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it's been way too long
-tw : drogue, vih.31 aout 2021
Ces dernières semaines, derniers mois même, ont été invivables. Je ne me rappelle pas avoir un jour été aussi mal que lors de mes premiers jours au centre, lorsque mon corps a refusé de me donner la moindre minute de répit. Entre les nausées, les tremblements et les douleurs musculaires, j’ai eu bien du mal à trouver une minute de sommeil et me suis épuisé en ne faisant pourtant rien de mes journées - ou de mes nuits, d’ailleurs. La sortie n’a pas été simple non plus et si la décision de rester à Los Angeles pour quelques semaines supplémentaires n’a pas été facile à prendre, je sais que je ne serais pas là aujourd’hui si j’avais fait le choix de rentrer à Boston plus tôt. Plus d’une fois, j’ai eu envie de m’octroyer une petite sortie et envoyer en l’air ces résolutions, persuadé que je ne tiendrais tout de même pas une fois de retour à la vie réelle. A quoi bon, dans ce cas, se donner tout ce mal si c’est pour revenir au point A une fois à Boston ? J’ai pourtant tenu le coup, appelant un sponsor plutôt qu’un pote lorsque les soirées se faisaient trop longues, trop difficiles à gérer et je suis plutôt fier de moi. Un peu plus de neuf semaines, toujours clean. Un record. Un quatrième passage en désintoxication qui, je l’espère, sera le dernier. Le cœur battant, je me prépare à (enfin) retrouver l’une des raisons principales pour ma persévérance, même si je m’attendais à voir Zack un peu plus de deux semaines plus tôt, lorsque je suis rentré à Boston pour lui en faire la surprise. Le destin en a pourtant décidé autrement (ou plutôt Zack, en l'occurrence) et la surprise a été totalement foirée, retrouvant une Boston vide, alors que mon amant se trouvait dans un vol en direction de Lima. J’ai beau être toujours aussi frustré de cette erreur de timing, de la décision du brun de partir avec vingt-quatre heures d’avance sans partager cette information, j’essaye de ne plus y penser et de mettre ça de côté pour me concentrer sur ce qui nous attend. Ces deux semaines sans lui ont été terriblement longues mais m’ont aussi permis de reprendre mes marques à la maison. Et puis j’ai beau trépigner d’impatience pour nos retrouvailles, je sais aussi qu’une conversation sérieuse nous attend et l’issue de celle-ci me fait sincèrement peur. Savoir que je pourrais le perdre comme j’ai perdu Joey à l’époque - même si mon amie a fini par revenir vers moi - me noue l’estomac mais je m’interdis formellement de me dégonfler. Si je veux qu’on aie la moindre chance de (re)partir sur de bonnes bases, ça commence par cette conversation.
Il est quinze heures lorsque je sors de mon rendez-vous chez le psychologue et me mets en route pour l’appartement de Zack, où nous avons convenu de nous retrouver. J’aurais pu aller le chercher à l’aéroport ce matin mais j’ai préféré opter pour un endroit calme et lui laisser le temps de se poser après un long vol. Mon cœur tambourine dans ma poitrine lorsque je sonne en bas de chez lui et attends qu’il ouvre la porte, et les longues secondes que l’ascenseur met à arriver au bon étage. Quand j’en sors, il est là, se tient devant la porte et un seul sourire de sa part suffit à me faire fondre sur place. J’oublie tout ce qui nous attend et plonge dans ses bras, les miens fermement noués autour de son cou, incapable de prononcer le moindre mot. Rien que je puisse dire ne pourra exprimer à quel point il m’a manqué ces trois derniers mois. Trois putain de mois. @Zack Cassidy
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