ANGEL PETERSON ► Andrea Denver

Angelo, de son vrai prénom, est le premier garçon d’un couple s’aimant d’un amour infini. Ces argentins ont vu en cette première naissance le ciment d’un amour indestructible. Il était le fruit d’un sentiment puissant, se battant contre des éléments de la vie qui étaient leur quotidien. Ils l’ont appelé Angelo parce qu’il avait ce visage d’ange qui le rendait solaire et apaisant. Et puis, un deuxième enfant vit le jour, un an et demi après. Une véritable providence pour eux, né un vingt-cinq décembre. Ils avaient à présent leurs deux chérubins, ils étaient une famille inébranlable. Pourtant, à l’aube de ses quatre ans, la vie en avait décidé autrement. En l’espace d’une fraction de seconde, d’une multitude de coups de feu, ils n’étaient maintenant plus que deux enfants, apeurés, tristes et séparés. La mort ferait à présent partie de lui, de son petit-frère et de son quotidien. Il fut confié à une famille d’accueil qui rapidement décida de l’adopter. Sans les Peterson, Angel ne serait très certainement plus de ce monde. C’est grâce à leur présence, leur amour qu’il fut rapidement prise en charge par un médecin qui lui détecta une malformation rénale. Il fut opéré et depuis l’âge de ses six ans, il ne vit plus qu’avec un seul rein.

Les Peterson ont été de véritables parents pour Angel. Ils ne lui ont jamais caché son adoption. Il n’aurait de toute façon pas pu puisque rapidement, le petit garçon a fait des cauchemars, se retrouvant au milieu d’un champ de bataille, au beau milieu des balles. Il les a rapidement informés de ces mauvais rêves. Ils lui ont donc expliqué les raisons de ceux-ci. Ils ont toujours eu foi en leur fils et ne l’ont pas regardé de travers lorsqu’il leur confia être viscéralement sûr d’avoir un petit frère sur cette planète. Ils l’aidèrent donc à le chercher, n’hésitant pas à dépenser de l’argent pour qu’il puisse retrouver son petit-frère. Rien n’était vraiment facile. Pourtant, lors d’un voyage familial dans son pays natal, l’Argentine, il eut enfin ses réponses. Il avait bien un petit-frère prénommé Gael. Il avait à présent toutes les informations nécessaires pour pouvoir le retrouver. A cette époque-là, il était âgé de vingt ans.

Il ne put se rendre aux côtés de son frère tout de suite. Ses parents furent victimes d’un accident de voiture. N’ayant pas assez d’économie pour les placer dans un institut spécialisé. Il prit donc deux petits boulots en plus de ses études pour pouvoir engager une aide à domicile. Le jeune homme leur devait bien ça. Ils avaient toujours tout fait pour lui. Il avait donc décidé de leur rendre la pareille. Il s’occupa donc d’eux avec Helen. Il ne voulait pas les abandonner. Pourtant, ils tentaient chacun leur tour de lui faire comprendre qu’il devait vivre sa vie et ne pas s’en faire pour eux. Mais non, il avait pris sa décision. Ce n’est que quatre ans et demi après, lorsqu’ils quittèrent ce monde qu’il se décida à changer de vie, n’ayant à présent plus d’attache à Pittsburgh. Et puis, il leur avait fait une promesse, retrouver son petit-frère.



A présent, il est étudiant à Harvard. Venir à Boston avait été une évidence, Gael s’y trouvait et là où se trouvait son frère, il devait s’y trouver lui aussi. Pour s’intégrer et pouvoir démarrer la rentrée sur de bonnes bases, il avait décidé de participer au Summer Camp. En prenant cette décision, il avait espéré pouvoir se faire de nouveaux amis et surtout de pouvoir approcher son petit-frère. Il avait fait quelques connaissances, notamment celle de Silas. Tous les opposaient. Il n’avait pas le même statut social, ni le même caractère et pourtant, ils s’étaient de suite très bien entendu. Des fous-rires, des discussions, des moments à s’amuser et puis une nuit trop éméchée où vraisemblablement les deux jeunes hommes ont couché ensemble. Le réveil fut difficile, des cris se firent entendre et finalement, ils ne se sont pas vraiment revus depuis. Enfin si, ils se voient tout le temps, mais sans s’adresser un mot. D’un côté, le comportement de Silas le rend dingue et l’énerve au plus haut point et de l’autre, il ne peut s’empêcher de penser à lui… Il n’a jamais ressenti autant de sentiments contradictoires envers une personne. C’est déstabilisant et frustrant. En plus, il n’a pas pu approcher son frère durant l’été. Il en est donc toujours au même point, avec des emmerdes en plus…