Sasha A.Northedge | Shark Attack

Un hôtel perdu au fin fond de la cambrousse australienne, voila le rêve secret qu’entretenait les jeunes époux Northedge. A vrai dire, si la mariée possédait quelques rentes grâce à son cher paternel, son époux n’amassait guère fortune en tant que petit cuisinier qu’il était. Néanmoins, ils avaient un intérêt commun, gage de qualité pour leur vie future : leur amour.

Quelques années plus tard, suite à de nombreux efforts parsemés d’une sueur acre ayant dégouliné du corps des deux impétueux australiens, leur projet tenait la route. Devant les portes battantes de l’établissement de prestige, la famille comptant désormais un nouveau membre, une petite frimousse brune répondant au nom de Sasha, se tenait. Le succès avait été au rendez-vous car, leur hôtel, bénéficiant aujourd’hui d’une renommée mondiale accueillait chaque jour de prestigieux hommes d’affaires ou gens de la haute soucieux d’ajouter la rase campagne australienne à leur panel de destinations exotiques. Lors de votre séjour, plusieurs loisirs de choix peuvent vous être proposés. Outre le jacuzzi, piscine extérieure et intérieure, le nombre incalculable de types de massages proposés, les randonnées en jeep au milieu des kangourous, la traversée du désert, la rencontre avec les autochtones locaux…qu’envisager de mieux ? Point grand-chose n’est-ce pas ? L’endroit restait paradisiaque, logé au pied du désert entre de grandes étendues de verdure et des palmiers importés tout droit de Floride. Le rêve de leurs jeunes années s’était peu transformé en produit purement commercial, cela écœurait d’ailleurs ouvertement la sœur du jeune adolescent, née deux ans après lui. En constante rébellion contre ses parents, elle souhaitait sauvegarder la beauté des lieux et non la vendre au plus offrant. Hélas, tout cette agitation devait cesser…

Sasha avait une douzaine d’années lorsque sa sœur fut prise de maux étranges. Malmenée entre ses inquiétants vertiges et ses spasmes répétés, les médecins furent incapables de diagnostiquer la moindre maladie. Le cerveau était touché mis à part, on ignorait complètement de quoi il retournait. Ils consultèrent les scientifiques les plus réputés, parcoururent le globe afin de soigner ces manifestations parfois fantomatiques. Malgré tous les efforts fournis, rien n’y fit, ils rentrèrent bredouille. Cette période de l’adolescence fut une réelle déchirure et un cas de conscience pour notre jeune. Il se sentait coupable, il l’avait poussé à bout à se complaire dans leur vie alors qu’elle, depuis sa plus tendre enfance se préoccupait d’autre chose que de sa petite personne. Ils se disputaient souvent, parfois avec des coups. Peut-être que l’un de ceux qu’il lui avait porté, aussi bénin soit-il, était à l’origine des affres de maladie ? Sasha ne savait plus, il était perdu. Les médecins auraient dû être compétents, pourquoi alors, personne n’est en mesure de soigner sa sœur ? Sont-ils tous de stupides usurpateurs maniant l’art de l’entourloupe comme celui de la tchatche ? Allez savoir. Néanmoins, le fils Northedge se mit dès en tête de vaincre ce terrible mal rongeant sa sœur. Il commença tout d’abord par bosser à l’école car, en tant que pire cancre que la terre ait pu porter, il allait avoir du pain sur la planche.

Les années passèrent intensifiant la maladie d’Eileen. Heureusement, elle pouvait suivre une scolarité normale et adopter le mode de vie des jeunes de son âge. Jeunesse accentuée par les péripéties de son aîné. En effet, Sasha était un enfant assez turbulent. Avec l’âge, ses parents pensaient qu’il s’assagirait, c’est penser dans le vide si vous désirez mon avis…Ses jeunes années en tant que pré-homme laissèrent place à différentes expériences allant de fumer un joint à s’envoyer plusieurs filles d’affilé. Même si ses notes ne chutaient que dans les matières autre que les sciences, il s’adonnait à plusieurs passe-temps tel que le sport notamment en pratiquant le hockey, le baseball et finalement, celui qui restera son préféré, le football américain. Il fit tourner en bourrique un paquet d’affriolantes midinettes ainsi que ses parents. Pourtant, user d’autorité sur le bellâtre ne fait qu’accroître son sentiment d’excitation et de liberté. Vous avez pas tapé dans le mile les parents, faudra réessayer avec le prochain garçon. Néanmoins, même si ses actes peuvent paraître frivoles, ses motivations sont réelles et, c’est à ce juste titre qu’il décida de poser ses valises à Harvard une fois le lycée terminé.