C’est pathétique. Grommela Milo en s’effondrant sur le lit de sa sœur. L’intéressée se mordilla la lèvre. Elle n’en pensait pas moins mais refusait de l’avouer. Elle avait décidée d’être le membre positif de cette famille, quand bien même les derniers événements l’affectait tout autant que son père et son frère cadet. Charity se détourna de son miroir, continuant à brosser sa chevelure blonde alors qu’elle répondait. Non, ça ne l’est pas. Arrête de dire ça et va t’habiller. Il roula des yeux mais ne bougea pas. Il dévisageait maintenant sa sœur qui se sentit brusquement mal à l’aise face à lui. Hors ça n’était pas le cas d’ordinaire : c’était elle, la grande sœur. Dis le, Charity, personne ne t’en voudra de le penser. Insista-t’il. Excédée mais surtout se sentant sur le point de craquer de reconnaître que son frère était dans le vrais, elle fit volte face et observa son visage dans le miroir. Elle ne semblait pas sur le point de pleurer, seulement un peu fatiguée, ce qui était normal vu qu’elle n’avait pas dormit de la nuit après avoir écouter une énième dispute qui avait éclatée entre ses parents et avoir vu sa mère partir en voiture à une heure avancée de la nuit. Elle n’était pas rentrée depuis ce moment. Charity n’était pas capable de ressentir de la colère vis à vis de sa mère mais, secrètement, elle lui en voulait. Ce sentiment se serait évanouit si elle était revenue à cet instant là, poussant la porte de la chambre de sa fille et venant serrer ses deux enfants dans ses bras comme elle le faisait d’ordinaire. Milo n’était pas franchement démonstratif, comme si faire preuve d’affection envers les autres le rendait nerveux, mais elle sentait bien que lui aussi n’aurait rien eu contre un câlin. Elle va revenir. Souffla Charity, autant pour elle même que pour son frère. Ce serait forcément le cas. Ils étaient tous en train d’exagérer. Ces temps-ci, ils se disputaient beaucoup, Charity et Milo le savaient. Mais ils s’aimaient. Un amour tel que celui qu'elle était persuadée qu'ils se portaient ne disparaissait pas ainsi, en quelques jours. Quand elle se tourna à nouveau pour adresser un sourire confiant à son frère, elle constata qu’il était parti.
Pourquoi est-tu partie ? Milo en a souffert, nous tous, tu nous as blessés. Pourquoi as tu fais ça ? Demanda-t'elle. Sa mère semblait peinée. S'attendait-elle à des retrouvailles plus affectueuses ? Pas après être partie ainsi, c'était bête même de le penser. Assise sur un fauteuil, Charity se tenait bien droite, jouant nerveusement avec sa bague, la faisant tourner autour de son doigt. La situation était tendue, hors elle n'aurait jamais penser ressentir cela en compagnie de sa mère. Elle avait été sa meilleure amie. Aujourd'hui, elle semblait si lointaine, leur lien avait disparu, uniquement comblé par ce sentiment étrange, cette impuissance face aux évènements passés. C'était compliqué ma chérie dit-enfin sa mère. Charity fronça les sourcils. C'était tout ce qu'elle avait à lui dire, vraiment ? Tu as raison, je dois être trop jeune pour comprendre. Rétorqua-t'elle d'un ton cassant. Elle n'était pas fière de s'adresser ainsi à sa mère mais elle ne pouvait s'en empêcher. Tout dans cette conversation l'exaspérait. Je n'aurais pas dut venir, le cours va commencer, je vais être en retard reprit-elle en se levant. C'était faux. Il ne commencerait pas avant une bonne vingtaine de minutes et sa mère le savait, elle l'y avait amenée toutes les semaines depuis ses six ans. Mais qu'importe, Charity se fichait bien de passer pour une menteuse, elle n'était pas la mauvaise personne entre elles deux. Elle quitta la pièce avant que sa mère eu le temps de dire quoi que ce soit pour l'y retenir.
Je fume aussi, tu ne me fais pas une scène pour autant. Charity secoua la tête. Ce n'est pas pareil. Si. Non. Tu nous aimes tous les deux, je suis ton copain, il est ton frère. Tu m'aimes ? Demanda-t'il en enroulant un bras autour de sa taille. Charity garda son air renfrogné. Ce n'est pas la question. Je m'en fiche. Tu m'aimes ? Elle poussa un soupire excédée, laissant tomber sa tête en arrière, avant de la ramener doucement si proche de la sienne que leurs fronts se touchaient à présent. Un sourire vint éblouir son visage quand elle lui répondit. Je t'aime. Je t'ai.. Elle le fit gentiment taire en pressant ses lèvres contre les siennes.
Il ne va même pas venir me dire au revoir ? Jappa Charity après avoir prit son père dans ses bras. Elle quittait la maison familiale, prête à découvrir les joies de l'université. Rien n'avait put entacher son enthousiasme à cette idée depuis des semaines. Elle n'avait pas trop pleurer en rompant avec son dernier petit ami, quand celui-ci était lui-même partit pour faire ses études dans un autre pays quelques jours plus tôt. Peu être était-elle plus mature, plus forte et indépendante. Cette perspective la réjouissait encore davantage mais son bonheur se retrouva brusquement assombrit par une énième dispute avec son frère cadet. Il dort encore, il t'appellera. Lui dit son père d'une voix douce en lui pressant affectueusement l'épaule. Charity lui adressa un sourire peu convaincu. Tu vas me manquer tu me manqueras aussi papa, mais je ne pars pas loin lui rappela-t'elle doucement. Cependant, elle comprenait son appréhension. Elle n'était jamais partie très loin sans ses parents et la perspective la rendit soudain anxieuse. Refoulant sa boule au ventre alors qu'elle refermait une main sur ses affaires. J'y vais, je t'aime papa dit-elle avant de sortir de la maison. Elle traversa le jardin ou elle avait jouer enfant, et passa à côté de la boite aux lettres ou elle s'était rendue tous les matins durant des semaines pour avoir des nouvelles de ce garçon qu'elle avait rencontrée en vacances. Elle ne partait pas pour toujours et se sentit ridicule d'être aussi nostalgique brusquement. Elle reviendrait dans quelques mois, pour les vacances. Cependant cette perspective ne suffisait pas à la rassurer, elle avait le sentiment de tourner page et était partagée entre différentes émotions.
Charity se laissa tomber sur le lit de sa chambre d'étudiante. Sa chevelure trempée mouilla ses couvertures mais elle ne s'en soucia guère. Elle avait l'esprit bien trop embué pour s'occuper d'une telle broutille. Son cours de danse c'était terminé quelques minutes plus trop et elle se sentait encore plus fatiguée et désarmée que quand elle s'y était rendue. D'ordinaire, la danse demeurait un parfait échappatoire : elle ne pensait à rien du tout quand elle dansait. La musique elle seule raisonnait dans ses oreilles, guidant ses pas sans même qu'elle eu besoin de penser à ces derniers. Mais tout ne s'était pas passé comme elle l'aurait voulu cette fois-ci. Elle n'avait cesser de penser à Dexter, à ce baiser et à sa trahison envers Constance. Quelle amie faisait- cela ? Embrasser le papa du bébé d'une de ses meilleures amies ? Charity était une calamité, une sorte de monstre briseur de couple et de famille. Elle avait été tellement stupide, tellement idiote et malfaisante pendant une nuée de secondes. Elle en voulait à Dexter, elle s'en voulait - elle-même. Charity renifla, réalisant qu'elle s'était mise à pleurer. Elle porta une main à son visage, écrasant ses larmes. Pleurer n'arrangerait rien du tout. Elle devait cesser de pleurer encore plus quand tout ce malheur qu'elle ressentait, elle en était responsable. Mais comment rester ici ? Qu'est-ce que Dexter allait faire ? Il allait rester avec Constance bien sûr, c'était évident, il n'allait pas laisser sa fille. Elle allait devenir une simple erreur, voilà. Charity ressera sa main sur le tissu d'un oreiller et envoya ce dernier valser contre un mur avant de se remettre à pleurer. Une erreur. Calvin était son professeur à présent, promis à une autre. Elle s'était ridiculisée devant James et avait dormi dans sa chambre. Mais valait-elle franchement mieux que lui ? Non, sûrement pas. Elle n'était aucunement en position de formuler la moindre critique. Charity attrapa son téléphone et composa rapidement un numéro. Je rentre à la maison ce soir, viens me chercher à l'aéroport dit-elle avant de raccrocher pour aller faire ses bagages.
Elle avait besoin de respirer un peu. Boston lui offrit cela. Charity prit quelques cours à la fac tout en continuant la danse en parallèle dans le studio ou elle avait d'ailleurs commencer à pratique ce sport. Tandis que ses camarades se trouvaient en Thaïlande pour le Spring Break. Elle prenait du bon temps en famille tout en sachant pertinemment qu'il lui faudrait remettre les pieds à Harvard. Il aurait été bien stupide de sa part d'abandonner tout. Elle est donc revenue. Charity est de retour, impatiente de retrouver le campus mais l'étant un peu moins à l'idée de croiser à nouveau des visages familiers.