She a dime keeper and my pocket like some loose change (lagger)

L'annonce qui a foutu ton coeur dans tous les sens. Les pages blanches qui s'étaient noircies de mots que tu étais incapable de prononcer de vive voix, autrement qu'en posant des notes dessus. Et tu l'as fait. T'es restée prostrée là, dans le studio, malgré la fatigue de Pouce. À déclarer à la femme que tu aimais mais que t'as perdue, ton envie qu'elle ne t'oublie pas. Lui déclarer qu'elle va se tirer avec une partie de toi. Elle était ton premier amour au sens propre, et toutes les épreuves traversées ensemble avaient été le burin de ces bases sublimes qui s'étaient bâties au fil des années à se fréquenter, et de cette demie année à vous aimer.
Coeur de pirate, l'aura noire de tes états d'âme t'avait poussée à lâcher prise pour la première fois en un mois. Avouer la défaite, la tristesse. Faire tomber le masque fissuré des faux semblants. Message futile lancé à l'attention du meilleur ami pour oser enfin ouvrir les vannes. Myocarde meurtri et guerrière qui dépose les armes. Tu laisses l'ingénieur du son rentrer chez lui et tu fermes le Sun Rock derrière vous. T'es un peu éméchée mais pas autant que les dernières semaines. Tu grimpes dans ta voiture et tu roules jusqu'au penthouse de Jagger. Tu te retrouves là, comme une gamine triste. Le mascara qui a coulé au gré des larmes que tu n'as même pas senti couler. Tu entres après avoir annoncé ton arrivée, et tu te jettes dans ses bras. Corps secoué de spasmes, pleurs silencieux qu'avec lui seul désormais, tu te sens capable de déverser.

Le message t’avais surpris, ça faisait un moment qu’elle n’était pas venue et je savais à quel point c’était difficile pour elle en ce moment, malgré qu’elle ne dise rien je la connaissais assez pour savoir qu’un moment allais arrivés où elle allait exploser et je me tenais prêt à tout, ça reste Lana et ses réactions sont parfois incontrôlable. L’inquiétude étais grande, mais je ne montrais rien, rester solide pour elle. Arrivés imminente et la porte s’ouvre, mon joli panda débarque dans mes bras et je l’accueil, la berçant contre moi, caressant ses cheveux, je reste silencieux un moment, laissant sa tristesse s’évacuer, parfois le silence apaise. Je la guide jusqu’au canapé, l’invitant à s’asseoir, je me mets à côté d’elle, la ramenant contre moi, ne pas la lâcher qu’elle se sente en sécurité là où elle est, non elle n’est pas seule. “Parle-moi bébé... je sais que t’en as gros sur le cœur, t’a accumulé énormément ses derniers mois, t’a tout gardé pour toi... t’es en sécurité ici, il n’y a que nous... lâche tout, lâche-toi... ça te fera du bien, je te le promets”

Pleurer, tout lâcher. La culpabilité, la tension, la tristesse, le deuil que tu portes, ton incapacité à rester dans les clous, ton incapacité à gérer tes émotions autrement qu'en te défonçant la gueule à coup de drogue, d'alcool et de violence. Ton incapacité à avoir su la retenir, la garder, la sauver. Tout sort sous forme de larmes, sans un mot. Bercée par les bras de Jagger. Qui t'invite à mettre des mots sur tes maux. « Ça fait mal.. aimer fait mal.. perdre la femme que j'aime me fait mal depuis plus d'un mois sans mettre un mot dessus. Elle s'en va. Elle quitte Boston et c'était la dernière fois que j'la voyais. J'ai perdu ma soeur pour toujours et deux jours après j'ai perdu ma copine parce que j'ai pas su la protéger. De mon père et de moi. Parce que j'suis un chaos ambulant. » Les larmes pleuvent encore, la tête posée sur son épaule.

Ecouter ses maux et au fur et à mesures mon étreinte se resserre sur elle, les doigts caressant sa chevelure. Je ne l’interromps pas, chaque parole se grave en moi pour pouvoir lui répondre de la meilleure des façons. Elle lâche les armes, elle lâche les larmes et je reste en soutient. “Tu n’es pas un chaos” Je me tourne légèrement vers elle, doigt sous le menton pour relever sa tête “Est ce que tu te rends compte de toutes les épreuves par lequel t’es passés ? Est-ce que tu te rends compte de tout ce que tu as fait ? Lana on ne peut pas tout contrôler dans la vie, on ne peut pas garder les gens et toi et moi on l’a appris à nos dépends. Tu as fait ce que tu as pu, tu as fait tout ce qui étais possible, ce que ton père as fait n’étais en rien ta faute. Tu l’as sorti de là, tu l’as sorti de cet enfer et c’est tout ce qui compte, tu peux être fier de toi. Elle n’a pas réussi à s’en remettre ou en tout cas elle n’a pas réussi ici à Boston, mais je suis certain que tu ne l’as pas abandonnée toi dans ses moments difficiles. C’est une page difficile à tourner, mais tu y arriveras, parce que t’es une femme forte et ça il faut que tu te le rentre là-dedans” dis-je en tapotant sa tempe avec mon doigt. Je regarde derrière moi, petit sourire et je me lève prenant la main de Lana “Viens avec moi” Je m’installe au piano, meilleure amie à mes côtés. La musique répare tous les maux ou tout du moins y contribue. Je commence à jouer une mélodie, la nôtre “Tu brilles miss Killbane et quand tu t’en rendras compte tu vas illuminer le monde autours de toi” et je commence à fredonner les paroles, attendant qu’elle me suive...

Spoiler:

L'étreinte qu'il te donne pourrait s'apparenter à celle qui veut recoller les morceaux brisés de ton cœur et de ton âme. Toi qui fuit habituellement les élans affectifs, t'as pas envie qu'il te lâche, si bien que tu le serres contre toi, comme si t'avais peur que lui aussi, finisse par t'abandonner. Il te dit que t'es pas un chaos, mais sait-il tous les cadavres laissés sur ton chemin, derrière toi ? Sait-il que tout ce que tu as perdu ces deux dernières années ? Ce que t'as causé ? Bien sûr que non, il n'en a aucune idée, parce que c'est pas le genre de choses que t'as envie de dire. T'as pas envie de lui dire que t'as ôté des vies. Que t'as sombré plus que de raison ces derniers temps. Est-ce qu'il sent que là, t'es pas sobre ? Que t'as consommé autre chose que de l'alcool avant de venir ? Est-ce qu'il sait que t'es ce genre de personne ? Pourtant il est là, il soutient ton regard rougi. Et il te dit sans doute les mots que t'avais besoin d'entendre, même si tu as du mal à croire en tous. T'as pas de quoi être fière de tout. « Si j'avais fait correctement attention, il l'aurait jamais kidnappée, il l'aurait jamais poignardée, elle aurait pas eu ce traumatisme et.. ouais, peut-être qu'en restant dans la ville où tout s'est passé, ça l'a pas aidée.. Égoïstement, j'aurai aimé qu'elle reste, mais j'peux pas lui faire plus de mal. Si c'est mieux pour elle, alors.. j'ai pas le choix que de la laisser partir. J'espère qu'elle sera heureuse, là-bas. » La voix est triste mais raisonnée, pour une fois. Tu laisses ton meilleur ami te traîner avec lui devant le piano. Les notes commencent à remplir la pièce et un léger sourire se peint enfin sur ton visage. Cette mélodie, c'est la vôtre. Cette mélodie, c'est celle qui résonne et raisonne quand les maux sont omniprésents. Ta tête sur son épaule, tu hausses les tiennes. « Un jour, peut-être. » Tes doigts viennent chatouiller les blanches et noires pour donner plus de puissance à cette mélodie. Parce que t'es pas seule et qu'au fond, ça fait un bien fou.

Lana et moi on est très différents sur plusieurs points, même si beaucoup de chose nous unisse, notre lien aux yeux des autres reste inexplicable, beaucoup de monde se questionne quand ils nous connaissent séparément, que notre différence était flagrante, que rien ne pouvait nous unir et pourtant en un regard nous nous sommes compris, sans comprendre vraiment pourquoi et sans chercher à comprendre notre lien c’est créer de lui-même chacun à notre façons nous avons aidé l’autre, chacun à notre façons nous nous somme soutenus et bien des épreuves je les ai surmonté grâce à elle, ma séparation qui m'avais mis plus bas que terre, la guerre entre mon père et moi au tout début de notre rencontre, la maladie de maman, mon année à Nouméa, Lana avait été la seule personne que j’étais capable de contacter durant ses mois, la seule personne que j’ai appelé quand maman a baisser les armes, la seule personne au courant que pendant plus d’un mois je n’étais plus capable de rien, hospitalisé pour survivre à tout ça. Lana est ma personne à prévenir en cas d’urgence et je sais que je n’en serais pas là aujourd’hui sans elle, que je n’aurais pas Nate à mes côtés si elle ne m’avait pas poussé. Alors peu importe l’heure à laquelle elle peut débarquer, peu importe pourquoi, peu importe ses actes, peu importe les litres d’alcool, peu importe les substances illicites je serais toujours là pour elle. “Tu ne pourras jamais contrôler les actes des autres Lana.” son discours semble plus posé et je dois dire que ça me soulage quelque peu, qu’elle commence a accepté. On s’installe tous deux au piano, elle se laisse rapidement entrainer par la mélodie et une fois que celle-ci est terminé je la regarde, relevant son menton avec mes doigts pour qu’elle me regarde “Il est temps que tu commences à te pardonner Lana, ça prendra du temps, je serais là pour t’aider, mais pour tout ce que tu gardes en toi Pardonne toi ”. Un câlin avant de l’entrainer sur le canapé, sortir la bouteille de whisky, deux verres et de quoi grignoter pour le reste de la nuit à mater des concerts sur le grand écran  

Fin