train wreck.

madison avait pleinement abusé de liquide ambré qu'il avait bu toute la soirée.
leur tequila était immonde, leur vodka inexistante et seul le rhum avait su trouver écho auprès des envies d'annihilation de l'idiot au coeur piétiné.
c'était presque instinctivement, et parce que tout son corps voulait y être, que madison se dirigeait vers l'appartement d'holden,
cette route qu'il avait fait des dizaines et des dizaines de fois.
qu'il connaissait jusqu'au moindre caillou, jusqu'à la moindre plante qui dépasse.
chaque seconde qui passait, il sentait son ventre bouillonner de colère.
putain d'amour à la con.
lui qui rêvait de romance, de jolies parterres de fleurs,
de senteurs de roses et de balade sur la plage.
lui qui s'imaginait déjà en train de rire aux éclats en vacances sur le sable,
qui rêvait de paillettes et d'étoiles,
qui voulait juste croire que c'était facile.
spoiler : ça ne l'était pas.
et avant même qu'il puisse penser à faire demi-tour,
le voilà en train de tambouriner à la porte d'holden aussi fort que sa main l'en autorisait.
OPEN IT HOLDEN BISHOP THE HEARTBREAKER.
tant pis si ça réveillait les voisins.
tant pis si ça le réveillait lui

@Madison Vance | J'voulais tout foutre en l'air, sans réellement savoir pourquoi. Pourquoi j'ressentais ça, pourquoi j'te détestais de t'en aller ? J'avais l'habitude de ça, de voir les gens passer dans ma vie en coup de vent pour mieux s'en aller par la suite. Mais toi, je t'en voulais encore plus que les autres. Pas au même niveau que mes parents et ma soeur, mais c'était suffisamment haut pour que je sois mal depuis lundi. Alors j'avais bu, bu et encore bu, histoire d'éteindre cette petite voix qui ne cessait de me dire que je n'étais pas assez bien, pour personne. Que je valais pas le coup qu'on s'attarde sur moi, vu que j'étais le laissé pour compte. T'étais comme les autres, Madison. A t'en aller à la première secousse, incapable de vraiment m'accepter comme je suis. Je crois que je m'étais endormi après ma deuxième bouteille de scotch, sur le canapé, bouteille entre les bras. Seulement, c'était en sursaut que je me réveillais, après que quelqu'un se mette à tambouriner à la porte. Fuck. J'regarde l'heure sur mon téléphone, beaucoup trop tôt. Mais je me relevais, m'étirait tout en trainant des pieds vers la porte. Le sol bouge un peu trop mais je me tiens au paroi du couloir. Puis la porte s'ouvre, et mon regard se pose sur toi. « What the fuck are you doin here? » que j'te lançais, presque dans le mépris, tant j'étais blessé de ces derniers jours.

le petit palpitant qui défaillait,
les mots échangés,
les émotions mélangées,
les sentiments, eux, accrochés au derme.
madison n'était plus du tout opérationnel, à l'instant,
puisque l'alcool avait décidé de prendre part à l'explosion de son cerveau,
et que bordel, ouais, il était bien bourré. lui qui n'avait jamais su ce que c'était que de l'être,
il se sentait partir toutes les trois secondes. il avait une profonde envie de vomir,
mais il ne savait pas si c'était de la bile ou ses m(ots)aux.

holden ouvrait enfin et mad, comme à l'accoutumée,
sans se soucier de quoique ce soit parce qu'il en était incapable, pénétrait l'appartement,
son nez cherchant l'odeur d'un.e autre.
et il revint sur holden, parce qu'il en voyait deux. god, you're both hot as fuuuuuck.
il battait des cils en hoquetant légèrement, et même s'il n'était pas capable de distinguer correctement l'homme qu'il portait en lui, par la pénombre et la boisson,
il était certain que l'effet de son aura avait un impact direct.
alors il se penchait vers holden, un index pointé tout droit vers son visage, parce qu'il était bien trop près, et il ne s'en rendait pas compte.
fuck.
me. sa tête balançait légèrement sur le côté, en attendant la réponse.

@Madison Vance | Moment de flottement quand je me retrouvais face à toi. J’comprenais pas, j’étais à peine réveillé, l’esprit encore embrumé de l’alcool ingéré la veille mais rien comparé à ton état à toi. Tu tenais à peine debout et tu puais l’alcool. A peine la porte était ouverte, tu venais dans l’appart, tu venais fouiner, me laissant alors pantois dans l’entrée. J’fermais pour ensuite te suivre dans l’salon, où tu me rejoignais. Comme si t’avais fouillé si quelqu’un était là. « I’m only one you know? » J’riais légèrement de te voir dans cet état, même si je savais que c’était en partie ma faute. Hamilton, et moi. Puis tu te rapprochais de moi, le doigt qui pointe et mon visage qui se ferme. Tête qui se secoue, qui impose une négation. « No, I won’t fuck you » J’te poussais même vers le canapé pour que tu tombes dessus et que tu évites de tomber aléatoirement dans la pièce et que tu te blesses. « Sleep here, it smells me » que j’dis avant de me rendre dans ma chambre pour me glisser dans le lit.

il croyait l'entendre dire qu'il se trouvait seul,
dans cet appartement. mais il avait terriblement peur, madison.
parce que merde, il s'passait des choses en lui qu'il aurait voulu repousser,
parce qu'il ne savait pas si ça serait partagé, parce qu'il était apeuré d'être blessé,
parce que ses contes s'échauffaient pour s'dissoudre. et le voilà en train d'fouiner.
mais holden refusait alors et madison dessina sur son visage un enfant boudeur,
il se mit même à râler d'un grognement de chaton.
pas l'temps de répondre qu'il se retrouvait dans l'canapé, et l'odeur lui vint directement dans la tête,
bien sûr qu'il sentait holden, il était partout.
mais mad, il n'était pas satisfait.
alors il se redressait mais ses pieds se dérobaient et il manqua de tomber, se rattrapant tant bien que mal, presque fier de lui.
et il se dirigeait vers la chambre, se prenant d'abord l'encadrement de la porte du salon en pleine tête. move ! qu'il dit au mur, lui donnant un coup de poing. AOUTCH.
sa main le faisait souffrir. sensible.
il avançait dans l'noir, jetant ses chaussures dans le passage,
madison fermait les yeux parce que la pièce était en train de tanguer,
peut-être que ça allait l'aider.
i want to... dormir avec toi.
throw up.
et heureusement qu'il connaissait suffisamment les lieux par coeur,
il se dirigeait alors vers les toilettes, étrangement maître de son corps,
pour vider le contenu acide de tout l'alcool ingurgité toute la soirée,
et ça lui faisait même mal à l'œsophage, au point d'en avoir des sueurs froides.
aaaargh. qu'il râlait en tombant sur le cul, le sol froid sous lui,
la tête qu'il tapait trop fort le mur en y posant son dos. god ! you're hard ! en parlant du mur.

@Madison Vance | J’avais aucune idée de ce que tu foutais là, après toute la conversation qu’on a eu, le fait que tu démordes pas que je doive me sentir désolé alors que je ne l’étais pas. C’était une situation compliquée et fallait que je trouve une solution, sans pour autant jouer des personnes, parce que jouer signifiait te perdre, je l’avais compris. C’était bien pour ça que je décidais de foutre de l’espace entre nous. Te laissant sur le canapé, j’allais dans ma chambre pour me refroidir, la tête, le corps, le coeur aussi. Je t’entendais bouger, venir ici pour me rejoindre. Mais très rapidement, tu avais une envie de vomir, ce qui te poussait à courir suffisamment rapidement dans la salle de bains pour retrouver les toilettes. J’me tâtais à te rejoindre, me redressant, assis sur le matelas. Le regard rivé vers la sortie de ma chambre, je finissais par soupirer avant de te rejoindre, remettant un jogging au dessus de mon boxer, sans t-shirt pour autant. (J’avais pris le temps de me déshabiller avant de me foutre dans le lit) « You okay? » que je demandais en restant à m’embrasure de la porte, le regard posé sur toi, assis au sol et clairement dans le mal.

my head and my throat and my stomach... they're...
et le voila à nouveau la tête dans la cuvette en train de sortir tout ce qu'il avait ingurgité.
à lui tout seul, il avait du s'enfiler les trois quarts d'une bouteille de whisky. voire en entière.
il n'en était pas certain, même.
mais le voilà en train de décharger entièrement, misérable.
ce qui était plutôt rassurant, c'était qu'holden l'avait vu dans tellement d'état qu'il s'en fichait un peu, mad.
...burning up. il eut une nausée mais elle fut vite contrôlé.
stop it. il parlait à son corps, pas à holden.
à holden aussi.
à lui même.
il n'en savait rien, c'était tellement confus.
puis la tête de mad se tournait alors vers holden, après avoir posé sa joue sur la lunette pour maintenir son crâne.
comme ça.
tête penchée sur le côté, le coussin-wc.
why are you hot ? il fronçait le nez en essayant de plisser les yeux.
il voulait regarder holden. entièrement. why aren't you naked ?
les questions n'avaient aucun sens.
il ramenait ses jambes à lui, puis les tendaient à nouveau.
trop compressé, son estomac le faisait souffrir.
can i sleep with you ? la tête qui se tourne pour cracher dans la cuvette, éviter qu'un nouveau relent de vomi vienne à nouveau s'emparer de lui.
i know everyone tell you that all the time because you have a looooot of lovers but
you are beautiful. ouais, non. il vomissait encore à nouveau,
les larmes coulaient toutes seules, mais elles n'étaient pas sentimentales, c'était une réaction du corps à trop vomir.
coussin-lunettes de wc à nouveau.
i'm gonna sleep here i think... call me when you need coffee... i'll do it fo...
ses yeux se fermaient tous seuls et... il s'endormit là,
d'un coup. parce qu'il était épuisé.
il n'avait même pas eu l'temps de décompenser de son audition.
de trouver l'temps de souffler.
d's'apaiser.
il parlait trop, madison vance.

@Madison Vance | J’croisais mes bras contre mon torse, calant ma tête contre l’embrasure, bien que le regard tombait vers toi, assis au sol et mal en point. « That’s what happen when you’re too… extreme with alcohol » Autant j’avais l’habitude, autant c’était pas vraiment ton cas. Alors j’étais pas étonné de te voir dans cet état, même si j’étais curieux de savoir ce que t’avais bien pu faire pour finir dans cet état. J’te regardais chercher une position confortable, mais c’était pas forcément simple, surtout dans cette position. « I don’t know » Pour les deux questions. Il était cinq heures du matin et j’avais pas vraiment l’envie de trop réfléchir. Je voulais juste rester dans mon lit et dormir. Chose que tu m’empêchais de faire de toute évidence, en étant bourré dans ma salle de bains. « Yeah » Bizarrement, cette idée ne me dérangeait pas. Moi qui repoussait toute personne qui se rapprochait trop de moi, toi je t’acceptais, je te voulais même. « Shut up » Difficile d’accepter le moindre compliment. J’étais incapable cependant de soigner ton mal et j’savais pas quoi faire. Alors quand tu finissais par t’endormir, je bougeais jusque dans le salon, récupérant un post-it pour écrire quelques mots “Rejoins moi dans la chambre quand tu te sentiras un peu mieux” que je venais coller sur la cuvette relevée. Puis j’allais récupérer un saladier pour le prendre avec moi dans la chambre, histoire que t’aies quelque chose le moment où tu viendras me rejoindre. Puis finalement, je me remettais en boxer pour aller me glisser sous la couette, le regard rivé vers le plafond, la tête bien trop grosse pour pouvoir m’endormir immédiatement. Mais au bout d’une trentaine de minutes, j’avais finalement réussi, sans que tu ne sois là cependant.

il avait du s'endormir quoi... quarante-cinq minutes ?
juste assez pour se rappeler que son dos lui faisait mal tant il était dans une position inconfortable, alors le voilà en train de se passer la main sur le visage, pour essayer de comprendre où il était,
et ce qu'il lui arrivait.
il papillonne des yeux et il attrape le bout d'papier, les yeux tout petits pour tenter de lire les lettres.
alors le voilà debout, se dirigeant vers le lavabo, la main contre sa bouche pour sentir son haleine.
mauvaise idée, il eut un relent instantanément.
il attrapait le dentifrice qu'il pressa contre sa langue et... il le mâchait.
mit de l'eau dans sa cavité buccale et fit ensuite un bain d'bouche.
better. il laissait au fur et à mesure ses habits disparaitre pour joindre le sol,
ne gardant que son boxer dont il tirait l'élastique parce qu'il était inconfortable.
en fait, l'alcool l'avait rendu à fleur de peau et il avait l'impression que tout brûlait.
ou alors au contraire... peut-être qu'il était gelé ?
incompréhension total d'un corps qui ne réagissait pas à ses désirs.
madison se dirigeait vers la chambre, manquant de tomber en se prenant les pieds dans... quoi d'ailleurs ?
s'en foutait.
la fenêtre était fermée et il allait remédier à ça en l'ouvrant,
puis il se posait dans le lit, sur le ventre.
il avait froid. non. chaud. il était glacé.
alors instinctivement, parce que c'était facile, qu'il savait qu'il pourrait dormir,
il allait s'caler contre holden, tirant légèrement son bras pour s'installer la joue sur son épaule,
le visage à l'opposé.
le menthol était peut-être présent, mais il ne voulait pas lui faire subir.
madison sentait que quelque part, son crâne risquait le boom.
il tirait un drap sur lui, eux.
et il collait ses pieds à ceux d'holden. la bouillotte. et madison put enfin arrêter d'être crispé.
il aurait tout l'temps d'en vouloir à holden plus tard.
salut morphée.

là, il était en sécurité.

@Madison Vance | Un moment de flottement dans le sommeil, c’est ce qui m’avait permis de te sentir à mes côtés. Contre moi même. Ta tête sur mon épaule, tes pieds contre les miens. C’était étrange comme sensation, de pas vouloir te pousser, de pas vouloir te gueuler dessus. Juste profiter de t’avoir à côté de moi. J’avais pleine vue sur ta nuque, sur l’arrière de ton crâne bien rasé, malgré les bouclettes au dessus. Ton dos lisse face à moi, je me décidais de me rouler sur le côté, sans vraiment bouger mon épaule qui te servait d’oreiller, pour caler mon torse contre ton dos. Mon bras venait chercher le tien de l’autre côté pour tenir ta main, et mon visage qui vient se caler dans ta nuque. Tu puais l’alcool mais je n’en avais rien à faire. Je m’endormais de nouveau comme un bébé dans tes bras et plus rien n’avait d’importance.