« J’ai le plaisir de vous annoncer que votre enfant est une fille. » Une fille ? Quelle déception pour mon père, Harriet Ashfield qui avait toujours rêvé du plus profond de son être d’avoir un petit garçon, un garçon qu’il aurait façonné à son image, aurait très certainement eut le même destin de valeureux combattant de l’armée Britannique et de nombreuses médailles qui auraient fait sa fierté, malheureusement pour lui le destin en avait décidé autrement et il allait devoir s’y faire. Ma mère, Luciana était particulièrement préoccupée par cette déception, elle qui s’était toujours pliée à ses moindres désires comme celui d’être la parfaite femme au foyer anglaise au point d’en oublier ses origines Vénézuéliennes, n’avait même pas été fichue de donner naissance à une fille… Ce « déboire » semblait presque aussi grave qu’a l’époque où les familles royales ne pouvait pas mettre autre chose qu’un garçon au trône, petite je ne me rendais pas compte puisque je n’étais qu’une enfant inconsciente et qui pensait qu’elle aurait une enfance heureuse et banale comme celles de mes voisins, je me mettais largement le doigt dans l’œil mais ça, ce dont j'allais me rendre compte beaucoup trop tard pour y remédier...Quelques années après ma naissance, j’entrais à peine en école primaire que, mon père avait commencé à avoir un comportement quelque peu… étrange pour moi et psychorigide selon d’autres car, je devais toujours me tenir droite, je ne devais pas dire de mots de travers mais surtout, il commençait à m’entraîner tel un sportif de haut niveau alors que je n’avais qu’un petit corps qui ne supportait pas une endurance trop forte. Ma mère ne disait jamais rien, elle ne voulait jamais le froisser, elle se comportait comme une femme des années quarante, complètement soumise qui n’avait pas son mot à dire et qui contribuait même à cette éducation très dure contre laquelle je ne pouvais rien faire. Je n’étais presque jamais dans les parcs d’attractions, dans les bacs à sable et dans les centres aérés, je n’avais pratiquement pas de contact avec les autres enfants de mon âge, comme si ça allait m’aider à grandir plus vite et que ça m’éviterait d’avoir une « mauvaise influence à l’avenir », ce qui paraissait absurde pour une de mes tantes qui avait toujours essayé de faire changer mes parents, en vain. Venu le temps de mon adolescence, une époque que je ne regrette absolument pas à l’heure d’aujourd’hui puisque je n’avais le droit de rien faire, à part de me taire… Je me souvenais des fois où j’étais tranquillement dans ma chambre et que je peignais pour me détendre, je le faisais toujours quand j’étais seule car, je savais que ça ne leur plairait pas et j’avais raison puisque seulement deux mois après mes débuts dans l’art, toutes les affaires qu’un de mes cousins m’avait offert en cachette avaient été confisquées. Je croyais avoir vécu le pire, jusqu’à ce que j’essaye de devenir plus féminine en me maquillant et en me laissant pousser les cheveux, ce qui fut vite interrompu par mon père qui fini par me transformer en un véritable garçon manqué. Mes exercices physiques militaires avec lui ne faisaient que s’amplifier au fil des années, jusqu’au jour où j’eus dix sept ans où je fus envoyer dans l’armée de terre, en employant la force pour ne pas changer. Je finis par me retrouver en Afghanistan, entourée de garçons plus ou moins débiles mais, au moins j’étais enfin régulièrement en contact avec des personnes de ma tranche d’âge, ce qui n’était pas si mal en fin de compte. Mes premiers jours en tant que militaire étaient plus tranquilles même si j’étais souvent raillée par les autres à cause de mon sexe, je faisais de mon mieux pour ne pas y prêter attention tout en essayant de m’intégrer quand même. Pendant cette période, j’étais même tombé amoureuse d’un des militaires, c’était certainement celui qui me charriait le moins et qui était le plus présent pour moi, j’ai eus mon premier baiser avec lui à l’intérieur d’une des tantes mais, j’essayais de ne pas trop m’afficher avec lui parce que je savais pertinemment que ça serait mal perçu par les autres, qu’ils trouveraient que je ‘ l’affaiblissais avec mes niaiseries ’. Quelques semaines plus tard, je me retrouvai toute seule dans le camp et je fus prise d’une certaine curiosité en fouillant les affaires de mon « petit copain » où je finis par découvrir ce que je ne devais pas savoir : il avait déjà une petite copine. Prise de rage, je pris une des armes et je partis à sa recherche, jusqu’à ce que je m’arrête en croisant la route d’un soldat Afghan, je me suis tout de suite calmée en le voyant, je devais garder mon sang froid mais, je ne savais pas quoi faire et tremblait en pointant mon arme sur lui… Je me posais des tas de questions : est-ce qu’il avait déjà fait quelque chose de mal dans sa vie ? Avait-il beaucoup de famille ? Méritait-il de mourir ? Qui j’étais pour décider de s’il devait mourir ou non ? … au final c’est lui qui me tira dessus, me laissant inanimée dans un ruisseau de balles rouges sang… C’était la fin, jusqu’à ce que je me réveille dans un hôpital de Londres trois semaines plus tard. Ce même jour, je me rendis compte que c’était stupide, que cette vie était stupide et que je devais faire ce que je voulais de ma vie alors, pour la première fois je me rebella contre mon père et je finis par faire mes valises pour les Etats-Unis, où je comptais bien réussir à Harvard, malgré que ce pays ne me soit totalement inconnu et que je n'avais que dix neuf ans.