SILAS ARNAULT ► jacob elordi

Je suis né à en France, le 11 septembre 1996 dans un grand manoir, tout entouré d’herbe et d’animaux.  C’était notre petit chez nous. Vide, presque pas de vie, froid, mais des paysages à couper le souffle. ○ Mes parents étaient ce qu’on pouvait qualifier de « bourge », surtout mon père PDG du groupe de luxe LVMH. Ma mère de son côté, une brillante avocate en droit pénal, bien connu dans son milieu, eu Europe. ○ Rarement au manoir, nous nous sommes donc fait élever dans un premier temps par une nourrice. C’est elle qui nous donnaient le biberon, ma mère ne voulant pas nous haleter. C’est également elle, qui jouait avec nous, qui nous changeaient les couches. C’est également elle qui s’occupait du reste de la résidence. Alors, mes premières années, mes premiers pas, je les dois tous à celle que je considère comme ma deuxième mère. C'est elle qui m'a appris à parler, à marcher. C'était une femme extraordinaire. ○ Nous sommes 5 enfants dans la famille. une soeur plus jeune, une jumelle et deux frères plus vieux. ○ À l'école, très rapidement, les autres se montraient distants avec moi. Pourtant, on portait tous les mêmes uniformes, et vivaient selon les règles qui se donnaient à la maison. Visiblement, ça ne plaisait pas aux autres. Ils me trouvaient trop distingué, trop différent d'eux. Mais je ne pouvais malheureusement pas faire autrement. ○ Toute mon enfance, j’ai entendu : « Ne fais pas ça. » , « Arrête de rire de cette façon, ce n'est pas bien. » , « Tiens-toi droit. » Rien n'allait comme je le souhaitais, mais je faisais tout pour que mes parents soient fiers de toi, qu'ils s'aperçoivent que j’existais réellement. Je me conduisais de manière irréprochable, j’étais irréprochable tout simplement, c'est bien le mot ! Mais ils ne le voyaient même pas. Je  revenais souvent avec des bleus sur le corps et ils ne s'en apercevaient même pas. C'était toujours ma nourrice qui me soignait, qui prenait soin de moi. ○ Ce n’est qu’à partir de douze ans que mes parents ont véritablement commencé à s’intéresser à ma personne, ou du moins s’occuper de moi comme des parents normaux. Riche et convoités certes, mais normaux tout de même. Ils ont commencé à rester plus souvent à la résidence, du moins ma mère pour mon plus grand plaisir. ○ À mes seize ans, ma mère nous annonce, à mon père et moi qu’elle est enceinte. C'était un miracle puisque les médecins lui avaient dit qu'elle ne pourrait plus enfanter. Elle approchait de la quarantaine et ça devenait risqué, mais elle ne s'en faisait pas. Elle était fière et c'est tout ce qui comptait à mes yeux. Très vite, j’ai appris que j’allais avoir une petite sœur. J’étais très content d’apprendre cette nouvelle. J’aidais ma mère pour la chambre d'Ingrid, oui, ils avaient décidé de l'appeler ainsi. Je m’imaginais déjà grand frère, j’avais hâte de lui apprendre des choses, de la voir grandir, la voir s'épanouir, de lui faire découvrir la vie. ○ C’est quelques jours à peine après l’arrivée de ma sœur au manoir que ma vie bascula à jamais. L’événement qui fit ce que je suis aujourd’hui. Je venais tout juste de me faire réveiller par les cris incessants de ma sœur. J’ai donc traversé le couloir et entras dans la chambre d'Ingrid. Elle pleurait toujours, mais lorsqu'elle me vit, elle commença à gazouiller tout en faisant des bulles. Elle était vraiment jolie. Je l’ai pris dans mes bras, puis la regardais et la berçais assis sur une chaise, dans un coin de la chambre. Je l'admirais, elle était si paisible. Je voulais la protéger coûte que coûte. Tout doucement, je me suis levé de la chaise, puis sortie de la chambre, voulant aller lui donner le biberon. J’ai commencé à descendre les escaliers, jusqu'au moment où j’ai trébuché. Après ma chute, et encore un peu sonné, j’ai regardé si je n'avais pas trop eu mal, puis je me suis relevé difficilement avant de voir Ingrid, sans vie, sur le sol, tout juste au pied des escaliers. ○ J’ai fini par faire part à mes parents mon désir de quitter le pays, de refaire ma vie, la recommencer à zéro. Je ne savais pas du tout où aller, mais l’un de mes rêves était d’aller visiter des pays, en apprendre plus sur leur culture. J’étais persuadé que cela allait m’aider à faire le deuil de ma petite sœur, mais perte de temps j’ai encore du mal avec ça aujourd’hui. Tellement que je n’en parle jamais ○ Je ne savais pas encore où aller, mais j’avais vraiment besoin de changer d’air, étant en train de mourir à petit feu. Il fallait que tout s’arrête. Alors, j’ai fait mes valises et je suis parti faire un petit tour du monde, visitant en deux ans, plusieurs pays. J’ai pu voir des endroits que j’ai toujours voulu visité, jusqu’à ce que je reprenne contact avec mon père. Il m’a aidé à planifier tout ce dont j’allais avoir besoin pour mon adhésion à Harvard et pour obtenir une entrevue avec le doyen. ○ Le décès de ma sœur n'était qu'une motivation de plus à me rendre aux États-Unis. Arrivé là-bas, je me suis promis de ne jamais avoir de sentiment. Si je perdais encore une personne chère à mes yeux, je n'allais pas survivre. Je me suis enfermé dans une carapace qui m'empêchait de m’attacher à quiconque outre pour le sexe. ○ Je suis entré à la Mather sur un coup de tête et je m’y suis plu. La plupart me ressemblaient, je pouvais compter sur eux. ○ Fin mars 2018, après plusieurs semaines d’attente, ma mère m’as annoncé que je devais revenir d’urgence en Allemagne, que mon père se trouvait sur son lit de mort. Je n’ai donc pas eu le choix de quitter Boston ○ Mon père est malheureusement décédé le 5 juin 2018, auprès de ses proches. Ce fut difficile de perdre un deuxième membre de ta famille. ○ Un accident de voiture en novembre 2018, m’a fait perdre la mémoire. Difficile coup dure dans ma vie, qui m’a fait perdre plusieurs belles années de ma vie ainsi que certains événements que je ne voulais plus me souvenir. ○ Ma mère m’a fait revenir en Allemagne de force afin de me soigner comme il se doit, ayant peur de perdre une nouvelle personne dans sa vie, laissant tout derrière moi. ○ Lorsque j’ai retrouvé mes souvenirs, je suis revenu à Boston pour reprendre mes études, mais cette fois-ci en relations et études internationales. ○ Je suis en train de faire les démarches pour avoir ma nationalité américaine, puisque lorsque j’aurai terminé mes études, je compte faire déménager ma mère aux États-Unis pour l’avoir près de moi.