la muse. (lara-jean)

des toiles sous le bras, elle sort de son cours de peinture. la gosse est assidue pour avoir les meilleures notes possibles, elle est douée et investie dans son travail. et dans plusieurs causes qui lui tiennent (un peu trop) à coeur. prochain projet de la gamine : une manifestation dans les rues de boston pour lutter contre le réchauffement climatique. la banderole attend sagement dans sa chambre et elle n'arrête pas d'emmerder ses deux colocataires pour les convaincre de participer. pour l'heure elle se dirige vers son vélo mais ses yeux se posent sur une jeune femme au ventre arrondi.
un large sourire s'empare de ses lèvres.
elle est parfaite. alors rioja l'observe lentement avant de se diriger à grandes enjambées vers la jeune inconnue. et ça ne lui pose aucun soucis, à la gamine, de se précipiter vers une inconnue. parce qu'elle est sociable, extravertie et parfois un peu sans gêne. — toi ! oui, toi ! attend moi s'te plaît ! elle rejoint la jeune femme à petites foulées, laisse tomber son sac à ses pieds ainsi que ses toiles. — qui es-tu ? comment ça se fait que nous n'ayons pas été présentées avant aujourd'hui ?
voix enjouée, grand sourire sur les lèvres. — tu es sublime. ça te dérange de poser nue ? elle ne passe pas par quatre chemins, la gamine.
et ne se rend pas compte que sa question est un peu bizarre.

Bien que pas mal fatiguée ses derniers temps et dans son dernier mois de grossesse, Lara avait tout de même décidé d’assister aux derniers cours de l’année, pour un dernier au revoir à ses camarades et professeurs jusqu’à la rentrée prochaine. Sa vie allait changer dans moins d’une vingtaine de jours si tout ce passait bien et bientôt, elle jonglerait encore les biberons et les livres scolaires. Assise sur des chaises colorées posées là, la future maman, au vu de l’heure se décide à bouger. Gobelet d’une célèbre chaine de cafés américaine en main, elle s’avance avant qu’on ne l’interpelle. bêtement arrêté au milieu du yard, elle arque un sourcil à la question de la jeune femme, trouvant cela plutôt étrange d’être abordé de la sorte. Elle ne la connaissait ni d’Adam ni d’Eve, pourtant elle ne lui semblait pas vraiment mauvaise. Est-ce que c’était une fan qui l’avait reconnue et qui tentait une approche d’un autre genre ? Est-ce qu’elles s’étaient déjà rencontrées quelque part et que Lara aurait totalement oublié son nom ? Sirotant une gorgée de Frappuccino pour se rafraichir, elle finit par manquer de s’étouffer avec la glace alors que la brune en face d’elle lui dit une proposition étrange. Elle fronce les sourcils, assez choquée de cette demande. — heu… qu’elle sort juste, après avoir reprit son souffle. — je te connais pas et je t’avoue que c’est plutôt étrange quand même que tu me demandes ça. vraiment les gens étaient chelou hein. Elle voulait partir, elle savait clairement pas pourquoi la fille avec ses toiles voulaient la peindre elle et juste elle alors qu’elle avait plus l’air d’une jument prête à mettre bas qu’autre chose…

complètement sans gêne, elle n'est pas timide rioja et le montre à tout le monde. elle ne connaît pas la jeune femme qu'elle accoste mais elle imagine déjà des toiles peintes sur son corps et sait qu'elle obtiendra une excellente note en proposant son projet. et qui ne tente rien n'a rien de toute façon, elle n'a rien à perdre en accostant la jeune femme. tout le monde sur le campus sait qu'elle est particulièrement extravertie, ça ne choquera personne.
un petit rire s'échappe de sa gorge. 
évidemment que l'inconnue trouve sa proposition bizarre. mais pour rioja les choses se présentent très clairement dans son esprit. la rondeur du ventre de la jeune femme est parfait pour représenter une planète, pas besoin de subterfuges. — ah oui pardon, je m'appelle rioja et je suis étudiante en arts plastiques. elle jette un regard vers ses toiles. — puis les manifestations écologiques sur le campus ça vient de moi. et elle en est particulièrement fière, c'est sa cause principale. — et du coup ton ventre est superbe pour que je puisse peindre la terre dessus. ah parce que oui, je fais du body painting. donc tu seras pas vraiment nue, enfin personne le verra.

C’était bizarre, vraiment bizarre pour le coup même. Lara n’avait jamais été abordée de la sorte et clairement, même si la jeune femme ne lui semblait pas de mauvaise augure, c’était assez étrange pour elle de vouloir faire confiance à des inconnus. Qui lui prouvait que cette personne pouvait être de confiance ? Qui lui prouvait qu’elle n’allait pas parvenir à ses fins en embarquant Lara dans ses filets ? Elle grince des dents la douce puis juge l’occidentale de haut en bas sans pour autant être malaisante. Les sourcils froncés, elle baisse le regard vers les toiles qu’elle tenait avant de laisser ses yeux revenir sur son visage. Langue qui claque sur son palais, elle ne fait que soupirer. — et moi c’est Lara. pour ne pas en divulger de trop. Elle à encore un peu de mal mais elle se disait que ça allait passer, ou alors, qu’en voyant le mal-être de l’irlandaise, cette fameuse Rioja allait finir par lui foutre la paix. À sa phrase suivante, la bridée finit par baisser les yeux vers son ventre arrondit, ce ventre qui était prêt à exploser, ce cocon si doux et si chaud dans lequel Mia rêvassait sûrement à ce que pouvait être le monde extérieur, l’envie pressante de rencontre ses parents et de recevoir tout l’amour qu’elle mérite. — tu veux que j’sois ta muse de body painting en gros ? enfin c’était étonnant parce qu’il n’y a pas bien longtemps de cela, elle s’était dit qu’une séance de peinture sur corps serait sympathique pour communier avec son bébé.