stick the pieces back (beaukhart)

2021, october 17 Des semaines sans se parler, et deux mois se sont écoulés depuis que tout à éclater entre vous. Relation jusque-là si fusionnelle, si puissante et indescriptible, presque réduite à néant. Tu t’étais presque faite à l’idée qu’il n’y aurait plus rien entre vous, que vos chemins se sont définitivement séparés. Les mots ont été durs, et les silences insoutenables. Pourtant, tu voilà à venir le retrouver dans cette chambre d’hôpital. Faut croire que malgré tout ce qui s’est passé, il faut absolument que tu t’assures qu’il aille bien. Un sac de course chargé de nourriture, tu lui apportes peut-être ce qui viendra lui rendre l’appétit. Tu devrais être heureuse de le revoir, et pourtant t’es comme partagée. C’est bizarre, mais tu vas faire ce que tu fais de mieux : l’autruche. Il semblerait que ça te réussisse plutôt bien. T’apprêtant à entrer dans la chambre, tu vois une jeune femme en sortir, puis à ton tour tu entres. ❝ Je devine que c’est ton infirmière. T’es pas complètement aveugle, elle est canon. dis-tu alors que tu la regardes s’en aller.

ça te fais clairement chier d'être ici. à cause d'un connard dans son genre. tu le sais, t'es du genre à partir au quart de tour et t'es même le genre à chercher en premier les embrouilles. mais là.. cette fois, tu voulais pas en arriver là. et pourtant, t'es là, avec le moral au plus bas. un bras pété, une arcade pétée, des maux de têtes, vertiges. bref, t'es pas bien. t'as failli ne pas t'arrêter de le tabasser. si les flics ne seraient pas intervenus pour vous séparer, tu sais pas ce qui en aurait été; t'as frappé, mais lui aussi. peut-être qu'un de vous deux ne serait plus là aujourd'hui. fort probable. tant de choses qui t'échappent. comme le fait qu'elle veuille venir te voir. après tout ce qui s'est passé entre vous. l'amitié fanée. cette amitié qui comptait énormément pour toi parce que t'avais enfin trouvé quelqu'un qui te comprenais. puis plus rien. tu sais plus quand c'est parti en couilles entre vous, mais t'arrives pas à dire à cause de quoi exactement. une accumulation très certainement. mais toi, t'es radical. quand quelque chose est cassé, c'est compliqué pour toi de recoller les morceaux, de faire semblant. elle, elle a voulue venir te voir comme ci rien ne s'était passé. trop fatigué pour débattre de quoi que ce soit, de mettre les choses à plat.. et surtout, au delà de ça, t'as aussi besoin de soutien. tu le montres pas, c'est certain, mais t'as besoin qu'on t'épaules. t'as l'impression que ta présence ici est une injustice. regard rivé sur ton bras blessé, tu te demandes quand tu pourras te remettre à la boxe. ton projet avec is' et ton frère est mit à la trappe et t'oses même pas en parler à ton meilleur pote. tu veux pas en parler, mais ça te bouffes. le doc a pas été très rassurant. bref, t'as le moral à zéro. alors putain, t'espères juste pas qu'elle viendra et que vous allez finir par vous embrouiller comme vous le faite trop souvent ces derniers temps. et lorsqu'elle fait son entrée, petite remarque sur l'infirmière, t'hausses les épaules prenant un air détaché ― ouais, sauf que c'est elle qui m'a relevé tout à l'heure quand j'me suis cassé la gueule à cause d'un de mes vertiges. ça fait très papy gâteux. grimaces, puis lui fais signe de venir s'assoir sur le fauteuil ― j'ai trop envie de fumer en plus ça m'gave..

@Capucine Beauregard

2021, october 17 Toujours à faire des petites remarques. Rien de méchant, mais toujours à lancer des petits pics. La distance qui c’est instaurée entre vous depuis toutes ces semaines laisse penser que ça ne t’abat pas complètement. Rien ne semble vraiment t’anéantir, tu survis à tout et garde la tête haute. Faudrait pas que tu perdes pied. Non, c’est mieux ainsi. Au moins, tu marques les esprits. On ne peut pas t’enlever ça. Malgré tout, tu t’inquiètes pour lui lorsqu’il vient à parler de ses vertiges qui ne le quitte pas. Il a beau faire celui qui assure, qui tient le coup, son corps semble en dire tout autrement. Tu détestes un peu plus encore Noah qui la cause de son mal. T’ignores les raisons de cette bagarre et clairement, ça ne t’intéresse pas, car tout ce que tu vois c’est que celui qui a tant compté à tes yeux se retrouve à l’hôpital sous surveillance. ❝ Tu te fais vieux que veux-tu. dis-tu alors que tu viens t’écraser dans le fauteuil, après avoir posé ton gros sac sur la table proche de lui. ❝ T’es pas connu pour être patient faut dire ce qui est. A défaut de fumer, y a peut-être un truc qui te plaira là-dedans.

tu supportes pas ne pas pouvoir ce que tu veux. avoir envie d'un truc par dessus tout et ne pas pouvoir l'avoir quand TOI tu le décides. ah non mais c'est pire que tout pour toi. et là, c'est d'un bédo que t'as besoin ― ouais. j'espère qu't'as mis le paquet; que ça t'aides à oublier ton avis de fumer. tu te penches légèrement, regardes qui se trouve dans le paquet. c'est limite noël pour toi. plonges la main dans le sac en papier et en ressort pas mal de trucs à manger. elle sait ce qui te rends heureux, ya pas à dire. ya pleins de trucs dans ce sac, pleins de trucs que t'aimes particulièrement. au moins, tu vois qu'elle oublie pas; en même temps, toutes les fois où t'as voulu en bouffer quand tu faisais soirée avec elle ―  ah ouais, p'tain ces gâteaux ça fait une éternité que j'en ai pas bouffé. t'as des cœurs pleins les yeux. un gosse qui déballe ses cadeaux d'noël. et c'est toujours tata capu qui fais les meilleurs. t'en fourres un, puis deux dans ta bouche, fermes les paupières pour en apprécier un peu plus la saveur ― une chuerie. que tu dis en faisant voltiger quelques miettes dans les airs. rien à foutre, c'est trop bon.

@Capucine Nesbitt

2021, october 17 Forcément que tu as mis le paquet. Il devrait te connaître, toujours à faire les choses en grand et pas à moitié. Ou c’est peut-être l’inverse ? En réalité, ça dépend si tu en as envie et de ton humeur également. Humeur qui peut en un claquement de doigt vaciller à son antipode. C’est très rapide chez toi. Ça en est même impressionnant. Plus lunatique ce n’est pas possible. Et dramaqueen par-dessus ça, ça fait un bon cocktail. Les jambes qui se croisent avant de se balancer, tu le laisses découvrir par lui-même ce que contient ce sac. Toi, tu penses t’être surpassée. Disons que t’en aurais pas fait autant s’il n’était pas à l’hôpital. ❝ Y avait longtemps que j’en avait pas fait. Non la cuisine, t’évites de trop en faire. Tu prends moyennement plaisir lorsque tu t’y colles. Tu perds patience, c’est sale et c’est long. Tu préfères le résultat finale, qui est : manger. Enfin, aux vus des messages que tu avais échangé avec ton Lockhart préféré, tu savais qu’il lui fallait un réconfort que tu pouvais peut-être lui apporter. Tu ne pensais pas à te présence, c’était trop particulier entre vous depuis un certain temps. Mais la nourriture, ça a toujours été son mot pour soigner ses peines. Tu souries alors en coin, heureuse de voir qu’il apprécie toujours autant tes gâteaux. ❝ T’en files un froufrou?