HUMBERTO VILLELA DE ANDRA ► bernardo velasco

Humberto est né à Sao Paulo, dans une clinique privée chic de la ville. Et jusque là, rien de bien extraordinaire dans la vie du petit garçon. Son père possède un grand capital immobilier à Sao Paulo et plusieurs fermes au sud du pays qui ont fait la fortune de leur famille. Sa mère elle, n'a jamais travaillé, ce n'est pas pour autant qu'elle a jugé nécessaire d'élever elle-même son enfant, très vite confié à une nourrice à domicile. Pourtant, elle a toujours adoré choisir ses vêtements, le faire beau, son petit prince brésilien comme elle disait, dès qu'elle avait une séance de shopping à faire. Un accessoire de mode comme un autre finalement. C'est donc dans ce contexte étrange de famille riche et pas forcément heureuse pour autant que Humberto grandit. Il a d'ailleurs toujours considéré sa nourrice comme sa seconde mère et aujourd'hui encore, il l'appelle régulièrement pour avoir de ses nouvelles et lui rend visite à chaque fois qu'il retourne au Brésil.
Son enfance se passe bien. Il a toujours fréquenté des écoles privées, bien meilleure pour son éducation comme le disait ses parents qui eux, ne s'étaient jamais souciés de leur rôle inexistant dans l'éducation de leur fils. Fréquenté des enfants pourris gâtés a fini par déteindre sur lui indéniablement, malgré les bonnes manières et valeurs inculquées par sa nourrice. Et sûrement que cela a grandement joué pour le développement de son caractère. Rapidement, l'enfant naïf et simple a laissé place à une personnalité plus complexe, n'hésitant pas à écraser les autres pour avoir ce qu'il voulait ou à manipuler à foison ses petits camarades dans son propre intérêt. Humberto a toujours été le leader de la classe, d'aussi loin qu'il s'en souvienne. Celui qui martyrise les plus faibles et s'amuse des gens peu gâtés par la nature. C'est sûr, il n'allait pas devenir un saint en grandissant.
Appuyé par son père qui a toujours eu en tête de grand projet pour son fils, c'est à ses 18 ans qu'il a décidé de s'installer définitivement aux Etats Unis avec sa mère à San Francisco, une ville qui par rapport à Sao Paulo lui semblait minuscule. Bien trop étroite pour ses nouvelles ambitions, celles de se faire un nom dans ce pays où tout lui semblait possible. Gommer son accent trop latino n'a pas été chose aisée et si il plaisait aux filles, ce n'est pas pour autant qu'il souhaitait le conserver de façon aussi marquer. Pas question de s'intéresser à l'achat foncier comme son père. Trop discret comme métier, pas assez reconnu. Il a été décidé qu'il referait ses dernières années de lycée dans une institution privée, afin de parfaire son anglais et d'obtenir le diplôme américain afin de pouvoir prétendre à une des meilleures universités américaines, Harvard. Son sens des mots et son talent d'orateur ont eu raison de l'entretien d'entrée et malgré son âge un peu plus avancé que les autres étudiants, il avançait peu à peu dans son objectif ambitieux, celui d'un jour, être élu, de gravir les échelons de la sphère politique. Grâce à l'influence de son père, il n'a pas été facile d'obtenir la carte verte, abandonnant sa nationalité brésilienne même si son pays d'origine garde une importance capitale pour lui et qu'il s'y rend très régulièrement. Cela fait maintenant 4 ans que Humberto étudie à Harvard, se forgeant peu à peu une personnalité séduisante pour son auditoire, une facette bien moins amicale pour ses adversaires. Mais tout est dans l'apparence, et à ce rythme là, il y a même des chances qu'il parvienne à son but.