je suis sur le campus depuis quelques jours."
J’étais aussi contente d’entendre la voix de Calhen. A vrai dire, cela faisait un moment que je ne lui avais pas passé un coup de fil, ni envoyé un sms. Ce qui n’était pas dans mes habitudes. Bien que nous vivions loin l’un de l’autre, on n’a jamais perdu le contact et je lui envoyais fréquemment des messages. Ces derniers temps, j’étais un peu… ailleurs. Ce qui expliquait que je donnais peu de nouvelles à mon ami – « Allez boire un verre ? Mais… » - Répondis-je, surprise. Je ne comprenais pas. Aux dernières nouvelles, Calhen était bien loin d’Harvard, non ? – « Sérieusement ? Tu es à Cambridge ? Je ne savais pas… » - Alors là c’était une véritable surprise, mais j’étais contente de savoir qu’il était là – « Comment ça se fait que tu sois là ? Je sais… tu mourrais d’envie de me voir. » - Ajoutais-je.
Je me doutais que mes paroles allaient surprendre la jeune femme. Ma venue à Harvard c'était un peu fait sur un coup de tête, je devais l'avouer. J'avais besoin de changer d'air et puis, Harvard avait un super bon cursus en arts visuels. "J'ai demandé mon transfert de Columbia." Je reprenais ensuite, avec amusement aux paroles de la jeune russe. "Je voulais surtout m'assurer que tu n'allais pas faire de bêtise loin de chez toi." Je souriais. "Ton père m'a dit de veiller sur toi. Et comme je suis un mec de parole, me voilà. Heureuse"
Les paroles de Calhen ne cessaient pas de me surprendre. J’étais loin de me douter de son transfère de la fac de colombia à celle de cambridge – « Hé bah… pour une surprise, c’est une surprise ! » - Mais j’étais plutôt contente de cette nouvelle. Oui, on allait pouvoir passer plus de temps ensemble – « Faire des bêtises ? Tu sais bien que ce n’est pas mon genre. » - En fait, la bêtise, je l’avais déjà faite – « Ça ne m’étonnes pas de mon père. Je crois qu’il s’inquiète encore plus que ma mère. » - Ouais, surtout depuis cette histoire de bombe à Harvard – « Et comment ! Ça me manquait de ne pas voir ta petite gueule d’ange. » - Dis-je en esquissant un fin sourire.
Je ne pouvais m'empêcher de sourire aux paroles de Sofia. Je savais à quel point ses parents étaient protecteurs mais je trouvais cela normal. "J'avoue que je les aurais bien mis sur un pied d'égalité tous les deux." En tout cas, elle devait savoir que si cela n'allait pas, elle pouvait se tourner vers des gens qui s'inquiétaient pour elle. Puis je me mettais à rire à ces dernières paroles. "Je m'en doutais. Voilà pourquoi j'ai pensé à toi dès mon arrivée. Il va falloir qu'on rattrape le temps perdu. D'ailleurs, raconte moi les dernières nouvelles Volkova."
C’est vrai que mes parents étaient très protecteurs envers moi. Toutefois, ils n’étaient pas étouffants pour autant. Ils faisaient attention à moi, comme n’importe quel parent devrait le faire avec son enfant. J’ai de la chance de les avoirs tous les deux, j’en suis consciente et j’ai tellement peur de les décevoir un jour. Ils m’ont toujours encouragé à suivre mes ambitions, vivre de mes rêves, de mes passions. Ils ont toujours été fières de moi, quoi que je fasse. Je doute qu’ils restent fiers de moi si ils apprennent que suis droguée. Je suis qu’une personne faible, leur fille n’est pas aussi forte qu’ils le pensent, il faut croire. A l’autre bout du fil, Calhen me semblait de bonne humeur. Je pouvais deviner son sourire et l’entendre rire – « J’y compte bien, Mitchell. Tu as intérêt à me réserver une de tes soirées très prochainement. » - J’esquissais un léger sourire. Ces derniers temps, il m’arrive de me sentir comme si j’étais vidée de toute émotion, mais la venue de Calhen me faisait vraiment plaisir. J’avais envie de le voir. Je restais silencieuse réfléchissant à sa dernière interrogation. Les dernières nouvelles, les dernières nouvelles… elles n’étaient pas super bonne et je n’avais pas envie d’en parler. Surtout pas par téléphone. Après un petit blanc, je reprenais tout de même la parole : « Oh tu sais, je mène la vie banale d’une étudiante à Harvard. Je suis sûre que tes voyages ont été bien plus palpitants que ma vie ici. L’Australie, c’est super, j’adorerai y retourner. » - Je savais que Calhen était passé en Australie cette année. J’avais moi-même fait un séjour dans ce beau pays. J’avais surtout aimé la magnifique ville touristique de gold coast, même si je dois dire que j’avais morflé avec toute cette chaleur.
J'écoutais Sofia, un fin sourire sur les lèvres. J'avoue que lui parler, me faisait du bien. Je m'étais inquiétée pour elle, loin de chez elle et avec l'attentat qui s'était passé ici, cela n'avait rien arranger. "Je te réserve mon week-end si tu veux." Je ne savais pas si elle était libre ou non, je lui laissais la possibilité de refuser la sortie et d'en proposer une quand elle aura le temps, histoire d'accorder nos emplois du temps. "Banale? Depuis quand ta vie est banale? Je me souviens encore de cette fille qui me suivait partout, sans arrêt entrain de vouloir faire ce que je faisais." Je souriais à ces souvenirs. J'avoue qu'à une période, j'avais souvent emmener Sofia avec moi, même pour faire des photographies. "Mes voyages sont toujours palpitants. Mais ça fait du bien parfois, de s'arrêter quelque part, quelque temps." Depuis la mort de Tessa, je ne m'étais posé nul part. J'avais besoin de bouger, sauf que maintenant, les choses changeaient et je reprenais mes études en plus.
« Bien sur que je le veux. » - Répondis-je lorsqu’il m’annonçait qu’on pourrait se voir ce week-end. Je n’avais rien de prévu et puis, j’avais vraiment hâte de retrouver mon ami. On ne s’était pas vus depuis un bon moment entre ses voyages et mes études, ce n’était pas évident. Un sourire se fendillait sur mes lèvres en l’entendant parler – « C’est vrai. J’adorais t’accompagner et te laisser me faire découvrir ton univers. J’ai de bons souvenirs de cette époque. » - Enfin ce n’était pas la seule raison, a une époque, je craquais sur Calhen, donc je voulais passer du temps avec lui. A mon avis, je devais être masochiste, parce que je savais très bien qu’il me voyait comme sa petite sœur. Il aurait été plus logique de l’éviter, mais j’aimais bien trop sa compagnie – « Ouais, je vois ce que tu veux dire. » - Je marquais un court silence avant d’ajouter : « Et donc tu t’es installé sur le campus là ? » - Je supposais qu’il était installé dans une chambre sur le campus, mais je n’en savais rien. Il n’était arrivé qu’il y’a quelques jours d’après ce qu’il me disait.