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Une matinée des plus banales commençait pour Dean en ce lundi matin : réveil aux aurores, débarbouillage, prière et petit-déjeuner persan. Ses parents avaient toujours eu l’habitude de rester silencieux les premières secondes d’un repas, puis on pouvait témoigner de l’amour qui les unissait rien qu’en les voyant entamer une conversation. Après plus de quarante années de mariage, ils continuaient de communiquer comme s’ils s’étaient mariés la veille, et avaient toujours de quoi renflouer la discussion de sujets plus ou moins importants. Ils n’étaient que très peu démonstratifs l’un envers l’autre, mais ils avaient des petites attentions qui ne trompaient guère, invisibles aux yeux de ceux qui n’y faisaient pas attention.
Leur fils était heureux de pouvoir assister de nouveau à ces moments plein de quiétude, et il lui plaisait de se faire discret rien que pour profiter de cette aura légère, tout en dégustant le traditionnel pain taftan à la fêta et aux herbes. Sirotant un thé iranien, il se demandait quel était leur secret. À l’époque où les couples se faisaient et se défaisaient, se mariaient et divorçaient, il était curieux de connaître ce qui permettait à une relation de perdurer. Unis l’un à l’autre avant même de s’être adressé la parole, ils étaient bien trop réservés sur la question pour partager leur recette de l’amour, et Dean bien trop gêné pour la leur demander. C’était ainsi qu’ils débutaient leur journée : dans une atmosphère timide mais aimante.
Si Dean respectait l’importance des traditions, il n’en était pas moins un fou de café, - un carburant qu’il avait appris à apprécier lors de sa toute première formation de soldat. Après avoir respecté le programme familial, ce fut naturellement qu’il erra dans les rues du centre-ville à la recherche d’un endroit où déguster de l’or noir. Une enseigne attira son attention, l’une de celles qui attiraient aussi bien les étudiants que les travailleurs, les plus pauvres que les plus riches : Starbucks. Il poussa la porte et avança vers la file d’attente. À huit heures trente du matin, cette dernière était loin d’être longue ; il fallait attendre neuf heures pétantes pour que les gens se bousculent, affolés par le peu de temps qui leur restait avant leur prise de poste.
Dean posa son regard sur la pancarte qui détaillait les boissons proposées, ça lui permettait de faire passer le temps. La clochette de l’entrée sonna, indiquant qu’un autre citoyen de Boston s’était pressé à l’intérieur pour commander sa ration matinale de caféine. Le commando tourna alors la tête vers cette personne, très peu attentif aux premiers abords, avant de froncer les sourcils et de revenir capter les traits de la cliente. Elle lui disait quelque chose, et cette impression lui parut surgir d’un passé quelque peu lointain. Bonjour, la salua-t-il, en espérant qu’au retour de sa voix, le souvenir puisse s’éclaircir davantage. Ça ne manqua d’ailleurs pas : Mince, j’ai failli ne pas calculer.
T’es la fameuse p’tite copine du fils de Zeus, fit-il, en rappel à la remarque qu’il avait faite trois ans auparavant, lorsqu’elle lui avait appris s’appeler Megara ; douce blague enfantine qu’il avait tentée pour sécher les larmes qui coulaient de ses yeux, à un moment où la vie avait décidé de ne pas lui faire de cadeau, comment il s’appelle déjà… Ah oui, Hercule, plissa-t-il les yeux, le sourire malin accroché aux lèvres. T’étais pas à New-York d’ailleurs, qu’est-ce que tu fais à Boston, demanda-t-il, surpris de la trouver ici.
Leur fils était heureux de pouvoir assister de nouveau à ces moments plein de quiétude, et il lui plaisait de se faire discret rien que pour profiter de cette aura légère, tout en dégustant le traditionnel pain taftan à la fêta et aux herbes. Sirotant un thé iranien, il se demandait quel était leur secret. À l’époque où les couples se faisaient et se défaisaient, se mariaient et divorçaient, il était curieux de connaître ce qui permettait à une relation de perdurer. Unis l’un à l’autre avant même de s’être adressé la parole, ils étaient bien trop réservés sur la question pour partager leur recette de l’amour, et Dean bien trop gêné pour la leur demander. C’était ainsi qu’ils débutaient leur journée : dans une atmosphère timide mais aimante.
Si Dean respectait l’importance des traditions, il n’en était pas moins un fou de café, - un carburant qu’il avait appris à apprécier lors de sa toute première formation de soldat. Après avoir respecté le programme familial, ce fut naturellement qu’il erra dans les rues du centre-ville à la recherche d’un endroit où déguster de l’or noir. Une enseigne attira son attention, l’une de celles qui attiraient aussi bien les étudiants que les travailleurs, les plus pauvres que les plus riches : Starbucks. Il poussa la porte et avança vers la file d’attente. À huit heures trente du matin, cette dernière était loin d’être longue ; il fallait attendre neuf heures pétantes pour que les gens se bousculent, affolés par le peu de temps qui leur restait avant leur prise de poste.
Dean posa son regard sur la pancarte qui détaillait les boissons proposées, ça lui permettait de faire passer le temps. La clochette de l’entrée sonna, indiquant qu’un autre citoyen de Boston s’était pressé à l’intérieur pour commander sa ration matinale de caféine. Le commando tourna alors la tête vers cette personne, très peu attentif aux premiers abords, avant de froncer les sourcils et de revenir capter les traits de la cliente. Elle lui disait quelque chose, et cette impression lui parut surgir d’un passé quelque peu lointain. Bonjour, la salua-t-il, en espérant qu’au retour de sa voix, le souvenir puisse s’éclaircir davantage. Ça ne manqua d’ailleurs pas : Mince, j’ai failli ne pas calculer.
T’es la fameuse p’tite copine du fils de Zeus, fit-il, en rappel à la remarque qu’il avait faite trois ans auparavant, lorsqu’elle lui avait appris s’appeler Megara ; douce blague enfantine qu’il avait tentée pour sécher les larmes qui coulaient de ses yeux, à un moment où la vie avait décidé de ne pas lui faire de cadeau, comment il s’appelle déjà… Ah oui, Hercule, plissa-t-il les yeux, le sourire malin accroché aux lèvres. T’étais pas à New-York d’ailleurs, qu’est-ce que tu fais à Boston, demanda-t-il, surpris de la trouver ici.
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