Sad boy ((bastian))

Jeudi 23 Septembre - 01h47 | Bastian | Il est toujours compliqué de rester serein quand les impressions faussent la réalité. J'ai cru qu'avoir mon propre commerce allait réduire mon anxiété. J'aime l'univers dans lequel j'évolue. Mes équipes sont extraordinaires. Mais hors des locaux, je me sens comme perdu. Comme si j'avançais pas davantage. Le monde tourne, mon entourage se projette et moi je n'ai rien. Je fais tourner ma boutique, je me heurte aux imprévus et ça me va. Mais en dehors, je ne suis que sujets aux angoisses. Echouer est le pire. Ne pas être suffisamment souriant, optimiste. Il y a bien des choses qui m'emmerdent, me meurtrissent. Mais je reste là témoin de la Vie des autres. LA bouche reste close alors que j'aimerais hurler quand ça me broie les entrailles. Je ne peux rien faire, rien dire. Je ne veux pas blesser, ni décevoir. Alors je prends sur moi. Et ça me dévore de l'intérieur. Seul remède demeure toujours de laisser mon esprit divaguer avec un peu d'aides. Drogue et alcool en pole position. En ce soir, et pour faire taire ces maux de tête, je décide d'emporter une bouteille, ma boite de clopes et plus et d'aller me poser  sur la plage. De laisser le ressac de la mer tenter de m'apaiser, de m'accompagner pour sombrer.  Je suis épuisé de tenter d'exister, d'être le parfait cousin, ami, petit ami. Et pourtant, je me sens si peu utile dans le quotidien de mes proches alors je me débats quand même.

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Jeudi 23 Septembre - 01h47 | @Anton Azarov | Il est difficile pour moi de rester totalement neutre face à ma rupture de cet été. J’essaie d’aller bien, c’est certain. Mais il y a des jours, ou des soirs, où cela ne va pas. Où elle me manque. Ces moments où je regrette d’avoir accepté cette rupture. Je me demande alors ce qu’elle fait, si elle va bien. Mais surtout : si elle a trouvé un autre homme. J’aimerais pouvoir lui envoyer un petit message pour avoir des nouvelles, mais nous nous sommes promis de ne pas nous en envoyer. Pour ne pas nous faire plus de mal. Alors je souffre. En silence. Munie d’une cannette de bière, me voilà à déambuler sur la plage, voulant profiter des dernières soirées douces de l’année. Jusqu’à ce que j’aperçois un autre homme, assis. Il semblait dans le même état que moi. Prêt à passer mon chemin, je me stoppais, réfléchit et me décida à le rejoindre. Au pire, il m’enverra chier et je partirais. Au mieux, nous nous tiendrons compagnie. « Je peux ? » Demandais-je avant de m’installer à ses côtés.

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Spoiler:

Je sursaute quand une voix m'extirpe de mes songes. Je ne m'attendais pas du tout à voir passer du monde ici, à cette heure-là. Mais il y avait bien quelqu'un. Avec plaisir, la plage est à tous. Cela me surprend qu'il veuille me tenir compagnie. Au fond, je me dit, qu'il sera ma sécurité pour ne pas aller me noyer totalement ivre. Je tends joint et bouteille, comme si partager le mal-être allait le diminuer. Insomnie ? Ou quelque chose qui travaille l'esprit ? Je soupire longuement, prenant une nouvelle gorgée, posant la bouteille entre nous dans le sable. Ou quelqu'un ? Y'a toujours une personne pour saturer nos pensées. En bien, en mal, elle tournoie sans arrêt.

Jeudi 23 Septembre - 01h47 | @Anton Azarov | La plage de Boston en est une sans réellement l'être. De mon point de vue, évidemment. Ayant vu de nombreuses plages, je ne peux dire que la plage bostonienne est la plus belle. En même temps, on ne peut pas s'attendre à une magnifique plage en pleine ville américaine. Mais cela fait l'affaire dans une si grande ville. Cela fait du bien de s'y rendre, de sentir l'air frais et de voir du sable, ainsi que l'océan. C'est pourquoi, j'aime tout de même venir ici, pour me changer les idées. "Quelqu'un... oui." Répondis-je au jeune homme. Je ne veux pas forcément m'étaler sur mes problèmes, mais s'il pose la question, alors pourquoi pas. Ca fait toujours du bien de parler. Puis, contrairement à d'autres personnes, cela ne me dérange pas de me confier à des inconnus. Bien au contraire. Je sais que venant d'eux, j'aurais la vérité. Ils ne tenteront pas de me ménager, du fait que l'on ne se connaisse pas. "Enfin, c'est aussi que je travaille de nuit. Du coup, j'ai toujours un peu de mal à me coucher tôt." Non, je ne voulais pas passer pour un mec pathétique, à me balader en pleine nuit juste pour une personne. Même si, malheureusement, c'est le cas. "Et toi alors ?" Osais-je lui demander.

Je hoche la tête. Oh ! Dans quoi tu bosses ? Bizarrement, content de ne pas être le seul dans la tourmente. Il y a toujours un quelqu'un pour nous tourmenter, il faut croire. Même quand ce sont des gens que nous aimons... C'est aussi pour cela que les sentiments sont démultipliés, ces personnes comptent plus que tout. J'ai .. l'impression de ne pas assez être bien pour tout le monde et en même temps de faire trop d'efforts inutilement. Tout autant que j'ai une belle Vie mais je ne sais pas, j'ai la sensation que je ne mérite rien. J'ai tué une femme. Et je suis encore en liberté. Devais-je me rendre à la police ? Qui est ce quelqu'un ?

Jeudi 23 Septembre - 01h47 | @Anton Azarov | La nuit avançait mais cela ne semblait ne déranger aucun de nous deux. Nous entamâmes une conversation comme si nous étions en pleine journée. "Je suis DJ." Il est évident que je pourrais aussi travailler de jour si je le souhaitais vraiment, mais pour se faire connaitre, se faire un nom, il faut tout de même commencer par le milieu de la nuit. Je l'écoutais alors se confier, comprenant plus ou moins où il voulait en venir. Sans pour autant savoir quoi lui dire. Après tout, ne connaissant rien de l'homme ni même de sa situation, il était compliqué de répondre en faisant une généralité. Je ne voulais pas dire des conneries. "Je vois..." Oui et non. Je regardais face à nous, la mer. Tentant de savoir ce que je pouvais rajouter, mais rien ne me vint. Peut-être pouvait-il m'en dire plus ? "Mon ex." Répondis-je directement. Oui, même si nous nous étions séparés d'un commun accord, et que je disais à tout le monde que j'allais bien, je n'arrivais pas à me la sortir de la tête. Je montre un sourire, mais au fond, mon cœur est brisé en deux. Je n'arrive à aller bien qu'à la pensée de la revoir et de me remettre avec elle. Quand le moment sera le bon, pour nous.

Les ex quel fardeau, faut l'avouer. S'enivrer fait perdre tout filtre. Ou presque. J'ai bien failli lui dire de le ou la tuer et l'affaire était réglée. Rien que de repenser à mon acte, j'en ai la nausée. Comment, je peux être aussi à l'aise. Je devrais jamais m'habituer à de tels propos. Tête qui dodeline dans le vide. Elle ou il t'a fait quoi ? Ca se trouve, c'était lui qui avait merdé. Ou toi ? Enfin t'as compris. Est-ce que je m'enfonce là ? On devrait changer de sujet. Je vais commencer à plaider coupable, et me foutre dans la merde. Pourquoi tu es DJ ? Ca sert à quoi ?

Jeudi 23 Septembre - 01h47 | @Anton Azarov | Ce soir-là j'étais d'humeur à me confier, à sortir tout ce que j'avais en moi. Mes sentiments et remords. Toutes mes pensées. Alors lorsque le jeune homme m'en demanda un peu plus, je ne me fis pas prier. "On s'est quitté d'un commun accord. Nous ne semblions plus être sur la même longueur d'onde. Elle faisait passer sa carrière avant moi, alors que de mon côté je la faisais passer avant tout ... Du moins j'avais l'impression de le faire." Nous n'arrivions tout simplement plus à nous comprendre et concorder nos violons. Les disputes et incompréhensions ne faisaient que remplir notre quotidien. "C'est surement ça le plus dur : savoir que l'on s'aime toujours, mais ne pas être ensembles." Décidemment, je n'avais pas de chance avec les femmes. Je recherche toujours l'amour, l'âme-soeur, malgré tous mes échecs. A s'en demander pourquoi je m'inflige tout cela. "Euh... Parce que je trouve ça cool : la musique et voir les gens danser dessus." Sa question m'avait un peu surpris. On ne me l'avait jamais posé. Je m'étais jamais posé moi-même la question. Ca avait toujours été un rêve. Tout simplement. "Et toi, tu fais quoi dans la vie ?" Que je te pose la question en retour, tiens.

Je travaille dans une boutique de goodies et comics. Je n'aime pas dire que j'en suis propriétaire. Toujours pas légitime de me mettre en avant. Je bossais comme mes autres employés. Et ça m'allait bien. Le Newbury, si tu arrives à situer. Je lui explique avec plus de précisions où c'était. Sait-on jamais si l'envie lui prend de venir un jour. On a même un coin restauration pour les petits creux. L'explication de sa passion semble tout logique. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais. Moi-même, je n'avais pas plus de réponses à apporter. Tant que tu es heureux dans ce que tu fais, c'est l'essentiel. Phrase qui caractérise mon année et ma volonté de faire toujours pour le Newb'. Il n'y a pas possibilité de renouer ? Surtout si l'amour est encore présent ? Ou c'est par amour que vous vous tenez à distance ? Je n'ai pas la prétention de jouer les cupidons, j'étais encore bien novice à mes yeux dans les relations amoureuses. Et puis vu comment ma précédente s'est terminée, je serais plus que mal placé.