room 409 (ange x soan)

ROOM 409
ft. @Ange K. Murray

Iris bleues perdues sur la silhouette se déhanchant sur le podium. Verre de whisky porté lentement aux lèvres pour siroter la boisson tout en se perdant dans le spectacle. Éteindre le cerveau et oublier les impacts. Éteindre les pensées et se laisser emporter. Les danses lascives réveillaient l’envie qui somnolait dans mon être. Les iris claires cherchaient déjà la proie qui pourrait combler ma nuit. L’une de ces danseuses du Nirvana ? Ou peut-être l’un de ces clients qui traînait ici ? Je n’en savais foutrement rien. Soudainement, le téléphone sonnait dans la poche me poussant à me détourner du spectacle d’effeuillage. Demande d’un étranger qui se dessinait sous les yeux et qui attirait le sourire sur mes lèvres. Se perdre sur le profil quelques secondes. La proie était tentante. L’invitation était acceptée. La distraction du club était oubliée. Elle se trouvait au bout de mes doigts maintenant. Les messages étaient échangés. Brefs. Rapides. Directs. Ça me plaisait. Ne pas s’encombrer de paroles. Ne pas s’encombrer de connaissance. Aller directement là où il le fallait. Le verre de whisky était terminé cul sec. Les billets étaient lancés sur la table et ma silhouette s'effaçait de cet endroit. Le terrain de jeu était ailleurs.

Chambre 409. Chambre réservée plus tôt dans la soirée avec l’idée de trouver quelqu’un avec qui y passer la nuit ou quelques heures au moins. Ange déchu qui refusait de s’endormir aux côtés des corps consumés. Ange qui fuyait toute forme d’attachement. Le lieu avait été donné à cet inconnu. Ce Soan qui était venu me pécher sans se douter qu’il allait devenir la proie. Je ne l’étais jamais. Chaussures posées dans un coin de la chambre, les vêtements se retrouvaient pliés sur l’une des chaises alors que je m’impatientais déjà. L’homme était lent à venir jusqu’ici. Ou peut-être que ce n’était que moi qui était bien trop pressé de m’abandonner dans l’ivresse des corps. Pour faire passer le temps, je me dirigeais vers la salle de bain me glissant sous le jet d’eau chaude. Ce jet apaisant qui venait détendre les muscles. Ce jet bien trop hypnotisant qui entraînait la tête ailleurs. Avec celui qui était mort. Le sursaut était soudain lorsqu’un bruit se faisait entendre sur la porte. Il était là. Je coupais l’eau me séchant grossièrement avant de me diriger vers la porte. Sans la moindre gêne, j’ouvrais grand la porte totalement nu. Mes iris claires se posaient sur l’homme. La langue glissait sur mes lèvres. Gourmand qui voulait déjà son dû alors que je soufflais un « Bonsoir… » pour l’accueillir ici sans se perdre dans de grand discours. Me décalant de la porte, je le laissais entrer dans la chambre refermant derrière lui. J’étais prêt à jouer cette partie.