étrange hasard. (barth)

le souffle court, tes prunelles au couleur de l'obsidienne demeurent rivées sur l'horizon des grands miroirs où ton reflet te toise avec cette nuance profonde de silences. Ces non-dits que tu conserves pour toi, que tu n'as pas encore énonces car tu préfères les fuir plutôt que d'y faire face. Tu te redresses en reprenant doucement le contrôle de ta respiration avant de passer une main derrière ton cou. Les enchaînements, tu les as répétés sans cesse durant des semaines pour ton audition, et même si tu es prête tu as cette fichue tendance à ne prendre jamais pour acquis. Une œillade en direction de la grande horloge du studio de danse te suffit pour t'indiquer qu'il est tant de faire une pause, que cela suffit pour aujourd'hui. Après être passé par la case douche et avoir troquer ta tenue d’entraînement pour un tenue plus décontracté, tu quittes les lieux pour embrasser la foule de badauds qui peuplent les deux trottoirs de la grande ruelle commerçante. Les rayons du soleil sont chaleureux mais la brise de fin d'après-midi et plus que bienvenue, agréable.  Skateboard en main, tu le poses par terre non sans rajuster tes vans bleu électrique et de lancer ta playlist du moment. Et c'est parti pour une dizaine de minutes à flirter entre la population de Boston qui profitent d'une fin de journée ou de leurs premières vacances. Tu devais rejoindre la bande de ton frangin aux abords d'un bar que vous fréquentiez souvent. Une fois arrivée à destination, tu enlèves tes écouteurs que tu ranges dans ton sac à bandoulière avant de ralentir la cadence de ta vitesse et prendre ton moyen de locomotion sous ton bras. Les camarades ne sont pas encore arrivés, tant pis il ne te reste plus qu'à patienter. Tu te diriges vers le comptoir du bar, saluant le barman au passage lorsque tu constates qu'un regard un peu trop insistant t'observes. Bartholomew, si tu t'attendais à le voir ici.
@Bartholomew Blakeney

Boston... C'est bizarre, je n'y vais quasiment jamais, préférant errer dans les alentours de Cambridge. Est-ce par habitude ou pour une autre raison obscure que je me cache à moi-même ? Peut-être, je n'en sais rien. Ou plutôt, si. Cette raison obscure s'appelle certainement @Valentina Herrera. Cette fille bourdonne constamment dans mon esprit, embrouillant mes pensées de son reflet. (In)consciemment, je cherche toujours un prétexte pour la croiser et lui tomber dessus par "hasard". Et comme le hasard fait bien les choses, je la croise partout, tout le temps. Sauf à Boston. Et c'est tant mieux. J'ai eu ce soudain besoin de m'éloigner. M'éloigner de l'université, m'éloigner des autres, m'éloigner d'elle. Comment se déroulait ma vie avant elle ? J'ai l'impression d'avoir tout oublié. Pourtant, je veux me souvenir de cette période où je n'avais besoin de personne. Je veux à nouveau ressentir ce que cela fait de ne penser à rien d'autre qu'à moi. Retrouver ce côté nombriliste qui m'allait comme un gant. Redevenir ce mec sans scrupule dont la morale a toujours été douteuse. Cette époque me manque. Je me suis toujours promis de ne pas m'attacher et surtout de ne laisser personne entrer dans ma vie. Alors pourquoi maintenant c'est le contraire ? Je fais du forcing auprès de la seule foutue nana qui ne veut pas de moi. A l'exception de @River Lockhart. Elle non plus n'a jamais voulu de moi. Et c'est peut-être ce qui me séduit le plus chez elles. Enfin des personnes qui me disent non. Quelque chose qui ne me tombe pas tout cuit dans le bec... Au début, je les voyais comme des challenges. Les deux seuls trophées qui manquent à ma collection. Sauf que tout a changé. J'ai changé... Je ne suis plus certain de ce que je veux ni de ce qui est encore important ou non à mes yeux.

Et quand on parle du loup... Je repère la silhouette gracile de River se mouvoir jusqu'au bar. J'ai ouï dire que son frère et leur bande y venaient régulièrement. Et c'est donc seulement à moitié surpris que mes yeux se posent automatiquement sur elle. Je sais d'avance que je ne la lâcherai plus des yeux jusqu'à ce qu'elle ait quitté l'établissement. Nos regards se croisent furtivement. « Remets-moi un Martini, s'te plaît. Mais avec moins de glace. » Le barman hausse un sourcil lorsque je me lève pour approcher et me placer juste à côté de la brune. « Et toi ? Tu bois quoi ? » Accoudés au bar, nos avant-bras se frôlent. Ce simple contact devrait suffire à la rendre mal à l'aise et c'est tant mieux. « J'étais justement en train de penser à toi. Je me disais que t'avais toujours eu des goûts de chiotte en matière de fringues. » C'est faux, j'adore son style. Ou en tout cas, je l'adore parce qu'il lui correspond. Il n'y a qu'elle pour si bien porter des skateshoes aux couleurs si criardes. Mais elle n'a pas besoin de le savoir.

A peine arrivée que le hasard décide de jouer une partie de poker sur le restant de ta journée. Quoi qu'il en soit le hasard se voulait farceur avec toi, une fois de plus. Le timbre de la voix, la formulation des mots dans le moindre détail pour un verre d'alcool ? Cela ne fait aucun doute le Blackeney est bien présent dans le bar. Assise sur l'un des tabourets du bar, tu secoues la tête non sans te murmurer que tu aurais dû arriver plus tard. Tu finis néanmoins par tourner la tête en sa direction, sa question soudaine t'arrache un rictus à la commissure de tes lippes alors qu'il se rapproche de toi, son coude frôlant presque le tien. Clairement la tactique du charmeur invétéré reprenait du terrain tel le galop d'un étalon de course. Tu finis par te décaler légèrement en levant les prunelles au ciel. «[colordarkslategray] Un perrier citron s'il te plait Lyle. [/color]». Bien évidement, le dénommé Lyle sait que ton frère et toi êtes des habitués de la maison comme le dirait son paternel et même si de coutume tu te laisses aller à une bière de temps en temps, le week end de road trip du mois de mai te rappelle à l'ordre. Tu sais qui as tu as délibérément feinté Barth mais c'est fait exprès – comme d'habitude. A l'entente de sa dernière réplique, tu ne peux t'empêcher de plisser tes lèvres en une ligne mince pour retenir ton rire. « Tu n'as que cela à faire ? Je veux dire penser à mon style vestimentaire ? ». Répliques-tu non sans arquer un sourcil couplé d'une moue narquoise. « Non parce que à ce rythme là, il y a un réel souci. En tout cas rassure-toi de mon coté je ne me pose aucune question sur toi. ». Parfois tu demandais comment sa petite sœur, qui était l'une de tes plus anciennes amies pouvaient avoir un lien de parenté avec lui. Quoi que entre toi et Iwan, certains s'interrogent également. Tu secoues la tête avant de remercier le barman qui dépose ta commande sur le bord du comptoir.
@Bartholomew Blakeney