- Aout 1992 -
Mon histoire débute le 18 Aout 1992. Je suis arrivée un soir d'été ! Bien que l'été en Angleterre, il ne fait pas tellement chaud! Quoi qu'il arrive, j'ai attendu 22h pour pointer le bout de mon nez. Mes deux grands frères étaient vraiment fiers ! Mais bon, ce n'est qu'un futile détail. Je suis issue d'une famille typique anglaise, typique si l'on oublie la fortune de mes parents, plus précisément de mon père. C'est un très grand producteur de musique, très respecté dans le milieu. Ma mère ne travaille plus, prenant son temps pour s'occuper de nous, toujours bien épaulée par mon père, bien que souvent absent pour le travail. Je dirais que j'ai toujours été la petite blondinette parfaite. Une petite fille gentille, sage, à l'écoute et très obéissante. Mon père a toujours voulu voir ses enfants dans une école privée et surtout que ses enfants réussissent dans la vie. Souhait de tous les parents me direz vous. Seulement, il nous a toujours poussé, nous faisant pratiquer un tas d'activité extra-scolaire. J'ai toujours été très obéissante je dois dire, répondant aux exigences de mes parents, pour ne pas les décevoir. À l'âge de dix ans déjà, je sens que j'étouffe et que ce petit train de vie ne me correspond pas, ne me conviens pas. Les hostilités commencent doucement, mais surement. Je me passionne pour le piano, ou plutôt, je me suis forcée à me passionner pour le piano, pour les beaux yeux de mes parents. J'ai commencé à six ans, sans trop avoir le choix. Mes parents étant très religions, je joue tous les dimanches à l'église. Ma vie est toute tracée, les études, entrer à Harvard dans cette grande école très prestigieuse et faire honneur à mon père en entrant chez les Eliots. Sauf qu'un matin, j'ai enfin dit m*rde.
- Septembre 2oo4 à 2oo8 -
Quand je vous dis que les hostilités commencent. Mon adolescence ne ressemble pas vraiment à mon enfance. À l'âge de douze ans, notre famille quitte la ville pour la France, plus précisément Paris. Sans nous demander notre choix. Mais je parle déjà couramment trois langues dont le français. Mes parents prenant cette excuse pour nous rassurer avant le grand départ. Je le vis mal ! Très mal. Ne voulant pas quitter mes amies et ma petite vie à Londres. La guerre est donc déclarée. Fini la gentille fille qui dit toujours oui. Je veux faire regretter mon père de ne pas nous avoir demandé notre avis. Mes frères beaucoup moins rebelles et sur la même longueur d'onde que mon père, je suis plutôt seule dans mon petit combat. Que je mène plutôt bien. J'arrête le piano une fois à Paris. Prétextant que je n'aime pas ça. C'est le tout premier conflit, mes parents n'ayant pas pour habitude de me voir prétexter, ont plutôt paniqué. Tant mieux, c'était le but. Il y a une seule chose qui ne change pas, mon niveau scolaire. Malgré mon envie de rébellion, j'ai conscience que sans études, dans la vie, on ne va pas très loin. Mais surtout car Harvard me fais rêver - même si trop de fierté pour l'avouer -. J'essaie tout de même de rester très sérieuse dans cette nouvelle école privée sur Paris. Très vite je tisse des liens avec une bande de parisien bobo un peu snob sur les bords. Ce n'est pas vraiment le type de fréquentation que j'avais en Angleterre, mais il faut dire que dans cette école ... Il faut les chercher les gens simples. Doucement, je commence à fumer ... Mes parents voulant que je m'intègre bien en France, ils me laissent un peu sortir, avec mes frères sur le dos bien sûr. J'arrive tout de même à déjouer leur surveillance de temps en temps et commence à boire en cachette. Les premières cuites arrivent à grands pas. Mais j'aime ça, ça me fait penser à autre chose ce qui est plutôt plaisant.
- 2oo9 -
Mon père lassé de mes sauts d'humeur et surtout de savoir sa fille qui fume, décide de passer une soirée avec moi. Vous savez ce genre de parent qui ne sait plus quoi faire et qui pense qu'en m'obligeant à passer une soirée avec lui, tout ira mieux ? Ben voilà, mon père en fait partie. Je prie pour qu'il ne m'amène pas dans un pub que mes amies fréquentes, ce serait bien trop la honte vous comprenez? Mon père est le genre d'homme scotché à son téléphone, qui travaille même le week end et quand il dort. Une fois installée à une table dans le fond, espérant que personne ne nous remarque, je décide d'allumer une cigarette pour attirer son attention. Ce qui fonctionne plutôt bien d'ailleurs ! Nous commandons des boissons et mon regard se pose sur le pianiste de la soirée. Un jeune brun, il fait très jeune, je crois qu'il a aussi tapé à l'oeil de mon père, mais pas pour les mêmes raisons. Il décide d'aller lui parler, et moi je reste dans mon coin, les guettant du coin de l'oeil. Je connais mon père, je sais qu'il a une superbe proposition pour lui. Ce qui me fait rager je reconnais. C'était censé être notre soirée non ? Mais je remarque que le jeune homme l'envoie balader, enfin quelqu'un qui ose ! Un sourire se dessine sur mes lèvres et je décide de m'approcher pour en entendre plus. Je ne rêve pas, il l'envoie bien balader. Il manque presque de respect à mon père, même si je suis en froid avec lui, je n'apprécie pas vraiment. Je reste tout de même très admirative, il a tout de même envoyé balader Mr. Cooper.
Le lendemain, surprise, je croise cette même personne, dormant dans une voiture. Garé à deux pas de notre propriété. Je me demande si c'est une blague. Quoi qu'il arrive, je décide d'aller le charrier avec mon naturel permanent. Me fichant de lui, le jeune homme à du répondant, et je dois dire que ça m'en bouche un coin. Un petit jeu s'installe entre nous. Mes parents offensé de savoir que leur fille traîne avec un jeune homme qui dort dans une voiture, il essaie plus d'une fois de le faire partir. C'est une mauvaise tête, un peu comme moi je crois, forcement ca ne fonctionne pas. Je sais qu'il est pianiste, mais lui ignore que je le suis aussi. J'apprends qu'il s'appelle Jamie, au bout de quelques jours, un petit jeu du - cap ou pas cap - s'installe entre nous. C'est d'ailleurs comme cela qu'il arrive à mettre ses bagages chez moi. Oui oui, chez mes parents, alors que, quelques semaines plus tôt, il crachait à moitié sur mon père. Sans doute un moyen pour moi de provoquer le chef de famille. Mais je m'amuse, c'est le principal. Je dois dire que si je l'ai invité, c'est uniquement pour froisser mon père. Malgré sa forte tête, mon père est un homme généreux et laisse le jeune français dormir chez nous, bien que personne ne le calcule, pas même moi ! Je prends un peu sur moi & décide tout de même de faire la discussion. Ce dernier n'est pas franchement ouvert, mais après un petit - cap ou pas cap d'arrêter de faire le con ? -, on commence réellement à tisser un petit lien amical, si j'ose dire. Du jour au lendemain, ce dernier disparaît, me laissant un petit mot - Cap ou pas cap de me retrouver? -. Son départ ne m'affecte pas plus que ca ! Je ne suis pas du genre à m'attacher très vite aux gens, seulement notre petit jeu m'amuse pas mal.
Je décide de m'inscrire à Harvard. Je reçois très vite une lettre positive dû à mon niveau scolaire et non au contacte de mon père. C'est ma plus grande fierté. Pour moi la vie commence réellement. Je n'espère qu'une seule chose, entrer chez les Mathers dans le but de narguer encore plus mes parents. Un petit hic, mon père est homme influent alors j'espère l'école n'écoutera pas leurs choix.