SARANG NAM - Lee Jieun

Vingt trois ans - vingt quatre kr - née le trente mai 1998, the gemini. La dualité de Janus, un visage pour Sélène et l’autre pour Helios. Indécise toujours, séduite inévitablement par le mauvais choix, celui qui portera jusqu’à la tombe les conséquences d’actes prétendument calculés. Reines des doux mensonges – sa plus grande maîtrise – elle chérit les secrets et charme les mystères, les paupières lourdes de confidences.
Cancer moon ;; libra rising. Un désastre des étoiles.

Porteur des fragrances éthérées d’encens amer, lu dans les volutes d’or et de poussière par les mudang du pays d’un autre côté de l’océan, porté par le désir vorace de se faire devin d’un avenir béni par l’écarlate. Nam Sarang ( 사랑 ) traduction littérale de l’amour adolescent encore porté par l’âme juvénile, terni par les métaphores et les idylles éphémères aux saveurs de tragédies grecques lavées par les pluies d’été. Héritière unique d’un esprit absent dont le leg se fait rare, à peine lisible entre les lignes vagues de ses portraits d’enfant.

Coréenne par le sang et la loi, carmin pur remontant jusqu’aux âmes de Joseon, fille des mers du sud,, en réalité traîtresse volage au cœur morcelé, portant sur ses nervures des baisers de Russie à Paris. Américaine d’adoption venue se perdre en échanges de rêves vendus au plus offrant sur la côte est, sirène sans voix complexée par un accent teinté de tours du monde.

Offrandes de cœur à la danse, de corps aux sylphides comme aux faunes. Le visage émacié par une vérité qu’elle s’efforce de taire, alourdie par les poids des traditions et du paraître, interdits par les codes du bien vu et méprisé par les sourires hypocrites de ceux qui ne savent plus frémir,, sa réalité à des saveurs de nymphes et de narcisses, bisexuelle désavouée aux fantasmes enfouis sous la nécropole des amours interdits.

Seule,, paranoïaque. Bradycardie sentimentale marquée par les années à s’oublier derrière la volonté infinie d’un avenir plus grand, se refusant toute distraction, le myocarde amouraché des privations. Incapable de faire passer quelqu’un avant le ballet, l’amour la fuit – héroïne moderne d’un dramatisme d’auteur russe.

Modeste,, criblée de dettes. Redevante aux écoles de danses, aux professeurs enchaînés, aux pointes satinées devenues trop petites ou cassées trop vite, à la passion dévorante et à la classe moyenne dont elle est issue. Esclave du vice au salaire encore trop modeste pour tout rembourser, se contentant d’un appartement médiocre sur oden street, south boston. Amante du métro et de la cheap life maquillée à la feuille d’or lorsque sa silhouette sombre sur scène.

Promue Grand sujet du National Ballet of Boston depuis à peine quelques semaines, nue de ses titres de quadrille puis de coryphée, gravissant l’éternelle échelle de la perfection, les ailes pesant toujours plus lourd portées par une utopie de gamine de devenir un jour danseuse étoile. Ange de la danse classique et espoir du ballet américain remarquable sur un pas de quatre dans le Lac des Cygnes. Définition gracile de l’élégance et de l’avenir de l’art,, les iris sombres à convoiter le grand rôle.

Life is strange before a storm

Porte ses rêves en couronne d’épines, le front transpercé par la douleur du poids des espérances. Elle est dragon de volonté, le mental primant sur le moindre caprice de son corps toujours plus proche de lâcher. Insupportée par les faibles, ceux qui manquent d’ambition,, obsédée à l’idée de s’élever au rang de légende dans une cour des miracles dirigée par des charognards en manque de drame. S’imagine en lumière sur la scène de sa vie, auréolée de gloire pour qu’on finisse par se souvenir de sa silhouette dansant dans la perfection même de l’art. Faite pour briller dans les premiers rôles, paniquée à l’idée d’un jour retourner dans l’ombre insignifiante des révoqués, perdue au milieu de visages effacés à qui l’avenir ne réserve plus rien. - une étoile -

Introvert ,, chaotic neutral ,, kind ,, ambitious ,, nervous ,, intelligent ,, sensible ,, haggard ,, calm ,, serious ,, paranoid ,, hard to read ,, foresight ,, organized ,, thrifty ,, loyal ,, curious ,, focused ,, charismatic ,, artsy ,, dreamy ,, romantic ,, perfectionist ,, obsessiv ,, susceptible ,, perseverant ,, weak

1. grue de jade,, née à Busan en Corée du Sud dans une famille aux revenus modestes, exemple cliché d’un salarié employé de bureau et d’une mère restée s’occuper de ses deux enfants. Aimante malgré tout, mais désintéressée de la cadette, enfant silencieuse mais turbulente, agaçante mais discrète. Un paradoxe pour sa sœur aînée de deux ans, Saerom et pour elle-même, les deux aux antipodes l’une de l’autre. Mise à la danse à l’âge de trois ans dans le studio du quartier tenu par madame Kim, une directrice sévère au chignon serré à l’arrière de la nuque et pour qui le mot discipline résumait l’essence même d’une bonne vie. Femme en réalité profondément investie dans son apprentissage de la danse classique, devenue rapidement un mentor et une figure maternelle plus imposante que l’originelle pour Sarang, qui luit doit des fondamentaux parfaits et sa première paire de pointes. Elevée à la baguette pour devenir une danseuse, c’est à l’insistance de Kim 선생님 qu’elle doit son admission à l’école russe du Bolchoï à l’âge de dix ans.


2. vague à l'âme,, Intègre jeune l’élite de la danse classique, laissant derrière elle des parents anxieux et endettés, rassurés par la seule promesse que l’école ferait d’elle une étoile reconnue sur la scène mondiale, faite pour la lumière. Les premières années sont les plus difficiles, terrassée par la différence de niveau et la barrière de la langue qu’elle s’efforce d’apprendre en plus des cours, sacrifiant son sommeil aux mots d’Anna Karenina. En huit ans, elle ne sera retournée en Corée que trois fois, souffrant d’un mal du pays profond, connue dans les couloirs comme mauvais élément incapable de s’intégrer,, l’étrangère. Elève néanmoins talentueuse, s’affichant fièrement dans les têtes de classe - plus brillante en dance que dans les matières académiques classiques – et admirée. Doucement habituée à la douleur dans ses talons, trop usés, refusant de se faire soigner et risquer de perdre du temps ou pire, de se faire renvoyer. Une tendinite enflammée encore cachée aujourd’hui pathétiquement contrôlée par des antis inflammatoires avalés en secret. Mesurée et pesée chaque jour, dans son esprit se gangrène aussi un mental déjà fragilisé. Elle développe un trouble alimentaire – anorexie non soignée – devenir mince, toujours plus, se faire légère et viser un corps à l’esthétique impossible vendu comme unique moyen de parvenir à toucher ne serait-ce que du bout des doigts les plus beaux rôles. À la Russie elle doit la grâce, ses faiblesses et une haine viscérale du froid.


3. l'exode,, Diplômée du Bolchoï à dix huit ans, son nom se retrouve déjà murmuré sur les lèvres de plusieurs compagnies célèbres. Elle quitte la Volga pour Boston à l’offre du National Ballet, s’intègre aux danseurs avec cette même appréhension qu’enfant. Amérique si différente de l’Europe, encore plus de l’Asie,, elle perd ses marques et se retrouve une fois de plus comme l’étrangère, incertaine de ses sentiments envers les us. L’argent de ses représentations passe dans le remboursement de ses dettes envers le Bolchoï et ses parents, lui réservant le luxe d’un petit appartement minable dans les combles d’un immeuble délabré du sud de la ville. Elle retrouve la toxicité et la compétition classique réservée à l’univers de la danse, s’habitue doucement aux coutumes du pays et gravit les échelons du ballet un à un, tenue à sa réputation d’ambitieuse. Nommée Grand Sujet il y a peine un mois, son visage s’imprime sur la rétine lors du célèbre pas de quatre du lac des cygnes, pièce de la saison.


4. psychosis,, Les pupilles affolées, elle ne sait plus qui croire ou à qui faire confiance. Tout a commencé il y à peine un mois après sa nomination brûlante,, les chaussons abimés, les pointes percées, les affaires disparues d’abord. La mort au rat dans son casier au studio ensuite, quelques pilules grises trônant au beau milieu de l’étagère dans un petit flacon transparent à l’odeur étouffante de promesses de douleur. Puis l’ombre derrière elle lorsqu’elle rentre le soir après une séance. Le souffle chaud dans sa nuque, les bruits de pas et la respiration sifflante contre son ouïe paniquée. Elle ne l’a jamais vu, pas même son ombre mais elle le sait, il est là pour elle, pour la suivre et la menacer. Doucement, elle sombre dans l’angoisse pathologique, ce que la médecine nomme paranoïa, sans oser se l’avouer. Ses crises sont récentes, courtes, exponentielles dans leurs intensités,, diffèrent dans leurs expressions avec ce même point commun de méfiance et d’angoisse. On lui veut du mal à cause de son ascension au sein de la compagnie. Tout le monde est suspect, sa capacité à accepter tout acte désintéressé de la part d’autrui lentement s’annihile. Secrète sur ses angoisses, incapable de regarder le problème en fasse, elle n’en a encore parlé à personne.  


5. les détails,,  parle coréen, russe, anglais et un français très basique, dû à la danse. Seul son coréen n’est pas taché par l’accent coupant du sud de la péninsule. Ne boit pas, ne fume pas, préserve son corps d’addictions autres que celui de le briser,, tenue par une rigueur spartiate au goût devenu presque amer. Levée chaque matin à cinq heures, possède un chat – Sungil – pas vraiment le sien, mais ils s’entendent bien. Aime le calme, les étoiles, flâner en ville. Déteste l’hiver américain. Médiocre en cuisine mais brillante en sarcasme.

ressources intéressantes sur le trouble paranoïaque m'aidant à construire Sarang : 1 (wikipedia),, 2 (dsm-5, en anglais),, 3 (congrès français de la psychatrie)

2001

trois ans - tombe amoureuse de la danse classique après avoir vu casse noisette en rediffusion à la télé

2008

dix ans - quitte la Corée du Sud pour la Russie après avoir réussi le concours d'entrée de l'école du Bolchoi

2010

douze ans - début de sa dysmorphie,, troubles alimentaires,, mensonges

2013

quinze ans - premier grand rôle dans la Bayadère,, élève prometteuse,, la Corée lui manque

2016

dix huit ans - diplômée de l'école du Bolchoi,, quitte la Russie pour les Etats-Unis après un offre de travail au National Ballet de Boston,, nommée quadrille de la compagnie

2018

vingt ans - devient coryphée accompagnée de trois autres danseuses,, maîtrise doucement l'anglais,, prise de position dans de petits rôles de seconde

2021

vingt trois ans - grand sujet,, avenir du national ballet et de la danse classique américaine, persuadée qu'une personne de son entourage proche lui veut du mal,, sujette aux crises de paranoïa  

Keywords : requiem ,, classical music ,, moon lover ,, kimchi ,, late night snacks ,, pointes ,, pink ,, red lipstick ,, hiden traumas ,, museums dates ,, candle light ,, dysmorphia ,, dreams ,, pride and prejudices ,, intense stares ,, variations ,, divination ,, constant pain ,, dramatic ,, dancing under the rain ,, secret library ,, no peace ,, travels ,, notebook ,, blank spaces ,, sublimation of matter


Playlist : the french library – franz gordon ,, nocturnal waltz – johannes bornlof ,, gymnopédie n°1 – erik satie ,, swan lake – tchaikovsky ,, moonlight sonata – beethoven ,, ave maria – bach ,, hungarian dance n°1 – brahms ,, vlata – smetana ,, arrival of the birds – the philarmonic orchestra ,, legends opus 59 – dvorak


PORTRAIT

Un livre ,, les grandes espérances
Une couleur ,, rouge carmin
Une fleur ,, la pivoine
Un ballet ,, le lac des cygnes
Un tableau ,, la jeune fille à la perle
Un vêtement ,, un tutu
Une ville ,, Moscou
Un art ,, la danse
Une fragrance ,, la vie est belle
Un instrument ,, la harpe
Une déesse grecque ,, Aphrodite

and the hearts went racing, losing themselves in the beauty of pain and damnation. Hell was quite a pasionnate place after all...

Code:

@"Sarang Nam" » <i>(danseuse - grand sujet - du ballet national de Boston)</i>

Code:

<span class="pris">Lee Jieun</span> <span class="inv"></span> @"Sarang Nam"