jaspeandra ∞ look for honesty in a smile not beauty.

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jaspeandra
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Commande d’un café pour lui, d’un matcha pour moi. Après un mois au Japon, des choses ont changés et je l’ai même remarqué. Plus de café, c’est terminé. Je passe aux côtés plus sain des choses et j’en suis pas mécontente. C’est comme si j’étais prête à tout accepter. Même le fait que le passé appartient au passé, mais est-ce qu’on a pas des airs de futur ?

Je traverse la route, boissons et bagels tout prêts, passe la porte, prends des nouvelles de tout le monde, m’arrête auprès de beaucoup de personnes. Ils me demandent des nouvelles des enfants, de moi, de la fondation. Ils disent que ici c’est différent sans moi, et ça me touche, même s’ils disent ça par politesse pour la plupart. Je le sais parce que tu gères cet endroit d'une main de maître. Tu le faisais avant moi, tu le fais aussi après, sans aucune difficulté.

Je termine dans l’ascenseur finalement, regarde mon téléphone, vérifie les rendez-vous de l'après-midi. Les nôtres. J'ai demandé à Meredith qu'elle vide ton emploi du temps, en te le cachant. Je sais encore avoir des secrets avec mes anciens collègues, et reconnais qu'il est difficile de me refuser quoi que ce soit. J'entre dans ton bureau, un sourire aux lèvres. Tu sais, ces sourires qui trahissent l’intérieur, qui ressentent ce que le corps ressent. L’estomac et le cœur, eux, ne mentent pas. « Hey, je t’ai apporté le café, même si en tant que bonne amie, je me dois de te prévenir que c’est mauvais pour la santé ! » je le joue bien ? Tu l’as entendu le mot amie ? Je lui tends son café et bois quelques gorgées de ma boisson. « Après… tu fais ce que tu veux, ça t’as plutôt bien réussi jusque là. » et je m’assoie, me reste pas dans les bras, c'est tout ce que je dis. « Je t'ai pris un bagel, on part dans douze minutes. » se pince les lèvres, souris en coin et attrape mon bagel. Les surprises, ça nous a toujours réussi, pas vrai ?


@Jasper O. Ellington

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@Leandra T. Carreirao
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Tu vois, comme quoi on s'adapte à tout, même au pire. Quand on pense qu'on a touché le fonds, qu'on s'y complaît, dans ce fonds plein de mélasse, qu'on pense qu'on va y crever, d'un coup de couteau dans la chair d'un poignet ou dans l'coeur, quand on croit qu'on va y passer cette fois ; même pas. On se relève, parce qu'on est fait de ces essences, de ces racines qui ne ploient jamais, qu'importe combien les épaules sont chargées. On s'adapte, même dans nos enfers. On parvient même à y briller, dans ces ombres oppressantes. Le carcan s'endurcit, il se blinde à force de déceptions, de départs. Résilience. Résigné, aussi. Le cerveau qui se noie dans les dates, les obligations. La pression exercée par l'entreprise d'en face ferme les traits masculins. Les vacances et leur légèreté sont loin. Parfois, j't'assure, je rêve de tout brûler. Tout détruire, et partir. Recommencer ailleurs, de zéro. Puisque le château s'ébranle, peut-être faut-il tout revoir dès les fondations. Sauf que j'suis pas capable de sortir de cette ville, de dégager de ces bureaux, d'abandonner. T'y es pour quelque-chose, sûrement. J'serais plus là depuis des années, si seulement t'avais décidé de partir. Alors, le stylo tapote contre le bois du bureau, et les neurones s'agitent. Elles pédalent dans la semoule de mon intellect. Brillant mais exténué. Les prunelles embuées, qui se relèvent, s'éclairent. « Hey, je t’ai apporté le café, même si en tant que bonne amie, je me dois de te prévenir que c’est mauvais pour la santé ! » Y a un fin sourire, de surprise, et une bonne, je suppose. J'ai entendu « amie », c'était pas très subtile. T'es mauvaise à ce jeu. « C'est le Japon qui t'as fais devenir chiante comme ça ? » Les doigts attrapent le café, clairement un des piliers qui permettent de tenir le corps debout. J'sens ce que toi, t'as pris. Une grimace. « C'est quoi ce truc ? » Tu changes, et j'suis pas sûr d'aimer ça. « Après… tu fais ce que tu veux, ça t’as plutôt bien réussi jusque là. » Un rictus, qui trahi tout le bien qu'il pense de cette réplique. J'sais pas ce que je fais, mais visiblement c'est pas une franche réussite. « Je t'ai pris un bagel, on part dans douze minutes. » Veut corriger, d'un air désolé : « J'ai des rendez-vous, Lean.. » Un sourire. « J'ai plus de rendez-vous, c'est ça ? » Évidement. « Donne-moi mon bagel. » Doigts tendus, se saisissent eux-mêmes. C'est peut-être ça dont j'avais besoin. Qu'on m'arrache de force à mon merdier. « On va où ? » Lâcher prise, apprendre.

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@Leandra T. Carreirao
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Je change pas par envie, je change pas par joie. Je change parce que ce nouveau monde s'impose à moi. Tu vas finir par refaire ta vie, lui aussi. Il faut que je vous laisse vous défaire de mon emprise, que je garde mon rôle, que je m'y accroche. J'ai eu trop tendance à prendre appuie sur ses épaules, à me réfugier sur tes lèvres. J'ai eu ces parties de moi qui ont tangué, virevolté, trop souvent des deux côtés. Et si je recommençais ? Si pour une fois j'écoutais et que je prenais la place qu'on m'offrais ? Amis. Amis, comme amis avant, quand on était ensemble à la Dunster. Amis avant, avant Paris, avant la piscine, avant ta fausse mort et nos baisers prolongés. Amis comme dans ; puisque je ne sais pas être amante, puisque tu ne veux pas de moi à ce rôle, puisqu'on est mauvais à ça, essayons. Encore. Encore et encore et encore. Un jour tu m'expliquerai pourquoi on s'est tant essayé à être amis, alors qu'on pourrait se tuer à être amant, à la place. « C'est le Japon qui t'as fais devenir chiante comme ça ? » Rigole et secoue la tête ; "Non, c'est la solitude ça. Au moins tu commence à comprendre ce que j'endure avec toi depuis toute ses années." et je taquine, d'un sourire en coin. Le lit vide, le manque de quelqu'un à qui annoncer mes journées, ces choses là, tu sais. . « C'est quoi ce truc ? » souris en retirant le gobelet de sous son nez ; "Du matcha, meilleurs effets que le café, bon pour la santé. Tu veux goûter ?" à sa tête je devine que non, tant pis pour lui. « J'ai des rendez-vous, Lean.. » je lève les yeux vers lui tout en sirotant ma boisson. « J'ai plus de rendez-vous, c'est ça ? » secoue la tête ; "C'est exact." T'apprends pas vite. « Donne-moi mon bagel. » lui tends la nourriture et commence à sortir du bureau. « On va où ? » Les lèvres se pincent ; "Se balader dans le quartier, visiter, principalement." fait une moue ; "Globalement, on va te trouver mieux que ta chambre d'hôtel et te redonner un peu de.. hm.. comment on appelle ça déjà ? Ah oui, un peu de dignité, squatter ça te réussi pas trop." grimace un peu, entre dans l'ascenseur et attends l'homme, "Tes appels seront transféré sur mon téléphone, j'm'en charge, allez viens." et tire sur la main de l'homme alors qu'il continue à donner ses directives à Meredith. Un enfant. Maintenant deux, dans un ascenseur, prêt à découvrir quelques beaux appartements en ville.

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@Leandra T. Carreirao
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Qu'importe que personne n'y croit, et surtout pas nous. Qu'importe que ça sonne faux, que ça soit ridicule, ces deux êtres qui persistent, coûte que coûte, à se maintenir dans la vie de l'autre. Qu'importe qu'ils en laissent une quantité affolante de plumes, que ça en ferait de très jolis coussins. Ils sont juste pas foutus d'abandonner. J'sais même pas ce à quoi ils s'accrochent, encore. Les doigts abîmés et le cœur avec. Tout a été rappé par les années. On en fera des bouquins un jour, de votre histoire ; même que ça sera triste à mourir et que personne ne voudra en lire une ligne. Les gens veulent des histoires qui terminent bien, tu sais. Pas des êtres qui s'aiment mais qui n'arrivent pas à l’articuler autrement qu'en hurlant, qu'en le gravant au pieu dans la chair adverse. On y voit plus rien, avec toutes ces larmes versées. Alors, on écrit le texte plus gros, on dissimule sous de grosses parades la vérité de la débâcle. Je t'invite et tu viens, comme si on marchait aussi bien que ça. "Non, c'est la solitude ça. Au moins tu commence à comprendre ce que j'endure avec toi depuis toute ses années." Et ça marche, dans un sourire qui apparaît sur les traits masculins. Les épaules se dévissent sous le poids des responsabilités, des emmerdes qui s'accumulent. De la concurrence qui gratte à la porte. Mais toi tu t'en fous, tu débarques et tu décides de comment occuper les heures. « Un pur bonheur, c'est ça ? » Y en a eu, au moins ? Combien de fois on a été heureux, ces derniers temps, ensemble ? Dis-moi qu'on sait encore faire. "Du matcha, meilleurs effets que le café, bon pour la santé. Tu veux goûter ?" Grimace de gosse dégoûté, en seule réponse. Si j'voulais des choses bonnes pour la santé, j'serais ni patron, ni vivant. "C'est exact. Se balader dans le quartier, visiter, principalement." Joues gonflées, qui se dégonflent avec le bruit qui va avec. Enfant de plus de trente ans. "Globalement, on va te trouver mieux que ta chambre d'hôtel et te redonner un peu de.. hm.. comment on appelle ça déjà ? Ah oui, un peu de dignité, squatter ça te réussi pas trop." Les billes qui roulent dans les orbites. Adolescent, désormais. Les doigts glissant sur le revers de la chemise, puis bloquant les portes de l'ascenseur. « Chemise repassée, veste sortant du pressing, chaussures cirées.. ma dignité va très bien. » J'l'entretiens, mon image de mec qui ne dérive pas. Tellement que tout le monde gobe. « C'est pas moi qui sirote du jus d'herbe. » Renvoie la balle, le regard se dévissant ensuite vers Meredith. Vous voyez la tête des parents, quand ils sont à la fois blasés et attendris par leur progéniture ? Hé bien, c'est la tête de Meredith actuellement. « Vous pensez à.. ! » Et ça se meurt dans l'ascenseur, qui finit par se fermer puisque l'homme disparaît à l'intérieur, entraîné par l'alliée. Dos collé contre la paroi. « Tu veux pas qu'on aille manger un truc dans un parc, à la place ? » Le temporaire, ça me va. Ca correspond plutôt bien à ce qui se passe dans ma vie. Mes doigts viennent embêter ta nuque puis ton oreille, dissimulées sous tes cheveux. « Des sushis ? » Jouer sur les faiblesses.

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