But I'm a creep, I'm a weirdo. What the hell am I doing here ? I don't belong here... || Pv. Thomas

« But I'm a creep, I'm a weirdo. What the hell am I doing here ? I don't belong here... »

« Thomas & Matty»

« Il était déjà 23 heures, et je devais passer par cette fameuse rue non fréquentable pour rentrer chez Luke. Sa maison était également devenue la mienne depuis qu’il m’avait invité à venir habiter chez lui, même si je n’arrivais pas à me faire à l’idée. Je n’avais pas encore trouvé ma place dans ce lieu qui me ressemblait que très peu au final. On était plutôt loin de la maison avec jardin et grande entrée, dans un coin plutôt résidentiel. Mais pour l’instant, ça me convenait. Le plus important était là : Luke, ainsi que la proximité avec l’université. Cette dernière n’était qu’à quelques rues de chez Luke, et je n’avais donc pas beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir rejoindre le club de musique de Harvard. C’était là que je passais le plus clair de mon temps. Pour la guitare, et puis pour Thomas… Un peu.

J’avais passé ma journée à la bibliothèque de la ville. Celle de l’université n’avait pas le livre que je recherchais, à mon grand désespoir. J’avais dut parcourir la moitié de la ville pour le trouver, et j’avais réussi. Cependant, ce dernier n’était pas empruntable, je dus donc le lire sur place. Ce qui expliquait surtout l’heure tardive à laquelle je me baladais. C’était loin d’être une habitude. Je ne venais jamais à Inman Square, et je ne passais vraiment jamais devant le Nirvana. C’était une boite de strip-tease, d’après ce qu’on m’avait dit. Je n’avais jamais osé m’aventurer dans ce lieu que je jugeais sordide. Ce n’était pas tant les personnes travaillant à l’intérieur que je blâmais. C’était surtout le concept. Et les personnes qui s’y rendaient. Bref, ce n’était vraiment pas mon truc et je ne m’en cachais pas. Aussi, alors que j’étais en train de marcher devant cet endroit dégoutant, je ne lâchais qu’un seul regard. Sans doute à cause des lumières m’agressant les yeux. Mais je pus cependant voir quelque chose, malgré les lumières. Un visage que je connaissais très bien : Thomas… Ce dernier venait de parler à des gens, échangeant des billets contre autre chose. Mieux, il rentra ensuite dans la boite. 

Je me stoppais net. Thomas était un garçon que j’avais rencontré dans une soirée pleine de substances illicites. Une mauvaise première impression, puisqu’on s’était mutuellement envoyés sur les roses. La deuxième rencontre fut meilleure, si on veut. Lors de l’attentat à la bombe, ce fut lui qui me sauva d’une possible mort, en avertissant les secours de ma chute accidentelle. Ce fut son visage que je vis à mon réveil. Bref, depuis nous nous entrainions parfois ensemble en salle de musique, mais rien de très sérieux. Il m’intriguait à vrai dire, et j’étais à la fois attiré et dégouté par ce qu’il était. Ce qui était vraiment interdit, au vu de ma situation avec Luke. C’était juste plus fort que moi.
Quoiqu’il en soit, je me forçais à regarder l’entrée du club, hésitant quant au fait que ce soit bien son visage que j’eus vu. Cela faisait sans doute plusieurs jours, voir plusieurs semaines que je n’avais pas vu Thomas et… Son visage me manquait. Et c’était plutôt dur de l’admettre.

Malgré moi, je me surpris à me diriger vers le Nirvana. Le videur à l’entrée me fit entrer d’un air douteux, ce qui était surement dut au fait qu’il ne m’avait jamais vu ici. Et déjà en entrant, je comprenais ce qui m’avait dissuadé de venir plus tôt. Une ambiance sale et angoissante, avec une musique trop salace pour être réellement de la musique… C’était exactement tout ce que je détestais. J’hésitais déjà à faire demi-tour, me demandant à moi-même ce que je pouvais bien faire ici de toute façon. Cependant, même si mes pensées était tournées vers l’envie de partir, mes jambes continuaient d’avancer dans la salle où se tenait les strip-teases. Une vision d’horreur m’apparut. Ce n’était pas ma tasse de thé tout ça, et ce n’était vraiment pas ma place. Cette fois, je fis réellement demi-tour, mais mon regard se posa sur celui qui m’avait forcé involontairement à le rejoindre ici. Je me stoppais encore une fois. Il était au bar, un verre à la main. De l’alcool probablement. Je fronçais les sourcils. Ce qu’il avait acheté aux mecs bizarres était surement de la drogue. 

Je m’avançais vers le bar, ne sachant même pas quoi dire. Je m’asseyais alors juste à côté de lui, commandant un cocktail sans alcool, comme si de rien n’était. Je me faisais le rôle de Dieu, étant toujours attiré pas des mauvais garçons et essayant de les rendre meilleurs par la suite. Comme avec Luke. Et comme je voulais le faire avec Thomas. Ce n’était pas mon rôle cependant, mais encore une fois… c’était plus fort que moi. Je tournais le visage vers lui, ne simulant même pas une quelconque surprise.

« Que ce soit bien clair, c’est la première fois que je viens ici… »

Quant à lui, je savais pertinemment que ce n’était pas le cas. Et je ne savais même pas comment expliquer ma venue ici. En lui avouant simplement que je l’ai suivi à cause de cette attirance malsaine pour lui et son regard à la fois sombre et brillant ? Non, je pouvais pas dire ça. J’allais donc devoir mentir… Mais Dieu me pardonnera ce petit écart. »

(c) Spinelsuns

(Invité)

I was just guessing, at numbers and figures pulling the puzzles apart, questions of science, science and progress, do not speak as loud as my heart. Tell me your secrets and ask me your questions, oh let's go back to the start, running in circles coming up tails, heads are a science apart.

we are young.

Il devrait être dans les alentours de 23 heures précises, inquiet à l'idée d'être en retard à ce mystérieux rendez-vous, je longeais à ce même moment une longue rue sombre et étroite qui était quelques peu éloignée du centre-ville. Ma capuche remontée contre ma tête, les yeux cherchant d'un air évasif des personnes en particulier qui allait m'apporter ce dont j'avais besoin. Ils étaient là, le sourire aux lèvres lorsque mes pas me guidèrent vers eux. Sans un mot, je sors plusieurs billets, le tout rassemblant une somme assez importante, pour avoir en échange deux sachets d'une poudre blanche, de la cocaine, ainsi que des seringues prête à l'emploi, qui contenait une dose assez conséquente d'héroine sous forme d'injection. C'était un rituel, une façon de vivre, une habitude dont je ne pouvais me passer. C'était quelques choses de secrets, de discret, à l'abri de tout regard ou de tout soupçon. Devant les autres, je passais pour le musicien au fort caractère, aux attitudes prononcés et révélatrice d'une personnalité complexe, alors que dans l'ombre, je redecouvrais dans le monde de la nuit, toute ces choses qui m'avait permis d'oublier, et qui maintenant m'était devenu indispensable. Je n'avais aucune limite, et je me foutais littéralement des conséquences, j'étais maître de mes choix, de mes actes, et jamais je n'avais écouter une autre personne que moi-même. Peu de gens me connaissait, peu de gens savaient ce genre de chose qui me concernait, et même dans le cas contraire, cela ne m'aurait nullement atteint. Après cet échange, je rangeais habilement le tout dans l'une de mes poches, comme si de rien n'était, afin de changer de chemin, pour me diriger dans l'une des allées sombres. Je ne me doutais absolument pas que j'étais suivis, surtout par lui.. Sans un mot, je prenais le temps de saluer le personnel que je connaissais que trop bien, regardant au passage le corps assez dénudés de l'une des strip-teaseuse dont je connaissais bien évidément le prénom. Je pris ensuite place au niveau du comptoir, m'installant d'une façon mécanique, habituelle, et sans réelle émotion apparente. Bien évidement, je commandais quelques choses à boire, et j'optais pour un verre de whisky de bonne qualité, et pur. Mon regard dévisageait ensuite la serveuse, d'un air à la fois taquin et provocateur, le tout dans un jeu de regard particulièrement destabilisant et intriguant. Alors qu'elle redressait son corps svelte aux lignes parfaite, un sourire se dessina sur ses lèvres pulpeuses, par la suite, d'un signe du doigt, elle me désignait une porte, menant au second étage là ou se trouvait une multitude de pièce, de chambre privées pour les plus gros clients. Je m'apprêtais à me lever, délibéremment prêt à m'amuser ce soir, sans pouvoir m'empêcher de lui désigner l'une de mes poches, lui faisant comprendre que je n'étais pas venu sans rien. Au même moment, alors que la nuit était sur le point de débuter pour moi, que j'allais pouvoir m'amuser, oublier, et sûrement consommer des choses illicites, un présence familière vint à s'asseoir à mes côtés. Je redressais mon visage d'un air intéressé, et juste quand je m'apprêtais à sortir une reflexion pour ne pas que l'on m'approche, ou tout simplement que pour qu'on ne dérange pas mes projets de ce soir. Mais avant que je prononce le moindre mot, il était là. Un sourire aux lèvres, un brin d'innoncence, et ce côté bienveillant qui se lisait dans ses yeux sombre. Je restais figé, comme destabilisé par sa présence, ici, juste à côté de moi. On ne s'était pas parlé depuis quelques semaines maintenant, en réalité, depuis la bombe, je n'avais pas cherché à lui parler, car je n'avais pas envie que l'on voit ce bon côté en moi, que l'on me rappelle que ce jour là, j'étais là, près de lui, et que les heures interminables de son état d'insconcience m'ont inquiéter d'une façon totalement indescriptible. Oui, je m'étais inquiété pour quelqu'un, oui pour la première fois depuis longtemps j'avais eu peur qu'il lui arrive quelques choses de grave, et de me sentir impuissant. Oui, maintenant il était là, dans ce genre de club qui n'était absolument pas pour lui, et qui était assez dangereux et destabilisant pour les nons-habitués.

Sa voix, à la fois douce et agréable, me sortait instantanément de mes pensées, mon regard cherchant le sien, pour s'y fondre à nouveau, un sourire à peine visible s'emparant de mes lèvres entrouverte. Il me destabilisait, et je détestais cette sensation, je détestais de ne plus avoir le contrôle, de ne plus savoir comment gérer mes émotions, il me destabilisait parce que ressentir ce genre de chose pour un homme n'était pas dans mes habitudes, cette forme d'attirance ambigue faisait de moi, tout ce que je n'étais pas. Et il était inutile pour moi, qu'il sache ce genre de chose, puisque dans tout les cas il était difficile de percevoir ce qu'il se passait, au fond de moi. Alors qu'il prenait la parole, je ramenais mon verre à mes lèvres, afin de le boire, d'un trait. Je ne pouvais m'empêcher de plisser les yeux, étant donné que le tout était fortement alcoolisé, avant de reposer mon verre sur la table, et voir à mon plus grand regret, la jolie brune remonter au second étage, sans moi.

« Cet endroit n'est pas pour toi, regardes-toi.. Tu es mal à l'aise, la musique te parait inutile et lassante, et les strip-teaseuses, tu les trouve trop vulgaire, et tu prend un cocktail sans alcool. Tu n'est certainement pas là par hasard, ni là pour t'amuser. Alors moi aussi, je suis ravi de te voir. »

Après avoir prononcé ces mots, qui comme à mon habitude était dans la provocation, sous entendait que tu étais venu spécialement pour moi. Pour éviter d'être destabilisé, je faisais en sorte de destabiliser mon interlocuteur. Il était vrai que mon comportement était trash, perturbant, et parfois insupportable. Mais je n'étais absolument pas du genre à dire ce que je ressens, je faisais attention à tout, car la seule chose qui pouvait me trahir, c'était exactement la façon que j'avais de le regarder.

made by pandora.

(Invité)

« But I'm a creep, I'm a weirdo. What the hell am I doing here ? I don't belong here... »

« Thomas & Matty»

« De toute façon, je n’étais plus à ça prêt. Dieu devait regretter de me compter parmi ses fidèles. Rien que par mon attirance mystique pour Thomas, j’avais déjà commis un pêché. Et pourtant, j’avais bien tenté de l’oublier. Il était comme un second Luke, comme une copie de son ancien lui. Et je n’avais pas besoin de ça. Je n’avais pas besoin de retrouver ce que j’avais détesté auparavant. Et pourtant, j’étais bien là. Assis à un bar d’une boite de strip-tease aussi répugnante que grotesque, et je me trouvais totalement ridicule de m’être embarqué là-dedans. D’autant que je ne paraissais que peu naturel, et même la plante verte avait l’air plus à l’aise que moi. Je tournais enfin la tête vers Thomas, simplement parce que l’envie était trop forte. J’avais envie d’admirer ses lèvres parfaites qui cachait un sourire beaucoup trop superficiel. C’était une torture, que de me sentir attiré par ce genre de personnage. Surtout parce que je savais que c’était justement le genre de personne à éviter.

Et même en sachant ça, je ne pus m’empêcher de ressentir ce petit frisson quand il ouvrit la bouche. Et si le début de son discours était vraiment déstabilisant, je ne pus m’empêcher de rougir vers la fin. Il avait compris, parfaitement compris. Et je me sentais honteux de m’être fait découvert aussi rapidement, de façon si bête. Et puis, que fallait-il répondre à ce genre de provocation ? Je n’étais pas vraiment comme ça. J’étais plutôt du genre à m’écraser et à me faire tout petit, sans chercher la moindre complication. Thomas m’invitait subtilement à sortir des sentiers battus, et ça me surprenais moi-même de me laisser prendre au jeu.
Je tournais de nouveau ma tête, le regard sur le cocktail que venait de me tendre le barman. Tout ceci était ridicule, et même Thomas en était conscient désormais. J’osais à peine imaginer ce qu’il pouvait penser de moi désormais. Et puis, ça n’avait été qu’une journée. Il m’avait juste secouru, comme toute personne sensée. Ce n’était pas le début d’un conte de fée moderne, juste un sauvetage sensé.

« Ça fait longtemps qu’on s’est pas vu à Harvard. Je voulais voir comment tu allais… »

Ce n’était pas tout à fait faux. Mais pour autant, ce n’était pas la stricte vérité non plus. Si j’avais dut être complètement sincère, alors Dieu m’aurait foudroyé d’admettre avoir eut envie de le suivre dans ce temple maudit. De l’avoir suivit uniquement à cause de sa plastique parfaite et de son pouvoir de séduction incroyable. Ça faisait de moi quelqu’un de vraiment faible, et j’en avais la nausée. Luke me tuerait, s’il me savait ici. Lui qui devait être en train de m’attendre… Il était clair que je ne pouvais m’éterniser ici. Je devais m’en aller, après ce cocktail. Tout ce que j’espérais, ce serait d’avoir encore ces papillons dans le ventre quelques instants.
Je prenais mon verre en main, et le portais à mes lèvres. J’en bus une petite gorgée, histoire que mon cocktail dure plus de 2 minutes. Il n’était pas mauvais, juste un peu fort. Le gout me semblait alcoolisé, mais je ne fis aucune réflexion. Le barman semblait m’avoir entendu lorsque j’avais précisé sans alcool, et j’imaginais qu’il n’avait pas put se tromper. Tout ce que j’espérais, c’était d’avoir raison sur ce point. Je n’avais pas vu d’alcool très souvent, peut-être rien qu’une fois même. Mais ça avait été un vrai désastre. J’avais fait n’importe quoi, embrassant pas mal de gens et finissant presque par coucher avec un autre mec complètement ivre. Ce jour-là, j’avais compris que l’alcool n’était pas fait pour moi et j’avais compris que Dieu ne l’avait pas défini comme une addiction malveillante pour rien.
Je reposais le regard sur Thomas, espérant ainsi croiser le sien pour ressentir ces fameux papillons. Après tout, ce n’était pas si mal. Ce n’était qu’une façon innocente de se détendre avec une journée d’étude, et ça ne faisait de mal à personne. Ce n’était que quelques minutes. »

(c) Spinelsuns

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