beautiful crime (kayna)

Tu ne sais pas réellement ce que tu fais, Reyna. C’est une erreur, une énorme, tu le sais. Tu n’as jamais été du genre masochiste… avant de tomber amoureuse de deux hommes en même temps. Kaiden et Edgar ont bouleversé ton monde pendant des semaines, tu as trahi les deux, étant dans une sorte de relation non-officielle avec chacun. L’un des deux t’a effrayé plus que de raisons, tu as eu peur, tu as choisi celui que tu voyais comme ton miroir, ton âme-sœur sans lui mettre un coup de couteau au passage à lui aussi. Tu avais choisi sans choisir, Reyna. Tu avais donné le nom mais tu avais fui à Tel-Aviv, n’étant pas prête à vivre l’une de ces relations officiellement. Et tu ne le seras jamais finalement. Edgar s’était mis en couple avec la seule femme que tu n’aurais jamais voulu revoir dans le tableau. Vesta. Celle pour qui il avait eu un petit coup de cœur. Tu as disparu des réseaux après ça, pendant si longtemps. Te complaisant dans la tristesse, la rage et la destruction. La vieille Reyna, saccageant tout sur son passage. Ici au sens propre. Reprenant tes bonnes vieilles et mauvaises habitudes, ta grand-mère devant venir te chercher au poste de police, devant te ramasser à la petite cuillère. Putain c’est ça que ça fait de ne pas être choisi, alors ? Tu t’es sentie dépérir à l’intérieur, l’âme qui pourrit plus encore, le cœur qui bat trop vite, tout le temps. L’envie de crier mais la force qui ne suit pas. Ta peine était si grande, que tu n’as que très peu prêté attention à ce qui se passait dans ton pays. Tu es restée enfermée chez toi, à moisir. Adieu la guérison, quelle idiote d’avoir pensé qu’il y avait de l’espoir pour toi. Portable qui vibre soudainement. Le nom de Kaiden qui s’affiche à l’écran, inquiet pour toi. L’impression de vivre à nouveau, une renaissance. Tu sais que c’était affreux de l’avoir fui, parce que tu l’avais fait pour les mauvaises raisons. Tu l’aimes. Tu l’aimes encore à un point qui en est effrayant. Tu as eu peur de l’effet qu’il te faisait, de la tendresse que tu te découvrais, qu’il te ressemblait plus que tu ne le pensais. Il était peut-être ton véritable miroir. Pas Edgar. Les regrets, les questions qui te torturent. Encore maintenant. La réponse tu la connais au fond de toi. Tu as fait le mauvais choix. Et tu ne pourras sûrement jamais revenir en arrière. Mais tu as besoin de le voir. Encore une fois. Des mois que tu te bats contre ça, en vain. Tu sais que c’est égoïste, affreux pour lui de lui imposer ça, encore une fois. Mais tu n’as finalement pas changé Reyna. Tu as un besoin, tu l’assouvis. Peu importe le reste.
Tu arrives à sa porte, le soleil se couche dans ton dos. Un peu tremblante, peu sûre de toi, fatiguée du jet lag aussi. Tu n'as même pas pris la peine de te reposer avant de venir chez lui. Tu te sens coupable, monstrueuse soudainement. Les larmes qui te montent aux yeux. Tu respires un coup, les chasses d’un revers de la main et fais demi-tour. Tu fuis encore, tu ne peux pas. Tu n’as pas le courage de l’affronter, de devoir faire face à la réalité, toi qui es la méchante de son histoire et lui, qui a tourné la page. Tu fais volte-face et te figes immédiatement sur place. Sa silhouette est devant toi, tes yeux croisent les siens. Tu te rappelles soudainement de la sensation de ses bras autour de toi, de son sourire. Tu regagnes contenance comme tu l’as toujours fait, même avec lui. Les yeux légèrement troubles qui te trahissent mais le menton relevé et la posture presque militaire. Tu ne sais que dire. Tu as provoqué cette situation mais tu as l’impression que c’est irréel. « Kaiden… »

@Valeska Dessange as REYNA WEISS | 20.08.2021 | Une situation compliquée, qui ne cessait de me créer des noeuds au cerveau. J’avais peur de faire un faux pas, de faire quelque chose qui puisse blesser l’une ou l’autre. Peur d’agir comme un abruti aussi. C’était une situation qui allait mal finir, possiblement pour tout le monde et malheureusement, je n’avais plus la main sur tout ça. Alors je me contentais d’attendre la fin de l’été pour me donner une directive, une idée de ce que je pourrai faire une fois que Valeska serait rentrée dans ce grand appartement. Et puis, V’ allait débarquer courant de semaine prochaine, alors ça m’aiderait pas mal aussi. Évitant de rajouter une nouvelle variable à cette équation bien trop complexe, je me reprenais à aller à la salle de boxe comme client bien plus qu’en étant employé. Le sac de frappe avait subi des coups de plus en plus fort, à en faire couler la sueur sur mon visage à grosses gouttes. Je m’épuisais à l’entrainement en solo, mais aussi en duo, face à des grosses brutes. Aujourd’hui, j’ai visé peut-être un peu trop haut, puisque j’avais la lèvre éclatée et l’arcade brisée. Quelques blessures qui ne me font pas peur, mais qui pourraient en effrayer plus d’un. Après une bonne douche et m’être changé, j’me rendais jusqu’à chez moi, sac dans la main que je déposais sur le siège passager. Une fois garé, la tête un peu ailleurs, je finissais par machinalement reprendre le sac et me diriger au dernier étage de ce petit immeuble, où se trouvait mon appartement, vide de toute personne. Lui oui, était vide. Le couloir en revanche. C’était une silhouette qui s’éloignait de ma porte que je découvrais, avant de remarquer les traits de la jeune femme. Le regard qui se croise, le cœur qui cesse de battre. Ma main perd alors toute force et mon sac tombe au sol. Ça aurait pu être moi, mais j’étais figé, incapable de dire ou faire quoi que ce soit. « Rey- » Je déglutis avant de reprendre. « Reyna. » La respiration qui s’accélère, les souvenirs qui me frappent de plein fouet et une incapacité à faire le moindre mouvement. Qu’est-ce que tu faisais là ? Pourquoi tu étais devant chez moi ? Pourquoi t’allais t’enfuir ? Mon cœur perdait la face, et était incapable de se reprendre, il battait plus vite, faisant comprendre une excitation certaine, ainsi qu’une colère qui faisait rage. Tout ça, ça se passait en moi. Puis machinalement, ma main gauche venait toucher mon poing droit, à l’endroit où je m’étais blessé quand j’avais frappé le mur de ta maison, à Tel-Aviv. « qu’est-ce que tu… qu’est-ce que tu fais là ? » Question simple… réponse difficilement plus simple. C’était la question à un million, pour toi, comme pour moi.

Le voir devant toi réchauffe autant ton cœur qu’il ne le fait saigner. Tu t’étais dégonflée, tu avais abandonné et tu étais prête à repartir chez toi. Mais le destin fait son œuvre, te tend un piège et te voilà dans ce couloir avec lui. Le sac qui tombe au sol, tu as presque peur de le voir s’effondrer sous tes yeux. Il a le visage en sale état, tu détestes constater cet état. Trop similaire à sa visite à Tel-Aviv où il était dans un même état d’autodestruction. Tu aurais envie d’être plus proche de lui, d’être tout simplement présente comme tu aurais dû l’être ces derniers mois. Tu n’aurais probablement jamais dû partir, tu t’étais perdue dans une situation trop bordélique même pour toi. Il parvient à peine à articuler ton prénom. Sensation d’être un fantôme revenu le hanter. En même temps à quoi tu t’attendais ? Tu étais partie en lui brisant le cœur et tu l’avais rejeté une fois de plus quand il est venu pour toi, chez toi. Chose qu’on n’avait jamais fait pour toi, pas même celui que tu avais finalement choisi de manière impulsive. Le mauvais choix, tu te répètes en boucle. C’est probablement pour ça que tu es là. Tu perds un peu la face, ris jaune, avec sarcasme. « Je suis venue te voir. » Mais qu’est-ce que tu espérais de ces retrouvailles ? Ça, tu n’en savais rien. T’étais complètement paumée. Tu avais fait une valise sur un coup de tête, tu avais acheté le premier billet d’avion pour arriver finalement à Boston et foncer directement à son appartement. Tu n’avais pas réfléchi à ce que tu allais dire, à ce que tu voudrais avouer, ce que tu aimerais comme résultat suite à cette visite. Tu sais que c’est tes doutes et surtout ton indécision qui vous a brisé. Alors tu gardes la face, tu essayes de faire croire que tu es en contrôle de la situation, que tu as confiance en toi maintenant. « Depuis que tu es venu à Tel-Aviv, j’ai tout fait pour ne pas t’envoyer un message, pas prendre l’avion. C’est devenu pire quand tu as pris de mes nouvelles et que j’ai dû quitter la ville quelques temps. Et finalement me voilà, incapable de rester sur ma position. » Tellement incapable d’assumer tes décisions que tu allais le fuir et retourner chez toi. Le karma a décidé de te jouer un tour en punition et de t’imposer ces retrouvailles que tu avais pourtant voulu. Tu l’observes en détail, le revoyant pour la première fois depuis ce qui te semble être une éternité. « Est-ce que je dois soigner ça aussi ? » Mouvement de la tête vers son visage, ses bleus. La dernière fois que tu l’avais vu, tu avais dû soigner sa main qu’il s’était explosé sur le mur de ta maison. Aujourd’hui il apparait devant toi blessé, encore une fois. C’est devenu une habitude de le réparer. Comme il en avait fait son quotidien durant votre relation officieuse.

@Valeska Dessange as REYNA WEISS | 20.08.2021 | Tout un tas de sentiments contradictoires qui se mélangent en moi en ce moment même. Te voir sur le pas de ma porte, c’était un peu trop. Déjà que les choses étaient compliquées dans ma vie, je m’efforçais de t’oublier, et tu faisais en sorte que ça soit pas possible. Pourquoi, pourquoi tu me faisais ça Reyna ? Depuis presque un an maintenant, ma vie était sans dessus-dessous. Incapable de m’engager réellement dans des relations, passant plus de temps que jamais dans une salle de boxe pour expier les démons qui me rongent chaque jour. Ma vie n’a rien de glamour, au contraire. Je regrettais presque même de ne plus vivre dans la rue. A ce moment là, les choses étaient bien plus simples, je me battais simplement pour survivre aux dangers environnants. Me voir donc. Tu étais là pour me voir. Cœur qui loupe encore une fois un battement, avant que je ne retrouve contenance. J’attrape mon sac pendant que tu lâchais tout ce que tu avais à dire, et je te contournais pour accéder à ma porte d’entrée, que je déverrouillais après avoir retrouvé la bonne clé. Restant pourtant immobile, la tête baissée vers la poignée que je tenais, sans pour autant l’ouvrir, je finissais par tourner la tête vers toi. « presque un an… il t’a fallu presque un an pour changer d’avis ? » Je soupire avant de secouer la tête et ouvrir la porte pour pénétrer dans mon logement. Je sais que je t’aime, je le sais du plus profond de mon âme. Mais j’ai mal de te voir, de te faire face. Sac que je balance sur le canapé, allant jusqu’à la cuisine pour attraper une bière, alors que t’avais suivi, fermé la porte pour qu’on soit dans l’intimité de mon appartement. « non, t’as rien à faire, tu n’as aucun devoir envers moi » soufflais-je avant de boire une gorgée, reposant ensuite la bouteille sur le plan de travail. « si edgar t’avait attendu sagement, s’il s’était pas entiché de l’autre fille là, s’il l’avait pas suivi je-ne-sais-où, tu serais là aujourd’hui Reyna ? s’il était venu te voir comme je l’avais fait, tu serais là ? » La mâchoire se crispe et la colère refaisait face. C’était plus la situation dans laquelle j’étais qui provoquait ça, mais bel et bien toi et tes façons de faire.

L’égoïsme crasse qui prend finalement le dessus après presque un an. Tu as pris cet avion pour venir le voir et finalement tu ne sais même pas quoi lui dire. Tu improvises. Tout est réel, sincère mais tu ne sais pas comment le dire, placer les mots, qu’est-ce qui serait le plus important. Tu n’espères rien de lui après l’avoir détruit et écrasé. Tu sais très bien ce que tu as fait, que tu es sûrement la pire chose qui lui soit arrivé dans toute sa vie. Ça te bouffe d’occuper cette place dans son cœur. Tu n’as pas envie d’être une pointe au palpitant, un mauvais souvenir, la raison de sa destruction. Tu es face aux conséquences de tes actes, Reyna, de tes mauvais choix. Tu le vois t’écouter, c’est déjà ça qu’il t’offre. Il ouvre la porte son appartement et s’y engouffre, tu le suis sans hésitation alors qu’il n’achète clairement pas tes maigres explications. « Je n’ai pas changé d’avis maintenant, ça fait un moment. Je me donnais simplement toutes les raisons du monde de ne pas le faire. » Ta vie à Tel-Aviv était sans dessus dessous mais ici c’était un poison. Avec Edgar et son couple avec pouffiasse-de-service, Kaiden qui essaye sûrement de tourner la page. Tu les avais lâchés et tu avais simplement peur d’y faire face. Mais te voilà maintenant, peut-être trop tard. Tu le vois amoché et ça te fait mal au cœur mais il refuse ton aide. Très bien. Qu’il se saoule à la mauvaise bière. Cas désespéré que tu es, l’impatience commence à monter. Tu le toises, il en fait de même. Tu vois la colère et la douleur dans ses yeux, dans ses gestes alors qu’il te pose les questions qui font si mal mais qui sont justes. Il te remet dans la figure ta manière d’agir, de prendre ou plutôt de ne pas prendre de décisions. Ton palpitant saigne, tu le sens. « Rien de tout ça n’est arrivé alors à quoi ça sert de répondre à ce genre de "et si" ? » Ton visage légèrement déformé par la colère à son tour. T’es un démon des Enfers et tu ne supportes pas que les choses n’aillent pas dans ta direction. Tu es une boule d’émotions, de colère, de douleur. Ta voix craque légèrement. « Je serai ici, à te parler. » Aveu que tu glisses après un moment qui semble une éternité. Femme brisée qui apparait, qui au son de sa propre voix qui la trahit, rit jaune. Tu attrapes une bière pour en boire une gorgée, grimace au goût dégueulasse. Kaiden le sait, tu détestes la bière, tu essayais pour le faire rire plus qu’autre chose. Comportement d’une femme ridicule mais amoureuse. « J’ai eu peur. De toi. J’avais tellement peur de toi et de notre relation qu’en effet, je me suis barrée en vous délaissant tout les deux. En te laissant derrière même quand tu es venu et que tu m’as fait réaliser à quel point j’avais été conne. » C’était peut-être votre dernier moment alors tu vas enfin lui dire les choses. « Tu sais ce que je ressens pour toi, Kaiden. Et ça m’a bouffé dès l’instant où tu as quitté Tokyo. Tu es la putain d’improbabilité qui est arrivée et a tout foutu en l’air. J’étais déjà en train de renouer avec Edgar. Je n’avais pas peur avec lui, j’avais le contrôle. Il était réconfortant. Tu m’effrayais parce que je pouvais me voir en train de changer pour toi, pour devenir digne de quelqu’un, de tes valeurs. Je n’avais jamais fait ça avant pour qui que se soit, je n’abandonne pas mon contrôle pour me laisser emporter par quelqu’un qui peut m’écraser en une fraction de secondes. Alors ouais j’ai merdé ! J’ai merdé fort ! J’ai continué à vous fréquenter tout les deux ! » Tu ne réalises même pas que tu te laisses aller réellement à l’émotion pour la première fois même devant lui. Tu débordes, tu laisses tout entrevoir. Ce n’est pas toi d’habitude. Mais toi aussi, tu as été détruite par tes choix. « Et quand j’ai enfin réalisé à quel point je tenais à toi mais à quel point tu pouvais me détruire, j’ai choisi celui qui ne me faisait pas peur. J’ai aimé Edgar. Mais ça n’avait rien à voir avec toi. Et sérieusement t’appelles ça choisir finalement ? » Rire jaune qui survient encore une fois. « Je l’ai planté comme une merde pour rentrer à Tel-Aviv. Et il s’est rendu compte que je n’étais pas son âme-sœur et s’est barrée avec sa gonzesse. Il a bien fait ! Parce que je ne serai jamais revenue vers lui après que tu sois venu. Peu importe s’il serait venu lui aussi ! Parce que c’est toi… » le reste qui ne parvient pas à traverser tes lippes. Tu réalises que tu as trop montré, que tu es pathétique. Tu travailles à reprendre contenance pour quand tu te feras foutre à la porte. C'est trop d'un coup, surtout pour toi. Tu n'es pas comme ça Reyna, tu te confies et t'ouvres trop peu. Et c'est pour cela que tu as peur de Kaiden et de ce qu'il te fait. L'explication est devant lui.

@Valeska Dessange as REYNA WEISS | 20.08.2021 | C'était difficile de te faire face sans penser à l'été dernier, au paradis dans lequel tu m'as amené, avant de m'y arracher de toutes tes forces. T'étais mon ange gardien, mais également mon bourreau. Je ne savais pas encore quelle étiquette te coller définitivement. De toute évidence, un truc se passait encore en moi. Les sentiments n'étaient bel et bien pas partis. Toujours là, à somnoler la plupart du temps. Une pensée pour toi et ils se réveillent dans un ouragan. Alors je te laisse pas imaginer ce qui se passe maintenant, alors que tu es face à moi. Pire qu'un tsunami, pire que l'apocalypse. C'était un bordel sans nom, dont tu étais la cause Reyna. T'avais su faire de moi ton esclave, ta victime, et j'étais incapable de m'en dépêtrer. Et forcément, les questionnements me viennent. Parce que si t'es là aujourd'hui, c'est simplement à cause d'Edgar et de ses choix, j'en étais persuadé. J'arrive pas à me dire que tu pourrais finir par me choisir, parce que tu as réussi à me convaincre que je ne valais pas le coup. Tu étais celle qui m'a mis à terre pour la dernière fois. Après toutes les autres, après les coups durs et les obstacles. J'sais pas si je suis à même de me relever finalement. Puis tu finis par t'ouvrir, par te confier. Je bouge pas, je t'écoute, tenant fermement cette bière dans les mains. J'aurais pu l'éclater si j'avais voulu, je voulais simplement pas te couper - et me couper - dans ton élan. Je te laissais faire, quand tu voulais boire de la bière, quand bien même t'aimais pas ça. Puis je ne disais rien, j'assimilais toutes les informations que tu pouvais laisser sortir. Dans le fond oui, ça faisait du bien d'entendre que je n'étais pas comme Edgar, que j'avais eu un plus gros impact sur ta vie, évidemment. C'était une fierté mal placée pour le coup, mais ça faisait du bien. Mes choix dans le fond, ils n'avaient été que poussés par les sentiments que j'ai à ton égard. J'aurais juste voulu qu'on continue sur cette lancée, l'année dernière, voir où tout ça nous aurait mené. Mais difficile à dire maintenant que tout était brisé. « je suis plus le même tu sais? » que je finissais par dire, haussant les épaules avant de lever le regard vers toi. « ça fait quasiment un an et j'ai changé, j'ai... des démons, que je tente de vaincre tous les jours » Cette colère qui me ronge un peu plus chaque jour, depuis que tu as décidé de me quitter, depuis que Jayden est retourné à Seattle aussi. Cette rage que j'abats sur des sacs de frappe ou des corps en mouvement. « j'voulais pas que tu changes pour moi, j'voulais pas que tu aies peur non plus. j'voulais juste que tu m'aimes et que tu m'acceptes, qu'on construise un truc ensemble » Je soupire avant de contourner l'îlot de la cuisine pour me rapprocher de toi. « le pire dans tout ça, c'est que personne ne t'arrive à la cheville. j'ai beau essayer de t'oublier, ça ne fonctionne pas... dans ma tête, dans mon coeur, c'est toujours toi, toi, toi et encore toi... » Grimace qui tord le visage, alors que mon regard plonge dans le tien. « je t'aime autant que j'te déteste » Mais c'est pas pour autant que je regrette d'avoir croisé ta route. Parce que je sais que notre histoire n'est pas vaine, tu viens de me le prouver en te trouvant sur le pas de ma porte. Faudra juste du temps, finalement.

Ça te tue Reyna, de voir les flammes danser dans ses yeux. Ça te bouffe de comprendre qu’il est persuadé que tu es revenue parce que tu as perdu Edgar. Pouvais-tu le blâmer ? Objectivement non, ça ne t’empêchait absolument pas de le faire intérieurement. Tu sais que tu l’as tué intérieurement. Tu le sais parce que tu le vois, tu ressens sa destruction, il rayonne. Tu le sais parce que tu as causé ta perte aussi par tes erreurs, tes indécisions, ta lâcheté. Tu le verbalises, tu verbalises toutes tes peurs, tes angoisses, tes sentiments. Tu ne l’as jamais fait, Reyna. Ou presque. Tu le devais à Edgar avant de partir. Et Kai t’avait forcé la main en venant à Tel-Aviv. Mais c’est tout ce qu’ils ont toujours eu de toi. Tu ne parles pas, tu n’agis même pas. Tu ne fais rien, tu es paralysée par ces flots d’émotions, de souffrances et d’amour. Tu sais à peine faire avec ta colère. Souvenir tortueux de quand tu as appris pour le couple d’Edgar avec la seule que tu n’aurais jamais voir à son bras. Il t’avait trahi à tes yeux et tu avais beau l’aimer, il était mort ce jour-là, tué dans ton cœur par la haine et la culpabilité. Tu sais qu’il méritait mieux. Tu l’avais abandonné en essayant de l’emprisonner et tu étais dans le déni du véritable impact de Kai dans ta vie, de l’importance de cette relation qui en réalité, avait dépassé toutes celles que tu avais pu vivre ou que tu vivais au même moment. Tu veux qu’il le comprenne. Tu vois bien qu’il doute de toi, de tes sentiments, de son importance. Alors tu le verbalises, tu le cries, tu en ries même. A la fin de la tirade c’est presque comme si on t’avait volé ton énergie vitale au passage, tu es épuisée, éreintée. Presque éteinte. Sa présence maintient une légère flamme comme il l’avait fait. Tu t’appuies sur le comptoir comme si tu allais t’écrouler dans les secondes à venir alors qu’il finit enfin par répondre. Tu sondes son âme, son regard est aussi fatigué que le tien. « Tu as su m’aimer avec les miens. S’il y a bien quelque chose qui ne me fait pas peur, c’est les démons. » Tu avais eu peur de sa lumière et y avais insufflé les ténèbres en quittant Boston. « Je n’avais jamais connu ça avant toi. Vouloir construire quelque chose avec quelqu’un. Changer pour quelqu’un. J’ai eu peur de ce que tu provoquais, pas réellement de toi, je t’ai accepté. Malgré la suite, je l’ai fait. » Tu le vois se rapprocher de toi et c’est comme si ton corps se retrouvait électrifié soudainement. Tu crèves à petit feu pour son regard, sa voix, son contact, sa proximité. Lui dans son entièreté. Ton palpitant saigne quand tu entends qu’il a essayé de t’oublier. Tu as envie de vomir rien que de penser les autres mains qui ont pu le toucher, les corps qui se sont plaqués contre le sien. Tu te concentres sur le fait que malgré les tentatives, c’est toujours toi. Reyna Weiss. Et lui. Kaiden Winston. Tu l’observes toujours alors qu’il avoue t’aimer autant que te détester, chose qu’il a déjà dite. Ta main vient se glisser sur la sienne pour la serrer entre tes doigts, sourire qui se dessine difficilement. C’est aussi réconfortant que tortueux. Conséquence de tes actes. « Je sais… je le mérite. » Oh oui tu le mérites. Et lui tu ne le mérites aucunement. Tu devrais encore être seule en Israël. Tu avais toujours marché au culot, Reyna. Tu ne savais pas vraiment ce que ça donnait en cet instant mais tu étais près de lui. Tu regardes ses mains abimées. Tu détestes le voir comme ça. « Et si je revenais à Boston ? Qu’est-ce qui se passerait ? » Tu sais déjà ce qu’il peut le penser alors tu enchaines avant même qu’il ait une chance de l’insinuer. « Ce n’est pas une question en l’air, Kaiden. Je t’aime aussi. Alors si dans quelques semaines je revenais à Boston, comment tu le prendrais ? » Si triste que c’est dans ce genre de moments que tu oses dire je t’aime. Mais si tu revenais… qui sait peut-être que tu apprendras à le dire plus souvent.

@Valeska Dessange as REYNA WEISS | 20.08.2021 | Tout ce qu’il manque pour que ça fonctionne, c’est la confiance dans le fond. Et du pardon. Mais tant que la confiance n’est plus là, difficile d’imaginer le pardon se pointer. Alors il va falloir que tu te battes pour moi Reyna, que tu me prouves que je peux avoir confiance en toi. Que tout ce que j’ai pu rêver pour nous deux, c’est bel et bien encore possible. Parce que c’est sûrement ça qui continue de me bouffer finalement, ces rêves que j’avais bâti pour nous deux, qui se sont ensuite effondrés sans que je puisse réellement les effacer. Les sentiments que j’ai pour toi sont indéniables, je le sens, ça se voit aussi. Si j’suis en colère contre toi, c’est bien parce que je t’aime. Et la haine que je peux éprouver, elle peut s’en aller en un claquement de doigts, si je le souhaitais réellement. Mais c’était une question que je ne cessais de me poser. Est-ce que je le veux ? Est-ce que je te laisse une nouvelle fois l’occasion de me détruire totalement ? Après tout, tu étais celle qui avait su me remettre sur pieds, me redonner confiance après le traumatisme que j’ai vécu. Et pourtant, tu n’as pas hésité à m’écraser, me foutre dix pieds sous terre. C’était lui, soi-disant, l’amour de ta vie. Et pourtant, tu t’étais trompée. Tu étais devant moi, à tenter de me convaincre que tu avais changé d’avis. J’avale ma salive, ne sachant pas quoi répondre de plus. Ouais j’ai su t’aimer, et je t’aime encore malgré tes démons, malgré cette facilité que tu as de me détruire un peu plus à chaque instant. Corps qui se rapproche du tien, pour t’avouer les choses telles qu’elles sont. Parce que oui, aucune des filles que j’ai pu fréquenter n’a su me toucher comme toi tu l’as fait. Sauf peut-être Marla, mais on a pas vraiment eu le temps de mener quoi que ce soit. Qu’importe dans le fond, parce que maintenant, j’étais celui que j’étais, célibataire et ne devant rien à personne, pas même à toi. Ta main qui prend la mienne, qui la serre entre tes doigts, mais je n’ose pas bouger. Parce que c’est toi, et que ça m’électrise de la tête aux pieds. Pourquoi tu me fais encore cet effet là Reyna ? J’devrais te repousser, te dire de dégager de chez moi. Au lieu de ça, je te laissais faire, tentant de me reconquérir. Puis les mots qui suivirent me perturbaient. Je cherchais la farce dans tes yeux, je cherchais le moment où tu dirais que tu rigoles, parce que, quant bien même c’était pas drôle, je m’attendais malgré tout à ce que ce soit une blague. « je… » Un soupir, le regard qui se lève vers le ciel alors que je secouais la tête avant de te regarder de nouveau. « comment ça tu veux revenir ? pour moi ? pour nous ? » Je ne savais pas vraiment répondre à ta question finalement, parce que je ne savais pas ce qui pouvait se passer. Comme maintenant, je ne savais pas si j’allais te rejeter ou t’embrasser. « je sais pas Reyna, j’suppose que je te laisserais une chance de te rattraper, de me reconquérir… de me prouver que j’peux avoir confiance en toi » Mais je te connais et c’était pas le genre de choses dont tu serais capable de faire. Ta mise à nue de ce soir était déjà bien trop pour toi, alors me reconquérir ? C’était au delà de tout ce que tu pouvais faire. « tu serais capable de faire ces efforts ? d’être patiente ? »