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✷ until death do us part ✷
Elle en rigolerait presque si ce n’était pas aussi cruel et incompréhensible. Son ancien patron lui fait face et semble assuré de ce qu’il avance. Pourtant, ce n’était absolument pas ce qui était prévu. Dès lors que la jeune femme est partie pour l’Espagne, il avait été conclu qu’elle pourrait revenir à son poste sans le moindre problème. « un simple congé sabbatique » qu’il avait dit à l’époque. Naïvement, la jeune femme avait cru qu’à son retour, tout serait comme avant. C’était avant de découvrir que son patron lui avait considérablement réduit le salaire. Même poste, mais salaire plus faible. Non pas que l’argent soit un problème, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais pour la jeune femme. Sa famille est suffisamment riche pour subvenir aux besoins de dizaines de générations de Castellano. C’est tout simplement une question de principe. On ne lui sucre pas ce salaire sans raison, pas alors qu’elle a tant bossé pour obtenir une reconnaissance, celle de ses pairs, et non pas comme la simple nana débarquant d’Espagne. Ses collègues avaient enfin compris qu’elle était douée dans son travail, et que de surcroit, elle ne le faisait que pour le plaisir, pour s’occuper, et non pas pour vivre. Mais voilà que son patron lui ôtait absolument toute cette reconnaissance. « Vous avez oublié à qui vous avez affaire Rob. Vous oubliez qui je suis, et comment je suis. Vous avez une semaine pour me réinstaurer, au salaire qui était précédemment le mien. » Et elle quitte le bureau, claquant la porte au passage, telle la drama queen qu’elle est, comme si elle possédait le batîment et l'entreprise. Ni une ni deux, la jeune femme écrit à Mikhail et lui propose un café dans une heure. Nul besoin de préciser le nom du café, son meilleur ami la connait suffisamment pour savoir où elle aime prendre sa pause. Ils se sont revus il y a une semaine mais ne s'étaient pas vus pendant presque six mois, le temps que la jeune femme a passé en espagne après la mort de son père. Pour autant, rien a changé entre eux, tout est toujours aussi fluide, aussi évident, les amitiés ne changent pas, même après une absence quand elles sont véritables. Le temps de commander un taxi, et la jeune femme arrive en un rien de temps au café. Son russe préféré est déjà sur place, l’attendant avec sa boisson préférée prête à être dégustée. Sans prendre la peine de dire quoi que ce soit, la jeune femme dépose un baiser sur la tête du jeune homme, avant de s’installer face à lui et de siroter son café, comme si de rien était. « Ma boisson préférée, quel amour tu es ! Des fois, je me demande ce que j’ai fait pour te mériter. » Déclare-t-elle en haussant les épaules, de la manière la plus évidente qui soit. « Je ne t’ai pas dérangé pendant une garde au moins ? Non pas que ça change grand-chose mais bon » Petite casse-couille invétérée, qui aime les contradictions et qui aime emmerder son monde. Évidemment qu’en vrai, ça changerait quelque chose et que ça l’ennuierait profondément de l’avoir dérangé pendant une garde. Mais c’est le genre de nana qui ne s’encombre pas de fioriture, qui préférera toujours dire le contraire de ce qu’elle pense, simplement parce que ça met du piment dans la vie des gens.@MIKHAIL SABOUROV
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