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sister from another mother
@Katalia Borgia - 05.10
Assise dans la voiture en direction de l’université, les doigts de ma main droite glissent sur l’écran de mon cellulaire - passant en revue les postes meetsa de Katalia - alors que mon autre main est sur mon ventre que je peine de plus en plus à cacher derrière ces robes tout sauf cintrées. Elles me manquent, ces tenues près du corps, ces robes qui montrent à quel point mon corps est un temple. Mais là, nous n’avons encore prévenu personne avec Jeremiah alors les tenues un peu plus larges et souples sont de mise. Il y a quelques jours encore, j’avais terriblement hâte de ces trois fois deux heures de cours que l’un de mes anciens professeurs m’offraient pour venir en tant qu’intervenant externe. Mon but ? Parler de la réalité du métier de chargée de relation presse et de l’importance que cela a dans tous les domaines. Le management, pour commencer, mais aussi - et surtout - le rayonnement à l’international. Si la réputation est mauvaise, l’entreprise est foutue et il est plus facile de pourrir un établissement que de le montrer sous son meilleur jour. Aujourd’hui, il y a une certaine forme d’appréhension qui s’ajoute à tout cela parce que, dans l’audience, se trouvera Katalia, la demi-soeur dont j’ai appris l’existence il y a quelques jours seulement, au détour d’une conversation téléphonique avec ma mère. C’était sa façon de me dire “écoute, si ça capote avec tes frères et ta soeur, tu as une autre famille”, comme si nous pouvions interchanger toutes ces personnes, ce qui n’est clairement pas le cas. Mais de savoir ça, j’ai envie de la rencontrer, de voir celle qu’elle est, de m’intéresser à sa personne. Une curiosité sûrement mal placée qui n’aurait pas pointé le bout de son nez l’an dernier. Mais cette année, tout est différent et je ne voudrais pas priver mon enfant d’une possible tante, si le courant passe entre nous. Le cours se passe plutôt bien, les questions fusent, les réflexions sont bonnes et je suis surprise du niveau pour des quatrièmes années. Alors que mon confrère s’approche de moi, je lui adresse un sourire, lève une main pour lui demander d’attendre et me tourne vers la jeune italienne. Mademoiselle Borgia ? Que je demande rapidement, l’alpaguant avant qu’elle quitte l’amphithéâtre afin de vaquer à ses occupations. Vous avez eu de nombreuses réflexions très intéressantes. Avez-vous déjà trouvé un stage pour cette année ? Est-ce que ça ne serait pas le meilleur - et pire - moyen que d’apprendre à la connaître ? Je ne sais pas trop, mais c’est tout ce que j’ai trouvé, dans la panique.
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