Help me ! Ft Kehlani

@Kehlani Malacki | Samedi 26 Juin - 20h32

Suis je entrain de maudir la mere ? Suis entrain de negocier un bain ? Suis je perdu dans les prenoms ? Enfin qui est qui. Suis je au bout de rouleau ? Je ne les ai meme pas depuis 24h. Et j’en peux deja plus. Il me reste plus que six jours. Elan d’honnêteté et appel de secours en annonçant les mini Malack a la famille. Et étrangement, c’est numéro deux qui se ramene. Je n’aurais jamais parié dessus. Mais bon, je ne vais pas faire la fine bouche quand je ne sais pas trop comment expliquer qu’on ne peut pas trainer sa soeur dans l’appartement … sans raison. « Bon y’a tata Keh qui vient avec des pizzas mais d’abord au lavage. Je noie laquelle en premier ? » Deux pairs qui me regardent, pas franchement rassurees. « Je … rigolais. » Je me dirige vers la salle de bain. « On met quelle couleur dans l’eau ? » Les mots fusent et je retiens jaune. « Allez a poil les bestioles »

Essayer de renouer des liens avec ta fratrie, c'est clairement pas facile après plus de deux ans d'absence, mais tu fais de ton mieux. La preuve, tu tentes même de te rapprocher de l'Ours, qui du jour au lendemain balance qu'il est papa et donc que vous avez des nièces. Le pauvre est complètement paumé dans son rôle et c'est plus par curiosité et envie de te moquer que tu proposes de passer la soirée avec lui, que pour lui. Puis t'as bien envie de connaître les deux tornades qui vont lui causer des cheveux blancs jusqu'à la fin de sa vie. T'as promis des pizzas, demandant même au restaurateur quels sont les goûts de gamins de quatre ans, parce que tu connais rien au sujet de ces bestioles, en dehors de tes frères et soeurs cadets. Deux gros cartons pour ton aîné et toi, et deux petits pour les têtes blondes, tu gères tant bien que mal pour marquer ton arrivée chez @Kassim Malacki.

La salle de bain est une pataugeoire. Je vais mourir. Je note, les Bestioles adorent l'eau. Faut que j'arrête de les appeler ainsi. Je soupire longuement. Fait numéro deux, les porter sous mes bras, leur donne l'impression de voler. Ah ! L'innocence de nos jours. Deux sushis à jeter sur le lit. La porte qui sonne. Hésitation. Ouvrir et ne plus les avoir sous les yeux. Et si elles tombent ? Je vais faire une attaque d'ici la fin de la semaine. Vous bougez pas les sushis ! Je marche à reculons sans les quitter des yeux, et sors de quelques pas de la chambre. C'EST OUVERT. Je crois.

Sans déconner, t'as passé toute ta vie tranquillement et là d'un coup, t'apprends que t'as des nièces, comme s'il les avaient sorties d'un chapeau, cet idiot. Puis à quatre ans, tu sais plus ce que ça aime, les gosses. Il y a vingt ans, c'était gérable de faire plaisir à un gamin, mais maintenant, ça va trop vite, trop de choix. Puis tu te dis que, ça se trouve, une aime les princesses et l'autre les voitures ou un truc du genre, regarde toi, t'as jamais été calée trop poupées et toutes ces conneries, tu voulais des crayons et des cahiers, un ballon de foot, une trottinette, un skate, mais clairement pas de Barbie. Du coup, tu fais l'impasse sur les cadeaux, la prochaine fois tu feras mieux. T'entends la voix de l'aîné derrière la porte et tu lèves les yeux au plafond. « Heureusement que je sais gérer... » que tu marmonnes en ouvrant la porte avec ton coude, avant de la pousser avec ton pied. « Les pizzas sont là ! » Coup de fesses dans la porte pour la fermer, tu poses les cartons sur la table avant de chercher le frangin et ses créatures double. « Si j'avais pensé une seule fois dans ma vie que j'pouvais voir ça... » que tu ricanes dans son dos.

Je pense que je viens de perdre dix ans de Vie à rattraper une des filles in extremis, à trop sauter du bord. Ca l’a fait rire la petite demone. Mais pas moi. Leur mere est un monstre. Sublime. Mais je l’imagine deja offrir mes bourses dans un rituel. Regard froncé pour exprimer mon mécontentement ce qui déclenche crise de rire. Pas du tout le but. La seconde s’enfuit en entendant la voix de Keh. « Reviens t’habiller, petit monstre ! » Je vais mourir. Mais je crois qu’elle s’en cure. Visiblement mangé de la pizza l’arriere a l’air, c’est ok pour elle. Un bonjour de sa part a Keh avant de réclamer à manger et un s’il te plait à moitié loupé. J’arrive à enfiler le pyjama de la premiere et chope la fuyarde. Bataille des fringues ok. « Salut frangine. Comme tu peux le voir, je gere totalement » dis je, à moitié essoufflé. J’ouvre le frigo pour sortir deux bieres et … du coca. Deux verres soft pour les bestioles. Et un vrai rafraîchissement pour les grands. « Comment va depuis … » La foret ? Ton départ ? Ce silence ?

Téléphone en main pour immortaliser le moment, comme promis à Kassidy, tu ne perds pas une miette de la panique de l'Ours quand il chope une des gamines au vol, avant que l'autre ne s'esquive les fesses à l'air sous mon regard incrédule. C'est que ça galope à cet âge-là, ces bestioles, t'avais oublié toi, parce qu'un gamin de cet âge là, ça fait quinze ans que tu l'as eu dans les pattes, et Dieu sait qu'il a changé maintenant, le chipmunk. Mais là, t'as un duo de chipettes, une qui fait l'ange et l'autre le petit démon nudiste (#TEAMCULCULTOUTNU). « T'es au top, Kassim. On dirait presque que t'as l'habitude. » Tu te moques, mais t'es admirative malgré tout. Tu ne penses pas que tu serais capable de survivre avec des gosses dans les pattes à l'heure actuelle. De temps en temps c'est une chose acceptable, mais une garde alternée ou un délire du genre, non. Heureusement pour toi, aucune de tes relations passées se sont soldées par le cap de la grossesse. Peut-être un jour, t'en sais rien. Tu chopes la bière après avoir ouvert les cartons de pizza des filles. « Je m'habitue à nouveau à une vie plus rangée. Et toi ? » Toujours ce frisson de tension qui s'anime, les non-dits ont fait leur place dans les esprits. Faut que tu songes à avoir une vraie discussion avec lui, quand les gamines se seront baffrées et iront dormir.

Kehlani sous mon toit, je ne l'aurais jamais cru. Les engueulades. Les silences. Enfin, uniquement vers moi. Je ne dirais pas, que ça me faisait rien. Mais je n'étais pas comme elle. Quitter la famille était impensable. Et elle l'avait fait sans se retourner. L'envie de fuir alors que ça allait mal chez nous, oui je l'ai eu longuement entravé de la gorge. Mais bon, le temps avait fait son office et maintenant, elle était devant, et mes filles. Je ne sais pas qu'est-ce qui me choquait le plus finalement. Je vais visiblement, apprendre à avoir des yeux dans le dos et me construire quatre bras. Tu étais où ? Kas', c'est plus fort que toi, putain. Enfin, je veux dire, ça a été ?

Deux ans d'absence après une brouille violente, et te voilà ici. Chez lui. Chez celui que tu fuyais le plus, celui pour qui tu faisais la morte pendant deux ans, le seul à qui t'as jamais donné de nouvelles directement. Tu te doutes que maman devait lui dire que tu allais bien, ou peut-être les autres. Qu'il savait que tu étais en vie malgré tout, parce qu'il est pas du genre à abandonner, l'Ours. T'avais fuit parce que tu avais besoin d'espace, de liberté, de te reconnecter avec toi-même, d'oublier la dernière femme qui avait partagé ta vie un moment. Parce que ce n'est pas parce que tu ne ressens pas l'amour que tu n'as pas d'affection. Un gros mélange qui t'a pété à la gueule d'un coup. Mais t'étais là, devant lui, sans animosité. Sans haine. « Tu vas finir comme Vishnou. » Tu ricanes légèrement avant de lever les yeux au ciel. « Jamais au même endroit, je te l'ai dit. J'ai fait le tour du pays. J'étais dans le Wisconsin quand maman m'a demandé de rentrer. Mais ouais, ça a été, la preuve, je suis entière et devant toi. »

Elle ne dit rien de plus la vilaine. Et ça me crame la bouche de gueuler. De hurler à l'abandon. Parce que même si, on n'était pas raccord ; j'ai quand même salement vécu sa fuite. Et le tout saupoudré de nouvelles que je n'avais jamais. Et ça, je crois que j'avais de lui cracher à la figure. Mais elle est m'a sauvé la mise alors, je ne pouvais que me taire. T'es en bonne santé, c'est l'essentiel. Tu vas repartir ? Ou fuir, parce que je le vois toujours ainsi quand j'estime, qu'il n'y a aucune raison de se barrer. Mais je le sais, je suis attaché à cette ville. La quitter m'est insupportable. En tout cas, c'est cool de te voir. Et c'est pas dit très fort mais je le pense franchement.

T'as trop bougé pour faire un inventaire complet de ton périple. T'es partie dans l'ouest, dans le sud, évitant toujours Boston ou New-York. Boston pour les adelphes, New-York pour Akamu, ne pas croiser Peak. Et ça t'a coûté d'éviter d'aller voir ton fils, ça t'a coûté autant que d'éviter Keelan, Kassidy et Adel. Desmond était déjà parti, lui, c'était sans doute le plus détaché dans cette histoire. Celui qui a le moins remarqué ton absence et qui t'en tient le moins rigueur. « Non, je reste cette fois. Même si on doit se choper encore et encore. Je l'ai promis aux petits. » Et tu veux tenir cette parole. Pour maman. Si elle a voulu vous réunir, c'est pas pour que tu te barres encore. Bière portée aux lèvres, avant de sourire. « C'est cool de te revoir aussi, Kassim. » Hésiter. T'approcher et le prendre dans tes bras, maladroitement. « Profites-en, je fais pas ça tous les jours. »