((Kaine))

Papa K | @D. Jewell Kaine @Soan N. Kaine @Elvira S. Kaine | JEUDI 02 SEPTEMBRE - 20h00 | Chaque investissement me prend à temps fou à façonner mais je regrette rien. Je perçois le talent en chacun d'eux. Tous ses enfants perdus sous ma coupe. Les miens. Etendant ma richesse à travers eux. Je suis intraitable mais nous n'avions pas le temps de faire dans le sentimental. Nous avons un empire à faire connaitre sur chaque terre de ce globe. Sept marionnettes avec un don bien spécifique. Le projet semblait fou à mes débuts et pourtant, mon empire grandit à chaque seconde grâce à leur méfait. Nous avons subi un coup dur en 2019 mais c'était pour mieux rebondir. Cela fut difficile de tous les laisser en liberté. Enfin, je me comprends. Je sais tout ou presque et je veux tout savoir. Quitte à briser des nuques quand le chemin qu'ils prennent me déplait. Mais j'ai été trop permissif et je sens que j'en perds un. Fort heureusement la providence m'a apporté un nouveau précieux. Et je compte bien régner en divisant. Je leur ai appris la cohésion dans le crime. Mais hors, je peux encore m'amuser à les faire s'affronter. Rien de bien méchant, si cela va trop loin, un coup de fouet et tout le monde retourne à sa place. Et pour être au clair sur les rôles de chacun, j'ai décidé de quitter ma tour irlandaise et d'aller leur rendre une petite visite.

Message envoyé à tout le monde sans crier gare : rendez vous au Mamma mia pour 20h00, le premier en retard, le regrettera. Habillez vous chic, je veux pas de sagouins. Il est possible que vous apparaissiez dans la presse. Les apparences trompent mais sauvent et je n'accepterais aucun écart de leur part. Même si nous redémarrions tranquillement nos crimes dans les coulisses, je n'avais de cesse d'apparaitre sous les projecteurs afin de me fournir un alibi. Et j'encourageais chacun des gosses à en faire autant.

Réservation de trois nuits dans un hôtel à proximité. Tenue irréprochable d'un bleu nuit profond. Ma canne agrémenté d'ornement cachant un silencieux pour me soutenir. Siffler mon chauffeur pour me conduire au restaurant. Le but de ces retrouvailles est d'obtenir un moment parent - enfants, émouvoir la planète et surtout discuter des projets de chacun. Certains me ravissent tandis que d'autres me font grincer des dents. Et puis, Soan, dans le lot. Lui apporter les papiers de l'adoption. C'était à présent officiel. Mon nouveau fou sur l'échiquier. J'en attendais beaucoup de sa part. Qu'il devienne ma main et ramène ma brebis qui ne fait que s'égarer. Main se crispant sur la paume de ma canne. Je refuse de voir tant de talents gâchés alors que les sept sont merveilleux dans leur monstruosité.

Les ainés ont également suivi. Nous arrivons tous les quatre devant le restaurant, les flash crépitant. Une pose du père parfait et j'entre dans le restaurant. Kaine donné à l'accueil, dernier étage pour nous uniquement, sans vidéo surveillance, rien qui ne pourrait nous empêcher de parler librement. Je laisse les grands s'installer, tout pendant que je préviens mes petits. Je reste près de la fenêtre, dos à l'ascenseur. Prêt à tous les accueillir.

Tranquillement étendu sur ton immense sofa, devant Netflix, le téléphone s'éveille dans une sonnerie qui te tire de ta série. Le père qui convie toute la fratrie à vingt heures. L'heure des présentations solennelles auraient donc sonné. Soupir qui s'échappe. Montrer ta tête dans les médias, dans l'immédiat, ça te tente pas plus que ça. Mais s'il y tient, autant prendre soin de cette barbe que tu laisses pousser. Couper ta série, te lever de ton trône trop grand pour te planter devant ton dressing. Sortir un ensemble trois pièces noir et une chemise d'un blanc immaculé pour plus tard. Filer sous la douche, enfiler un jean et un t-shirt noir pour filer chez le barbier. Autant que ça soit fait par un professionnel, ça évitera les coupures.
Sorti de chez le barbier, tu retournes au loft pour cette fois, t'apprêter correctement pour cette soirée. Cheveux bien coiffés, costard bien ajusté, belle montre qui orne ton poignet, et ta chaîne autour du cou qui ne te quitte jamais. Dix-neuf heures vingt. T'es pile dans les temps. Clés de voiture en main, tu files au garage pour sortir ton véhicule fétiche du moment, direction le resto indiqué. Bagnole garée, tu prends une grande inspiration en passant la main sur ta barbe taillée. C'est l'heure.

Je n'ai aucune envie de participer à cette mascarade, et pourtant, j'ai dû m'y résigner. Il fallait être intelligente, si je n'y allais pas, le prix à payer serait sûrement terrible. Pourtant, je n'ai aucune envie de les voir. Aucun d'elleux. Ni mon jumeau, contre qui j'étais toujours en colère depuis la découverte de ses plans, ni mes deux aînés, qui visiblement soutenaient ou participaient au projet, et je ne parle des trois autres aînés, de notre sœur, et encore moins de notre père adoptif. Non, cette soirée allait être un cauchemar pour moi, qui était en colère contre tout ce petit monde. Si ce n'était contre la terre entière ce soir. Ce qui m'avait décidé alors ? La raison. Obligée de m'y soumettre, car malgré tout, Jewell avait soulevé un point important. Si je n'y allais pas, ça serait lui le premier à en payer le prix. Or je ne pouvais accepter ça. Le perdre une nouvelle fois, prendre le risque qu'il paye pour mon comportement. Alors j'allais obéir au message, comme chacun d'entre nous je présume. À l'heure dans une tenue irréprochable.

Robe de cocktail noir sobre, laissant légèrement apparaître un dos nu, talons assortis, maquillage légér, rouge des lèvres légèrement renforcé, et cheveux blonds qui tombent en cascade sur mes épaules, je peux difficilement faire plus simple et élégant. Je retourne dans le salon où m'attend mon jumeau, à qui je n’adresse pas un mot, pas un compliment, même si je le trouvais très élégant. Je continue de lui en vouloir. Ensemble, nous nous rendons à l’adresse indiquée sur le message. Grand restaurant, étage privatisé, le paternel ne faisait jamais comme tout le monde. Comme prévu, quelques paparazzis sont là. Aucune attention à leurs donner, pas même un sourire comme si je pouvais si souvent le faire. Ce soir, je n'ai aucune envie de faire semblant ou de jouer les filles parfaites. Pourtant, mon pion était déjà bien avancé sur l'échiquier. Dans le hall, Soan est déjà présent. A lui non plus, je n'adresse pas un mot alors que nous attendons le dernier d'entre nous.    

Il m’avait prévenu qu’il viendrait jusqu’à Boston, sans vraiment me dire le jour au final, alors le message m’avais aussi surpris, déjà je me m’étais la pression de ce qu’il allait dire, annoncer, avais-t-il changer d’avis ? Voulais t’il m’enlever le PR alors que je venais enfin de l’acquérir ? Le palpitant qui s’excite comment un simple sms pouvait autant nous faire paniquer et je lance un regard à Elvira, pensants que cette nouvelle allait lui faire décrocher un mot à mon attention, mais rien, pas un son ne sortait de ses lèvres, ni à cet instant ni au moment de partir où avec un grand sourire je l’avais complimenté sur sa tenue, ni même sur le trajet jusqu’à l'hôtel, de qui panique deux fois plus. Doigts qui tapotaient nerveusement sur le volant de la voiture tout le long du chemin. Sortir de la voiture en venant ouvrir la portière à ma double et on rejoignait rapidement le hall d’entrée pour se diriger vers l’ascenseur et rejoindre Soan “T’a essayé, mais tu ne seras jamais aussi beau que moi !” le taquiner, alors que je viens faire un tour sur moi-même pour me pavaner dans mon costume. Regarder l’heure, me demander si Aaron allait se pointer ou si d’entré il allait nous énerver le patriarche.

TW violences physiques et verbales.

Quand l'ascenseur ouvre ses potes, je ferme les yeux, afin de dénombrer les respirations. Rictus qui s'affiche. Qui a osé ? J'ai déjà ma réponse. Le cortex use déjà de son imaginaire pour faire apprendre les bonnes manières. Pour l'heure accueillons les premier.es venu.es comme il se devait. Je boutonne mon gilet et leur fais face. Mes cher.es enfants, bien le bonsoir. Un serveur sort d'une porte afin de porter des coupes de champagnes à tous.tes. Je les laisse saluer avant de prendre place en bout de table et les observer un à un. Il m'en manquait bien un. Je fixe mon cellulaire, l'allume. Pas de message. La crise d'adolescence se poursuit donc.

La première entrée arrive. Je n'aimais pas trainer à table. Alors que nous avions bien mieux à faire. Une serveuse annonce les assiettes. Des mets fins et gourmands. Ca ne vaudra jamais un bon burger mais je peux encore faire un effort pour ce soir. Je lève mon verre. J'aimerais porter un toast à vous d'avoir accepté de me tenir compagnie pour diner. C'est assez rare de vous avoir tous les huit ... ou presque. Mais ça se réglera plus tard. Quand j'aurais trouvé la punition adéquate à la hauteur de son audace. Je nous souhaite un franc succès dans tout ce qui sera entrepris. Et comme nous le savons tous.tes, aucun.e ne pourra me decevoir, vous êtes bien trop exceptionnel.les. autrement dit le.a premier.e qui me déçoit, je lui ferais un aperçu de l'enfer. Mais je me contente de leur sourire aussi affectueux que j'ai appris à le faire en public avant de boire ma coupe et la reposer lentement.

Les minutes découlent, la fureur progresse. Sans plus attendre, passons au vif du sujet. Soan, ceci est pour toi. Les papiers passent de mains en mains jusqu'à lui. Bienvenue officiellement parmi nous. Je le laisse découvrir son acte de naissance et d'adoption. Spécialisé en vol, tu auras la charge d'aller cueillir les informations les plus sensibles des éminents de cette ville. Tes adelphes devront t'aider en ce sens. Je le regarde tous.tes sans exception, du moins les présent.es. J'attends de vous une parfaite coordination et coopération. Soan tu rendras des comptes à .. Je pointe numéro 2, à la tête de tout le réseau dans le vol. Je compte sur toi pour qu'il soit efficace dans ses missions ou tu devras me rendre des comptes. Suis-je parfaitement compris ? Numéro 2 hoche la tête.  Ensuite, Darryl, tiens toi droit mon garçon. Si je ne lis pas cinq articles, qu'importe le support, sur ton bar le mois prochain, je le brûle. C'est non négociable. Mais j'en suis fier de ce que tu es entrain d'en faire. Tu as les pleins pouvoirs et Soan t'épaulera également pour la gestion des combats. Je ne permettrais aucune esclandre messieurs. Ou c'est vous que je brûle. Je commence enfin à manger. Les invitant à en faire autant. Et mon regard se pose sur .. L'ascenseur.

Avant même qu'il puisse ouvrir la porte, je lui fais signe de venir. Je regarde sa tenue. Heureusement, correct. Je me redresse, attrape ma canne et approche la pointe sur son oeil droit. Donne moi une raison de pas te crever l'oeil tout de suite et te donner une raison de ne pas savoir lire l'heure correctement. Parce que là tout de suite, ça me démange hautement. Il ne tremble pas, baisse pas le regard, fouille dans ses poches et en sort une clé usb. Je la dépose sur la table. Je baisse ma canne et lui enfonce dans la cuisse. Aucun bruit ne sort de sa bouche et je fais tournoyer ma canne dans la blessure. Tu degages et tu prends les escaliers. Tu passeras le bonjour à ton nuisible.

Sans un regard de plus, je me rassoie. Vous lui ferez un résumé de la soirée. Et tachez de lui rappeler qu'il n'est pas ici pour aller baiser des sous-races. Je vide mon verre. Sur ce, avant de me faire négligemment interrompre, Elvira comment se passe les cours ?

Se tenir droit comme un piquet, posture sereine quand l'esprit virevolte dans tous les sens. Pourquoi est-il présent aussi rapidement ? Pourquoi cette mascarade, conviant les projecteurs ? La folies des grandeurs, pour le moment, tu ne t'y habitues pas, mais il faut croire que ça viendra. Elvira te passe devant sans un mot et tu lèves les yeux au ciel. « Bonsoir Elvira, je vais bien merci et toi ? Tu es ravissante. » Sourire malicieux qui se dessine sur le visage avant de rire devant le spectacle de Jewell. « Très classe, mais tu me fais plus penser à Bart Simpson qu'à un mec super classe, à fanfaronner. » Taquinerie rendue.

Le paternel se montre enfin avec le reste de l'escouade. Mais il manque Aaron. Cette situation sent le roussi à plein nez. Champagne offert sur un plateau et discours sur le succès, devant des semblants d'affection. Tu n'offres que des hochements de tête en guise de réponses et lève ton verre en même temps que le reste de la tablée.

Les documents te parviennent. Tu es officiellement Soan Niko Kaine, marquant officiellement la mort d'Hendrix Liam O'Conner de ton passé. Tu es la propriété des Kaine maintenant. « Merci beaucoup. » Ne pas en faire trop. Offrir un sourire en seule marque émotionnelle. Rappel de la raison de ta présence ici. « Mon talent est à vous tous désormais, et je ne compte pas te décevoir. » Mémoriser le visage de numéro 2. Rendre des comptes sur tes actions, ça sera sans doute le plus compliqué. Mais maintenant, vous êtes un ensemble. Écouter la partie sur le Rep. Chercher comment faire parler des lieux dans ton coin. Les objectifs sont définis et assez élevés. Mais il faut les tenir.

Finalement, l'Ombre apparaît. Le père se montre ferme et violent envers lui. Se montrer impassible mais comprendre la douleur qu'il ne montre pas. Se dire que selon l'adoptant, ton amant est une sous-race. Se taire et boire.

Je regarde les garçons jouer les paons en roulant des yeux, mais toujours la bouche fermée. Je ne réponds même pas à Soan, qui, j'en suis sûre, derrière ses politesses cherche surtout à me provoquer. Lui autant que mon double, j'ai envie de l'envoyer chier. Mais je suppose que commencer à insulter ou bousculer mes adelphes ne ferait pas de moi la parfaite petite fille que le père attendait que je sois. Les minutes passent, nous attendons la dernière seconde, mais quand nous entrons dans l'ascenseur, il en est un qui manque encore à l'appel. Etonnant d'ailleurs. L'accueil, malgré le champagne et les grands sourires me parait tout sauf chaleureux. Mais poupée que je dois être, je ne laisse rien paraitre de mon malaise et la colère qui m'anime d'être dans la même pièce que toutes ces personnes.

Rapidement, nous prenons place à table, moi, à côté de mon double. Nous écoutons le père parler alors que les entrées sont servies. Chaque phrase semble dissimuler un message caché pour au moins l'un d'entre nous. Ne pas le décevoir, ou comment nous dire que quoiqu'il décidera ce soir, nous ne pourrons nous y opposer. Et c'est ce qui m'inquiète. Deux années passées hors de sa vue, à espérer qu'il m'oublierait, moi, la plus sensible, la plus fragile, la plus discrète, mais je suis consciente que ce soir, je n'ai pas été invitée pour rien. Je ne sais pas quel est le sort qui m'attends, mais ça viendra.

Les formalités s'enchainent, d'abord pour Soan, marquant officiellement son entrée dans la famille. Puis pour mon double et le nouveau Kaine et leur petit business qui va bientôt ouvrir ses portes en ville. En réalité, j'aurais voulu m'en réjouir, dire à Jewell combien j'étais fière de lui, mais je ne pouvais pas depuis que j'avais su qu'une partie de l'affaire consisterait à ce qu'il mette sa vie en danger dans une cage pour amuser la foule. Au dessus de mes forces, très clairement. Les informations à assimiler sont nombreuses. J'avais oublié à quel point il aimait s'entendre parler, et ce, même quand il menace quelqu'un. Mes poings se serrent sous la table alors que le retardataire se fait corriger pour son retard. Excès de violence qui me rappelle qu'aucune erreur, jamais n'était possible sans que la sanction ne tombe. Et tu te rappelles à quel point cela est douloureux Elvira... Je le suis quelques instants du regard alors qu'il s'éloigne. Quelque part, j'enviais presque sa chance de ne pas avoir à endurer toute cette soirée. Mes couverts à nouveau entre mes doigts, je suis surprise d'entendre mon prénom. En tout cas si rapidement. Couverts à nouveau redéposés, je relève la tête, me tient droite, élégante. « Tout se passe bien. Mes notes sur les derniers semestres ont été excellentes, et j'ai pu demander la spécialité que je désirais. » Mais bien sur, cela il le savait probablement déjà. « Mon intégration à l'université ou au sein de la fraternité se sont bien passées. Je me suis bien adaptée à Harvard. » Il faut dire que c'était cette école qui me gardait loin de lui depuis deux ans, et que je n'étais pas prête à quitter cela.