retour inattendu. (colton)

Un départ précipité, tu n’avais pas eu le temps de réellement faire bien les choses. Le travail n’attendait pas, surtout quand il s’agissait d’un aussi gros dossier. Tu ne savais pas pour combien tu allais en avoir, mais ça n’allait pas se faire en quelques jours, mais plutôt en quelques mois. Deux mois et demi, sans remettre un pied à Boston, ça commençait à faire long. Et d’un côté, tu étais content de ce que tu accomplissais, car tu allais revenir avec des nouveaux contrats et surtout avec un immense projet, concrétisé sur le point de démarrer au niveau de la construction. Il fallait savoir mettre de côté ses envies personnelles et se plonger corps et âme dans son travail. Tu gardais toujours un contact avec tes collègues et en particulier avec Oriana, pour rien au monde, tu ne prendrais pas de ses nouvelles. Tu appréciais ce petit bout de femme, un rapprochement durant le weekend au Pérou et finalement tu n’avais pas pu faire plus, ton départ avait peut-être mis en pause un peu ce rapprochement. Et pourtant, tu avais décidé de lui faire cette surprise, plus d’une fois, elle t’avait demandé la date de ton retour, restant toujours vague et flou sur ce sujet. Mais, à cette heure précise, alors qu’elle serait certainement encore au bureau, toi, tu te trouvais dans l’avion. Tu comptais bien débarquer au bureau, avec un petit bouquet à la main, prêt à l’inviter manger au restaurant pour ton retour. L’avion fut long, mais tu ne pouvais rien y faire, la musique dans les oreilles, tu te laissas dormir quelques instants, et finalement tu atterrissais enfin à Boston. Une voiture t’attendait déjà, un bouquet sur la banquette arrière, ils avaient écouté à la lettre ta demande. Saluant rapidement le chauffeur, direction la fondation Lowry, au centre de la ville, une heure qui te permettait d’éviter les bouchons. Rapidement, tu te trouvais en bas du bâtiment, prenant l’ascenseur pour arriver à l’étage demandé. Ton regard se promenait un peu partout, traversant les bureaux pour finalement tomber sur la seule personne dans le bâtiment. Un regard à ta montre, il était bientôt l’heure pour elle de finir son dossier et de quitter les locaux. Tu toquas alors à sa porte vitrée, un léger sourire sur tes lèvres, un bouquet à la main. « Bonsoir mademoiselle Versace. » laissais-tu glisser entre tes lèvres.

L’envie de la surprendre, chose que tu n’avais pas fait depuis si longtemps. D’ailleurs, elle te faisait aire des choses que tu n’avais pas fait depuis des lustres. Elle commençait à refaire sortir le bon côté qui s’était caché bien au fond de toi. Il était peut-être temps que tu décides d’avancer, de refaire confiance à une femme. Et cette femme, tu avais décidé que ça serait elle, un voyage au Pérou qui t’avait permis de faire plus ample connaissance, de te rapprocher petit à petit d’elle. Tu y allais en douceur, ce n’était pas al peine de te la mettre à dos, surtout que maintenant elle était une personne très importante au sein de la société. Non pas parce qu’elle s’entendait bien avec toi, simplement par rapport à ses qualités et ce qu’elle apportait à la société. Un travail de dingue, elle se donnait bien plus que certaines autres personnes. Quelque chose qui n’avait pas échappé au regard exigeant de ton père et du tiens, il fallait bien remercier ces personnes en leur offrant quelque chose. Une place précieuse à tes côtés et aux côtés de ton père, ce n’était pas tout les jours que cette proposition tombait. La preuve, la place avait toujours été libre depuis la création de la société. Tu avais du t’absenter pendant plusieurs mois, sans pouvoir réellement prévenir cette douce, pourtant tu avais toujours gardé un lien avec elle, des appels, des visions. Il est vrai que la distance n’aide pas, mais tu ne t’étais pas éloigné pour autant, voulant garder cette relation que tu avais commencé à créer. Une fois de nouveau à Boston, tu avais tout organisé avant d’avoir pris l’avion, et tout se déroulait comme tu l’imaginais, sans embuche. Une fois arrivé au bureau, tu te retrouvais dans cette immense colonne de verre, seul. Aucun bruit, ce qui pouvait parfois être impressionnant, mais tu avais l’habitude, tu finissais régulièrement tard et tu te retrouvais toujours le dernier ici. Tu toquas à la porte, retrouvant cette petite fleur à son bureau, dans un dossier, ça ne t’étonnait pas réellement. Le bouquet dans les mains, un léger sourire et tu laissas quelques mots glisser entre tes lèvres. « C’était pour te faire la surprise. » ton regard se posa dans le sien, un plaisir de la retrouver, ça faisait si longtemps que tu rêvais de ce moment. L’avoir dans tes bras te faisait un bien immense, te transportant pendant un instant ailleurs. Une étreinte que tu appréciais, tu rigolas légèrement en l’écoutant et en la voyant devenir légèrement rouge au niveau de ses joues. « Moi aussi, je suis content de te retrouver. » laissais-tu délicatement sortir de ta bouche. Lui tendant le bouquet de rose, un magnifique bouquet, une odeur délicate qui sortaient des roses. « C’est pour toi. ». Tu tiras un peu sur ta cravate pour la défaire et déboutonner quelques boutons, tu n’en pouvais plus de porter ces vêtements.

Tu te redécouvrirais petit à petit, tu reprenais le gout de la vie. Tu avais finalement tourné la page une bonne fois pour toute, prêt à repartir dans une relation avec une merveilleuse jeune femme. Pour ce qui est du jeune, en effet, tu avais quelques années de différence avec elle, Oriana. Tu ne savais pas encore si ça serait elle, mais en tout cas, il y avait bien quelque chose qui se passait entre elle et toi, quelque chose d’agréable. Ça te suffisait pour l’instant, ça te faisait du bien, quelque chose de positif, de léger sans prise de tête. C’était un peu ce que tu recherchais, même si dans le fond tu savais parfaitement qu’une belle romance n’existait pas, il y avait forcément des hauts et des bas. Alors que tu avais absolument tout planifié, tout se déroulait parfaitement bien. Restant très évasif sur le jour de ton retour, il était temps pour toi de lui faire cette surprise. Elle était encore là dans son bureau, elle travaillait toujours très tard, se donnant les moyens pour y arriver. Elle comprenait la vie, elle savait que sans rien, elle n’arriverait à rien surtout dans ce monde. L’architecture n’est pas un domaine très simple, un monde de requin où l’erreur n’était pas possible. Un beau bouquet de rose bien rouge, très odorante. Un plaisir immense quand tu te retrouvais près d’elle, elle déposa ses lèvres contre ta joue, étirant un léger sourire sur tes lèvres. « C’est vrai qu’elles sont belles, mais pas aussi belle que toi. » finissais-tu par avouer, un petit compliment glissé rapidement. « Je n’ai besoin de rien, ne t’inquiète pas. » c’était avec envie que tu lui avais offert ceci. Tu n’avais pas forcément envie d’avoir quelque chose en retour, tu n’attendais absolument rien. Tu commençais à défaire ta cravate ainsi que ton col, besoin d’être dans une tenue un peu plus adéquate, tu avais porté des costards pendant plusieurs mois, tu ne le supportais plus. Tu rigolais un peu en écoutant les paroles de la demoiselle « Il est vrai que je commence à ne plus supporter les costards, je vais surement enfiler quelque chose de plus décontracté. Mais sinon le voyage, ça va, ça se fait. » tu avais connu bien pire. Même si finalement, la fatigue prendrait le relai, tu le savais parfaitement. Tu déposais tes fesses sur un fauteuil à côté du sien « Et bien ça serait avec grand plaisir de pouvoir passer ma première soirée ici avec toi. » un léger sourire sur tes lèvres. Ton regard se posait tranquillement sur son bureau « Je te laisse terminer tranquillement, je vais me changer, j’ai toujours des affaires dans mon bureau. » lançais-tu tranquillement. Tu quittas la pièce pour retrouver ton bureau, ouvrir un des placards, des vêtements, décontractés comme très classe. Tu décidas d’opter pour un jean, un polo et des simples baskets et une veste en cuir. Qui avait un deuxième dressing sur son lieu de travail ? Toi. Tu pris un peu de temps pour te changer, laisser tes anciens habits sur ton canapé, tu ferais le rangement plus tard. Retour dans le bureau de la demoiselle, reprenant place sur le fauteuil. « Pas trop dur de travailler seule ? » tu avais toujours été son binôme depuis quelques mois, ton départ n’avait peut-être pas été simple pour elle, où au contraire.

Laisser le temps faire les choses, c’est bien ce que tu avais compris en grandissant, en murissant. Une déception amoureuse, une déception familiale, depuis tu avais plutôt sombré, retrouvé tes anciens démons. Les soirées, l’alcool, le sexe, enchainer le nombre de conquête. Et elle est arrivée, jeune stagiaire pour ses études à Harvard. Il y a eu ce quelque chose, que tu n’as pas su expliqué et pourtant qui a changé entièrement ta vision de penser et voir. Un rapprochement lors d’une soirée, avait créé un malaise les jours suivants, mais permettant également de te rapprocher encore un peu plus par la suite. Finalement, tu as décidé d’entamer quelque chose avec elle, tout en prenant ton temps et c’est également la même chose pour elle. Le décès d’un de ses proches, un weekend perdu dans le Pérou, destination bien différente des destinations romantique. Un retour rapide à la réalité, un départ précipité pour des affaires, des longs mois sans pouvoir la voir, ni pouvoir la prendre dans tes bras. Difficile, mais pas insurmontable, alors tu avais décidé de lui faire la surprise de ton retour. Il est vrai qu’elle t’avait manqué, difficile de l’avouer, mais tu ne pouvais pas le nier ni même le caché. Un magnifique bouquet de rose et te voilà près d’elle, la seule encore dans les locaux. Elle ne voulait jamais s’arrêter en plein milieu d’une tâche non terminé, elle te ressemblait un peu sur ces points. Une différence d’âge assez importante et pourtant, tu n’y tenais pas compte, ton père adorait cette demoiselle, il te l’avait bien fait comprendre un bon nombre de fois. Il t’imaginait déjà marié avec elle et des enfants, un peu trop rapide sur ce sujet, tu avais besoin de prendre ton temps. Elle était encore étudiante, elle avait bien d’autre chose à pensé, et ce n’était pas non plus ta priorité. Ton regard se déposait sur elle, un léger sourire sur tes lèvres, Tu décides de la laisser tranquille, le temps qu’elle termine son travail, ainsi tu allais pouvoir te changer. Une tenue plus décontracté, tu avais besoin de souffler, quitter un peu le monde du travail et retrouver une vie privée un peu plus développée. « Je me doute bien, on a tous une manière de travailler. » haussant doucement les épaules. Ta façon n’était peut-être pas la meilleure, ni même celui de ton père, mais tu avais toujours réussi à progresser. « C’est réciproque, tu m’as manqué également. Il me manquait cette femme qui ronchonne quand elle n’y arrive pas. C'était, beaucoup trop calme...» un léger rire, tu adorais la taquiner, rien de méchant. « On va manger un bout dans un restaurant ? » laissais-tu glisser entre tes lèvres. Faisant face à cette demoiselle, quelques centimètres te sépare seulement de son visage. Une envie soudaine de retrouver ses lèvres, même si cela faisait bien longtemps que tu le désirais. Ton regard ne la quittant pas, tu décidas de franchir le cap. Déposant tes lèvres contre les siennes, un baiser tendre.

Cette demoiselle, son regard charmeur, son sourire qui te faisait craquer. Elle est cette femme qui a réussit à te sortir de de ta spirale infernale. Elle commence à te refaire prendre gout à la vie, et surtout goût à l’amour. Tu sais que tu ne seras pas forcément le meilleur petit ami du monde, mais tu feras le nécéssaire pour la rendre heureuse. Elle avait besoin de l’être, elle avait surtout le droit d’être heureuse. Certes, tu ne la connaissais pas encore parfaitement, tu ne connaissais pas encore son passé, encore beaucoup de phase d’ombre, mais tu comptais bien la découvrir encore un peu plus chaque jour. Cette envie de pouvoir l’emmener partout ou tu iras, lui faire découvrir la vie dans un autre sens, dans un autre regard. Le fait de l’avoir près de toi, dans la même entreprise que toi, te faisais énormément de bien. Elle t’offrait une nouvelle vie, un nouveau souffle, un nouveau départ. Des choses que tu n’aurais certainement jamais fait, si elle ne s’était pas présentée, là, ce jour. Un CV dans la main, avec une lettre de motivation, un sourire sur ces lèvres et l’envie de rejoindre la fondation Lowry pour développer ses connaissances. Elle a tout donné pour avoir cette place, là ou elle est à présent, une place qu’elle n’aurait jamais eu, si elle serait allée voir une autre entreprise. Elle avait un talent unique, tu le savais dès le premier jour où tu as commencé à l’observer. Elle était si naturelle, réfléchie, elle proposait des projets hors du commun, des idées que tu n’aurais même pas eu. Tu appréciais la taquiner, jamais rien de méchant, ni même déplacé, juste de quoi la faire maronner. Ton regard se pose sur elle, tu rigoles légèrement, haussant les épaules. « Je préfère une personne qui ronchonne, qu’une personne qui ne dit rien. » un léger sourire sur tes lèvres pour te faire pardonner, tu appréciais chaque trait de caractère. Finalement, c’est dans ces moments là que tu te rendais compte, que tu tombais réellement amoureux d’elle. Déposant tes lèvres contre les siennes, un baiser qui en dit long, un baiser qu’elle prolongea sans hésiter une seule seconde. Sa douce main, venant glisser le long de ta joue, des frissons qui parcouraient ton corps tout entier. Ce baiser se termina, elle déposa son front contre ton torse, tes bras venaient l’entourer doucement. « J’ai du mal à te laisser seule, maintenant. » finissais-tu par avouer. Ton estomac n’était pas contre d’aller au restaurant, tu commençais réellement à avoir faim. Tu laissas sa main glisser contre la tienne, tes doigts croisèrent les siens. « Allons-y ». Tu quittais l’établissement en sa compagnie, fermant les portes, enclenchant les alarmes, laissant l’ascenseur descendre cette pyramide de verre, jusqu’au sous-sol, prenant place du côté du conducteur. L’envie de conduire, l’envie d’être seul en sa compagnie, tu n’avais pas besoin de ton chauffeur ce soir. « Un endroit où tu voudrais aller ? » ton regard se posa directement sur elle.