~ If tonight was your last night ~ (Hera)

Vingt-trois heures et cinquante minutes, très précisément. Le timing est plus que serré, mais le jeu en vaut largement la chandelle. La sentinelle quitte son poste à l'entrée, offrant une marge de manoeuvre d'une petite dizaine de minutes à Denzel, avant qu'un collègue ne vienne prendre sa place. De garde pour la nuit, le jeune homme quitte sa chambre et salue brièvement les quelques marins qu'il croise sur son passage; se dirigeant en marche rapide jusqu'au point de rendez-vous. Personne pour surveiller les caméras en temps réel; c'est le moment idéal pour faire entrer Hera à l'intérieur. S'ils venaient à se faire griller, le blond risquerait un passage devant la cour martiale; autant dire que l'excitation est à son comble, surtout pour un merdeux dans son genre. Difficile de rester naturel quand on a la tête d'une personne qui s'apprête à faire une grosse bêtise. Elle est là, ouf. Bien à l'heure, comme il l'avait exigé. Sourire en évidence, les billes océanes cherchent et trouvent leurs jumelles, tandis que ses doigts s'activent à valider le code d'ouverture de la porte. Raté, dans le feu de l'action. Quelques secondes de verrouillage, avant de pouvoir réessayer. Denzel porte son index à ses lèvres, quémande le silence à la beauté blonde; jette un coup d'oeil à sa montre et se mord l'inférieure. Ca devient tendu. Combinaison de chiffres validée, la porte s'ouvre enfin. - Viens vite ! la main glisse contre la sienne, phalanges entrelacées alors qu'il la tire à sa suite; oubliant - dans la précipitation - de retenir la porte pour éviter tout bruit suspect. Long grincement métallique, suivi d'un - Il y a quelqu'un ? Le garde est revenu. Place à l'improvisation, celle dont le blond parlait dans ses messages. Le hangar de l'hélicoptère, c'est la première porte qui lui passe sous la main. Denzel la conduit dans un coin de la pièce, le seul endroit plongé dans le noir quasi-complet. - Chuuut.. index déposé sur les lippes de la belle, corps presque plaqué contre le sien; le marin cherche encore son regard, malgré la pénombre. - Tu es désormais une fugitive recherchée. glisse-t-il dans un murmure, luttant déjà contre l'envie de s'emparer de ces pulpeuses, plus forte qu'il ne l'aurait imaginée. 

calme brise qui laisse échapper la fraîcheur nocturne, libre désormais de s'engouffrer et de soulever les pans de ta veste. l'astre solaire qui avait depuis longtemps quitter ses quartiers pour laisser son pendant lunaire prendre sa place. le corps qui s'agite, faisant les cents pas, qui trépigne d'impatience. postée depuis quelques minutes au point de rendez-vous qu'il t'avait donné. simple inconnu qui avait eu le mérite d'attirer ton attention dès les premières minutes. dès les premiers échanges. un humour similaire au tien, les esprits aux nombreuses similitudes qui semblaient se connecter avec une certaine aisance. accords parfaits. partie sans aucune attente particulière. voulant vérifier cette fameuse connexion de tes propres yeux. souffle glacé qui s'échappe de tes lippes, les paumes jointes frottées pour récupérer un peu de chaleur. bruits de pas qui se rapprochent. le visage soulagé qui croise le sien. fascinée par son visage aux traits ciselés, aux pommettes saillantes, et à sa bouche sensuelle. beaucoup trop sensuelle. captivée par la puissante virilité qui se dégageait de sa personne.  ton rendez-vous venait enfin d'arriver. les mots restent bloqués dans ta gorge. n'osant pas l'interrompre dans ce travail minutieux qu'il était en train d'entreprendre. afin que vous puissiez vous faufiler à l'intérieur du bâtiment. les âmes envahies d'un désir commun qui s'enveloppent dans un silence de velours. tes opales qui suivent le moindre de ses mouvements. n'osant pas bouger. ni esquisser le moindre geste. le corps tendu. premier échec, n'arrivant décidément pas à se souvenir du code. t'aurais presque envie de mettre ça sous le coup du stress. mais il ne semblait pas être de ceux qui sont en proie au doute ou qui se laissent envahir par la peur. secondes qui défilent, les lippes toujours scellées. avant qu'enfin le bruit de la délivrance finisse par retentir. suite d'évènements après ça qui s'enchaine à une vitesse folle. ses doigts entrelacés aux tiens, t'obligeant à le suivre sans rechigner. faisant abstraction de cette électricité statique qui se décharge à travers vos mains liées. voix d'un garde qui s'élève brusquement, n'ayant pas été visiblement, suffisamment vigilants. son corps qui se retrouve cimenter au tien. coincée entre un mur et ce parfait inconnu. son parfum qui vient chatouiller tes narines. tu déglutis avec difficulté. son index qui se pose sur tes lèvres, t'intimant une fois de plus le silence. dans d'autres circonstances, t'aurais déjà levé les yeux au plafond. appréciant nullement qu'on te réduise constamment au silence de cette façon. n'ayant même pas prononcé un mot depuis que vos billes se sont rencontrées. contrôle qui t'échappe, ça t'énerve. tes lippes se rejoignent pour déposer un baiser sur son index. sourire innocent qui écarte le coin de tes lèvres, le regard intense plongé dans le sien. attendant de longues minutes, presque certaine que le garde avait fini par s'en aller. "je crois qu'il est parti non ?" murmures à peine perceptible. la prévoyance était de mise, le danger pas complètement écarté. ta main qui retire son index pour te laisser enfin le champ libre. ta tête qui vient se nicher dans son cou, envahie de pulsions violentes. pulsions que tu freines ardemment, ayant encore en tête cette envie de ne pas craquer la première. "dans ce cas, faisons en sorte de rester silencieux..." tu chuchotes, les lippes qui remontent vers son lobe pour venir doucement le mordiller. chaleur qui se propageait. feu qui roulait dans tes veines. te faisant déjà apprécier cette rencontre alors que tu venais à peine de le côtoyer.

Le calme d'abord, puis la tempête d'émotions. L'excitation en premier plan, l'adrénaline lorsqu'on nage à contre-courant; vivre l'instant en se moquant des éventuelles conséquences. La joie de la rencontrer, communicative, palpable dans le moindre de ses gestes; jusque dans l'azur de son regard. Denzel parle peu, mais le langage corporel se suffit à lui-même. Son corps la quémande, agit comme s'il était déjà en manque de sa proximité. Pour un peu, et le marin se risquerait à chavirer; là, juste au creux de ces bras. Index posé sur ces lèvres, le silence n'est plus qu'un prétexte pour justifier ce contrôle qu'il impose; jeune homme désireux de l'observer, de la détailler pour la première fois de la soirée. Et elle avait raison Hera, le terme "mignonne" ne s'applique pas vraiment dans son cas; parce qu'elle est bien plus que cela. Séduisante dit le regard, sexy selon ses mains; magnifique pour le myocarde, bien que le blond préfère mettre ce dernier en veilleuse. A dire la vérité, elle est tout ce dont il rêvait. Mieux qu'il ne pouvait l'imaginer. L'air en suspens, le temps semble s'arrêter lorsque les océanes se croisent; infiniment bleu dont l'intensité trahit ce désir commun, l'appartenance d'une nuit, renouvelable à souhait. Un baiser sur la pulpe du doigt, une vague de chaleur qui se propage jusque dans les méandres de son organisme; ivoires dévoilées lorsqu'elle reprend les commandes, aussi douce qu'affirmée, tête calée contre son cou pour un premier contact explosif. Le désir est là, l'envie de lâcher prise inonde son esprit; passage forcé par ces lippes sur sa peau, cet embrasement généralisé de l'épiderme que Denzel peine à contenir. - Il faut qu'on soit silencieux.. même s'il n'y croit pas une seconde. Il doit l'amener à l'orgasme, à crier son nom; impossible d'oublier cette première requête. Soupir échappant à ses lippes, qu'elle seule peut percevoir; ses phalanges s'invitent directement sous les pans de sa veste, jusqu'à rencontrer la douceur de son épiderme. Denzel joue de ses doigts sur ces hanches, trace la courbe de ces reins puis remonte le long de son dos, jusqu'à rencontrer l'attache du soutien-gorge. Son inférieure effleure les pulpeuses, caresse fiévreuse du souffle sur son visage radieux; sourire joueur qu'il affiche lorsque, de par l'habileté de ses doigts, le jeune homme libère la poitrine de sa prison de tissu. - Les sous-vêtements, c'est superflu.. murmure-t-il à son oreille avant de revenir embrasser la courbe de sa mâchoire. Il la veut, et il le lui fait savoir; résistant de toutes ses forces à l'appel de ce premier baiser, point de non-retour à cette dépendance qui lui pend, tout de même, au nez.