Conseil des chastes (team C&P)

Ils parviennent à te faire sourire, ces idiots. Toi qui angoisse carrément de ces aveux, ça te fait un bien fou. Il manque Jayson, mais il débarquera bien à un moment donné, de toute façon. Il doit aimer se faire attendre, le King. T'as besoin de t'occuper l'esprit alors tu prépares les verres pour tout le monde. « Stressez pas, vous êtes pas forcés de vous confesser si ça vous tente pas. » que tu lâches en riant légèrement au cours de ta distribution alcoolique. Verre léger pour la Princesse @Céleste Courtin-Clarins, ça serait con que tu la renvoies vers l'hôpital alors qu'elle l'a quitté il y a peu de temps. Tu prends place face à tous, prends une grande inspiration en levant ton verre. « A nous, à notre amitié, à ces fous rires partagés.. et pas que. » Détendre l'atmosphère du mieux que tu peux. Tu profites peut-être de ces derniers moments partagés. Regarder ton verre et chercher tes mots. « Bon, j'voulais vous remercier pour votre présence, déjà. Et si j'tenais à vous parler en face, c'est parce que ce que j'ai à dire, c'est pas le genre de trucs qu'on dit par message, en fait. Et croyez moi, j'ai tenté de rassembler tout mon courage pour vous raconter ma vie. » Prendre le temps de les observer. Se lancer. « J'ai été prostituée de mes dix-huit ans à il y a quelques mois. Au départ, je suis sortie quelques temps avec un mec qui m'a collée sur le trottoir, c'est devenu mon mac et il s'est fait buter. J'étais libre, mais j'voulais aider ma mère qui nous a élevés avec mon frère toute seule, cumulant jusqu'à trois boulots depuis mes huit ans, quand mon père est entré en prison pour homicide. Puis j'suis tombée amoureuse d'un autre gars. Je suis restée trois ans avec lui, tout en continuant de me foutre sur un bout de bitume la nuit, pour payer mes études. Après un peu plus de deux ans de relation, j'ai appris que j'étais enceinte. Des jumelles. C'était trop tard pour interrompre la grossesse. Le jour de l'accouchement, j'ai pu les tenir dans mes bras, leur donner un nom qui mariait bien nos origines à tous les deux. Anja et Kaïa. Sauf que j'avais peur. Peur de pas assumer, de pas assurer et.. j'ai abandonné mes droits parentaux au père des filles. C'était la fin de notre relation et la dernière fois que j'ai vu mes bébés. » Tu chiales comme t'as jamais osé chialer devant eux. Tu chiales comme chaque année, le jour où tu les as mises au monde. « J'ai continué de me prostituer pour leur ouvrir un compte en banque accessible à leur majorité. J'ai continué jusqu'au soir où un gars m'a agressée sexuellement. Cette agression a eu des conséquences également, mais j'y suis allée à temps pour ne pas donner la vie à un enfant qui me rappellerait un traumatisme. Et si je tiens à vous dire tout ça aujourd'hui, c'est parce que je démarre une nouvelle vie, avec plus de responsabilités et il est temps que je fasse face aux miennes. » Tu vides ton verre d'une traite, et tu attends leurs réactions, leurs questions, leurs reproches.

Je tapote la clavicule d'@Ilan Reuben quand notre étreinte se brise, ris à ses paroles. @Jayson King aurait déniché une cabine plus intéressante que la nôtre ce soir ? Si j'avais su qu'on pouvait s'éclipser... Quel veinard. Je récupère un verre moins dosé que les autres des mains de @Tova Markovich — je pourrais crier au scandale... mais non. On va éviter et être raisonnable ce soir. Je me rattraperai plus tard. Pour l'instant, je préfère lever mon verre (drôle de toast), écoute l'avocate tout déballer. Je crois que nous allons tous de surprise en surprise — ou, du moins, moi. Tova était une prostituée. Un père en prison, son premier mec assassiné, des galères financières. Une nouvelle fois en couple, tout en restant une prostituée ; silencieusement, j'ai beaucoup de respect pour l'homme en question — jamais je n'aurais accepté que ma petite copine vende son corps à d'autres. Il devait être très amoureux. Surtout qu'ils ont eu des jumelles ensemble. Des jumelles ! Tova est maman ! Bien qu'elle ait abandonné ses droits parentaux et, au final, ses deux petites filles. Je manque de m'étouffer à une ou deux reprises avec ce florilège d'annonces, ayant préféré boire quelques gorgées de mon premier verre peu chargé pour éviter de l'interrompre avec des commentaires spontanés et curieux. Elle nous révèle vraiment tout, à nous, sa bande de potes. Jusqu'à son agression sexuelle et une grossesse inopinée et interrompue. Ça me fait un pincement au cœur de la voir comme ça. Jeune fille en détresse, pas du tout épargnée par la vie, qui semble pleurer toutes les larmes de son corps. Je finis par abandonner mon verre, m'approche d'elle et pose ma main sur son épaule, la lui serre pour lui témoigner de ma présence et de mon soutien. Si on peut dire ça comme ça. « Je suis sûre que tu vas être une chouette maman. Se focaliser sur le côté positif de toute son histoire. Je ne veux pas remuer le couteau dans toutes ses plaies. Donc, tu vas aller retrouver tes filles ? »

De tout ce que je retiens, ce sont les deux prénoms. Et le cerveau bug sévèrement. Ca va me perturber longtemps mais je ne dis rien de plus. Tova en maman, c'est quand même sacrément sex, faut avouer. Mais toute son histoire et toutes les épreuves qu'elle a vécu, j'étais à des kilomètres. Je crois que tout le monde est abasourdi. Il y a de quoi. C'est la princesse qui brise le silence. Et n'ayant toujours pas les mots, je préfère lui faire un câlin. Même avec une couche sur la tête, tu resteras toujours bandante. Je retourne à ma place. Fais ce que tu dois faire, en ton âme et conscience, on te soutiendra.

Tu arrives avec bien du retard, pourtant toi qui à l’habitude d’être à l’heure c'est étonnant mais vous aviez décidé de regarder un film à la télé avec Aurora et le film étant tellement ennuyant que vous vous étiez endormis, tu sens déjà les autres te charier mais tu survivras à quelques moqueries. Pour te faire pardonner, tu passes aux magasins pour ramener deux bouteilles d’alcool pour imbiber tout le monde, enfin tu espères qu’il y en a déjà là bas sinon, deux bouteilles ça fait très peu. Tu toques à la porte n’ayant pas de badge et attend que quelqu’un veuille bien t’ouvrir. « Hola Chicos ! » c’est bien le contraire de Chicas ? sinon ton espagnol est à revoir. « Le king est dans la place ! »

Tu prends place sur l'un des fauteuils de jardin du domaine, là où le réseau n'est pas si mauvais que ça malgré le fait que tu sois au fin fond de la campagne Piémontaise. De l'autre coté du téléphone, @Tova Markovich fait taire tout le monde, y'a un petit blanc après ça et finalement elle prend la parole. T'écoutes avec attention, les traits du visage qui se figent légèrement, tu regardes toujours le petit écran, n'a pas trop la vision des autres mais surtout d'un petit morceau de plafond. Celui ou celle qui tient le téléphone a du le laisser glisser d'entre ses doigts. Les sanglots que tu devines secouent tes épaules, ton cœur aussi, sous le poids des mots qui mettent en lumière le récit des années difficiles. C'est soudain, inattendu, impréhensible. Tout se passe trop vite, la voix de @Jayson King qui s'élève, visiblement en retard, bien trop enjoué ne sachant vraiment pas ce qu'il va apprendre d'ici quelques secondes. @Céleste Courtin-Clarins qu'énonce des paroles encourageante pour l'avenir, @Nathaniel Ducret qui lâche une petite vanne avant de promettre son soutien "oui on sera toujours là et on te soutiendra." t'ajoutes juste après lui, toujours complétement retournée par cette annonce. A cet instant tu regrettes d'être à l'autre bout du monde et seulement là à travers un téléphone et quelques mots ; t'aimerais mieux être là avec un geste et des regards qui veulent tout dire.

te livrer à coeur ouvert comme ça, c'est bien la première fois que tu le fais. personne à l'heure actuelle en dehors de ces quelques personnes ne sait ce qu'a été ta vie. pas même ta mère, pas même ton frère. chaque personne de ton entourage avait des bribes de ta vie, mais personne n'avait toutes les pièces pour assembler entièrement le puzzle Tova Markovich. maintenant, ils se comptent sur les doigts d'une main, puisque @Jayson King est arrivé à la fin de ton éprouvant oral. sa bonne humeur détonne clairement de l'ambiance présente. tu souris à tout le monde malgré les perles salées qui ne cessent de glisser le long de tes joues. « j'vais tout faire pour les retrouver, ouais. » ils semblent vouloir rester auprès de toi malgré tout ton passif, et ça, c'est la plus belle preuve d'une amitié sincère.