(caesalia) shade always comes at the worst time

mercredi 20 octobre 2021, cabinet du Docteur Williams

@Caesar Falls C'est plus fort que toi. On a beau te répéter encore et encore le concept de la régresser vers la moyenne, t'arrives pas. Parce qu'en ce moment tout te tombe dessus, et t'as l'impression d'être complétement débordée, dépassée… comme en novembre dernier. C'est pas aussi pire, c'est loin d'être aussi pire ; mais à la différence de l'an dernier où t'avais pleinement conscience des choses, désormais ce n'est plus du tout le cas. T'as plus conscience de rien, t'es dans le plus grand des dénis. Tu veux pas admettre que quelque chose ne va pas. T'as boudé ta psychologue tout l'été alors que t'étais censé y aller de façon mensuelle. Elle n'a plus vu ton visage depuis juin dernier et le pire… c'est que tu te sens pas à ta place ici. T'as envie de rentrer, de prendre un bon verre de vin et laisser tes pensées aller vers la promesse de jours meilleurs. Ca aussi apparemment, c'est un problème. Toi t'en vois pas en le fait de prendre un petit verre par ci par là. A l'apéritif, au diner, ou bien les deux. Tu ne sors plus, tu ne vas plus au bar, ni en boite, t'es pas rassurée depuis ce soir là, alors où est le problème ? T'es venue ici juste pour faire plaisir à Ottis, juste histoire de dire "tu vois ? je fais des efforts". Il t'a accompagné, tu lui as dis que ce n'était pas la peine qu'il revienne te chercher, que tu le rejoindrais directement chez vous. T'as les yeux humides lorsque tu sors du rendez-vous. T'as pas voulu mais t'as finis par parler de ton père, de cette demi-sœur sortie de nul part, de toute ta vie que t'as l'impression avoir perdue à admirer un homme qu'est même pas capable de te donner la vérité. T'es chamboulée et tu décides de rentrer à pied plutôt qu'en taxi. Ca te fera prendre l'air. T'as encore les yeux humides lorsque tes pupilles tombent sur son visage sur le parvis de l'immeuble.

with @Katalia Borgia

mercredi 20 octobre, cabinet du docteur williams et van den busche On pourra dire ce qu'on veut, en ce moment, y a tout qui s'écroule. Les cours, ma sobriété, mon moral, mais surtout mon couple. On avait pas mal travaillé depuis des mois sur le fait de m'ouvrir un peu plus aux autres, d'avoir plus confiance en moi-même et en mes amis. Mais c'est pas facile et en réalité, y a que ce moment là dans la semaine qui me permet de ne pas avoir honte. Honte d'être une éponge. J'le sentais que j'allais sombrer à nouveau et que c'était inévitable. Le plus important, c'est peut-être de minimiser les dommages collatéraux ? Alors ouais, depuis quelques mois, j'avais vraiment écouté ses conseils, j'm'étais tellement ouvert à quelqu'un que j'ai chuté bien bas quand la vérité a éclaté... J'ai eu ce besoin de me battre, de physiquement me battre, et je tombais progressivement dans cette amas de violence ou je savais pertinemment que je me renfermais sans être capable de changer quoique ce soit. Puis quand je suis sorti, juste avant de fermer la porte du cabinet, y a eu ce nom qui est sorti de la bouche du confrère de mon thérapeute. Ce nom impossible à ne pas connaître. Alors je t'ai attendu sur le parvis de l'immeuble. J'ai grillé une cigarette, puis une autre alors que je changeais mon statut sur meetsa. Peut-être qu'il était temps de me laisser vivre ? Les yeux rougissent jusqu'à ce que l'eau alcaline ruisselle sur ma joue gauche et quand je relève les yeux, il y a déjà ton visage. "Kat ..."

@Caesar Falls Tes pupilles sombres viennent se perdent dans les siennes. Car oui à ce moment là il redresse la tête. Tu pourrais trouver une pirouette et disparaitre, chercher une raison qui explique le fait que cet endroit et toi n'ont rien à voir. Mais t'as pas la force. Car il a compris. Tu le vois tout de suite, et toi aussi tu comprends tout de suite. Ses yeux rouges, ses joues brillantes, ses épaules affaissées et son air désolé. Tu fais quelques pas lent pour arriver devant lui, resserres ton écharpe contre ton cou et restes silencieuse devant le géant qu'à jamais autant semblé s'écrouler. T'as pas les mots, tu les as jamais eu alors tu laisses les gestes faire. T'approches et passes tes avant bras derrière sa nuque en déposant le coin de ta tête dans le creux de son épaule. "elle m'a dit que je devais arrêter de m'entourer de quatre murs" Parce que certainement pas que tu imposeras à Caesar la question que t'as en horreur qu'on te pose. La question qui veut s'immiscer, qui veut comprendre, la question qui veut savoir quand on veut nous même tout garder. Alors t'ouvres la brèche de ton côté, car en ce moment t'as l'impression que tu vas exploser. Lâcher un peu de leste, ouvrir une brèche, une fenêtre, comme si ça pouvait y changer quoi que ce soit.

with @Katalia Borgia

mercredi 20 octobre, cabinet du docteur williams et van den busche Y a ton visage et dans ton regard, y a pas cette joie que je vois habituellement. Y a rien de joyeux même. Alors j'essuie mes joues, ravale ma salive et inspire un bon coup jusqu'à ce que tes bras se glissent au dessus de mes épaules et que tes doigts se plantent dans ma nuque. J'le vois que t'es sur la pointe de pied mais y a quand même un truc rassurant là. Juste toi et moi. Deux amis dont la vie commence à prendre un mauvais tournant. Y a qu'à voir la tienne qui est tantôt dans un bar, tantôt coincée chez toi. Y a qu'à voir la mienne et puis y a ces flashs, encore et encore. Y a mes mains pleines de sang, y a le bruit du coup de feu, y a aussi le bruit de la notification Veritas qui pop encore et encore dans ma tête. Y a le coeur qui se vide petit à petit et qui ne laisse rien pour le combler d'autre que de larmes. Y a sa voix et celles qui essaient vainement de la remplacer dans la tête. Puis y a le bruit de la cage thoracique qui se ferme doucement à clé. Et je me vois jeter cette foutue clé pour que personne ne puisse voler mon myocarde à nouveau. Et là, dans tes bras, j'm'effondre. Y a tout qui explose, y a mes bras qui te serrent un peu plus fort, les sanglots qui se déchainent, comme l'Atlantique en pleine tempête, j'tremble de partout, c'est incontrôlable. "J'y arrive pas Kat." Y ces cinq mots qui se faufilent entre mes lippes, cinq mots couverts de désespoir, de tristesse, d'égoïsme, parce que je sais que si t'es là, c'est que ça va pas aussi bien que tu le dis à tout le monde. J'ai plus de force ni dans la tête si dans les jambes et je suis en train de m'effondrer dans tes bras au milieu des marches. Y a rien qui va. Plus rien. Et j'ai besoin d'aide pour remonter la pente ou plutôt pour pas tomber plus bas encore ...

@Caesar Falls A défaut de donner la clé tu donnes un indice. Et jamais t'aurais pensé qu'il en ferait bien plus, jamais. L'être au cœur de pierre, l'amoureux du contrôle sur lequel tu pouvais parfois prendre exemple en secret. Il ne le savait jamais mais aujourd'hui tout est différent. Car le maitre en la matière n'est plus, lorsqu'il s'abandonne à tes bras et à ta maigre promesse de réconfort. Ses bras se scellent dans ton dos, coupent presque ta respiration déjà fatiguée alors que son souffle paniqué s'écrase à intervalles irréguliers dans ta nuque. Tu le sens trembler et t'en perds presque l'équilibre, parce que toi aussi tu souffres et que ton cœur et ton corps semblent embarqués dans d'interminables montagnes russes. Sa force t'embarque avec lui vers les ténèbres, là où la gravité devient votre ennemi, et le bitume de ces marches le seul soutien qu'il vous reste. Tes lèvres se tordent légèrement, tu soupires et tentes de te redresses en attrapant ses poignets qui semblent alors peser tout le poids du monde. "viens, lève toi, on va chez moi." Tu ne veux pas rester ici, tu ne veux pas que des passants le voit dans cet état. Tes larmes ont arrêté de menacer, juste car tu te concentres si fort sur le fait d'arriver à le faire se redresser. Comme s'il n'y avait plus que ça au monde qui comptait. C'est tellement plus facile de se concentrer à cette tache et obscurcir tout le reste autour.

with @Katalia Borgia

mercredi 20 octobre, katalia's Je te suivrais au bout du monde si tu me le demandais. Mais là, y a rien dans le coeur autre que du désespoir, pas d'aventure, pas d'envie, même pas un peu. Si tu savais comme je suis désolé de ce narcissisme quasi-permanent, celui qui me pousse à être le plus miséreux du monde. Mais toi tu le sais. Tu connais les petits détails, ceux qui font mal. Tu connais l'origine des griffes dans mon dos et juste pour ça, tu peux estimer occuper une grande place dans ce tout petit coeur de pierre. Mais parfois, l'eau coule sur les rochers et emporte tout sur son passage. La tristesse, comme l'eau, remplie doucement mon être jusqu'à déborder aux yeux. Alors tu me prends les poignets et d'un revers de bras, je tente désespérément de sécher l'eau salée qui coule le long des joues. J'me lève difficilement, prends ton bras pour te suivre même à travers le brouillard de mes yeux. Au loin, y a les crissements d'une voiture et à l'intérieur, y a le battant qui bat trop fort d'un coup. J'serre ton bras, j'respire trop vite, j'revois le sang, la scène, la mort passer si près. Paralysé au milieu de la rue, j'essaie, comme un robot, de marcher sans réfléchir mais c'est pas facile quand ça cogite trop là-haut. J'arrive plus à t'écouter mais au même moment ou j'arrive à me calmer, je me rends compte que la porte devant laquelle on vient de s'arrêter est bien familière.

@Caesar Falls Pour la première fois devant tes yeux le géant au cœur de pierre s'écroule, secoué d'une vive bourrasque qui a tout détruit sur son passage. Ses espoirs, ses attentes, son avenir avec elle, son amour pour elle. Tu pinces les lèvres en silence, te souvenant de tous ces épisodes où, bien avant que tu ne prennes la peine de creuser sous la surface, t'avais gardé cette image de lui par facilité. Mais ensuite tu t'y es intéressé. Et Caesar est différent. Il a compris quelque chose chez toi, et toi t'as compris quelque chose chez lui. Et parfois tu comprends aussi cette haine et cette jalousie mal placée que peut ressentir ton mec, parce que toi-même tu serais pas capable d'expliquer comment ni pourquoi cette connexion entre vous à pu naitre. Il est quelqu'un qui sur qui tu peux compter, et toi tu veux qu'il sache qu'il peut compter sur toi. Alors même si ce soir t'es au bout de ta vie et de ta patience, lui l'es encore plus. Alors tu seras là. Tu deviendras l'épaule solide quand en réalité la tienne n'a jamais été aussi fragile. Tu le tires dans ton sillage, il ne sait pas où il va mais il te fait confiance, tu le sens et tu le sais. Il s'arrête au milieu de la route et il semble complétement incapable de sortir de sa torpeur. "CAESAR !" tu finis par hurler son prénom devant son visage après de trop nombreux appels pour le ramener à la réalité. Mais rien n'y fait. "faut pas qu'on reste là ! tu tires si violemment sur ses poignets que c'est pas impossible qu'il en garde quelques traces de tes ongles. Tu sais plus quoi faire, quoi dire, il se met en danger et te mets en danger, et lorsque les sanglots commencent à monter et que quelques passants commencent à vous repérer et avancer dans votre direction, enfin il avance. "ne refait plus jamais un coup pareil." tu lances avec un regard noir et un ton froid et cinglant lorsqu'enfin ses pupilles quitte le néant pour tomber dans les tiennes. Le taxi rejoint, de longues minutes silencieuses, chacun dans vos pensées, et lorsqu'enfin vous êtes en bas de ton immeuble, tu fais le tour du véhicule pour le rejoindre et lui tendre une main "allez viens, on est arrivés." C'est tellement épuisant de te montrer forte. T'as l'impression que tu pourrais t'écrouler à tout moment, pitié que cela n'arrive pas avant que vous soyez dans l'appartement.

with @Katalia Borgia

mercredi 20 octobre, katalia's Le coeur que trop vide, tout comme le regard, pourtant, la tête cogite, peut-être un peu trop. Et je m'éloigne, comme projeté hors de ce corps de géant et je me suis pas rendu compte du danger, j'ai pas vraiment compris ce qui m'arrivé, pas vraiment vu les roues des voitures passer trop près de moi, pas vraiment entendu ta voix, trop perdu dans ces pensées qui se bousculent, trop accaparé par le visage de cette brune qui m'avait charmé depuis le début, trop pris par le goût des crèmes glacés et de ces petites habitudes que l'on avait pris. J'ai même pas vraiment senti tes ongles s'enfoncer dans ma chair pour me pousser hors de la route, hors du danger. Puis la projection c'est terminée comme la fin d'un film et j'ai repris mes esprits, avançant doucement, presque nonchalamment jusqu'au taxi qui nous amena chez toi. La porte, je l'ai reconnu, pas vraiment la route, trop concentré à regardé les nuages gris par la fenêtre. Ce soir, il y aura de l'orage, ça se sent. Y a l'odeur de la pluie et du tonnerre, celle de l'atmosphère qui se réchauffe pour craquer dans quelques minutes, peut-être quelques heures tout au plus. Et je me sens comme ça. Je suis un orage attendant patiemment le retour du soleil. Alors j'monte les marches et m'allonge dans ton canapé tandis que tu enlèves ton manteau, ta veste, ton pull et ton sac de tes épaules. Milan qui débarque en courant, trop petit encore pour monter seul sur le géant que je suis, je glisse ma main sous son petit ventre et le soulève jusqu'à mon torse avant qu'il ne vienne se coller en boule contre mon cou. "Ca fait longtemps ?" Les yeux fixent le plafond et pourtant, y a cette question qui revient dans la tête. Ca fait longtemps que tu nous jures aller bien alors qu'en réalité, t'as envie de t'effondrer parce que ce serait si simple ?

@Caesar Falls Quelques secondes plus tard déjà il fait comme disparaitre. Allongé dans ton canapé, seulement ses pieds qui dépassent laissent à deviner qu'il est encore là et toujours vivant. Milan arrive en courant au niveau du canapé et tu serais presque jalouse qu'il préfère l'attention de ton ami si tu ne savais pas à quel point il semblait en avoir plus besoin que toi. "deux semaines à peu près." deux semaines et quatre jours depuis ta première séance de "reprise" qui n'aurait jamais du en être une. Non t'aurais jamais du arrêter, mais t'as pensé que t'irais bien et que tu pourrais tout surmonter toute seule. T'avais tord. Tu reviens dans le salon avec une bouteille de vin rouge, de quoi l'ouvrir et deux verres que tu déposes sur la table basse. "ouvre-moi ça, je reviens." sans un mot de plus tu vas rejoindre la salle de bain, te concentres pour retirer tes lentilles alors que t'as juste envie de te mettre à fondre en larmes, tu te sens si vulnérable. Tu vas dans la chambre et cherches tes lunettes en plissant les paupières. Les voilà sur la table de nuit. T'en profites pour retirer ta blouse et ton pantalon que t'abandonnes grossièrement sur le sol, et vas rapidement enfiler un gros sweat et un jean beaucoup plus confortables. Tu reviens dans le salon et vas pousser les jambes de Cae pour qu'il les redresse, te laisses t'asseoir et puisses les reposer sur tes cuisses. Inutile de lui demander l'effort de se redresser, tu sais pertinemment qu'il en serait incapable. "je ne savais pas que… tu allais dans ce cabinet toi aussi…"

with @Katalia Borgia

mercredi 20 octobre, katalia's Y a cette boule de poil qui s'installe tranquillement dans le cou. J'l'entends doucement ronronner. Pas très fort. Et je sens cette fragilité du bout des doigts. Et je souris. Je souris bêtement, comme quand Salt viens poser sa tête sur mes genoux quand je pleure dans le noir. Eux, ils voient par delà la douleur, par delà la souffrance. Eux, ils voient la pureté des coeurs et l'affection. Alors que tu t'es éclipsée dans ce que je pense être la cuisine au bruit des placards qui s'ouvrent et se ferment et celui des verres qui s'entrechoc, du bout des doigts, je caresse le minuscule être vivant qui glisse doucement sur mon épaule. Puis répond à ma question. Deux semaines. Et quand je te vois avec cette bouteille de vin, y a eu une illumination dans mes yeux ébènes. Deux semaines, c'est le moment où Ottis m'a demandé de veiller sur toi, de prendre soin de toi, de faire à attention à toi. Et j'ai respecté, toujours. Et je compte pas changer, même dans cet état. Alors tu me demandes d'ouvrir cette bouteille de rouge alors que tu te diriges vers ta salle de bain que tu fermes. Alors je prends le gosse que je pose en sac à patate sur l'épaule, tu parles, il dort comme un bébé. J'prends les verres et me dirige vers la cuisine. J'les remplis d'un liquide transparent communément appelé "eau plate du robinet" et je reviens dans le canapé, à ma place initiale, comme si de rien était, et mes mains reprirent leurs cheminements sur la petit crotte blanche dans mon cou. Puis je ferme mes yeux, les narines presque dans la fourrure et j'sens tes doigts qui lèvent mes jambes et les reposent sur les tiennes. "Depuis février dernier ..." Depuis les accidents. Depuis les crises, la tristesse, la colère et l'angoisse. Alors j'rouvre les yeux et j'regarde ces verres remplis d'eau. Finis pas comme moi Kat.