Norrece 'O.G' O. Graham ► O.G in tha house, nigga ! ♥

Imaginez que vos parents vous donnent tous ce que vous voulez quand vous le voulez, imaginez que tout vous tombe dans le creux de la main sans que vous aillez besoin de le demander. Imaginez que vous puissiez vous acheter les choses les plus rares, les plus chères (et parfois les plus inutiles) en un claquement de doigt ? Vous avez un aperçu vague de ce qu’était ma vie.

Toronto, 1993. Je n’ai à peine que 3 ans et je sais déjà que je veux tout. Avant c’était bonbons, Hot Wheels, vêtements Spider Man et autres biens matériels (assez niais en soi, on va pas se voiler la face), mais au fil du temps mes envies ont changées, maintenant c’est argent, voitures, vêtements, salopes … Mais revenons donc à mon époque de bambin mignon et sage comme une image à cette époque : J’ai deux frères aînés, D’Marco et Randall, j’étais le dernier de cette lignée, et en plus d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche, j’étais de surcroit le plus chouchouté. Dis comme ça, beaucoup de gens pensent que je n’ai jamais eu de soucis, et pourtant … J’ai été muet jusqu’à mes 10 ans. Quand vous êtes muet, et ce que vous savez à quel point c’est dur de pouvoir se faire comprendre sans parler parce qu’on ne le peut pas ? J’ai du faire avec, heureusement que je savais bien écrire et dessiner. Ayant beaucoup de mal à communiquer, je me réfugiais dans la musique et espérais en secret pouvoir devenir chanteur un jour … Le premier mot que j’ai dit à mes huit ans fut le mot « Oui. » et mon père m’avait demandé si je voulais qu’il me porte comme à son habitude au retour de l’école. Ca parait bénin dit comme ça, mais dans ce mot, mon père voyait de l’espoir, comme s’il voyait son fils renaître de nouveau. Pas un jour ne passait sans qu’il me fasse un câlin depuis ce fameux jour. Après deux ans intensifs d’apprentissage, j’ai su parler correctement.

Les années suivantes furent plus simple et pour moi, parler était un plaisir … Mais me parler à moi-même était étrange (même si tout le monde le fait au fond) et je n’en voyais pas l’intérêt si je ne partageais pas mon plaisir avec les autres … Je sortais alors avec mes frères et parlait à tous les gens que je croisais, c’était le seul moyen que j’ai trouvé pour faire partager mon bonheur de pouvoir communiquer verbalement.

En grandissant, j’ai quelque peu délaissé la musique pour le basket, le football américain, les sports de combats et au hip-hop à 13 ans : je me mis à la capoeira, au taekwondo et à la boxe anglaise et thaï. Je n’osais pas beaucoup aller auprès des filles de mon âge, alors que celles qui avaient dix ans de plus que moi n’était pas un souci. Les filles de mon école secondaire ? Même pas en rêves, je n’osais pas les approcher et quand je les approchais, je devenais extrêmement timide … Je tombai facilement amoureux et en voyant que les notes de mes frères baissaient quand ils tombaient amoureux bizarrement, je préférais ravaler mes sentiments pour me concentrer dans les études et les activités extrascolaires … Seulement voilà :

A mes 15 ans, je fus invité à une soirée qui devait se passer façon shoots de jus d’orange et consommation excessive de bonbons multicolores, mais ça se passa autrement, c’était de la véritable débauche dopée aux drogues douces et à l’alcool … Et le pire dans tout ça, c’est que j’aimais ça. Toutes ces filles dénudées, cet alcool coulant à flot, cette bonne odeur de cannabis flottant dans l’air … J’aimais ce que je vivais et ne voulais pas que ça s’arrête. A cette fête, j’avais fumé pour la toute première de ma vie, et j’ai adoré ce qui s’est passé dans ma tête à ce moment-là, tout était complexe dans ma tête, toutes mes pensées s’emboitaient et je recrachais ce que je pensais aux filles. Résultat, j’y ai laissé ma virginité mais en échange j’ai eu plusieurs numéros de téléphones de jolies filles. Ce fut la première soirée d’une longue série mais ce fut la plus marquante car depuis ce jour, j’ai eu le déclic : qu’une femme ait 19 ou 50 ans, je pouvais lui parler. Si je pouvais lui parler, elle pouvait finir dans mon lit si tout se passait bien.

Je ne m’arrêtais plus, je draguai sans cesse juste parce que je trouvais ça amusant, je fumais parce que j’adorais les effets et je buvais parce que ma gorge en redemandait toutes les semaines.

« Draguer, baiser, boire, fumer, danser, s’entrainer, étudier, tout recommencer. » C’était comme ça que je résonnais jusqu’à mon arrivée à l’université où je ne perdis pas mes vieilles habitudes. Les études étaient les maîtres mots de mes journées, boire et baiser étaient les maîtres mots de mes soirées. Je fumais matin et soir sans vraiment m’en cacher, je n’en dépendais pas, mais j’aimais bien commencer et finir mes journées dans la joie et la bonne humeur ! Mes années furent paisibles, l’attentat à la bombe me bouleversa quelque peu, mais pas au point d’en être atteint comme certains, heureusement pour moi, malheureusement pour eux.

Après mes études, je compte me lancer réellement dans la politique mais il me reste une année, on y est pas encore, et avant d’y être, autant en profiter …

* Message de l’auteur : les drogues, c’est pas bien :D *