pillow talk ((aiz))

@Zéphyr A. Drägnïr @Izia Hartmann | 24 AOUT - 23h31 | Je ne pensais pas revenir. Je ne pensais pas faire demi tour. Et je ne pensais pas que cette atypique relation allait prendre cette tournure. Moi qui ne savait pas où me placer entre les deux, j'avais, purement et simplement fuit. Je n'avais pas su être un soutient pour Phyr. Alors que la bonne entente fut toujours de mise et le coup de cœur bien présent, la tournure plus assombrie m'avait peiné. Me sentant réellement inutile dans son désarroi, j'avais trouvé plus judicieux de m'effacer et de le laisser respirer, lui laisser l'espace de régler son histoire avec la mère de ses filles. C'était pour moi, la meilleure stratégie. Et j'avais de l'autre, un amour cher, qui, contrairement à ce que je pensais, demeurait intact et bien plus rougeoyant. J'étais désarçonné. Je m'étais fait happé par deux dynamiques. Plaisantes. Elles se sont entrechoquées. Mais j'ai été égoïste. J'ai engrainé l'un dans la dynamique de l'autre. Peut-être trop violent. Au final, je m'étais perdu, tétanisé, sans réellement savoir quoi faire. Le prof, l'amant et l'homme enamouré se battaient pour faire entendre leur propre vérité. Me séparer d'eux n'a pas duré long. Me glisser dans d'autres bras pour ne penser à rien. Au final, il a suffit de quelques messages pour avoir le cul posé dans cet avions. Pour les revoir. Les désirer ardemment. Et aimer comme un jouvenceau. Mais je le pressentais, à effleurer ce qui allait sembler être un tout schéma à trois. Enfin si Phyr voulait bien monter. Et je ne sais pas comment réagir s'il ne venait pas. Je ne peux pas l'y forcer. Je suppose que je l'avais déçu. Et j'étais tributaire de son état. Je soupire longuement. C'est dans le brouillard mentale et de l'ile que j'atterris et j'attends gentiment bien placé dans mon siège. Je n'osais pas me lever. Je n'osais pas les affronter. Que ma présence soit encore source de pressions, comme j'avais l'impression de faire, alors je ne bouge pas. Préférant leur laisser le choix de monter ou non. Est-ce que ça aura une signification d'embarquer à trois vers une nouvelle destination ?

La colère, la peine, l'acceptation de ces sentiments qui n'étaient finalement qu'enfouis et non effacés comme tu te complaisais à le croire. Il avait fallu que tu exploses pour prendre conscience de cette réalité. Te contenter d'une date butoir était insuffisant, illusoire. Addiction à l'être qui était parti une nouvelle fois, un jour trop tôt, sans en comprendre les raisons. Sentir l'abandon te prendre en tenaille. Sortir les mots que tu étais incapable de prononcer face à lui dans un moment d'exaspération. Le coeur qui battait trop fort mais que tu ne voulais pas entendre, ne pas écouter. Puis le week-end passé, une annonce qui te cloue sur place, dans ton lit. Il veut vous récupérer. Valises bouclées dans la foulée. Ne pas se concerter avec Zéphyr, mais espérer qu'il le fera aussi. Ne pas avoir peur de ce que ça voudrait dire une fois dans cet avion. Le jeu en vaut sans doute la chandelle. Commencer à trois, finir à trois. L'idée te convient. Tu te tiens prête au port, attendant l'arrivée de ton taxi. Valises qui se tiennent près de toi, et ne pas voir l'islandais arriver. Baisser les yeux et ouvrir la porte du véhicule qui t'emmène vers cet avion privé. Regarder par la fenêtre, le paysage qui défile. Regarder ton téléphone par moment, aucune notification. Le chauffeur te dépose à l'adresse donnée. Tu payes et dis de garder la monnaie. Le véhicule s'éloigne et tu t'enfonces dans la nuit jusqu'à l'appareil. Un message. Zéphyr sera en retard. Sourire qui se dessine sur ton visage. Attendre au pied du planeur, l'arrivée du retardataire. Ne pas prendre de l'avance sur lui. Vouloir entrer avec lui à bord. Montrer à Ashton que vous pouvez vous lier à trois.

J’avais ragé dans mon coin quand j’avais découvert qu’il nous avait simplement tourné le dos silencieusement, bagage fait trop rapidement et l’hésitation de repartir à Paris m’avais pris au tripes. Messages échangé avec Izia, décider à se retrouver sur le pont, la nuit à discuter, à échangé nos craintes, nos angoisses à se découvrir une complicitée, mais c’est toujours avec la colère aux ventres que j’ai lu ce message. Il revenait et dans ma tête je trouvais ça un peu trop facile de nous donner l’ordre comme si de rien était. La valise n’avait pas été vidés depuis son départ et c’est enfermé dans ma cabine que je me triturais l’esprit, à trouver tous les pretexes possible pour ne pas y aller. Vouloir écouter le cerveau alors que tout le reste avait juste envie de courir vers cette avions. L’heure du rendez-vous approche et je soupire, je me lève d’un coup, sors de la cabine en trombes, tentant tant bien que mal de slalomer entre les passager, pestant contre ceux qui ne bougeais pas et c’est enfin le pieds posé sur le bitume que j’apperçois le taxis s’en aller “Merde !”. J’en commande un autre, qui met trop de temps à mon gout à arriver et je continus de râler le long du trajet, surtout quand cet idiot de chauffeur se perd. Les prevenirs de m’attendre quand je vois que j’ai casiment depasser l’heure du rendez vous. Palpitant en panique et l’envie de hurler sur l’homme qui conduit. Je me retiens quand je vois mon point d’arrivés, payer le taxis et sortir. Je m’approche d’Izia, souris timidement, comme si j’avais fais une connerie. Regard posé sur le jet quelques secondes et je me tourne sur la blonde “On y va.” affirmation qui sors de ma bouche alors que je pose une main sur son dos pour l’accompagner, la laisser passer devant et pénetrer dans l’appareil, apercevoir le brun, cacher mon sourire et rester volontairement à l’écart. J’étais déjà là, c’étais un bon début, fallait pas qu’il m’en demande trop.

Je ne sais quoi faire. Ou dire. Ils sont là. Mais après ? Aucun n’a l’air de vouloir prendre la parole. Était-ce une bonne idée d’être revenu ? C’était pas forcé le destin ? Les amourettes de vacances sont à l’opposé d’une gestion de couple au quotidien. J’avais pas l’impression d’être sur une même longueur d’ondes que les deux. Pas le même caractère. Si le coup de cœur c’était pour Z. et une affection intense pour I., il n’en demeurait pas moins, qu’on s’était écharpé. Même pas ensemble et il y a déjà discordes. Si j’étais parti, c’est qu’au final, c’était peut-être pas une relation à tisser ? Des questions auxquelles, aucun des deux ne semblaient véritablement prêt à y répondre. Trois cons dans un avion. L’hôtesse nous intime de nous attacher durant le décollage. Je m’exécute et commande un repas pour nous trois des que possible. Même si on ressemblait à des inconnus, j’étais encore hospitalier à leur encontre. Une dizaine de minutes et des plateaux nous sont apportés. Des spaghettis avec des vraies grosses boulettes de bolognaise. Parfait. Je ne me fais prier pour manger. J’avais peu dormi. Et finalement, ne pas trop l’ouvrir présentait être la meilleure stratégie. Je me savais suceptible quand j'ai pas mon quota de sommeil. Si eux voulaient vraiment discuter, ils auraient voulu le démontrer. En attendant, le silence nous enveloppe dans ses draps. Et je compte pas m’en sortir. Ca fera juste un vol gratos pour eux. Et chacun retournera à sa Vie. Pessimiste ? Je sais pas. Mais le langage non verbal ne ment pas. J’allais pas aller à contre courant. Ca en fait chier un de respirer le même air que moi. Et l’autre, suivait visiblement. A les regarder, tenter quoi que ce soit, semblait être une belle erreur. Je finis par fixer le hublot, tellement en confiance avec moi alors que je voudrais juste les retrouver et avancer avec eux..

Ne pas décrocher un seul mot. Ni à Zéphyr dehors, ni une fois dans l'avion. Être là et laisser le cerveau faire du bruit dans ta tête. Attendre, hocher la tête quand on demande de boucler ta ceinture. C'est pesant. Horriblement pesant. Et pourtant, tu ne fais rien. Tu observes les hommes en attendant qu'un des deux ose. Mais rien. Les plats arrivent mais t'as la gorge trop nouée pour commencer à manger. Pourtant, les questions fusent dans ton esprit. Pourquoi t'es parti, pourquoi tu reviens, on fait quoi là, c'était pas sensé être si compliqué non ? Où on va tous les trois ? Parce que le plan au départ, c'était pas ça. C'était juste le temps d'un songe d'été. Mais là, dans quoi vous vous embarquez ? Ça rime à quoi ? Finalement, le silence te fait trop mal. « Vous comptez faire la gueule encore longtemps ? Non parce qu'à la base, on est tous les trois dans cet avion pour une raison. On doit parler. Là, on se regarde tous dans le blanc des yeux comme si on était trois inconnus. Et franchement, on a rien d'inconnus. »

Je ne comprends plus trop l’intérêt d’être là au final, pourquoi je m’étais torturé l’esprit pour venir, à me dire que je loupais un truc alors qu’au final il n’y avait rien. Nous ordonner de venir tout ça pour rester dans son coin et bouffer son putain de plat spaghetti, je m’écouterais le mien volerais sur sa tête. Chacun dans son coin, comme si les derniers jours n’avaient pas compté, les ignorer, tête de con quand tu nous tiens. La belle nous sors de nos songes et je tourne le regard vers elle, je sais qu’elle à raison, regarder quelques seconde l’homme avant de me rendre compte qu’il n’ouvrirait pas la bouche. Je soupire et finis par me lever faisant les quatre cents pas dans l’allé avant de me planter au milieu des deux, regards tournés vers le mâle “Pourquoi t’es là Ash ? Pourquoi tu t’es barré ? Pourquoi tu nous ordonne de venir pour au final pas être capable d’ouvrir ta putain de bouche ? On est là, on est venus jusqu’à toi, tant bien que mal c’est que de notre côté ça signifie quelque chose ! En tout cas du mien.” main qui passe sur le visage et je finis par m’asseoir en face d’Ash “Ecoute, je suis une tête de cochon, j’ai un putain de caractère de merde et un bon nombre de doute dans la tête, mais...” mon regard passe d’Izia à Ash “je ne suis pas fou... ce qui se passe entre nous... enfin je ne sais pas vous êtes d’accord y’a un truc non ?”

Je regarde les deux. Donc c'était à moi de l'ouvrir. Les deux ont le même discours mais pas de la même manière. Les questions tombent sans que je n'ai de réponses. Je hausse les épaules dans un premier. J'inspire et expire. Je quitte mon siège pour me mettre sur celui en face de Zéphyr. Déjà ma putain bouche, est capable de te sucer autant que jouer de ma langue sur la demoiselle. Alors n'en parle pas comme si c'était une aberration. Ensuite, tu me parlerais mieux, il serait possible que je sois plus avenant. Parce que tu vois, ma putain de bouche n'a pas envie de s'ouvrir quand tu fais ta gueule de con comme ça. Suis pas ton chien ni ta pute Zéphyr en fait. T'as envie de t'attaquer à des gens, trouve en d'autres. Parce que moi, je vais pas te suivre dans ton délire. J'ai autre chose à foutre que de me laisser prendre pour une merde. Donc si ça signifie vraiment quelque chose qu'on soit à trois alors montre le autrement, sinon, ça sera à deux que vous allez continuer votre vie. Est-ce que les mots qui sortent de ma putain de bouche sont compréhensibles ou je dois te le dire plus violemment ? Je déteste faire ça, être désobligeant de la sorte, ça me fout mal après. Je laisse le silence lasser le temps de bien faire comprendre que j'avais plus l'âge de me faire malmener gratuitement. Regard qui pivote vers notre médiatrice. Maintenant, si je vous a fait venir, c'est parce que .. J'aime une femme et j'ai un coup de cœur pour un homme. Et que techniquement, j'ai jamais vécu ça. Donc à mon sens, en parler me semble judicieux. Je me suis barré parce que je sais pas gérer les émotions des autres, parce que je savais pas comment gérer. Et pourtant, je suis là, parce que .. J'ai envie de tenter.. Je sais pas trop comment on va pouvoir .. Je suis pas censé m'approcher de l'une et je dois éviter de vouloir baiser partout l'autre. Donc ma question, c'est on fait quoi ? Vola j'ai ouvert ma putain de bouche.

Tu écoutes les deux gars et ça commence déjà à se tendre. Ton regard passe de l'un à l'autre, respiration lente que tu tentes de maîtriser malgré le sentiment de panique qui s'insuffle en toi. Rien qui n'apaise ce sentiment de boule dans la gorge et au contraire, ton estomac continue de se nouer un peu plus. Tu ouvres la bouche mais rien n'en sort dans l'immédiat. Tu aimerais dire que cette aventure à trois est ce qui t'es arrivé de mieux ces derniers temps, tu aimerais dire que si vous étiez là tous les trois, c'était pour la même raison. Cette attraction cosmique qui vous lie dès que vous êtes dans le même centre de gravité. Mais les mots demeurent silencieux, devant ce choc de testostérone.

Finalement, Ash se tourne uniquement vers toi. Le coeur s'agite quand il dévoile la portée de ses sentiments envers l'un et l'autre. Il dit t'aimer, comme si le temps n'avait rien étiolé. Et toi, tu te rends compte que ces deux hommes font désormais partie de ton équilibre. « Visiblement, c'est à moi d'ouvrir ma putain de bouche, maintenant. » Tu ris nerveusement, tente de détendre un peu cette atmosphère anxiogène. Tu te lèves, et tu marches un peu. Ça t'aide à mettre les choses en place. « Écoutez les gars. Cet été, c'était génial tous les trois. J'ai été heureuse et comblée de te retrouver. Et j'ai été heureuse de te rencontrer et de te côtoyer, d'apprendre à te connaître au delà du plaisir charnel. Et en vrai, j'suis clairement angoissée à l'idée de me dire que tout ça peut se terminer. Parce que j'me dis que ce genre d'alchimie, c'est rare. Que lorsque les corps et les coeurs sont en harmonie, c'est sublime. J'suis une putain d'artiste rêveuse, sentimentale et perchée, alors peut-être que j'vois pas le monde comme tout le monde. Mais j'aime ce qu'on partage. J'aime ce barbu de l'hémisphère sud, et j'apprécie de plus en plus ce gars avec un nom de vent. Et j'ai pas envie de perdre tout ça. Alors j'ai envie de dire merde aux conventions. J'ai envie qu'on apprenne tous les trois à s'écouter et à s'accorder du temps. Qu'on trouve un équilibre sans s'écraser les uns les autres. Alors.. arrêtez avec vos égos de mâles trop sexys parce que ça va me chauffer. »

J’avais tenté de dire les choses à ma manière, je n’étais pas forcément doué pour les discours bon nombre de fois mon caractère m’avais joué des tours avec mes proches, même si je savais être rationnel quand il le fallait. Je pensais pouvoir calmer le jeu, faire comprendre à Ash et Izia que même si j’ignorais où on allait j’en avais envie de tout ça, de cette relation, mais il ne retient qu’une chose de mon discours, juste une expression que je me prends dans la gueule encore et encore. Je suis sonné, j’ai l’impression de mettre pris des uppercuts. K.O au sol sans savoir comment me relever. J’aimerais lui dire que je regrette ce soir-là, de lui avoir mal parlé, que je regrette tout ce que j’ai pu dire, que oui je suis angoissé à l’idée de me lancer de nouveau dans quelques choses qui pourrait me faire souffrir encore et encore, je n’avais pas envie de repasser par-là, de me faire piétiner et de m’écrouler. J’étais déjà bien au fond, noyé dans l’alcool une partie de la journée, un refuge que j’avais trouvé et la seule et unique chose qui me maintenait à flot c’était mes filles.

Ash & Izia avait mis un coup de pied dans tout ça et j’étais incapable de leur expliquer, de leur avouer la partie enfouis de l’iceberg. J’encaissais les mots de Ash et je savais à ce moment précis que si j’ouvrais la bouche, si je prononçais ne serais qu’un seul mot s’en serais finis de tout ça. Izia pris la parole et je l’en remercie dans ma tête, pour moi elle était la seule qui pouvais apaiser tout ça. Je m’en voudrais de briser tout ça, simplement parce que mon égo avait envie d’envoyer chier Ash et sa façon de m’affronter et de ne pas se laisser faire.

J’ai le regard dans le vide pendant quelque seconde, à me faire violence pour ne pas l’ouvrir. Qu’est-ce que je devais faire maintenant... tout briser et repartir à Paris ? Ravaler ma fierté et dire tout ce que j’avais sur le cœur, dévoiler mes angoisses et ce secret ou simplement leur sauter dessus parce qu’au final je savais que pour ça on s’entendrait à la perfection. Je me lève, fais les cents pas, mains au-dessus de la tête à serrer les dents, serrer les poings. Je m’arrête à proximités des deux, les regardants l’un et l’autre. Mon regard s’arrête sur Ash parce qu’au final je savais que tous les problèmes venaient de lui et moi, enfin de moi surtout. “Je...” non Z, ferme là.

Eteindre le cerveau, éteindre le cœur, juste me laisser guider par le corps. Je me jette littéralement sur Ashton, l’embrassant fougueusement, s’il me rejette là à cet instant c’en est finis de tout ça, c’en es finis de nous trois.

Le silence remplit l'espace après ta longue tirade. Zéphyr demeure silencieux, semble se retenir de dire des choses pour ne pas briser l'équilibre caduque que t'as pu instaurer. Puis il se fond sur Ashton, et toi, dans ton esprit, c'est une forte explosion d'émotions sensuelles qui naît. Et tu rejoins le duo masculin, passant tes mains au creux de la nuque de l'un et de l'autre, réclamant leur attention aussi. Tu veux provoquer des turbulences à des kilomètres au dessus du sol. Que l'expression s'envoyer en l'air prenne tout son sens. Que le septième ciel ne soit pas qu'une métaphore.