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it's been way too long
-tw : drogue, vih.31 aout 2021
J’ai espoir qu’il n’ai pas autant de questions que j’ai pu en avoir lorsque j’ai découvert que j’étais porteur du virus, mais je comprendrais que ce soit le cas. Au fond y répondre est à la fois difficile et simple, car je ne dois lui fournir que les éléments essentiels sans entrer dans les détails que je ne comprends pas toujours moi-même. Ce que je retiens est ce que je dois faire pour que tout se passe bien. Le reste, on s’en fout un peu. Je m’en veux un peu de l’abattre avec cela à la seconde où nous nous retrouvons mais j’espère que Zack finira par voir les choses du même angle. Même si nous avons fini plus d’une fois au lit ensemble avant l’été, je n’ai jamais eu l’intention de lui en parler à l’époque. Hors, là, ma décision est prise et je ne souhaite pas le voir soupirer de plaisir sous mes doigts pour ensuite tout regretter. C’est quelque chose qui me fait peur, tout comme le fait de ne plus jamais le toucher, mais je connais les risques en me lançant dans cette conversation. La maladie fait partie de moi et j’ai envie, et besoin, que Zack veuille de moi malgré elle.Je hoche la tête lorsque mon (ex) amant me demande de lui promettre que la drogue n’altère en rien mon traitement. Ça m'énerve d’avoir besoin de faire des promesses, alors qu’il pourrait juste me croire quand je lui dis quelque chose, mais ma relation avec la drogue justifie sans doute que je ne mérite pas la confiance de mon entourage à ce sujet. J’inspire donc profondément et force un sourire, plutôt que de le lui reprocher. « Promis. » Le seul risque reste encore que j’abuse au point d’en être malade et vomisse la précieuse pilule mais puisque je la prends tous les matins, ça ne m’est jusqu’ici jamais arrivé. Contrairement à l’alcool, la drogue ne me donne jamais la nausée, comme quoi il n’y a pas que des points négatifs à sa consommation. J’accroche le regard de Zack afin de ne pas me perdre sur cette route, n’ayant pas besoin de me rappeler tout le plaisir que cela me procure sans grand risque pour ma santé.
Les pilules remises aux mains du brun, je l’observe les analyser avant de suivre son mouvement pour les poser sur la table. Je note dans un coin de ma tête de les récupérer avant de partir, car si j’ai dit que je pouvais en laisser ici, ces deux-ci ont leur place dans la coque arrière de mon téléphone en cas d’urgence. Il sera encore temps d’en ramener une boîte complète chez Zack plus tard, si mon amant ne change pas d’avis une fois qu’il aura dormi sur toute cette conversation. Sa réaction a beau être positive et rassurante, c’est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher d’imaginer le pire. Mes lèvres sur les siennes, j’essaye d’en profiter comme si c’était la dernière fois alors qu’une petite voix me dit, aussi, que ce n’est que le début d’un millier d’autres baisers. Je finis par me redresser pour me placer à nouveau dans le fauteuil et souris lorsqu’il mentionne le prix du tapis, ni l’un ni l’autre n’étant à plaindre financièrement. « Je le demanderai en cadeau de Noël à papa. » Je lance avec humour, parce que j’ai été habitué à obtenir tout ce que je demande depuis toujours, à condition de suivre les traces du grand Thibault Desrosiers. Ce n’est pas, certes, pas totalement le cas à l’heure actuelle mais mon diplôme en poche suffit pour l’instant à le rassurer sur l’avenir qui m’attend. « J’étais dans le fauteuil avant toi. » Je lui fais remarquer lorsqu’il me reproche d’être assis trop loin de lui, avant de me relever pour me rapprocher car l’invitation est trop belle pour jouer la tête de mule. Mes yeux dans les siens, j’admire sa perfection, ses yeux océans, avant de fermer les yeux lorsque ses lèvres effleurent le bout de mon nez. Les larmes montent et je rouvre les yeux qu’une fois ma tête posée contre son épaule, lorsqu’il n’a plus vue sur mon visage. Mes doigts caressent son bras et descendent jusqu'à sa main, jouant avec ses doigts avant de les entremêler délicatement aux miens, puis de les serrer un peu plus fort. J’ai très bien entendu sa question mais je la garde en tête pour plus tard. « Je pensais que t’allais me mettre à la porte. » Je lui confie et porte sa main à mes lèvres pour l’embrasser avant de me placer un peu mieux contre sa poitrine. Je savais qu’il était parfait, parfait pour moi, mais peut-être pas à ce point. Je m’en veux plus qu’autre chose d’avoir douté de lui, de sa réaction, même si je sais que tout n’est pas gagné parce que Zack ne m’a pas demandé de rentrer chez moi immédiatement. « Rien ne peut altérer mon traitement tant que je le suis à la lettre. » Je réponds finalement, alors que mes doigts suivent la trace de ses abdominaux de manière un peu absente. « Je dois essayer de garder la forme, faire du sport, me nourrir correctement. Tout ce que je faisais déjà. » En sommes, rien de bien différent que ce qui est conseillé au commun des mortels, si ce n’est qu’il est vraiment dans mon intérêt de le respecter. C’est le cas aussi pour les autres, ils sont juste trop bêtes - ou fainéants - pour réaliser l’épée de Damoclès au-dessus de leur tête et tous les soucis qu’engendreront (possiblement) un jour leurs sales habitudes. « Ça te fait peur ? » J’ose demander, relevant la tête sans la déloger de sa poitrine pour essayer de capter son regard.
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