New Noise • Kehlani

“ It's here for us to admire if we can afford the beauty of it
If we can afford the luxury of turning our heads if we can
Adjust that 1000 dollar smile and behold the creation of man
Great words won't cover ugly actions
Good frames won't save bad paintings ! ”

Ma vie était devenue incroyablement calme depuis mon retour sur Boston... Je devais me faire oublier et pour le moment cela semblait marcher mais étrangement, tout l'agitation me manquait. Sans parler des informations qu'on voyait défiler dans les journaux ou à la télévision. Combien de temps allais-je devoir rester passif...?

Nerveux, je secouais la jambe avant de me lever pour faire les cent pas dans ma chambre. Des allers-retours sans sens avant que je n'attrape mon téléphone pour consulter les notifications qui résonnent dans la chambre depuis quelques temps déjà. Encore la conversation familiale qui dérivent... N'ayant aucune envie de repasser la conversation pour y trouver tous les couteaux tirés, je demandais ce qu'il se passait... Rien de bien nouveau.

Je regardais par la fenêtre de la chambre avant que mes doigts ne se remettent à taper sur le clavier non palpable de l'écran. J'avais besoin d'un verre pour noyer la culpabilité qui était en train de me ronger. Une bouteille à la mer. La première personne qui me répondait serait l'heureuse élue. Kehlani. Le Nephilim.

J'avais choisi de faire l'allée à pied. Ca serait toujours ça de moins dans mon emprunte carbone. Une fois arrivée devant la vieille l'église, je me posai contre la pierre froide de ses murs, une cigarette aux lèvres, attendant l'arrivée de ma grande soeur.

@Kehlani Malacki

beaucoup trop calme cette vie de sédentaire. beaucoup trop calme malgré les tensions nombreuses entre les adelphes et toi. surtout Kassidy, dernièrement. elle pense sans doute que tu déballes ces choses là pour l'emmerder, alors que tout ce que tu veux, c'est qu'elle trouve enfin cette sérénité dans une relation qu'elle vit en cachette. tout ce que tu veux, c'est qu'elle échappe à la même destinée que votre mère qui s'est volatilisée. ou qu'elle ne soit pas la nouvelle victime d'un féminicide.

la proposition de Desmond tombait clairement à pic. envie de t'évader des conflits liés aux incompréhensions omniprésentes. éviter d'exploser en plein vol. si au départ tu étais en train de fumer une clope au bord de la piscine, t'es rapidement partie te changer. simple mot postiché sur le frigo. je suis sortie avec un de mes frères, m'attendez pas sobrement adressé à Anton et sans doute à Keelan.

trajet en métro jusqu'à la station la plus proche du nephilim. c'est dingue les disparités qu'on croise aux différentes heures. arrêt rapide et voilà que tu sors du souterrain. cigarette qui vient se coincer entre tes lèvres, t'as oublié ton briquet. tu soupires et tu parcours les quelques mètres qui te séparent du lieu de rendez-vous. tu te plantes devant Demon avec une moue boudeuse. « dis moi que t'as du feu, que t'as pas gratté à un inconnu, sinon je chiale. » tu ricanes avant de claquer tes lèvres sur sa joue.

“ It's here for us to admire if we can afford the beauty of it
If we can afford the luxury of turning our heads if we can
Adjust that 1000 dollar smile and behold the creation of man
Great words won't cover ugly actions
Good frames won't save bad paintings ! ”

J'avais envie de repartir sur les routes... Mais quelque chose m'en empêchait actuellement. Une peur que je n'avais encore jamais ressenti. Est-ce qu'on pouvait voir cela comme une sorte de regret ? Je ne savais pas vraiment quoi en penser mais une chose était certaine, je voulais faire le vide dans mon esprit l'espace d'une soirée afin de pouvoir y voir plus clair.

Attendant dans le silence citadin, je tirais sur cette addiction en barre sans réellement m'en rendre compte. J'avais arrêté de fumer il y avait quelques années maintenant mais chaque prise de nicotine était presque comme une nouvelle addiction. Une bouffée d'air viciée dont je n'avais pas envie de me passer aujourd'hui.

Mon regard se posa sur la silhouette de mon ainée. Je plongeais la main dans ma poche avant d'en sortir une lot d'allumette récupérée dans l'un des lieux dans lequel j'avais joué.

- T'as du bol que je sorte couvert.

Faisant craquer le feu d'une seule main, je lui tendis la flamme afin qu'elle me rejoigne dans la décadence toxique.

- Ca fait combien de temps qu'on s'est pas retrouvé juste tous les deux. Je crois que ça n'est jamais arrivé. Comment vas-tu ?