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with @Sofia Dunn-Aguera 9 octobre, carson beach Maintenant, je comprends un peu mieux. Y a même tout qui s'éclaire. J'vois ce que ça fait de se faire briser le coeur, se le faire arracher de milles pièces. On te le prend, en coupe les ventricules, on l'essore de tout sentiment, l'écrase jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien puis on le découpe à coup de mots, à coup de maux, on en jette chaque morceau dans un océan et on l'abandonne à son sort. J'vois ce que ça fait quand y a le myocarde qui se serre tellement qu'on en a du mal à respirer, quand on souffre tellement que la seule chose qu'on est capable de faire, c'est pleurer ou hurler, quand chaque seconde passée nous donne un peu plus envie de se battre, de retrouver ses vieux démons, ses vieux travers. Alors je te laissais une occasion, une seule, encore une fois, de t'expliquer. Mais je le sais déjà moi, que je viens pour souffrir. Tu l'as probablement déjà revu. Et là, j'imagine tes lèvres contre celles d'un inconnu au nom pas inconnu. J'imagine tes courbes contre un corps qui n'est pas le mien, j'imagine que ton coeur bat en entendant la voix d'un autre et ça me rend fou. Fou de rage, de colère, de tristesse aussi. J'étais tellement sincère, je me suis ouvert la poitrine, je t'ai laissé chaque part de moi, les bonnes et les moins bonnes, les parts d'ombre et les parts de lumière, à ta merci. Et qu'est-ce que t'en as fait Sofia. Hein ? Qu'est-ce que t'as fait ? Tu m'as ridiculisé, t'as sali mon nom, ma réputation, ma crédibilité, mon monde présent, passé et futur devant près de 700 000 habitants. Tu m'as frappé le battant à coup de reproches alors qu'au fond, la fin, c'est toi qui l'a précipité. Parce qu'on sait qu'on se relèvera pas. On se relèvera pas, oui, c'est sûr. Mais est-ce qu'on veut se relever déjà ? Alors je m'étais assis dans le sable, pieds nus, le vent qui me fouette les joues, les yeux fermés face à l'océan. L'océan m'apaise. Et là, je revois ce jour. Je revois le Caesar d'il y a un an, je le revois clairement.
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