t r a n s p a r e n t s o u l ((ft. christopher))

Depuis que Christopher avait reprit une place importante dans sa vie, Clémentine avouait avoir du mal à se passer du garçon. Et pourtant, pendant deux longs mois ils allaient être séparés parce que la demoiselle avait décidé de suivre ses ami.e.s au summer camp qui allait se dérouler dans les Caraïbes cette année. Elle avait fait un tour rapidement au supermarché pour récupérer des merdes à grignoter avant de venir frapper à la porte de l’appartement de son ainé. Sans réellement qu’il n’accepte sa venue en ouvrant la porte ou même de vive voix, Clém s’était permise d’entrer. — c’est moi Chris ! qu’elle lui annonce en criant un peu fort, au cas où le garçon était occupé à quelque chose. Ils avaient prévus de se voir aujourd’hui mais Clémentine n’avait pas encore donné d’heure précise puisqu’elle savait qu’elle ne serait jamais à l’heure. Posant le sac transparent sur la table, elle regarde un peu autour d’elle tout en sortant la junk food de ce dernier. Puis, elle finit par voir la grande silhouette du garçon s’approcher. Un sourire venant fendre ses lippes, elle se retourne pour venir serrer le garçon dans ses bras, toute heureuse de pouvoir profiter une dernière fois de son frangin avant de partir en vacances. Clémentine avait tellement buché cette année qu’elle voulait profiter même si à côté de ça, elle aurait aussi voulu passer du temps avec Christopher. — j’sais pas pourquoi, j’ai l’impression qu’avec l’âge, tu te ratatines… qu’elle lui dit pour rire alors qu’elle savait que sa taille était toujours la même depuis des années.

L'oubli doucement de cette vie dans les rangs où tout n'était que droiture et ordre, Christopher n'était pas certain si ce côté très ordonné lui manquait dans la vie, probablement que non alors que son esprit divaguait sur ses futurs projet et sa vie actuelle. Il avait presque envie de rire alors qu'il pensait à ce qu'il faisait, qui aurait pu croire qu'il sera le genre à gérer une boutique de fleurs, à se trouver une passion pour cette thématique. Il avait décidé de prendre sa journée, laissant son "précieux" fermé pour la journée, c'était quelque chose que le trentenaire pouvait se permettre de faire surtout quand il s'agissait de passer la journée avec sa soeur.  Chris trainait dans son lit sans se soucier vraiment de l'heure, Clém viendrait quand elle viendrait, c'était son habitude et ça ne dérangeait pas le plus vieux. Ils étaient bien trop proches pour que celui-ci soit gêné.
Finalement arrivée, il ne fallut pas grand chose pour qu'il l'entende. Il avait eu le temps de se doucher, et s'habiller, seul ses cheveux était encore mouillés, des gouttes tombaient doucement sans pour autant que cela ne dérange Chris. Il ne put s'empêcher de rire en écoutant la remarque de sa frangine. "Je me ratatine et pourtant je te regarde toujours autant de haut..." Il finit par l'abandonner de ses bras pour aller s'asseoir doucement sur l'un de ses tabourets dans sa cuisine, tout en l'invitant à faire de même. "J'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis des années alors que ce n'est pas du tout le cas, c'est vraiment un sentiment étrange."

Elle adorait taquiner son frère, c’était plus fort qu’elle et visiblement, Chris avait toujours du répondant. même si ils ne se voyaient pas vraiment très longtemps, il leur arriver de passer des journées entières ensembles pour rattraper le temps, garder leur relation fraternelle active et ne pas finir comme toutes ses familles qui avec le temps, se perdent de vue et s’oublient presque totalement. Elle profite également de pouvoir le prendre dans ses bras pour s’y arrêter quelques instants, avant de le laisser s’éloigner et le rejoindre sur les tabourets de la cuisine. Il est vrai que Clémentine était plus petite que lui mais au fond, ça faisait d’elle une femme plus mignonne à regarder, malgré la mauvaise et fausse image qu’elle avait à l’université. On la voyait beaucoup trop souvent comme la connasse de service, celle qui prenait les gens de haut mais au fond, elle était persuadée que ses rumeurs n’existaient que par jalousie. Le coude qui se pose sur le comptoir, elle laisse ses yeux parcourir le visage de son frère, l’air pensif avant de pincer les lèvres dans un sourire timide. — c’est parce qu’on se voit moins souvent qu’avant je pense ? qu’elle lui dit, parce que c’était peut-être pour ça qu’il avait cette impression. Et puis, elle avait l’université, elle avait ses cours de médecine dentaire, ses journées d’entrainements en tant que cheerleader et aussi ses moments de pause qu’elle passait souvent sur twitch pour animer sa communauté, chose dont Christopher n’était pas encore au courant. — en plus j’vais pas tarder à partir au summer camp alors, essayes de profiter au max ! et elle sait que deux mois loin de lui, ça allait faire long même si elle avait été habituée à ne pas le voir tout les jours. — ça va toi sinon ? Quoi de beau dans ta vie ces derniers temps ? elle est curieuse aussi, de savoir comment il allait, ce qui se passait dans sa vie et si la boutique tournait à sa guise.

Ils avaient toujours eu une relation que l’on pouvait qualifier de fusionnel. Et forcément se voir de temps en temps semblait comme une nécessité pour Christopher même si c’était simplement cinq minutes, cela faisait toujours plaisir à l’ainé et à sa sœur sans aucun doute. Tout était simpliste et facile à vivre en soit, que ce soit dans la conversation ou même les gestes qu’ils avaient l’un envers l’autre. L’une de ses mains posées sur sa barbe de plusieurs jours, le genre de barbe qui pourrait passer pour quelque chose de non entretenu mais qui au final prenait beaucoup de temps à Chris pour rendre la chose propre et correct ;  c’était un style qu’il avait appris à apprécier après son départ de l’armée. « En même temps on est adultes aussi, ça joue… Enfin l’un de nous deux l’est en tout cas, je ne dirais pas qui. » Osa-t-il dire en regardant sa sœur et riant. La vanner était toujours source d’amusement pour Christopher, peut-être parce que son cercle d’amis n’était pas si développé que ça, si on regardait la chose dans son ensemble, non pas qu’il adorait être seul, mais la confiance et le temps n’était pas quelque chose que le trentenaire donnait facilement. Sa bouche formait un oh du surprise alors qu’il se rappelait qu’elle allait partir. « J’avais totalement oublié, tu vas m’abandonner pendant que je vais dépérir ici, seul, abandonné… »  Il adorait dramatiser les choses, dans une autre vie il devait surement faire du théâtre dramatique, il n’y avait pas d’autres réponses. « J’espère malgré tout que tu t’amuseras ! Moi ça va, j’ai la tête dans les fleurs, dans tout les sens du terme, mais ça me plait, les 3/4 de mes journées sont résumés par ça mais c’est une activité qui me calme. Qui l’aurait cru d’ailleurs ? Moi ? Fleuriste ? » Un rire léger se fit entendre dans l’appartement. « Je ne sais même pas ce qu’on faire de notre journée ! J’ai absolument rien prévu, pour changer tu me diras. »

Clémentine relève les yeux doucement vers son frère, stupéfaite par les paroles de ce dernier. Décidément, qui était le plus jeune des deux pour le coup? Un soupir qui n’était pas non sans pour être discret sortit de ses lippes pulpeuses avant de venir frapper son petit poing contre son biceps. — mais comment t’es mauvaiiiis c’est pas croyable ! qu’elle lui dit, d’un ton assez aiguë pour accentuer ce côté ‘enfant’ en elle et tenter de le faire culpabiliser. Il faut dire qu’avec leur différence d’âge, il était plutôt compliqué d’avoir une relation fraternelle des plus normale mais ils essayaient tant bien que mal de ne pas avoir l’air de deux inconnus. Elle finit alors par lui annoncer qu’elle allait partir pour le summer camp dans peu de temps. C’était quelque chose qu’elle faisait depuis son arrivée à Harvard, c’était un peu sa façon à elle de s’évader de Boston, aller ailleurs et voir de nouveaux environs. — non mais Chris… t’aurais deux mois tranquille pour essayer de me donner une belle-soeur. Sans ta soeur pour te faire chier ! parce que Clémentine pouvait se montrer chiante sur la question, ca faisait vraiment longtemps qu’elle n’avait pas vu son frangin avec une belle demoiselle au bras. Mais elle finit par encore une fois changer de sujet et le laisser parler de lui pour pouvoir savoir se qui se passait dans sa vie. Elle était curieuse de savoir comment tournait sa boutique. — j’te jure, le jour où t’as dit aux parents que de deviendrait fleuriste, j’ai cru que t’allais balancer juste après que t’es gay ! vraiment, pour le coup ca ne l’aurait pas vraiment étonné mais bon, Chris était viril et bon, ca aurait fait super bizarre qu’il le soit. — ahah j’te jure, quand est-ce que tu arrivera à planifier des journées sympas avec ta frangine ?? Vraiment tu crains… qu’elle lui balance, d’un ton faussement mauvais tout en lui donnant un léger coup de pied. — first of all, donnes-moi une bière, après on verra !