(tay&mikha) pris en flag.

Un soupir s’extirpe de mes lèvres, les yeux fatigués d’une garde prise trop tôt et qui n’est pas encore terminée. Toujours cette même solution, celle de me noyer dans le travail afin de justifier le fait que dans ma vie, il n’y a plus rien qui va. Une pause pour cacher que je ne parviens plus à contrôler. Je me suis perdue, depuis quelques mois, et que rien ne semble s’arranger. Alors oui, j’y suis trop dans cet hôpital, jusqu’à me mettre à mal. J’y suis pour oublier que je n’ai aucun contrôle sur ma destinée, mais ici, dans mon élément, je l’ai. J’ai la maitrise de mes actes. C’est à la faveur des autres que je sais encore le mieux combattre.

Les pieds trainants, l’esprit ailleurs, un bandage à l’intérieur, au niveau du cœur, je me dirige vers une de nos réserves de médicaments, remettre à flot quelques charriots dans l’idée de patienter jusqu’à ce que la prochaine urgence ne vienne à tomber. Et tombe nez à nez avec une personne alors que j’ouvre la porte à la volée. "Oh, bonsoir." J’en fronce les sourcils, heurte sa surprise à la mienne, et reconnait à la couleur de sa blouse puis au grade brodé dessus qu’il est à l’évidence, infirmier. Un faible sourire et je le jauge avec rapidité. « Oui, bonsoir. » Fatigue, dans d’autres conditions j’aurais peut-être plus parlé. « Quel service ? » afin de l’interroger piètrement au sujet de son identité et de savoir, ce qu’ici, il fait. Ce qu’il est venu chercher. Si je peux aider. Preuve en est que dans cet hôpital il reste encore des personnes que je n'ai jamais croisées.  
 
 

HARLEY-

Mikhail était sur le point de se faire prendre en flagrant délit de vol de stupéfiants. Mais étant infirmier, dans un hôpital, sa présence dans la pharmacie était tout à fait justifiable. Il ne se laissa donc pas démonter. Il ne laissa rien paraitre. Agir normalement. Ne pas se montrer coupable. Quoique, cela ne devrait pas être trop difficile car lorsqu'il vit la tête de la jeune femme, bien qu'elle soit très jolie, il voyait très bien qu'elle était aussi : très fatiguée. Il espérait donc qu'elle ne cherche pas trop à avoir des explications. "Les urgences." Répondit-il aussi rapidement qu'elle. Il regarda son badge et vit qu'il avait affaire à un médecin. D'où sa fatigue. "Et vous ? Docteur ..." Il plissa les yeux afin de mieux lire son nom et ne pas se tromper. "Foster ?" Il ne la connaissait pas. Mais cela ne le choquait pas. Il ne faisait pas attention aux autres, à ses collègues. Si ça se trouve, ils avaient déjà travaillé ensembles... Il s'en fout des noms et du grade. Il travaille quasi seul. Un vrai loup solitaire. Il n'a pas le temps de se rappeler avec qui il travaille. Il s'en fout. Sa seule préoccupation sont ses patients. Il referma derrière lui la boite contenant les stupéfiants, comme s'il s'agissait d'un acte des plus normaux. "Fin de garde ?" Continuait-il par demander. Il s'en fichait, mais il tentait de faire distraction.
 
 

HARLEY-

Ce n’est pas mon genre de traiter les infirmiers comme des employés inférieurs à moi, bien au contraire, je suis habituellement consciente que sans eux, l’hôpital ne fonctionne pas. Mais voilà, ici et maintenant, je suis épuisée, et je réalise bien que ce n’est pas une raison pour me contenter de lui demander dans quel service il est employé. "Les urgences." Un haussement de sourcils qui tend à lui signifier ma surprise, car j’ai côtoyé les couloirs des urgences longuement, et je l’aurais probablement remarqué. Je m’en veux un peu, je me dois de l’avouer ; "Et vous ? Docteur ..." Son regard se pose sur mon propre badge, juste retour des choses, je suppose. "Foster ?" Et d’un hochement du visage j’approuve le questionnement. « C’est ça. » je souffle doucement alors qu’il referme avec nonchalance derrière lui une boite de médicaments.

Pas le temps de le questionner plus que ça, parce qu’il reprend la parole avant moi. "Fin de garde ?" Et d’une paume, je balaie rapidement les rides qui peuvent orner mes traits, je tente même d’en retirer la fatigue comme si ce pouvoir, dans mes doigts, pouvaient reposer. J’en fais presque un détour sur un axe invisible au moment de lui confier. « Ca se voit tant que ça ? » A croire que ce métier me marque un peu plus à chaque fois. Et finalement, je me remets face à lui, correctement, désigne de mon index la boite derrière lui, « Mais, » malgré la fatigue, rien ne peut entacher, mon éternelle envie d’assister, de sauver le monde entier, en tous les cas, d’essayer, « je peux vous aider ? » Peu importe son cas, sa mission, ce pourquoi il est là. La fatigue n’a jamais été plus forte que ce feu brûlant en moi.  
 
 

HARLEY-

Ce n'est pas que ça se voyait sa fin de garde, quoique, un peu quand même... Après avoir bien observé la jeune femme. Il pouvait y distinguer des cernes et les traits assez fatigués. Mais il ne préféra pas le dire, bien que ce n'était pas son genre. D'habitude, il dit tout ce qu'il pense. Même si cela ne plait pas forcément à la personne en face. Mais voulant l'amadouer, ce n'était pas la meilleure des façons. Il sourit, tout en répondant sur un petit ton rieur. "A peine." Il la regarda et rajouta. "Non, vous êtes telles une fleur qui vient de fleurir." Hein ? Quoi ? Mais que venait-il de dire ? N'importe quoi. Lui aussi devait être fatiguée de sa journée pour sortir une telle absurdité. Enfin, ce n'est pas son genre de dire de telles choses. "Non c'est bon, j'ai trouvé ce dont j'avais besoin." Il ne voulait pas s'attarder sur sa présence ici. Bien qu'en étant infirmier, il avait parfaitement le droit d'être ici. Mais si elle venait à trop lui poser de questions, il n'aimerait pas ça. Bien qu'il sache mentir et retomber sur ses pattes. Il voulait tout de même éviter de devoir mentir à une si jolie femme. "Votre garde est bientôt terminée ?" Il jouait la drague jusqu'au bout. Du moins, il tentait. N'étant pas le meilleur dans son domaine. Généralement, il passe direct à l'étape suivante, qui est le sexe. Ah tiens, cette pharmacie de l'hôpital pourrait faire un bon lieux ... Il regarda alors la jeune femme et s'imagina son corps sous cette blouse de médecin.
 
 

HARLEY-

"A peine." Ok. Merci, c’est toujours sympa. Je tente d’ailleurs de ne pas le prendre mal, parce que je me dis que je ne dois pas ressembler à grand-chose, sauf que dit aussi directement, ça écorche l’égo, tu vois ? Alors je me dis que c’est parce que j’ai un tantinet grimacé qu’il essaie de se rattraper avec le pire compliment au monde. "Non, vous êtes telles une fleur qui vient de fleurir." Ok, bis. J’en ferme longuement les paupières, je prends le temps de respirer, et même d’articuler. « Ouais, d’accord. » Tout en secouant le visage pour lui souffler. « On va faire comme si j’y croyais. » Parce que ce genre de salades, j’avoue que j’ai déjà donné.

Alors je préfère me concentrer sur sa présence dans cette réserve et ce qu’il pourrait traiter comme cas après. S’il peut avoir besoin de ma personne avec que je ne rentre chez moi. "Non c'est bon, j'ai trouvé ce dont j'avais besoin." J’opine et m’apprête à repartir dans ce cas. Parce que je n’ai pas de raison de rester plus longtemps que ça. "Votre garde est bientôt terminée ?" D’un regard, je reporte mon attention sur lui, et je ne cache absolument pas mon air surpris. Une seconde ma bouche essaie de prononcer un mot qui ne sort pas, clairement je ne m’y attendais pas. « Dans quelques minutes oui… » je lui dis, tout en me retournant pour prendre la sortie, et me retourner finalement, l’index levé, comme pour accompagner ma pensée. « Pourquoi ? » interrogation justifiée, n’est-ce pas ? Je suis crevée et je ne suis pas certaine de tout assimiler.
 
 

HARLEY-

Une jolie jeune femme qui le prend sur fait. Il préfère cela que l'autre débile qui avait failli le prendre la main dans le sac aussi. Au moins, avec la jeune médecin, il pouvait tenter la drague. Un joli sourire, les yeux doux, et ça passait. Du moins, c'est ce qu'il tentait. Ne pas rester trop sur le sujet de sa présence dans ses locaux. Faire comme si tout était normal et comme s'il venait réellement récupérer des médicaments pour les urgences. Chose qui lui arrive de temps en temps de faire en réalité. Même si pour ce soir, ce n'était pas le cas. Il fallait tout simplement jouer la comédie et charmer la jeune femme. Bien qu'il n'en avait pas trop besoin. Elle semblait tellement sur les rotules, qu'elle ne semblait pas vouloir se battre et trop réfléchir. Peut-être que cela aurait été différent s'il s'agissait de sa début de garde. Après une bonne nuit de sommeil et un café. Heureusement pour lui, il s'agissait de la fin d'une longue garde apparemment. Ouf. "Je termine aussi dans quelques minutes..." Il fit mine de regarder l'heure. "Je vous aurais bien proposé un petit verre. Pour terminer cette journée comme il le faut." On allait peut-être éviter le café, afin d'éviter de trop se réveiller. Etant donné que les deux ne souhaitent surement qu'une seule chose : retrouver leur lit et dormir. Chacun de leur côté ? Non, Mikhail ne refuserait pas de partager le sien avec la jeune femme ce soir.
 
 

HARLEY-

J’avoue que je ne comprends pas directement où il veut en venir. C’est le moment qui joue contre moi, parce que je ne suis pas des plus en forme lorsque j’achève ma journée. Parce que j’ai vu trop de choses, j’ai fouillé trop de corps, et que je suis simplement fatiguée. "Je termine aussi dans quelques minutes..." Il précise, et je me perds une seconde à observer ses traits. Le regard de l’homme glissant sur sa montre, observe l’heure et énonce. "Je vous aurais bien proposé un petit verre. Pour terminer cette journée comme il le faut." Mince. C’était donc ça ? J’avoue ne pas l’avoir vu venir, celle-là.

A croire que je fuis tellement les hommes et les problèmes qui sont, à eux, liés, que je ne remarque même plus lorsqu’on peut me draguer. C’est pathétique, n’est-ce pas ? Sûrement oui, et pas qu’un peu en plus de ça. Un long soupir, une hésitation, je ne suis pas douée en relation, et le boulot, reste le boulot… Sinon c’est tout qui part à vau-l’eau. Et pourtant, malgré tout ce qui me dit de fuir et de partir en courant. C’est « Ok. » qui sort d’entre mes lèvres, et mon approbation, ce n’est pas qu’un peu qu’elle me surprend. « On a qu’à aller apporter ces médicaments à votre patient ensemble, et direction vestiaires après. » Comme ça, on peut discuter, rentabiliser le temps, et apprendre à se connaitre, possiblement. Au moins on optimisera, car si on ne s’entend pas, une fois dans les vestiaires c’est chacun de notre côté que notre chemin pourra continuer. On ne sait jamais, vaut mieux prévenir, plutôt que de foncer.
 
 

HARLEY-

Il tentait tant bien que mal de faire diversion, de faire oublier à la jeune femme pourquoi il était ici. Mais aussi pourquoi, elle, elle était venue par ici en premier lieu. Il jouait donc la carte de la séduction. Chose qu'il savait très bien faire auparavant, plus jeune. Maintenant, il n'est plus aussi bon que ça. Pourtant, il semble plutôt bien mentir et jouer les faux-semblants. La clé de la réussite : ne pas se poser trop de questions et répondre du tac au tac. Si l'on se met à trop réfléchir, on perd pieds et l'autre personne risque aussi de voir que l'on réfléchit... un peu trop. Par exemple, lorsqu'elle lui proposa d'aller ramener les médicaments au patient, il aurait pu montrer son désarroi. Mais il ne montrait rien. Il tenta de lui sourire tout simplement. Ne surtout pas montrer qu'en fait, il n'y avait aucun patient. "Allez c'est partit." Tout en allant vers les urgences, il se questionnait. Il se questionnait sur ce qu'il allait bien pouvoir faire, ou dire. S'il ne ramenait pas ces médicaments à un patient, il risquait fort de se faire prendre par cette jeune femme. Il aurait pu tenter de la distraire encore une fois, mais ce ne fut pas le cas. Il n'avait qu'une seule chose à penser : comment se démerder. Une fois de retour aux urgences, il se dirigea vers la liste des patients. Acte 2 en action. Il se retourna vers une de ses collègues et commença à crier. "Mais il est où mon patient ?" Celle-ci ne semblait même pas étonnée du comportement de Mikhail. Disons, qu'il ne faisait pas copain copain avec ses collègues. "Vous l'avez renvoyé chez lui c'est ça ?" Continua-t-il de crier sur cette pauvre infirmière, qui ne souhaitait qu'une seule chose : retourner à ses soins. Après quelques minutes de cris, il revint vers la jeune femme. "Bon ... je crois que je n'en ai plus besoin. Fais chier. J'aime pas perdre mon temps comme ça." Après avoir déposé les médicaments dans la pharmacie des urgences, à son humble regret. "Bon, du coup, j'ai vraiment besoin de ce verre." Et il était plutôt pressé de se retrouver avec la jeune femme dans les vestiaires. Qui soit dit en passant, étaient mixtes...
 
 

HARLEY-

"Allez c'est partit." J’opine du visage tandis que l’on se met en marche vers les urgences. Et contre toute attente, j’avoue me laisser surprendre par ces minutes de silence. Alors que les couloirs s’additionnent et que l’homme tout à côté de moi réflexionne. C’est d’une œillade lancée de biais que je me permets de le regarder. En une tentative de sonder ce qu’il peut bien se passer dans ses pensées.

Et puis son service, finalement, je m’efface le temps qu’il retrouve son patient. Acculant une infirmière qui ne le sait, apparemment. "Mais il est où mon patient ?" dire que parfois, je trouve que je parle mal aux gens. Je suis loin de son niveau, à l’évidence. "Vous l'avez renvoyé chez lui c'est ça ?" Je me mords la langue, je n’interviens pas. Ce n’est pas mon problème bien que je n’apprécie pas réellement ce comportement-là. Et je suis presque tentée de lui souligner que si elle l’a renvoyé c’est qu’elle a jugé que c’était la solution appropriée. Après tout, le manque de compétences n’est pas une caractéristique du Massachusetts General Hospital. Au contraire, c’est l’excellence qui est ici plus que normale. "Bon ... je crois que je n'en ai plus besoin. Fais chier. J'aime pas perdre mon temps comme ça." J’en arque les sourcils tandis qu’il pose malgré tout le traitement dans la pharmacie désignée, et qu’il vient à nouveau, pour de bon, me retrouver. "Bon, du coup, j'ai vraiment besoin de ce verre." Je ne suis pas certaine de comprendre à quel point c’est un problème. Je me permets, d’ailleurs, de le souligner… « Elle a peut-être trouvé de quoi le traiter plus rapidement. » Et c’est tout ce qui compte, ce n’est pas la peine de s’énerver autant.

Ceci étant dit, je mords un de mes sourires afin de ne pas le vexer, et nous poursuivons jusqu’aux vestiaires, à la finalité. Alors une fois devant mon casier ouvert, je commence à déboutonner ma blouse, dos à lui, piètre intimité, j’interroge, tout en pensant que je remue possiblement le couteau dans la plaie. A croire que ce n'est que de boulot que je sais parler. « Il avait quoi, du coup ? » ce fameux patient. Pour que ça le tende autant. Parce que de voir exactement le détail des boites de médicaments, je n’en ai pas eu le temps. Espérant entendre sa réponse tandis que j’en profite pour poser ma panoplie de travail et remettre sur mon débardeur mes véritables vêtements.
 
 

HARLEY-