Fireworks (Zackaël #5) (tw)

La tournure que prend la conversation déplaît fortement à Zack et si une part de lui sait qu’il serait plus sage de le laisser repartir, il n’en a aucune envie. Ca l’agace que Raph se soit pointé simplement pour mieux partir et ça l’incite à se comporter de manière puéril et à balancer de l’huile sur le feu. Il sait pertinemment que le seul fait de mentionner la soeur de Raph va l’agacer mais ne peut s’en empêcher. Ca le rend fou qu’il l’ait envoyé surveiller le trentenaire, et en toute transparence, ça l’agace aussi que la jeune femme ait joué le jeu. “C’est toi qui l’y a mise.” répond-il du tac-au-tac, quand bien même la réaction de Raphaël ne laisse aucun doute sur le fait qu’il l’a touché droit dans le mille. Zack s’approche, tâche de vérifier qu’il va bien, qu’il n’a pas consommé de drogue mais ce ne sont pas les bons mots qu’il utilise, qu’il le veuille ou non. La remarque de son petit-ami lui fait rouler les yeux et les muscles de l’américain se serre encore un peu plus, alors qu’il secoue la tête, autant agacé des propos sur Ayma que sur le fait qu’il fasse mine de prendre avec autant de détachement son addiction. Ils savent tous les deux qu’un rien pourrait le faire rechuter et si Cassidy refuse de s’empêcher de vivre de peur de voir son petit-ami craquer au moindre de ses propres faux pas, ce n’est pas évident pour autant. Zack n’ose imaginer ce que ce serait s’il n’était pas quelqu’un d’une nature pas particulièrement généreuse. “Avec une amie. Tu devrais savoir que ça peut être les deux; je connais aucun de tes amis que tu ne te sois pas tapé.” siffle-t-il, avant de secouer la tête, préférant ne rien ajouter sur le sujet de la cocaïne. Dans une dernière tentative de lui faire entendre raison, Zack essaie de l’inciter à rentrer mais c’est peine perdue. Il ne peut même pas en vouloir à son petit-ami, parce qu’il n’est même pas sûr d’avoir envie qu’il passe la nuit ici. C’est plus l’idée de cette première dispute et de ne pas savoir de quoi demain sera fait, pour eux, qui l’inquiète. Zack a l’impression d’attendre le moment où Raph réalisera qu’il n’est pas fait pour la vie monogame, et se demande si ça ne sera pas ce soir. Il capitule pourtant et hoche d’un signe lorsqu’il dit qu’il va passer la nuit chez lui. “Bonne nuit Raphaël. C’est sympa d’être passé vérifier qu’elle ne restait pas dormir, mais il aurait fallu franchir la porte de l’appartement pour t’en assurer.” crache-t-il avant de se reculer et de prendre la direction de son appartement.

« Et qui te dit qu’elle ne s’assurait pas juste que tu tiennes encore debout ? » Demande-t-il avec toute la mauvaise foi du monde, sans le moindre scrupule à essayer de lui faire avaler cette excuse. Il ne faut pas connaître Raphaël énormément pour savoir que sa sœur est la prunelle de ses yeux et que, responsable ou non, il la défendra coûte que coûte. Vu les quantités d’alcool ingurgitées par Zack depuis le décès de sa maman, ce n’est même pas si improbable ; à les savoir au même endroit, Raph aurait sans doute demandé à Louise de veiller sur lui, de loin, peu importe avec qui il était. Ce soir, c’est pourtant bien la présence d’Aymaline et sa jalousie qui a motivé sa demande et il ne le regrette pas malgré l’absence totale de discrétion de Lou. « Harlow. » Il lâche lorsque Zack l’accuse de coucher avec tous ses potes, ce qui est presque vrai mais qui n’empêche pas le français de lui trouver un prénom du tac-au-tac. Un prénom qui a traversé son esprit une centaine de fois, ce soir, à qui il a pensé autant qu’à son petit-ami mais pas pour les mêmes raisons. « Mais c’est pas l’envie qui manque. » Il ne peut s’empêcher d'ajouter, un sourire en coin, tout en sachant qu’il n’est absolument pas à son avantage de pousser Zack dans ses derniers retranchements, moins encore alors qu’il a bu. Raph n’est cependant pas connu pour calmer le jeu, moins encore lorsqu’il a l’impression d’être accusé d’on-ne-sait trop quoi, alors qu’il n’est pas celui des deux qui a choisi de passer la soirée avec son plan cul. Il le regrettera sans doute plus tard, si Zack vient à s’imaginer tout et n’importe quoi entre le propriétaire du LUX et son nouveau barman mais il est bien trop tard pour penser aux conséquences de ses mots, qui ne sont là que pour le faire réagir. Le brun finit par se reculer pour libérer les portes de l’ascenseur et Raph retient un soupir de soulagement qui se transforme bien vite en un rire amer à la remarque que son petit-ami lui balance. Il s’avance pour bloquer à son tour la porte et passer sa tête dans le couloir pour pouvoir observer Zack qui se dirige à nouveau vers son appartement. « Tu m’as invité deux fois à rentrer, je doute que ce soit pour un plan à trois. T’es tout sauf crédible, bébé. La seule chose que tu réussis à faire, c’est de me prendre pour un con. » Peut-être qu’il essaye d’attiser sa jalousie, de lui faire croire n’importe quoi ou juste de lui faire penser au pire pour qu’il relativise la soirée qui vient d’avoir lieu. Raph n’en sait rien mais l'idée qu’elle puisse se trouver actuellement dans l’appartement le rend fou, bien qu’il ne soit pas dupe, après qu’il ait été invité à passer la nuit là. « Je sais qu’il ne s’est rien passé et qu'il ne se passera rien. » Il a confiance. Tout du moins, il essaye de se convaincre de toutes ses forces qu’il n’a aucun souci à se faire et que Zack va lui confirmer qu’il a raison avant de le laisser filer. Il n’attend pourtant pas son reste et recule dans l’ascenseur, l’estomac noué, prêt à passer une nuit bercée par les doutes et la douleur que son corps lui impose lorsque le manque est trop fort.

Raphaël est en train de le prendre pour un con et si Zack était déjà profondément agacé de son attitude et du fait qu’il le fasse suivre par sa sœur, cela ne fait que lui faire monter encore un peu plus la moutarde au nez. Un rire jaune et mauvais s’échappe alors de ses lèvres et il secoue la tête, ne préférant même pas répondre à cette attaque. L’attitude de Louise à la soirée n’avait absolument rien discret, comme le fait que ce n’était pas le nombre de verre qu’il consommait qu’elle comptait, sans quoi elle serait sûrement intervenue bien plus tôt. Ou Raphaël, allez savoir. Il ne le précisera pas à son petit-ami parce qu’il sait très bien à quel point il peut être de mauvaise foi dans cette situation et ce n’est pas la peine d’empirer cette dispute qui s’envenime pourtant de seconde en seconde. Zack secoue la tête quand il entend Raphaël lui balancer le mot d’Harlow et s’apprête à lever les mains pour applaudir avec ironie quand ce dernier lui dit que ce n’est pas l’envie qui lui manque. Le sourire, aussi cynique qu’il soit, qui était sur le visage du trentenaire disparaît alors qu’une pointe semble lui transpercer le cœur. Consciemment ou non, le franco-américain vient de toucher à la corde la plus sensible de leur relation. Il pourrait lui répliquer qu’il ne connaît pas Harlow, ou lui dire que le fait d’en trouver un seul n’est pas quelque chose dont il devrait être fier, mais Zack est trop peiné pour s’attarder sur ce sujet. Il préfère alors retourner à l’objet de leur dispute, terrain bien moins douloureux mais tout aussi agaçant. “Eh bien, comme ça tu sais à quel point c’est désagréable. Je ne fais que te rendre la monnaie de ta pièce, mon coeur.” répond-il avec un sourire Colgate, bien que Raphaël ne puisse pas le voir puisqu'il ne se retourne même pas. Il se fige cependant quand Raph lui dit qu’il sait qu’il ne s’est rien passé et ne passera rien. Ce serait le moment parfait pour dire que l’idée de l’embrasser lui a traversé l’esprit, mais qu’en effet, il ne s’est rien passé parce qu’il pensait trop à lui mais la remarque du propriétaire du Lux sur Harlow lui reste en travers de la gorge. Il hésite une seconde, puis se retourne, sachant pertinemment qu’il est en train de jeter plus d’huile sur le feu plutôt que de calmer le jeu - contrairement à Raphaël, qui a fait un pas vers lui en lui témoignant de sa confiance. “J’aimerai pouvoir en dire autant d’Harlow et toi, tu vois.” Et s’il se doute que cela blessera l’aîné Desrosiers de l’entendre, Zack est aussi sincère. Il doute que son petit-ami aille jusqu’à le tromper, mais cela ne signifie pas qu’il n’aura pas d’ici quelques semaines ou mois, l’impression d’être un oiseau en cage et alors, peut-être qu’il n’aspirera qu’à retrouver sa liberté, et qu’Harlow sera sa prochaine cible. Zack secoue la tête et reprend la direction de son appartement, bien décidé à ne pas s’arrêter cette fois. Il a besoin d’un verre, et tout de suite.

Chaque seconde ne fait qu’empirer la situation. L’un comme l’autre cherche à piquer où ça fait mal et si Raphaël se prête volontiers au jeu au début, il s'essouffle rapidement. La soirée a été un enfer, tant parce qu’il savait son petit-ami en compagnie de son plan-cul, mais aussi parce que son corps a choisi de lui rappeler, aujourd’hui, de quoi il est privé depuis des mois. S’il a tenu bon, ce n’est certainement pas avec aisance et le français aimerait à présent s’allonger et fermer les yeux pour accueillir un jour nouveau. Un jour meilleur, où la douleur sera supportable et son petit-ami sobre. A sa réplique, Raphaël se contente de lever son pouce dans les airs et reculer jusqu’à toucher le fond de la cabine d’ascenseur. Il est las, à bout de nerfs, et préfère qu’ils s’arrêtent là avant que le mal soit fait et irréparable et que l’un d’eux prononce des mots que l’autre ne saura oublier ou pardonner. Il tente même, avant de s'effacer, de calmer le jeu et faire savoir à Zack que, s’il n’est pas ravi de la soirée et son choix de la passer avec Ayma, il n’en a pas moins confiance en lui. Ils n’ont pas mis des années à se trouver pour tout foutre en l’air en quelques semaines. Pourtant, Raphaël a beau essayé de se souvenir du regard du brun, et de ses mots, lorsqu’il lui a confié vouloir construire quelque chose avec lui, ça ne suffit pas à étouffer ses doutes. C’est d’un rire nerveux qu’il accueille le point final de cette conversation. Alors qu’il espérait entendre son copain lui donner raison, Raphaël voit ses doutes multipliés par dix et se retrouve sur le bûcher, sa propre fidélité remise en doute. La mâchoire contractée, énervé mais surtout blessé que Zack puisse avaler ses piques comme des vérités, Raphaël inspire et appuie sur le bouton de l’ascenseur pour en refermer les portes, un “surprise” sur le bout de la langue qu’il ne prononce pourtant pas. Il y a un tas de réflexions qui lui traversent l’esprit afin d’avoir le dernier mot mais le propriétaire du Lux n’a pas - ou plus - le cœur à se battre, si c’est pour tout perdre depuis la première place du podium. « Bonne nuit. » Il marmonne, certain que ces mots ne parviendront même pas aux oreilles de son petit-ami. Si Raph doit s’endormir ce soir avec des doutes, il ne sera pas le seul à le faire et ne sera pas, non plus, celui qui fournit des explications après avoir accepté, sans trop avoir le choix, cette soirée et fait un pas dans sa direction pour apaiser les tensions.