one last time

@Thélio Versace te voilà à traverser les couloirs du bateau de croisière, plongés dans la pénombre. il était tard. vraiment très tard. deux ou trois heures du matin, tu ne saurais quoi dire. comme toutes les nuits depuis qu'abe avait décidé de mettre des distances entre vous, tu faisais des insomnies. tu ressassais tous vos bons moments. tu essayais encore et encore de comprendre ce qui se passait, si tu avais fais quelque chose de mal ou s'il s'était tout simplement foutu de toi durant votre court mais intense rapprochement. ta fierté en avait prit un sacré coup, ce qui t'avait fait résister à ne pas lui envoyer de messages. mais cette nuit, tu avais craqué. tu l'avais appelé en lui demandant à se voir maintenant, tout de suite. tu t'en fichais d'où il était, avec qui il était. il ferait un effort et il te verrait. parce que tu avais besoin de l'entendre dire ce qu'il avait sur le cœur, qu'il te donne de véritables explications. arrivant devant la porte de sa chambre, tu toquas contre celle-ci. ton cœur battait la chamade, preuve de la peur que tu avais pour cette discussion qui n'allait pas être facile. — salut, souris-tu faiblement lorsqu'il t'ouvrit la porte. tu entras dans sa chambre, ne sachant où te mettre. — désolé de débarquer en pleine nuit comme ça mais c'était ... nécessaire, soufflas-tu en esquissant une légère grimace.

Trop compliqué pour toi Abé. Tu as été pris dans une spirale que tu ne maîtrises pas. Tu ne t'attendais pas à tomber sur un mec comme Clyde. Jamais. Tu as toujours fait en sorte de mettre de la distance entre toi et les autres. Une putain de distance qui t'a toujours épargné ce genre de situation. Mais Clyde a débarqué dans ta vie comme une tornade et a tout envoyé voler. Tu te sens dépasser par les émotions. Par l'effet qu'il te fait et la place qu'il a pris dans ta vie en quelques jours à peine. Tu aurais dû refuser de le voir, tu aurais dû ignorer son appel mais tu as décroché. C'est une très mauvaise idée d'avoir cette confrontation en face à face et tu le sais pertinemment. Ton coeur se serre lorsqu'il frappe à la porte. Tu déposes ton portable sur le lit de ta soeur et tu te lèves. Tu t'apprêtes à ouvrir mais ta main se fige à quelques centimètres de la poignée. Tu l'enclanches et finis par ouvrir la porte pour dévoiler le délicieux visage de cet homme qui fait littéralement battre ton coeur. Putain Abé mais qu'est ce que tu es en train de faire. Tu serres fortement ta mâchoire. Ne t'excuse pas, c'est bon ... Entre. Et tu te décales pour le laisser passer. Tu humidifies tes lèvres tout en levant les yeux vers lui. Il va falloir que tu sois fort. Je suppose que tu es venu chercher une explication ? Fait chier, il doit bien entendre que ta gorge est toute nouée. Tu n'arrives pas à faire bonne figue là Abé. Je pense que c'est plutôt évident. Je ne peux pas t'offrir ce que tu attends de moi. Tu vas te rendre détestable pour qu'il s'éloigne. C'est la meilleure des choses à faire.

;; @Clyde Stenberg-M.

@Thélio Versace c'était une situation difficile dans laquelle tu ne t'étais encore jamais retrouvé. tu essayais toujours d'échapper à ce genre de problèmes mais cette fois-ci, tu t'y étais lancé les pieds dedans, sans jamais songer que cela pourrait mal se terminer. tu toques contre la cabine d'abe, qui ne tarda pas à ouvrir la porte. tu entras en silence, surpris du ton froid que le garçon venait d'employer. c'était comme s'il y avait un fossé entre vous, comme si ces derniers jours n'avaient jamais existé. tu te tournas vers lui, ne sachant où te mettre. tu acquiesças ses paroles d'un hochement de la tête. t'avais la gorge bien trop serrée pour parler mais de toute évidence, abe savait que pourquoi est-ce que tu étais là. tu voulais comprendre. le comprendre. tu n'étais pas là pour le faire changer d'avis, parce que tu le connaissais et tu savais pertinemment que ça ne changerait rien. tu voulais juste entendre ce qu'il avait sur le cœur, ce qui le tracassait réellement. — je n'attends rien de toi abe, répondis-tu en fronçant les sourcils. tu t'installas sur le bord du lit, poussant un profond soupir. — j'pensais qu'on était sur la même longueur d'ondes : profiter sans prise de tête. j'avoue que les sentiments s'en sont mêlés mais ... je n'ai jamais eu l'impression de te mettre une quelconque pression, supposas-tu, totalement perdu dans ce que tu disais. — ou j'me trompe peut-être ? demandas-tu, sourcils froncés.

Sa réponse fait mal putain. Il n'attend rien de toi. Plus rien. Tu l'as cherché aussi Abé. Certes, tu n'avais pas prévu qu'un Clyde te tombe dessus comme ça mais tu n'as pas le choix que d'abdiquer. Tu as voulu jouer, tu as perdu et tu as entrainé le jeune homme avec toi. Il n'y a pas de problème alors si tu n'attends rien de moi, tranches-tu d'une voix très cinglante. Tu te détestes d'en arriver là. Tu pourrais baisser les armes et te jeter sur lui pour le prendre dans cette putain de cabine mais tu choisis la facilité, la fuite. Soutenir son regard est vraiment très difficile, presque insoutenable. Tu te doutes bien que c'est la dernière fois que tu vois cet homme et ça te déchire le coeur car tu ressens pleins de trucs pour lui. Des trucs forts. Des trucs qu'aucune autre personne ne t'a fait ressentir auparavant. Tu baisses les yeux à sa question avant de les relever pour l'affronter. Sois fort Abé. Tu ne m'as mis aucune pression, c'est moi qui m'en mets tout seul ... et je ne suis pas prêt pour une relation. Tu fuis son regard pour terminer ta phrase et lancer un j'en veux pas. C'est pas fait pour moi tout ce bordel. Tu restes debout, tu n'oses pas bouger. Fatalement, cette situation et sa présence dans ta cabine te fige net. Tu trouveras un mec bien pour toi, j'en doute pas une seule seconde. Ta mâchoire se serre violement. L'idée même qu'il puisse se taper quelqu'un d'autre te rend irritable et possessif de malade. Ou éclate toi comme tu l'as toujours fait, finis-tu en haussant les épaules d'un air jemenfoutiste pas très convainquant.

;; @Clyde Stenberg-M.

@Thélio Versace ses paroles te déchiraient le cœur. abe fuyait ton regard mais toi, tu ne cessais pas de le fixer. tu n'avais pas peur de ce que tu ressentais. c'était une évidence pour toi. tu étais tombé amoureux de lui, alors que tu ne t'y attendais absolument pas. c'était la première fois que tu ressentais autant de chose pour un homme. première fois que tu baissais ta garde, que tu te livrais et voilà que tu étais pris pour un con. — mais tu t'entends parler ? t'exclamas-tu en te redressant. tu t'avanças vers lui, sourcils froncés. tu avais l'impression d'être face à une toute autre personne. tu ne le reconnaissais pas. absolument pas. — j'sais pas ce qui se passe dans ta tête mais ça ne tourne pas rond, abe. tu levas les yeux au ciel à ses dernières paroles. — crois-moi que ça ne sera pas compliqué de trouver mieux que toi, lui lanças-tu d'une voix venimeuse. la haine animait ton regard. t'étais blessé mais tu étais bien déterminé à transformer cette tristesse en colère. — donc tout ce que l'on a vécu ici, tout ce que l'on s'est dit, c'était du pipeau hein ? des belles paroles pour me mettre dans ta poche ou pouvoir ma baiser jour et nuit ? lui demandas-tu.

Oui, tu t'entends parler Abé et c'est bien la première fois de ta vie que tu te sens aussi mal. Que tu culpabilises autant. Tu le laisses se rapprocher de toi sans bouger d'un centimètre. Tu te confrontes à son regard mais tu ne tiens pas longtemps. Tu te mords la lèvre inférieure quand il te confirme que ce ne sera pas difficile de trouver mieux que toi. Tes sourcils s'haussent en une fraction de seconde. Tu ne peux pas lui donner tort sur ce coup-là. Tu sens la haine venir dans chaque mot qu'il prononce. C'est ce que tu cherchais mais maintenant que tu l'as tu regrettes. Putain tu regrettes. Tes poings se ferment. Tu vrilles complètement. Tu devrais faire demi-tour et ouvrir ton coeur mais tu n'es pas prêt. Tu fais un putain de blocage qui t'empêche d'avancer. Un putain de pipeau pour te baiser quand bon me semble. NON ABE. Pourquoi tu fais ça ? T'en sais rien mais tu ne peux plus reculer. Tu passes à côté d'une histoire qui aurait pu être l'histoire de ta vie. Tu vas le regretter, tu le regrettes déjà. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. Je t'avais prévenu, je suis un connard. Alors si t'as envie de baiser, on peut mais pour le reste, tâche de m'oublier. Tu vas porter le coup de grâce qui va vous achever en beauté. Moi c'est déjà fait. Tu sens une cassure en toi. Comme si ton coeur s'arrêtait de battre. Tu desserres tes poings. Tu abdiques.

;; @Clyde Stenberg-M.

@Thélio Versace alors que tu lui faisais face, le visage crispé par la douleur émotionnelle que tu ressentais, abe t'envoyait des horreurs en pleine gueule. tu ne réussis pas à te retenir. ta paume de la main claqua férocement son visage. une bonne claque, bien méritée soi-disant passant. t'étais pas du genre à être violent mais là, il y avait des limites à la connerie. — t'es vraiment un fils de pute, pestas-tu d'une voix remplie de haine. — tu crois vraiment que j'ai envie de continuer à baiser avec toi après ce que tu viens de me dire ? éclatas-tu de rire ironiquement. — la dernière chose dont j'ai envie, c'est de mettre le moindre doigt sur toi, si ce n'est pour te gifler comme je viens de le faire pour te remettre les idées au clair. des larmes silencieusement coulaient de long de tes joues, sans même que tu ne t'en sois rendu compte. — tu peux être sûr que si tu continues à te comporter ainsi, tu crèveras seul et crois-moi, il n'y a rien de pire que la solitude, assuras-tu. — et c'est ce que je te souhaite. une vie terne et déprimante. tu ne mérites pas le bonheur, lanças-tu. c'était méchant mais tu ne faisais que de te défendre.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ta petite stratégie à la con fonctionne Abé. Tu te prends une putain de gifle en pleine face. Le genre de gifle qui claque bien et qui pique ton égo. Tu ne rétorques même pas, tu sais que tu la mérites. Tu le regardes sans bouger, sans broncher. Qu'il déverse sa colère sur toi, ce sera plus facile pour lui de t'oublier. Si c'est extrêmement dur pour toi, tu n'oses imaginer ce qu'il doit ressentir mais bordel de merde, cet homme est un homme bien et dans tous les cas tu l'aurais brisé. D'une manière ou d'une autre. Tu te fais peur Abé, toi et ton putain de caractère sanguin et instable. Tu ne te crois pas capable d'aimer quelqu'un, de rendre une autre personne heureuse. Tu ne connais le chaos dans ta vie alors forcément, quand une lueur d'espoir pointe le bout de son joli petit nez, tu fuis. Lâchement. L'inconnu fait peur et toi, tu ne connais pas le bonheur. Vas-y Clyde, défoule toi sur moi. Tu es prêt à prendre les coups. A les recevoir. Tu ne te défendras même pas. Oh non, pas cette fois. Ta respiration s'accélère en le voyant pleurer, ton coeur s'emballe. Tu as mal putain. C'est de ta faute tout ça Abé, réagit au lieu d'enfoncer le clou et aggraver ton cas. Tu en as entendu des horreurs sorties de la bouche de gens que tu as blessés, que tu as fait espérer mais c'est la première fois qu'ils t'atteignent. Direct en plein coeur, ou du moins ce qu'il en reste. Je n'ai jamais prétendu mériter le bonheur Clyde. Je crèverais seul et malheureux, tu pourras jubiler. Ne t'en fais pas pour ça, je sais très bien ce qui m'attend. Au moins, tu es lucide là dessus. Tes poings se referment violemment. Tu es trop sanguin pour rester de marbre face à cette situation. Putain mais tu ne comprends pas que je fais ça pour toi ? Dégage ! Barre toi ! Tu mérites mieux qu'un paumé comme moi, commences-tu à t'énerver.

;; @Clyde Stenberg-M.

@Thélio Versace ton idylle estivale s'était rapidement transformée en cauchemar. tu te détestais d'y avoir cru, d'avoir fait confiance à quelqu'un qui ne méritait même pas ton temps. tu l'avais giflé. violemment. mais abe n'avait pas bougé d'un poil. il était resté de marbre face à ton déversement de colère et de haine. — c'est pathétique que toi-même, tu te souhaites une vie pareille, répondis-tu avec amertume. tu passas une main sous tes yeux, afin de sécher tes larmes. il ne méritait pas tes larmes. il ne méritait pas que ton cœur soit brisé et pourtant, c'était le cas. comment t'allais faire pour reprendre confiance en toi après cette histoire ? tu n'en savais foutrement rien. — tu ne fais pas ça pour moi, tu fais ça pour toi. parce que tu es lâche, tu es incapable de lâcher prise, ripostas-tu. tu le bousculas de l'épaule en passant près de lui, te dirigeant vers la porte de sortie. tu finis par te tourner vers lui, le regard rougit par les larmes. — tu es au courant que si je sors de ta cabine, je ne reviendrai jamais vers toi ? déclaras-tu. et c'était une certitude. s'il ne te retenait pas, plus jamais tu ne lui adresserais la parole. jamais.

Il a raison, ce n'est qu'une question de lâcheté. Tu en es parfaitement conscient. Tu sais bien que tu empruntes la voie la plus simple et la plus safe possible pour toi. Que je lâche prise ou que j'affronte ce que je ressens, ça ne changera rien. Je te briserais à un moment donné, que tu réponds d'une voix tranchante. Clyde te bouscule l'épaule. Tu bouges sous l'impulsion qu'il effectue contre toi. Tu regardes droit devant toi sans te retourner. Ses mots te tordent le coeur. Un coeur qui a cessé de battre il y a déjà quelques secondes. Tu ne te retournes pas. Tu ne veux pas le voir partir. Tu te contentes de baisser la tête et de fermer les yeux. Va t'en, lui ordonnes-tu d'une voix tremblante. Tu te sens submergé par des émotions que tu n'as pas l'habitude de ressentir. Et cette vague qui te prend aux tripes, qui remonte jusqu'à tes yeux. C'est quoi ça ? Ta vue se brouille, tu sens tes yeux s'humidifier. Ce sont des larmes Abé ? D'aussi loin que tes souvenirs remontent, tu n'as pas le souvenir d'avoir déjà pleuré. Et pourtant, il y a une larme, une seule larme, une simple larme qui s'extirpe sur ta joue droite. Elle coule lentement pour venir mourir sur le bord de ta mâchoire et enfin se laisser tomber sur le sol. Tu es démuni. Tu viens de ruiner ta seule chance de connaître un jour le bonheur. T'étais bien dans les bras de Clyde, il t'a fait goûter à la douceur, chose que tu ne connaissais absolument pas. Il t'a laissé entrevoir un avenir heureux et toi, pauvre fou égaré, tu as pris peur.

;; @Clyde Stenberg-M.