cabernet sauvignon (w/erza)

outfit | Derrière les faux semblants d'une façade d'audace aux soupçons de séduction, c'est le souffle sulfureux de la nervosité qui lui caressait la peau, lui effleurant la tempe d'une chaleur qui ne se voulait ni plus ni moins (dés)agréable que la fièvre d'un verre en trop, de la caresse émoustillée des vapeurs de l'ivresse qui embrumaient les sens lors des premiers émois.

Dans la dernière heure, après avoir remis le pied chez elle, deux bouteilles de vin piquées directement dans les armoires de l'aîné, Alyss s'était empressée de tout faire à la vitesse éclair. Coup de balai par-ci, coup de balai par-là. Coup de pinceau pour poudrer le nez et peindre les yeux d'une fine couche de mascara. Et à la manière des plus habiles tisseuses, voilà qu'elle remontait sa crinière dorée, dévoilant ainsi la nuque, comme la promesse d'une irrésistible tentation. Et dans l'attente, elle se tourmente. Légèrement angoissée des derniers échanges sur lesquels s'était allongé le suspense, suivant les insinuations timides de deux filles qui se plaisent mais qui l'expriment avec maladresse, Alyss retroussait le nez, signe de sa nervosité de plus en plus évidente.

Et en provenance de dehors, tandis que les minutes défilaient, Boucle d'or entendit finalement le son des chaînes qui s'activaient pour retenir la bicyclette et l'empêcher d'être dérobée. L'arrivée d'Erza était imminente. Le son du téléphone retentit en écho sur la table basse du salon. Un coup, puis un deuxième. Le centre de notifications s'engorgeait de messages d'un Callen (faussement) furax. Elle lui répondit avec empressement un arrête de m'déranger, je suis avec quelqu'un, mais la pluie de textos n'en était qu'à ses balbutiements. Et au même moment, des coups se firent entendre sur la porte d'entrée. Merci pour le vin xxx, accompagné d'un bombardement de coeurs avant d'éteindre la menace, et d'aller ouvrir la porte. Hey there! T'as pas eu trop de mal à trouver le chemin?

@Erza Bennett

Un second rendez-vous avec la jolie blonde, qu’Erza avait du mal à se sortir de la tête. Toujours le sourire aux lèvres lorsqu’elles échangeaient quelques messages, même les plus anodins, et cette envie de la revoir, après avoir déjà échangé un verre ensemble. Chez elle, parce que la colocation n’était pas forcément propice à ce genre de rendez-vous, sûrement un peu plus intime que le dernier, et non pas pour déplaire à la brune, qui ne semblait pas pouvoir se la sortir de la tête, de là à paraître presque agitée depuis quelques temps.

Alors ce n’était sans mal que la photographe s’était préparée, repassant en revue toutes ses tenues afin de trouver la plus adéquate, pas trop négligée sans trop en faire non plus, tout en restant fidèle à elle-même, avant d’opter pour une jupe longue - mauvais plan quand on doit prendre son vélo - et d’un pull lilas. Pour le reste, elle préférait rester naturelle, comme toujours, pour ne pas avoir l’air d’en avoir « trop fait ». C’est un peu stressée qu’elle sort enfin de chez elle.

Les chaînes qui claquent contre le cadre métallique du vélo, le vieux cadenas qui donne un peu de fil à retordre pour se verrouiller, mais elle y arrive enfin et peut toquer à la porte, repositionnant ses cheveux, visiblement nerveuse. Évidemment, elle n’est pas venue les mains vides et elle présente à la jeune blonde la boîte en inox dans laquelle sont rangés des petits muffins au chocolat et à la framboise, ses joues se teintant immédiatement de rouge. "C’est pour toi…" Enfin, elle se racle la gorge et secoue la tête. "Non, la jeune femme qui m’a donné les informations a su être très claire !" Un petite sourire, presque charmeur, sur son visage, alors qu’elle se permet d’entrer dans le logement.

@Alyss Harrison

Elle se tenait debout dans l'encadrement de la porte, éclatante dans sa jupe et son pull aux couleurs du printemps, la saison favorite de Boucle d'or. Erza arrivait pile-poil au moment où le soleil s'essoufflait, un faisceau lumineux l'enveloppant brièvement d'une aura éclatante, soulignant les traits de sa beauté singulière et dont la vague ravageante engloutit aussitôt Alyss, avant que la lumière ne se ternisse, puis disparaisse complètement pour faire place au crépuscule.

Les mains tendues devant elle, la blonde récupéra la boîte qui lui était offerte. Alyss était de celles dont l'appétit ne s'épuisait jamais et qui pouvait engloutir tout et n'importe quoi sans en ressentir la satiété. Ne disait-on pas que le véritable chemin pour toucher le coeur d'un homme passe par son estomac? Eh bien, on pouvait tout à fait séduire Boucle d'or et capturer son coeur en lui offrant des petits plats. Cette réflexion intérieure la fit sourire, d'autant plus que sentir le regard d'Erza sur elle lui enflammait les joues. Allez, entre.. tu ne vas quand même pas rester là toute la soirée. Elle lui fit de la place pour la laisser entrer et découvrir les lieux, refermant la porte derrière elle avant d'aller déposer la boîte de petits muffins sur le comptoir de la cuisine, à quelques mètres de l'entrée. J'ai oublié de te demander si l'odeur d'encens te dérange... il y en a un peu partout dans l'appart', avec des bougies et des talismans. On a essayé un tas de trucs pour apprivoiser le surnaturel depuis qu'on a emménagé... Elle, ça la faisait bien rire, ces histoires de fantômes et d'esprit, mais tous n'étaient pas aussi à l'aise qu'elle pouvait l'être. C'est pas ma déco' habituelle, j'ai un style plus épuré que spirituel, mais on a essayé tout et n'importe quoi j'te dirais. Ses doigts viennent peigner sa longue crinière de blé, son nez se retrousse à quelques reprises ; Alyss, quand elle est nerveuse, elle bredouille, incapable de s'arrêter de parler de détails anodins et sans intérêt.

@Erza Bennett

Erza ne savait plus trop où porter son regard, tant la blonde arrivait à la déstabiliser simplement en posant son regard sur elle, les joues rougissantes. La Erza habituellement si sûre d’elle et entreprenante face aux femmes et à leur beauté avait laissé place à une jeune femme plus intimidée, presque balbutiante par moment. Un sentiment qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps, et jamais de manière aussi forte. Lorsqu’Alyss la fit enfin entrer, après ces quelques minutes à s’observer mutuellement, Erza prit le temps de se déchausser, libérée du poids de ses Docs. La brune observe alors la pièce autour d’elle, et l’atmosphère ne lui déplaît pour ainsi dire pas, un peu cette impression d’être dans sa chambre. Mais les paroles de son hôtesse la firent sourire. Elle s’approche d’elle lentement et replace une mèche de cheveux de la blonde doucement derrière son oreille. "Ne t’en fais pas, l’odeur ne me dérange pas. Et puis je trouve même ton appartement plutôt charmant, malgré cette présence surnaturelle…" Son geste ne l’aide pas à dérougir, déjà qu’elle fait tout son possible pour bredouiller le moins possible, alors même que l’audace du geste venait d’elle. Elle finit par détourner le regard qui se pose sur le canapé. "Je peux m’asseoir…?" questionne-t-elle un peu nerveuse, jouant avec le bas de son pull à la couleur si printanière. Elle n’avait pas oublié les deux bouteilles de vin chipées par la blonde, qui aiderait peut-être à les rendre moins nerveuses. Pourtant, Erza aime bien ce qu’il se passe avec Alyss, cette impression de redécouvrir le flirt, la naissance de sentiments et de l’attachement, qui la rendaient aussi timide que lors de ses années lycées.

@Alyss Harrison