R. LIV JEFFERSON ► Freya Mavor

Je suis là allongée sur le carrelage blanc glacé par le froid hivernal, certains carreaux, les plus proches de moi se tâchent dés qu’une goutte de sang vient s’ajouter à la flaque qui s’est formée. Je saigne du nez et j’ai aussi du me mordre la lèvre ou peut être la langue car le goût du sang est répandu dans ma bouche. Je suis encore un peu chamboulée du choc que j’ai pris en tombant, j’ai du me cogner la tête contre la table ou bien le coin de la chaise. J’hésite à bouger, je préfère reprendre complétement mes esprits pour éviter que je ne me blesse encore plus. Cinq minutes ont du passer, et je suis toujours à terre. Je bouge doucement mes jambes, mes bras et en dernier je me relève de façon à me tenir assise. J’ai ressentie une douleur horrible à mon poignet droit, je pense qu’il est cassé car je ne peux pas le bouger, ça me fait trop mal. Je dois avoir quelques hématomes, comme à chaque fois, mais rien de grave. Il n’y a aucun de bruit audible dans la maison, j’espère qu’il est parti ou juste calmé, je vais tenter de monter discrètement dans la salle de bain et après si j’y arrive, je fais ma valise et je m’en vais de cette foutue maison.

Je suis à Harvard, je fais mes études. J’ai choisi de faire du droit, car j’aimerai devenir juge pour enfant, ou avocat. Il n’y a pas si longtemps j’ai appris que mon monstre de père était mort. Je n’ai eu aucune réaction quand on m’a appris cette nouvelle. Je ne peux ni en rire, ni en pleurer : il nous a battu, ma mère ma sœur et moi, pendant tellement d’année. Je ne l’ai plus considéré comme mon père depuis qu’il a levé la main sur ma sœur. Il n’avait aucun cœur, je n’irai pas à ses funérailles et j’espère que ma mère n’y mettra pas les pieds non plus. Toute ma vie a été rythmée par ses sautes d’humeurs quotidiennes et donc sa violence. J’étais une « sous-merde » comme il osait me le dire, « une pute, une salope brune qui n’est bonne qu’à ouvrir les jambes à tous les mecs du lycée » comme il m’avait dit un jour après qu’il est fini une bouteille et demi de whisky. Il a fini par mener ma sœur au bout de sa vie. Elle avait douze ans quand elle a mit fin à ses jours en sautant du toit de la maison. Ce jour ou je suis partie, ce jour ou il m’a cassé le poignet et ouvert le genou à cause de la bouteille de verre qu’il m’a explosé dessus.

Je suis partie après la mort de ma sœur. Je n’aurais pas pu rester une seconde de plus dans cette maison qui à chaque recoin me rappelle ma sœur ou une blessure que j’ai là ou là. Ma mère n’a pas voulu me suivre, elle a préféré resté aux côtés de mon père, soit disant que si « dieu les avaient réunis ce n’était pas juste pour les bons cotés, mais aussi les pires. » Ce n’a jamais été mon avis, et ça ne le sera jamais. Je suis donc partie vivre chez ma tante, la sœur de ma mère, qui elle avait la vie que n’importe qui peut rêver d’avoir : un mari parfait, deux enfants, une belle maison et des revenus incroyable. Ils m’ont officiellement adopté deux mois après, j’avais treize ans à cette époque. Bref, c’est un peu là que ma vie de débauche commença.

Je suis marquée à vie de ce passé qui me hante. Malgré que j’ai toujours été une « fille-facile », j’ai de plus en plus de mal à faire confiance aux hommes quand il s’agit de relation sérieuse. Je me drogue, je fume, je bois… toutes les mauvaises choses à faire, je les fais. Conseil d’amis, ne venez pas me faire la morale je ne vous écouterait pas !