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It's been a long time, my old friend (Charléo)

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Charles & Leopoldine

© Kaiji


    Une petite brise fit voleter légèrement les extrémités de mon écharpe. Je la remis en place d’un geste distrait. Il faisait plutôt froid pour un mois de mars. Cette année l’hiver semblait bien décidé à jouer les prolongations, à mon grand déplaisir. Avec le temps je commençais à ne plus supporter le froid. Je ne venais pourtant pas d’une région ensoleillée… Je regardais la grille du cimetière sans vraiment la voir. Je ne me souviens plus exactement pourquoi mes pas m’ont menés jusqu’ici. Je marchais pour me changer les idées. Cela me faisait du bien, de temps en temps, d’errer dans les environs de Cambridge pour me détendre et réfléchir. Je pouvais prendre du recul sur ma vie, sur tout. Aujourd’hui j’avais marché jusqu’au cimetière. En endroit me fascinait d’une certaine façon, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Je n’avais pourtant aucun être cher qui y reposait, contrairement au groupe de gens qui disaient en ce moment même adieu à l’un des leurs. Ils étaient trop loin pour j’en reconnaisse un seul et je n’avais aucune idée de qui était en mis en terre. Être employé dans un commerce d’une ville universitaire avait ses avantages, j’étais au courant de beaucoup de rumeurs. Une jeune étudiante s’était ôté la vie il y a quelques jours, peut-être était-ce son enterrement. Le groupe se dispersait petit à petit. J’allais moi-même quitter les lieux et me mêlais à la foule des visiteurs, les détaillait distraitement. Beaucoup de jeunes. C’est bien triste d’être confronté à la mort à cet âge… Une fille trébucha devant moi. Je lui tendais ma main pour l’aider à se relever et elle tourna son visage vers moi. Mon cœur rata plusieurs battements. Ce fut comme si on me fendait le cœur en deux. Ses yeux bleus me transperçaient de part en part, à la fois interloqués et… tristes ? « Leo… »
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Charles & Léopoldine


J'avais refusé de la voir, c'était peut-être égoïste mais j'avais estimé que ce corps inerte n'était plus ma cousine. Solweig l'avait quitté ne laissant plus que son enveloppe. Elle n'était plus et je ne voulais pas l'associer à cette image sans vie. Peut-être m'aurait-elle parue endormie, peut-être aurais-je eut l'impression que ses délicates paupières allaient s'animer alors qu'elle se serait exclamée que j'avais une tête à faire peur et m'aurait entraînée dans sa folie. Mais non, j'en ai été incapable, je n'ai pas pu. Peut-être aurais-je dû, peut-être. Cependant je préféré gardé intacts mes souvenirs de Solweig vivante, riant, heureuse. Solweig était là, dans mon coeur, pas dans ce foutu cercueil. Cela me permettait aussi de tenir le coup je craignais que la voir ainsi ne me refasses replonger et je ne pouvais me le permettre. Je me devais d'être forte, Candice devait savoir qu'elle pouvait compter sur moi, que je serais toujours là pour la protéger ... Et pourtant ... Pourtant j'avais failli avec Solweig ... Je ... Je ne pouvais pas laisser cela se reproduire.
Quand ils l'ont eu fait, quand la banale boite en bois qui se voulait ouvragée contenant le corps de Solweig eut été déposée dans la fosse aménagée pour l'y recueillir j'eus l'impression d'une fin. De la concrétisation d'un mauvais rêve. Ce n'était pas qu'un songe, elle s'était bel et bien ôter la vie, elle avait bel et bien pris la décision de nous quitter pour un futur qu'elle espérait mieux, sans souffrance peut être. Nous ne la reverrions plus. Mes bonnes résolutions me semblèrent bien loin à ce moment précis et mes yeux laissèrent à nouveau l'eau salée trouver son chemin sur mes joues. Une. Deux. Trois larmes. Pas une de plus, je ne devais pas encore flancher.

Je suivis le flot de personnes machinalement, mes pieds se mettant l'un devant l'autre alors que mes pensées continuaient à divaguer lorsque ma jambe droite me trahit sans raison apparente. Elle eut un raté comme mon coeur les connaissait si bien. Je remarquai qu'une main me proposait son soutien et m'en saisis spontanément. Me retrouvant à hauteur d'homme je levai le regard vers celui de cette aimable personne pour y découvrir un visage familier, bien trop familier. Charles. Je ne pensais pas le recroiser de sitôt ou du moins je l'espérais. Je n'avais pas eu le temps de m'accoutumer à l'idée de son retour dont j'ignorais tout. Non, je ne ... voulais pas le savoir, l'avoir revu l'autre jour avait déjà ramené suffisamment de souffrances que je croyais envolées mais qui n'étaient qu'enfouies profondément. Un simple regard de sa part a suffi à les raviver. « Léo… » Sa voix m'atteint en plein coeur, me donnant envie de m'enfuir en courant à travers les tombes, loin de lui, loin de ce qu'il représentait mais je n'avais nulle échappatoire. Je ne pouvais plus me cacher comme une petite fille. « Charles ... » Très éloquent mais rien d'autre ne me vint, tout était si confus en moi, je ne ressentais présentement que de la douleur.


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    Ce n’est pas comme si je ne m’attendais pas à la voir. C’était presque exclusivement pour elle que je me trouvais ici. Dans ma tête j’avais répété des centaines, des milliers de fois, les mots que j’aurais voulu lui dire lorsque je la verrais. Seulement le premier jour où je l’avais aperçue en ville toutes les belles paroles s’étaient envolées et je n’avais plus rien eu pour la retenir. Et puis il faut dire que sa réaction n’avait pas été des plus enthousiastes… Elle n’avait prononcé aucun mot, pas un son, pourtant j’avais l’impression d’avoir été submergé par un torrent de reproches. Je ne pouvais même pas me poser en victime, car c’était moi qui étais en tort. Le lâche, le pauvre imbécile, le méchant de l’histoire. A quoi est-ce que je m’attendais ? Que j’allais arriver, tout sourire, la prendre dans mes bras et que je serais tout pardonné ? Bien sûr que non. Il fallait que je me fasse à l’idée que plus jamais je n’aurais droit à son sourire, à la toucher, à l’aimer. Mais maintenant qu’elle était là, devant moi, sa main dans la mienne, les choses devenaient bien moins simples. « Charles ... » Sa voix était aussi froide que le marbre des tombes qui nous entouraient. Elle détournait les yeux comme si elle voulait se cacher. Qu’est-ce que je pouvais bien lui répondre ? Hey salut, désolé d’avoir disparu pendant quatre ans sans chercher à te joindre, tu comprends, j’en avais marre de me comporter comme un con et j’avais besoin de réfléchir un peu (et puis accessoirement j’ai perdu ma mère aussi). Mais maintenant si on pouvait tout reprendre là où on s’est arrêté, ça m’arrangerait ! Mais ça, c’était impossible. On ne peut arrêter le temps, les choses avaient bien changés en quatre ans. Malgré tout, si je m’interdisais de l’aimer, je ne pouvais m’empêcher de vouloir la voir heureuse. Bêtement, je lâchais sans réfléchir : « Tu vas bien ? » Et puis je me souvenais de l’endroit où nous nous trouvions. Elle sortait d’un enterrement et moi je lui demandais ça, je pense qu’on ne peut pas faire pire dans cette situation. Je tentais de me rattraper : « Je veux dire… Tu ne t’es pas fait mal ? ». Je repensais soudain à son cœur. Et si elle avait trébuché sous l’effet d’un malaise ? J’avais toujours tendance à trop m’inquiéter à ce propos quand nous étions plus jeunes, je pensais que chacun de ses mouvements maladroits étaient dus à une rechute de son état de santé. Alors elle me disait de ne pas m’en faire en râlant un peu, elle détestait la pitié. J’avais toujours admiré cette force de caractère, moi qui n’étais qu’un gamin pleurnichard. Avec le temps je m’étais mis à penser que c’était moi qui lui donnais cette force, mais je ne comprenais pas ce que ça avait toujours été l’inverse. Encore aujourd’hui je ne pouvais pas me retenir de m’inquiéter pour elle. Si… Si quelque chose devait se produire, je voulais être là pour la soutenir du mieux que je pouvais et lui montrer que je tenais toujours à elle.
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Je sentis ma main resserrer la sienne comme heureuse de retrouver sa vieille compagne, s'y raccrochant tel qu'elle l'aurait fait à une bouée de sauvetage en pleine mer. Instinctivement je retrouvais mes marques, mes doigts effleurant sa paume délicatement, se stoppant sur cette petite cicatrice qu'il s'était faite alors que nous jouions près du port, la cernant de l'index. Je ne me rendis compte du manège auquel jouaient mes doigts que lorsqu'il me posa cette déstabilisante question « Tu vas bien ? » Si j'allais bien ? ... Qu'est-ce que ... ? Cette question semblait avoir perdu tout son sens, tellement elle était utilisée, usée. Les gens interrogent sans réellement se soucier de la réponse, il s'agit d'une sorte de protocole auquel on s'astreint, oubliant toute la sincérité qu'elle devrait impliquer. Les souvenirs affluent, me ramenant en ces jours maudits quelques temps après m'être réveillée toute seule dans cette froide chambre d'hôpital. Quelques temps après que l'on m'avait annoncée qu'il était parti sans un mot. Tous n'arrêtaient pas de me demander maladroitement comment j'allais, amis, proches, vagues connaissances. Que pouvais-je bien leur répondre ? Je n'allais pas je ... J'étais coincée dans une détresse infinie, incapable de comprendre ce qui se passait, incapable d'envisager le moindre futur. Il n'y avait plus de perspectives, en s'allant il m'avait privé de mes capacité à avancer moi-même. Je n'avais plus que des souvenirs, des émotions en pagaille mais nulle trace de présent, nul espoir de futur. Le seul chemin apparent était celui du passé mais on ne peut l'emprunter, on ne peut y revenir. Il m'avait tout pris. Ma main s'échappe de la sienne, fuyant le geôlier qui fût autrefois allié et retomba le long de ma cuisse, mal à l'aise certes mais tellement plus en sécurité. Sa main ... Lui ... Non, je ne peux plus. Mes yeux quittèrent le lointain où ils s'étaient réfugiés pour se reposer sur son visage quasi inquiet lorsque sa voix m'interpella. « Je veux dire… Tu ne t’es pas fait mal ? » Quatre foutues années sans la moindre nouvelle, sans le moindre signe de lui et il veut me faire croire que ça l'intéresse soudainement ? « Non, je suis plus solide que ce que tu sembles croire. » Cette voix glaciale qui s'échappa de mes lèvres tremblantes me surprit tant elle ne me correspondait pas. Solide. Tu parles. Mais il ne devait pas savoir, je ne pouvais pas lui dire tout ce que j'avais enduré. Aussi faible avais-je été face à son absence, il me fallait faire preuve de courage en sa présence. Je ne devais plus me laisser submergée par les souvenirs, ce regard qui me bouleverse encore ... Je ne pouvais craquer et surtout pas devant lui. « Dis-moi ... Qu'est-ce qui t'amène à Cambridge ? »


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    Pendant un bref instant, alors que je tenais toujours sa main glacée, je me laissais entrevoir l’espace d’une seconde que ce moment pourrais se prolonger. Pas l’instant en lui-même [ndle : bah non, si vous continuer à vous regarder sans bouger dans 3 jours vous êtes morts de déshydratation :arrow : ], mais le fait de pouvoir la tenir, l’avoir auprès de moi, comme avant, pour toujours. Mes espoirs s’échappèrent en même temps que sa main qui lâchait la mienne d’un geste précipité. Dans un sens c’était peut-être mieux comme cela, je ne devais pas me faire de fausses idées. J’avais fini par accepter le fait que nous n’étions plus les enfants d’autrefois. La balançoire avait disparue. Ses yeux se braquent de nouveaux sur moi. « Non, je suis plus solide que ce que tu sembles croire. » Elle répond au double-sens de ma question. Ça, je le sais. Je sais aussi qu’elle fait la forte devant les autres pour ne pas les inquiéter car elle déteste attirer la compassion hypocrite des gens, mais à l’intérieur elle hurle. C’est ce que je voudrais lui répondre, mais je ne le peux alors je fais semblant de la croire. « Dis-moi ... Qu'est-ce qui t'amène à Cambridge ? » Nous y voilà. La question à laquelle moi-même je n’avais pas de réponse. Il m’avait fallu quatre années pour me décider à faire quelque chose, seulement je ne savais pas quoi. Quand ma mère était décédée, mon père m’avait avoué en larmes que son plus grand regret avait été de ne pas avoir confiance en l’amour qu’il portait à ma mère, le seul véritable amour de sa vie. Et elle était partie sans qu’il n’ait pu le lui dire. Alors j’avais décidé que moi je ne ferais pas la même erreur que lui. Mais les mots sont toujours plus faciles à dire que les actes. Je ne savais pas exactement ce que j’étais censé faire, je m’étais enfuit comme le pire des salauds et je continuais à penser que je ne pourrais jamais donner à Léo ce qu’elle attendait de moi. Sa vie était trop précieuse pour qu’elle la gâche avec quelqu’un comme moi. Alors j’avais essayé d’oublier par tous les moyens mais rien n’y faisait, je ne parvenais pas à la chasser de mes pensées. J’ai mis à quatre ans pour comprendre que les réponses que je cherchais se trouvaient à l’endroit où tout avait commencé. Mais la balançoire n’était plus là. Et j’ai compris que jamais elle ne sortirait de mon univers où elle était rentrée ce jour là, il y a si longtemps. Cependant je ne pouvais plus me tenir à ses côtés, mais je voulais au moins la savoir souriante et pleine de vie. Et j’étais là. Il m’était impossible de lui dire la vérité, elle me détesterait encore plus. « J’ai trouvé un bon emploi, dans une librairie. » Et le prix du mensonge le plus vaseux de l’année est attribué à… Chaaarles, félicitations ! Je savais pertinament qu’elle n’en croirait rien (moi non plus d’ailleurs, j’avais pris le premier emploi que j’avais trouvé) mais je tentais de continuer la conversation le plus naturellement du monde : « Et toi alors, ça se passe bien à l’université ? ». Je connaissais déjà la réponse, je n’avais jamais eu aucun doute sur ses capacités. Elle avait toujours brillé et j’aurais tellement voulu qu’elle puisse avoir un avenir tout aussi radieux.
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Dès lors que ma main eut quitter l'étreinte protectrice de ses doigts je sentis qu'un gouffre se creusait entre nous. Comme si nos mains jointes étaient le seul pont qui persistait entre nos deux âmes. Deux âmes qui se sont si bien connues mais qui ne sont plus aujourd'hui que des étrangères l'une pour l'autre. Je croyais que le temps avait fait son oeuvre emportant avec lui douleurs et sentiments, je croyais que si jamais je le recroisais, ce serait comme revoir un vieil ami perdu de vue, doux et étonnant. Le temps n'avait fait que me bercer d'illusions qui volaient en éclat maintenant que nous étions face à face. Tout était toujours présent, je pouvais ressentir chaque émotion comme s'il n'était parti qu'hier. Une part de moi ne désirait qu'une chose, que je me jette dans ses bras, me blottissant contre son torse, le suppliant de me serrer fort contre lui comme avant, lui racontant tout à propos de Solweig. Mon corps me criait de le faire, de franchir l'espace qui nous séparait pour ne plus jamais, jamais le quitter, conscient qu'il m'avait manqué bien plus que je n'osais l'admettre. Néanmoins, cette part de moi se battait avec mon coeur qui s'était remis à saigner, ne m'offrant nul répits. Il m'avait abandonnée du jour au lendemain, parti sans une explication, me mettant devant le fait accompli et me laissant sans nouvelle pendant longues années. Sans se soucier de ce que je pourrais ressentir, alors que j'étais perdue, que je ne comprenais pas, que j'ignorais pourquoi il était parti, pourquoi il n'avait plus donné signe de vie, me laissant imaginer les pires horreurs, me laissant seule avec mes cauchemars. Qu'avais-je bien pu faire de mal ? N'étais-je pas assez bien pour lui ? Mon coeur en toc et ma santé était-il un problème ? En partant il m'avait fait douter de tout te j'avais eu l'impression de ne plus le connaître quand je le comprenais si bien auparavant. Et tous ses sentiments qui, je le découvrais alors, ne m'avaient jamais quittée s'emparaient de moi à nouveau, me rendant complètement dingue. Je tentais de me convaincre que nous n'étions plus les mêmes qu'alors, mais ce n'était une nouvelle fois qu'un leurre. On a beau dire, les gens ne changent pas. Et l'un en face de l'autre, cette sorte de no man's land nous distinguant, nous aurions pu nous expliquer, faire éclater nos douleurs, tout ce qui a été gardé intact pendant quatre ans. J'aurais pu exiger ces putains d'explications que j'ai si longtemps attendues et espérées. Mais ce n'était pas une guerre dans laquelle je voulais m'engager. Pas en ce jour, pas en ce lieu.

« J’ai trouvé un bon emploi, dans une librairie. » Il se serait installé à Cambridge car il pouvait y être libraire ? Je ne parvins pas à croire qu'il songeait sincèrement que j'allais gober un truc pareil. Il ne détestait certes pas lire mais il n'était pas homme que l'on enfermait avec des bouquins. Il aimait vivre à l'extérieur, il aimait les grands espaces, le Charles que je connaissais n'aurait pas voulu travailler dans un bureau ou une boutique. Et admettons qu'il se fut découvert une passion pour la littérature. Les librairies il y en a dans presque dans toutes les bourgades de cette planète ! « Oh vraiment ? Félicitations. » Mon ton s'avéra plus sarcastique que je ne le voulus mais au moins il comprendrait que si maintes choses m'échappaient encore, je n'étais pas dupe. « Et toi alors, ça se passe bien à l’université ? » Je n'arrivais pas à croire que nous échangions réellement de telles banalités. Tout ceci me paraissait complètement insensé. A quoi bon ? Quel était le but de tout ceci, où nous menait-il ? Je m'y conformais cependant une fois de plus. Oh Solweig, pardonne-moi. « On ne peut mieux merci. »



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    Ma réponse n’eut pas vraiment l’air de la convaincre. « Oh vraiment ? Félicitations. » Elle n’en pensait sans doute pas un mot et je le concevais. Qui irait croire que quelqu’un fasse des centaines de kilomètres pour un job qu’il pouvait trouver dans n’importe quelle autre ville du pays ? Surtout moi, qui n’aurais jamais pensé pouvoir un jour exercer un boulot aussi déprimant. Mais il fallait bien payer les factures et dans une ville étudiante les métiers réellement passionnants n’étaient pas légions. Parler des raisons de ma présence ici était le dernier sujet de conversation que je souhaitais aborder, alors je tentais d’orienter la discussion sur elle, sur ce qu’elle était devenue. « On ne peut mieux merci. » Cette fois ci je savais qu’elle était sincère. Elle avait toujours eu les capacités de réussir et je ne doutais pas une seule seconde qu’elle figure parmi les meilleurs étudiants de Harvard. Après quoi, je ne trouvais rien d’autre à dire. Mais que pouvais-je bien ajouter ? Je pensais ne pas avoir le droit même de lui parler aussi nonchalamment. « Et qu’est-ce que tu fais par ici ? » demandais-je distraitement, histoire de dire quelque chose. Ce n’est qu’après que je me souvins de l’endroit dans lequel nous nous trouvions.
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« Et qu’est-ce que tu fais par ici ? » Sa question anodine et maladroite me fit l'effet d'une claque. Me rappelant soudain où j'étais et pourquoi j'y étais. Solweig. Solweig s'était suicidée. Des hommes en noir venaient de mettre le cercueil dans lequel reposait son cadavre au fond d'un trou qu'ils avaient rebouché. Bientôt de l'herbe pousserait, recouvrant la motte de terre d'un tapis de verdure. Seule une stèle signalerait l'emplacement et la vie reprendra son cours. Les gens oublieront -ou préféreront oublier- qu'une jeune fille de dix-neuf ans a trouvé comme seule échappatoire à ses problèmes de se balancer au bout d'une corde. Au fur et à mesure que ses pensées m'assaillaient, me faisant prendre davantage conscience de l'horreur de la réalité je me sentis perdre pieds. Le contact de sa main me ramena à lui et je repris mes esprits. Non,cela ne pouvait continuer. Nous deux ainsi dans le cimetière désormais désert. « Je ... Je m'en vais. Loin de tout ceci ... Ce n'est pas possible. » Loin de quoi ? Je l'ignorais moi-même. Loin de l'enterrement, de la mort, de la souffrance, loin de lui, de ces souvenirs, de ces émotions qu'il provoquait en moi, de ces questions que je mourrais d'envie de lui poser tout en craignant ce que les réponses pourraient m'apporter. Je me retournai vers lui. « Non Charles tu ne peux pas ... C'est complètement surréaliste ! Toi & moi discutant nonchalamment de la sorte. » De fines gouttes de pluie se mirent soudain à nous arroser comme pour accentuer mes paroles. Ridicule. On ce serait cru dans un mauvais film américain. Sauf que tout était réel.



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    Je suis définitivement le plus irrécupérable des cons. Dans ma tête les pensées toutes plus incohérentes les unes que les autres s’enchaînaient. Un cimetière. La mort. Son cœur. Enivré par le sentiment d’être de nouveau proche d’elle j’avais complètement oublié le monde extérieur et ses horreurs. « Je ... Je m'en vais. Loin de tout ceci ... Ce n'est pas possible. » Sa voix était aussi éteinte que le cadavre qu'elle venait de voir mettre en terre. Elle se retrouvait confrontée à la fatalité de son propre destin et moi je ne trouvais rien de mieux à faire que de l’y enfoncer encore plus. Avant de revenir vers elle j’avais pourtant juré que plus jamais je ne la verrais au bord des larmes. J’aurais dû savoir que rien que le fait de réapparaître sans sa vie allait la bouleverser. Je réalisais à ce moment-là que je ne pensais encore qu’à moi. Comme si son monde ne tournait qu’autour de moi… Je ne pouvais bien sûr par connaître la valeur de la personne qu’elle venait de perdre et les sentiments que cela provoquait en elle mais j’aurais bien du comprendre que je n’étais pas la seule raison de son chagrin. « Non Charles tu ne peux pas ... C'est complètement surréaliste ! Toi et moi discutant nonchalamment de la sorte. » Elle verbalisait ce que je pensais depuis le début de cette conversation. Plus rien ne serait jamais comme avant entre nous et sa phrase concrétisait cette perspective. Je tournais la tête dans rien dire tandis que la pluie commençait à tomber. Je ne ressentais rien, aussi bien physiquement que mentalement. Seulement… de la déception. Un petit peu de colère également. Irrité de ne pas avoir ce que je voulais, un simple sourire de sa part. Egoïste, sale égoïste, encore et encore. « Je ne peux même pas de te demander ton pardon. » C’est tout ce que je pouvais dire, il n’y avait rien d’autre à ajouter. Je ne la regardais toujours pas. Lentement, je lâchais sa main. C’est fini. Quoi donc ? Notre conversation, notre semblant de relation ? Quoi qu’il en soit, je sentais qu’il était préférable pour nous deux de nous séparer. Je tournais les talons sans lui adresser un seul regard et disparaissait dans la brume naissante, tel un mauvais rêve.
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Alors que je lui faisais remarquer toute l'absurdité de notre situation, j'observais son visage dont je ne pouvais voir le regard. Cette veine qui s'animait au niveau de la tempe gauche, ce froncement de sourcils qui ne le quittait plus, cette contraction de la mâchoire. Dans mes délires, dans mes incompréhensions, quand j'avais tenté de faire mon deuil, de me faire une raison, quand j'avais fini par comprendre qu'il ne reviendrait pas, je n'aurais jamais les réponses à mes questions, ô diantre qu'est-ce que je lui en ai voulu de m'avoir abandonnée. Laissée seule dans cet univers dont il était le point de repère. Blessée dans ma fierté, dans mes illusions, dans mon amitié, dans mon amour, dans mon coeur. Et pourtant le voir ainsi, déceler son tourment ne m'apportait que de la tristesse. Pas le moindre réconfort de savoir que je n'étais pas la seule à souffrir. Nul soulagement, nul répit. Mais je ne me sentais pas capable d'une quelconque note de réconfort. Je trouvais la loi du Talion barbare et pourtant je ne pouvais me résoudre à lui faire entendre mon coeur qui s'emballait en sa présence ni les fissures du mur de mes certitudes. Une petite part de moi cherchait à se complaire dans son désemparement. Sans y parvenir mais certes, mais elle parvenait à m'empêcher d'agir comme mon coeur l'aurait voulu. « Je ne peux même pas de te demander ton pardon. » Mon pardon ? ... C'était donc cela ... Il souhaitait que ... Oh Charles ... Lâchant pour de bon la paume de ma main, il se retourna avant que je n'eusse le temps d'analyser la portée de ses mots. Un son dont j'ignorais la tournure qu'il aurait prit mourut dans ma gorge tandis que je le regardais s'éloigner sous la pluie tenace. Jusqu'à ce qu'il soit happé par l'épaisse volupté de la brume, jusqu'à n'être plus qu'un souvenir. Un souvenir néanmoins si vivace. Et je restais plantée ainsi fixant l'endroit par où il s'en était allé, mille pensées s'envahissant en moi pareilles à l'eau de pluie qui s'infiltrait impunément.


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RP TERMINÉ It's been a long time, my old friend (Charléo) 2511619667
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