Et si toi, tu manges ton fruit arrosé, le mien, je ne l’ai toujours pas touché. Je le regarde, et je jongle entre
le clair de Lune et ce dernier, n’arrive pas à me décider à mâcher. C’est de l’alcool qu’on accompagne avec du
sel habituellement que je devrais me contenter.
« j'ai de la chance d'avoir le filet en acier qu'est ma mère donc j'peux me permettre de transitionner entre deux jobs. » Privilégié. Mais au moins il s’en rend compte, et c’est peut-être pour ça que je continue de l’apprécier.
« j'sais pas, j'suis doué pour faire le barman donc peut-être juste changer de lieu d'emploi. » J’en suis presque tentée de lui proposer de venir se perdre au même endroit que moi. Mais il est trop solaire, partage pas la moitié de mes manières.
« j'pourrais donner des cours de chant mais j'm'en sentirais pas capable encore. » Sourcils froncés, avant de prononcer
« Si t’essaies pas. » Tu ne sauras pas si t’es capable ou pas.
« tu comptes revenir donner des cours de danse ? » Ca grince entre ses dents. Parce que la danse engendre maux et tourments. Et pourtant, c’est dans ce domaine que mon corps se sent le plus vivant. Et je soupire, parce qu’il pose les bonnes questions et que je pourrais bien le maudire.
« J’crois pas. » Parce que le monde d’Harvard, ça n’a jamais été quelque chose pour moi. Y a des étoiles, qui naissent là-bas. Et je ne brille pas assez, pas comme ça.
« Mais je pourrais toujours te taper sur les doigts. » Si tu fais n’importe quoi.
Il dévie le sujet, trop rapidement pour que je ne puisse le stopper
« et j'veux rencontrer Dutch. Tu seras mariée que je ne l'aurais encore jamais vu. » Indéniablement pudique au niveau de notre relation. Parce qu’on apprend à deux à danser, justement, avec nos démons. Mais craque un sourire sur mon expression,
« Mariée… » à la faveur de cette blague qui se répète au cœur de notre affection, ce n’est jamais qu’on ne la prendra au sérieux, cette question. Pourtant parfois, rêve de petite fille, celle-la même qui vacille sur son fil. Et puis…
« Le blanc, ça ne me va pas. » et y a rien qui peut grandir en moi. En général, ça va de pair, les engagements comme ça. J’peux pas lui faire ça. Qu’importe ce qu’il a pour dire pour me rassurer. Egoïste, qui, pour deux, a appris à penser.
« Je te la retourne, d’ailleurs. » La réflexion, parce que ta moitié, je l’ai pas encore approuvé, et de nous deux, je suis l'ainée, mon mot, j'aurai du pouvoir le dire en premier.
(hj ; désolée du temps, vacances + recherche de cocos, tmtc
)